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Oblivion ~ solo
Eirin
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CLOCHETTES
Posté le Sam 2 Mai - 19:35
Eirin
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For the last time, I won’t say goodbye


Solo



Oblivion





Tout avait été un échec. Ces dernières semaines furent pire que la plus dure des tortures de l’Enfer. Il n’y avait pas une nuit sans que des cauchemars ne m’assaillent, venus de cette fatidique journée, censée être la plus belle chose qui aurait pu nous arriver depuis le Kamikakushi. Le jour où nous devions remonter à la surface, retrouver notre vie d’avant, nos proches, et tenter de nous reconstruire. Mais il a fallu que tout se déchire. Je revoyais dans mon sommeil la destruction de la Tour, notre fuite, les blessés, les tués. Et ce monstre hurlant, difforme, horrible, gigantesque, qui détruisait notre seul moyen de remonter sur son passage. Je fuyais ces images en m’empêchant de dormir, préférant me jeter dans le travail, cherchant encore un sens à cette pauvre, pitoyable et misérable vie sous terre, sur ce lieu maudit qu’était Althea. Plus rien n’avait de sens, ni de saveur. Je ne voyais plus qu’un avenir vain, des promesses brisées, des espoirs envolés, des sentiments contradictoires et de l’affection rejetée. Je n’avais plus rien. Tout m’a été pris, un à un, au fil des ans. Ma vie m’avait été volée, ma meilleure amie est toujours portée disparue, sans doute déjà morte depuis bien longtemps, mes recherches n’avaient plus aucune raison d’être … Que pouvais-je encore bien apporter ? Plus rien. Je n’étais plus qu’une vaste blague, une pauvre âme errante, perdue là où rien ni personne ne pouvait m’extirper. J’étais fatiguée. Exténuée. Dégoûtée. Me débattre me semblait bien futile, à présent que nous étions condamnés à rester dans cette terre maudite. Et pourtant, mon esprit cherchait encore. Est-ce que tout était réellement perdu ? N’y avait-il pas un autre moyen, caché quelque part, pour nous faire remonter ?


C’est cette pensée qui me permettait de garder un semblant de santé mentale. Cette lueur d’espoir à laquelle je m’accrochais désespérément, celle qui me permettait de combattre les ténèbres de ma psyché. Je redoutais de m’assoupir. Je ne voulais plus combattre ces cauchemars, ces pensées. Ah, si seulement il existait une solution pour ne plus jamais avoir à dormir … Mais je savais que cette lutte pour rester éveillée était vaine. Je finirais toujours par sombrer, et revivre encore et encore ces moments, sapant mon énergie physique et morale. J’avais bien essayé de me rendre sur place, devant la Tour, seulement pour contempler la futilité de mon geste. Evidemment qu’elle était toujours détruite. Evidemment que ce n’était pas qu’un cauchemar, mais bel et bien la réalité. Evidemment que c’était stupide d’avoir fait le déplacement. Une idiote, voilà ce que j’étais. Une pauvre idiote, cherchant à se raccrocher à quelque chose qui n’existe plus, quelque chose qui s’est envolé avec le rêve de bon nombre d’entre nous. Les larmes qui s’étaient refusées de couler jusqu’à présent finirent par se déverser sur le sable chaud du Désert. Qu’est-ce qu’il me restait, à présent ? Une question sans réponse. Toujours plus de futilité. Toujours cette douleur permanente, que mes antidouleurs ne savaient faire taire. Une peine que je n’arrivais plus à fuir. Une voix dans ma tête qui me répétait encore et encore à quel point je n’avais plus rien à apporter à ce monde.


J’avais réussi à m’épargner jusqu’ici d’avoir ces pensées noires, collantes et envahissantes. Mais à présent, je n’avais plus les moyens de les repousser. Les heures s’allongeaient, les couleurs que je ne voyait plus depuis cinq ans disparaissaient, pour ne former plus que du vide. Oui, vide, c’était ce qui décrivait le mieux ce que je ressentais. Un vide, où la peine était si intense qu’elle en devenait banale, jusqu’à ce que je ne la remarque même plus. Je n’arrivais pas à travailler. Je n’arrivais pas à apprendre. Je n’arrivais pas à lire. Sans que je ne m’en rende compte, ponctuellement, les larmes coulaient toutes seules, des heures durant. Et tout ce que je trouvais à faire, c’était d’ingurgiter encore et encore ce poison auquel j’étais dépendante depuis la Chute, au point de me bousiller la santé et l’esprit encore un peu plus. Je voulais que tout ça s’arrête. Pourquoi devoir subir toutes ces conneries, sans que cela n’ait de but ? Je sentais que ma tête allait exploser. Dans un élan de lucidité, peut-être mon dernier rempart de sanité, j’avais envoyé un message à Lexie. Elle était mariée, maintenant. Les choses s’étaient arrangées pour elle, et tant mieux. Elle avait réussi là où j’avais échoué. Elle avait repris un peu de contrôle dans sa vie, elle avait réussi à se raccrocher à sa lueur d’espoir. Elle avait toujours Ridley.


Les minutes s’écoulaient. Elle me semblaient durer des semaines entières, mais ma plainte silencieuse et masquée ne trouva pas d’écho. Lexie m’avait-elle oubliée ? Non, elle devait simplement profiter de sa nouvelle vie avec Ridley. Elles le méritaient, je n’avais pas le droit de m’interposer. Je ne serais qu’un poids à son moral, de toute façon. J’éteignis mon holokit, après lui avoir envoyé un second message. Une énième fois, la cascade de larmes coulait. Seulement cette fois, la douleur qui y était associée était particulièrement intenable. Je sentis nettement une dernière fissure dans mon esprit et mon cœur, finissant de détruire le peu de choses qu’il en restait. Je voulais rentrer. Je voulais juste rentrer chez moi … Loin d’ici. Au-dessus. Je voulais retrouver ma neige hivernale, mes forêts colorées automnales , mes reptiles, mes parents, Emmie … Tout cela m’appelait. Alors, il me restait une dernière chose à tenter pour retrouver tout ça.


Longtemps j’avais marché, sans jamais cesser de pleurer. Probablement des jours, somnolant de temps en temps, accompagnée par les fantômes de mon passé. Guidée jusqu’au seul panorama ressemblant à la Nature sauvage de mes lointains souvenirs : les montagnes enneigées surplombant le mont Celestia. Exténuée, déshydratée, affamée, mais je m’en fichais. Toute raison avait disparu de ma tête. Je voyais tous ceux qui me manquaient, me guider à travers les rocs, souriants, m’encourageant à tenir bon, à les suivre. Je trouvais du réconfort dans cette probable hallucination toute droite sortie de mon esprit brisé. Plus j’avançais, plus je me rapprochais d’eux, et plus leur forme devenait tangible. Du moins, c’est ce dont j’avais l’impression. Finalement, ils se rassemblèrent tous, sur un rocher enneigé, me tendant la main. Pouvais-je enfin les retrouver ? Non, je DEVAIS les retrouver. Ma place n’a jamais été ici, dans cet Enfer ayant pour nom Althea. Je n’avais qu’à faire quelques pas de plus. Juste quelques pas … Et c’est avec un sourire douloureux mais sincère que je les fis, avant de fermer les yeux et de me laisser emporter par leur étreinte collective. Je me sentais partir, tirée vers le bas, le vent hurlant autour de moi. Puis, plus rien, si ce n’est le vide absolu. Mes parents et Emmie n’étaient plus là. J’avais terriblement froid. Pourquoi étais-je ici, toute seule ? Je voulais hurler, les appeler, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Je voulais pleurer, mais aucune larme ne s’échappa de mes yeux. J’étais là, paralysée, étrangère à mon propre corps. Si froid …


Le temps s’était complètement déformé. Depuis combien de temps étais-je prisonnière du néant de mon propre esprit ? Une heure, un mois, un an, peut-être dix ? Seule, avec ma peine, et pourtant je sentais une douce chaleur, quelque part. J’avais bien tenté d’en chercher la source, mais je m‘étais bien vite rendue compte de l’inutilité de la chose. A part le noir absolu, je ne voyais rien, et mes jambes ne semblaient pas me porter où que ce soit. J’avais l’impression qu’on m’appelait. Un bruit étouffé, extrêmement lointain. Des bourdonnements ponctuels résonnaient dans cet endroit où j’étais prisonnière. Emmie, est-ce que c’était toi qui m’appelait ? Il fallait que je sorte d’ici pour le découvrir. Cependant, j’hésitais. Etait-ce vraiment la réalité ? Allais-je une fois de plus avoir l’impression de la perdre à nouveau ? Qu’est-ce que j’allais faire, si je découvrais que ce n’était pas elle, la source de ce bruit ambiant ? Perdue, paralysée, je ne savais pas quoi faire. J’avais peur. Peur de savoir, peur que la réalité me rattrape, et que je me rende compte que tout cela n’était pas qu’un énième cauchemar. Et pourtant …


… je finis par rouvrir les yeux. Mon corps était très lourd. La lumière m’aveuglait, après tout ce temps passé dans les ténèbres complètes. Elle était douloureuse, même. Ma tête se tourna lentement sur ma droite, où j’entendais un bruit constant. Un écran, avec tout un tas d’informations. Sur ma gauche, la fenêtre donnant sur l’extérieur. Et la vérité frappa à nouveau les milliers de miettes que formaient mon esprit et mon cœur. Le centre de Polaris était là. J’étais toujours sur Althea. Dans un hôpital. Et toujours désespérément seule. La première sensation que je ressentais à nouveau, c’était cette souffrance atroce, celle d’avoir tout perdu, d’avoir tenté soi-même de couper le dernier fil de son destin, de ne plus rien avoir à perdre, et pourtant de subir un nouvel échec. Un échec perpétuel, c’est ce à quoi se résumait ma vie. Les larmes coulèrent de nouveau, avant que ma vision ne se trouble à nouveau, et que l’inconscience ne me reprenne, entendant des pas pressés se rapprocher de moi.


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