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take this longing ◈ orazio
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Posté le Sam 25 Juil - 16:59
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Qui a donc gardé ces rideaux fermés tout ce temps ? Cela ne peut être que toi et pourtant, tu as la pénombre en horreur, autant que cette poussière qui sur l’étoffe s’est accrochée. Elle s’envole quand tu tire pour faire entrer le soleil, comme de minuscules miroirs dans lesquels tu aurais bien peur de te regarder. Un autre jour peut-être, aujourd’hui tu te sens si bien que tu as du mal à comprendre ce qui as pu te pousser à t’enfermer dans la noirceur et la crasse. C’est sans doute la faute à cette terrible maladie qui t’arrachera la vie, si elle ne te dépouille pas de ta conscience bien avant vilaine grippe.

Tu dois avouer que certains jours ne subsistent en ton esprit qu’en songes enfiévrés. Lorsque tu ouvres ton agenda, tu es surpris de voir les noms des client.e.s rayés au crayon rouge, si profondément que le papier s’est est retrouvé troué par endroit. C’est curieux. Tu ne te souviens pourtant pas l’avoir fait. Quelle fièvre tu devais avoir. C’était sans doute pour le mieux. On ne voudrait pas être vu dans ce si pitoyable état contaminer les bons gens de Caer.

Nul besoin de te terrer en ton lazaret désormais. Tu vas bien mieux. Hier à peine tu
Ah ce n’est pas grave, ça te reviendra.

Pourquoi ne pas rappeler toustes tes pauvres client.e.s que tu as négligé.e.s depuis des mois semaines ? Tu places une bouilloire sur le poêle. Rien de mieux qu’un bon thé pour commencer la journée. C’est drôle, le soleil est bien bas ce matin. C’est sans doute la poussière sur tes fenêtres. Pourquoi ne pas faire un bon ménage ? Tu ne pourrais pas recevoir de client.e.s dans un tel état désordre.

On cogne à la porte. Tes yeux parcourent les pages de l’agenda poignardé d’encre. Non, aucun nom n’a été épargné pourtant. Qui peut bien venir frapper à ta porte avec autant d’instance ?

Tu t’arrêtes devant le miroir qui mène à l’entrée de ton appartement. Tu n’iras pas répondre à la porte sans être sûr de ne pas être décoiffé. Rien à revoir pour tes cheveux, mais le miroir-lui, est lézardé en son centre par une large fracture, le genre qui donne à ton visage des airs cubistes. Tu passes tes doigts sur la faille. Ah, mais on cognait à la porte n’est-ce pas.

Tu l’ouvres avec un sourire avenant, mais les yeux qui tout de suite se plissent pour fuir la lumière crue du matin(?). Ton sourire ne fane pas lorsque tu reconnais qui se tient au pas de ta porte.

Tu n’as pas revu Orazio depuis la soirée décousue partagée en sa compagnie et celle de Lucrèce et Sasha. Enfin, tu ne l’as pas revu depuis le lendemain matin. Une autre chose dont il ne faudra sans doute pas reparler. Vous avez l’habitude maintenant. Pourtant, il semblerait que tu sois content de le voir.

Tu aurais pu sans doute deviner que c’était lui, après tout, c’est bien comme ça qu’il s’est présenté chez toi la dernière fois. Tu penses tout de suite que c’est pour la même raison qu’il est là aujourd’hui.

« Orazio ! Veniez vous pour- »

Hélas, tes salutations conviviales ne se rendent pas à terme. Elles sont interrompues par une photo qu’il tend vers toi. Une image et pas un son pas un bonjour. Ton expression se fait plus sérieuse, plus perplexe. C’est une photo de toi qu’il a dans la main. Tu ne la reconnais pas.

« Ah, mais c’est une bien belle photo de moi. »

Tu ne te rappelles qu’on ait pris ta photo. Tu ne reconnais rien des contours flous derrière toi. Tu reprends tout de même ton sourire.

« Je peux ? », demandes-tu avant de délicatement prendre la photo des mains d’Orazio qui ne t’a toujours pas expliqué ce que cela signifie.

Tu regardes longuement le cliché entre tes doigts. Tu as menti. Ce n’est pas une belle photo. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu la détestes. Tu déglutis, mais tu souris toujours alors que tu lèves les yeux vers l’autre.

« Que faites vous donc avec cette photo ? »

Le ton se veut affectueusement moqueur. Tu préfères te concentrer sur le fait qu’Orazio se balade avec ta photo dans sa poche qu’au fait que tu ne pourrais dire quand elle a été prise. Ce serait bien flatteur, si ce n’était de ce malaise qui s’est mis à grimper sur ton dos lorsque tu as vu ta semblance sur le papier glacé.

Est-ce donc de cela dont tu as l’air ? Ton reflet brisé dans la glace n’avait pas pourtant, les joues si creuse, le teint si pâle, les yeux si éteints ? Vraiment, que tu es laid sur cette photo. Pourquoi venir te la mettre au visage ainsi, sans un mot ? Est-ce encore un de ces petits jeux auxquels vous finissez toujours par perdre tous deux ? Tu es de si bonne humeur et pourtant, tu n’as guère envie de jouer. Non, tu ne joues pas avec ton image. Qui alors a pu prendre cette photo ?
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Posté le Dim 26 Juil - 0:47
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On l’appelle papier glacé

On l’appelle papier glacé pourtant entre ses doigts la photo semblait brulante. Elle avait pénétré sa chair pour la fondre comme à l’acide
elle avait pénétré ses yeux pour inscrire ses expositions dans sa peau
Le sel d’argent avait brulé comme l’écobue l’intérieur de ses paupières obligeant son oeil épuisé a fixer cette image : à l’éveil comme au sommeil, il lui reste cette impression
ce profil qu’il connait bien
il lui reste ce malaise dans le ventre et de la cendre entre les mains.

Lorsque Miska avait dévoilé ses épreuves, petit démon tout fier, tout amoureux de lui(même) son sang s’était glacé
entre tous ces visages inconnus et malades pour qui il n’a aucune sympathie
(aucune empathie)
Il a fallu que s’y découpe le sien
ce profil qu’il abhorre et que malgré lui il apprécie tant.
Orazio avait gardé un sourire crispé à s’en fendre les molaires, avait craché comme un répondeur des mots doux et pleins de miel,
avait caressé le génie de Miska du bout de ses doigts tièdes et de ses blandices enrouées pour qu’il lui cède ce bien triste trophée.
Ce petit keepsake, cette photo
comme ces souvenirs d’amour adolescentes que les jeunes filles cachent dans le secret de leur oreiller, dormant ivres de tendresse dans leur lit d’internat.

il n’avait pas pris de nouvelle
ce n’était qu’une simple grippe
il n’avait pas pris le temps
ce n’était qu’une simple grippe
Il avait entendu quelques mots sur cet ami(?) absent
ce n’était qu’une simple grippe

Et le revoilà à jouer une scène qui sent l’air rance du déjà-vu, sur le palier de cette porte.

Et sonnant à la porte,
Et frappant de quelques coups fébriles

Il passe une main dans ses cheveux toujours tirés dans une raideur tuant leur ondulation indocile, sombres dans la fin de l’après-midi.
il passe une main nerveuse dans ses cheveux débraillés, une allure qu’on ne lui connait guère, certains gardent cette raideur durement imposée, d’autre s’éparpillent contre son front : il a l’air pressé.

Il a choisi l’heure l’orée du soir pour ne pas être dérangé par d’autres clients, c’était aussi son moment favori de la journée, où les ombres s’étendent et l’entourent comme un cocon.
Il n’ pas choisi d’heure en particulier, il est resté le dos raide à fixer son plafond sans compter les secondes, il a perdu toute idées, tout sens du temps. Il est là à présent.

Il attend patiemment qu’on lui ouvre.
Il n’a plus de patience, mais redoute qu’on lui ouvre (redoute ce qu’il pourrait voir)

Et tressaille de l’intérieur quand la porte grince sur ses gonds.
Et tressaille de l’intérieur quand la porte grince sur ses gonds

Il ne sais pas ce qu’il fait là, il ne sait pas ce qu’est cette oppression dans le ventre et la poitrine c’est un mal comme il ne s’en connait pas : et comme pour toute sensation nouvelle il applique la même règle, il détourne les yeux.
L’ignore, si l’on veut.

Orazio reporte toute son attention sur Adrian, effectuant un simple geste, celui de lui tendre le bout de papier carré.
La simple vue d’Adrian le dégoute et son sourire avenant a le gout de la bile, ce sourire qu’il fend de dents rondes pour prononcer son nom et le saluer
ce sourire qu’il perd en posant les yeux sur la photo
iI ne dit rien et le laisse faire (se laisse faire) : Orazio n’a pas de mots à offrir, pas de salutation à rendre;
le bonjour a un gout trop amère, ce n’est surement pas un bon jour.

«  A vous de me le dire, Adrian »
Qu’il reprenne son sourire répugnant qui ne sied pas aux malades. Le malade ne sourit pas, le malade est souffreteux et pâle
Le malade n’a pas le sourire lascif de celui qui va bien et qui offre le coeur léger d’horribles salutation mondaines. Ce sourire, ce sourire, ce sourire l'obsède autant qu'il lui donne envie de vomir,
car c'est un sourire tiède qu'il ne connait que trop bien,
qu'il sent se dessiner en écho sur sa face.
« C’est presque un cadeau de votre part. »
Comment aimerait-il le voir après tout ?
Que s’attendait-il à voir ?
une loque humaine enfiévrée sur le sol de la salle de bain ?
un tas de poussière  ?
une carcasse encore chaude sur un drap dans un lit, dans une chambre qu’il ne connait pas, avec des rideaux tirés et de la poussière, des photos au mur qu’il ne connait pas,
et cette bosse dans les draps.
(chaude de putrescence)

Orazio n’attend pas de se faire inviter et rentre dans le cabinet, laissant le thérapeute à sa contemplation au seuil de la porte.
« Le désert est un endroit charmant, je m’y rend assez souvent moi même pour diverses » ce n’est pas le moment de penser aux églises « affaires. »

Il se retourne pour observer le cou d’Adrian où se dévoile, près de l’encolure de sa chemise, une ligne légèrement plus tannée : la démarcation discrète des peaux qui brulent facilement et qui se remarque aisément au niveau de ses poignets blancs.
De la où il est il déplie la main, effleurant presque la peau bicolore qui frotte contre le col, mais au dernier moment rattrape ses doigts (une scène trop familière encore une fois)
Non il préfère se dire :
que cela est dégoutant,
qu’on ne touche pas les malades, c’est contagieux comme tout (c’est faux)
c’est répugnant (c’est faux)
Et ce haut le coeur n’est autre que la pestilence, voilà tout,
ce malaise c’est la maladie de l’autre qui empiète sur lui.

« Il n’y a que là qu’on retrouve de telles marques de bronzage. » Se sont des marques qui font tache sur la peau pâlichonne et diaphane.
Adrian sait très bien, il sait très bien alors pourquoi lui mentir, assez de jeux. Qu’y gagnerait-il ?

« Ne me racontez pas de bêtises, Miska est un démon qu’on peut difficilement oubl- »
oublier
oublier
il ne fini pas sa phrase, c’est peut être qu’il n’ose plus. C’est une chose rare pour lui qui dit toujours ses mots sans penser aux conséquences
mais c’est qu’il prend peur tout à coup (le scripte est trop parfait, les cheveux argent qui s'éparpillent en interrogations, son sourire et ses yeux qui s’étonnent en découvrant son reflet fixé sur du papier glacé brulant)
Toutes les lignes de journaux qu’il avait parcouru l’oeil rougit, lui reviennent en tête, des listes de symptômes anxiogènes. Il avait tout lu sans savoir pourquoi, qu’est ce que ça peut bien lui faire après tout ? Ce n’est pas comme s’il était proche du psychiatre.
N’est ce pas ?
N’est ce pas ?

peut on oublier d’avoir oublié ? peut on s’oublier à ce point ?
Et il reste interdit, si c’est une mauvaise blague; il rira de bon coeur (oh, peut être qu’il rit maintenant tout seul en y pensant, oui seulement un son étouffé et nerveux qui s’échappe de sa gorge).

Il ne sait pas ce qu'il fait là, qu'attendait-il d'Adrian ? Qu'il lui dise les mots que lui même n'ose pas prononcer
ce mot qu'il évite depuis le début
Le nom d'une maladie à laquelle il fait la sourde oreille.
Mais rien de tout ça, lui veut rester aveuglé.
ce n'est qu'une simple grippe
il a peut être envie qu'on lui mente après tout.



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Posté le Dim 26 Juil - 5:17
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Tes yeux s’accrochent à ses tempes, le temps qu’il entre sans y avoir été invité. L’inquiétude se permet de perler sur ton visage, elle reprend ses droits, pendant le court instant où elle sait ne pas être vue. Il y a quelque chose qui cloche, qui manque. Où est passé le miel dans la voix d’Orazio? C’est vrai qu’il a l’air envinaigré. Quelles vilaines mouches espère-t-il donc attraper ?

Tu fermes doucement la porte d’entrée d’une main, de celle qui ne tient pas l’affreux portrait. Voilà qu’il te parle du désert et tu ne comprends pas trop. Lui est-il venue la furieuse envie de te raconter quelques aventures de voyages ? Cela ne pouvait-il pas attendre à la prochaine fois que vous vous croiseriez au hasard des soirées ? Certes, tu t’étais laissé désiré par le mondaineries depuis un moment. Cette vilaine grippe voyez-vous. Mais tu as du mal à croire qu’Orazio mourrait d’envie de te conter cette anecdote.

Tu redresses la tête une fraction de seconde trop tard, un monde d’instants entre ta nuque et le bout de ses doigts que tu ne verras jamais. Inconscient de l’occasion manquée et de tant d’autres choses, tu te retournes, pour platement raconter comment tu n’es jamais retourné au désert depuis ton arrivée, mais que tu aimerais peut-être visiter un jour.

Mais il te prend de court, pour te parler de marques de bronzage. Tu souris comme le seul idiot qui n’a pas compris la blague qui fait rire la table entière, c’est un rictus obstiné et mécanique. Tu ne comprends pas ce qu’il dit, ce qu’il veut, encore moins qu’à l’habitude. Tu ne comprends pas pourquoi il entre chez toi comme si tu avais fait quelque chose de mal. Tu ne comprends pas pourquoi il t’a apporté cette photo, pourquoi tu la hais tant et pourquoi tu n’es pas capable de la lâcher.

Tu as presque l’impression de vouloir te fâcher quand tu l’entends t’accuser de dire des bêtises. De vous deux, il est celui qui depuis toute à l’heure lance des énigmes dont il est le seul à connaître les réponses. Mais voilà qu’il s’interrompt, il se garde trop tard d’avoir dit ce qu’il ne fallait pas. Toi, tu ne comprends toujours rien.

Tu te retournes brusquement vers le miroir brisé, la panique dans la main alors que tu écartes le col de ta chemise. Tu vois alors, la démarcation nette que jamais auparavant tu n’avais remarquée, le souvenir bruni d’un coup de soleil, pas le genre qu’on attrapait dans un appartement aux volets fermés. Tu fronces les sourcils.

« Je n’y suis jamais retourné. »

Tu en es certain, mais le doute s’est immiscé dans ta voix, sans un mot, sans un bonjour, cette damnée photo en main. C’est vers elle que tes yeux retombent inlassablement. Si tu étais allé au désert, tu le saurais. Tu en aurais souvenir. On ne va pas dans le désert quand on fait de la fièvre.

Non, tu te souviens seulement, de ce morceau de papier arraché d’un journal, cette petite annonce laissée sur ton bureau. Tu te souviens qu’on cherchait des volontaires pour un projet dans le désert. Ah mais ce n’est pas pour toi que tu l’as gardée, car pour ce projet on demandait des

C’était l’annonce d’un photographe.

La panique te reprend de plus belle. Comme ton sourire feint ne fait pas le poids contre l’inhabituel alliage de confusion et de méfiance qui s’est peint sur ton visage. Comment se fait-il qu’Orazio sache ce que tu ne sais pas ?

« Qui a pris cette photo ? »

Tu le questionnes, mais tu ne lui laisses pas le temps de répondre. Bruit de papier qui se froisse dans ta main qui l’enserre.

« Qui vous l’a donnée ?! »

Ça ne te ressemble pas de hausser le ton comme ça, même un tout petit peu. Qui est donc ce Miska. Tu ne dois pas le connaître, car selon Orazio tu n’aurais pu l’oublier. Tu as encore questionné et encore tu n’attends pas de réponse de sa part. Tu préfères aller la chercher dans les ondulations blanches du papier plié, dans cette photo toute écrabouillée dans ta main qui tremble si fort que tes traits en presque animés. Tu comprends alors.

« Ah, je vois. C’est une blague. Un montage, c’est ça ? »

Voilà qui explique tout. Après tout, impossible que tu sois celui sur cette photo, car dans l’annonce, pour ce projet on demandait des

Les yeux rivés sur cette photo qui a maintenant disparu dans ton poing mais dont tu imagines encore la grossièreté, tu refuses toujours d’abandonner ton sourire, le plus pitoyable des remparts.

Ce n'est pas drôle.
Quelle odieuse farce
essayer de te convaincre que tu serais allé te faire photographier dans le désert
pour ce projet on demandait des transcendés.

Le cri de la bouilloire résonne de la cuisine alors que les tremblements de ta main remontent jusqu’à ton bras, descendent jusque dans tes jambes. C’est le mur du couloir derrière toi qui te rattrape quand tu te sens choir.
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Posté le Dim 26 Juil - 23:12
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Ils s’accusent tous deux comme à la barre pourtant il ne sont pas coupables et seulement innocents. C’est amusant comme pour une fois, ils ne se mentent pas mais se déchirent tout de même.
Peu à peu, le portrait se défait et la peinture se craquelle : Orazio regarde Adrian qui sourit.
Il le regarde trembler, puis tomber à ses pieds
(avec la même beauté qu’une dame victorienne qui se pâme, prise de spasmes). Le galeriste ne dit rien, ou plutôt ne bouge pas le temps d’un instant qui s’étire et devient beaucoup trop long, il se contente de regarder le corps avachi sans trop savoir quoi faire, là ou peut être une bonne âme se jetterais déjà à son chevet.
Mais il n’entend que le sifflet de la bouilloire qui rempli le vide entre eux.

Ses souliers cirés sont peut être la seule chose qu’Adrian peut voir de lui actuellement alors, trop effaré pour raccrocher ses yeux autre part (tout ici lui rappelle des souvenirs désagréables, le divan comme le miroir), il les baisse pour fixer ses pieds aussi : Dans la posture presque contrite du cancre.

« Vou- » Orazio se tend comme pris d’un vertige, il n’est pas si haut pourtant, seulement la hauteur de son propre corps, chose qu’il connait bien. Cependant cet angle zénithal au dessus des cheveux dérangés et argents le trouble au plus haut point. il a le vertige en regardant Adrian, en admirant le détail du nez et des joues qui se découpent comme des ravins escarpés
Il y a tellement de choses qui pourraient naître sur le bout de sa langue, mais celle-ci est lourde et pâteuse. Si seulement l’autre pouvait lire entre les lignes ces fragments d’un discours qu’il aimerait garder secret
tout en le hurlant.
Orazio a l’impression que sa tête flanche avec un mouvement de balancier, que son esprit branle et tangue infiniment
Ne laissant que des phrases suspendues qui n’ont jamais de fin, des amorce bégayées qui s’arrêtent sans rien dire :


Cette bouilloire n’arrête pourtant pas de siffler, pour les moquer peut être.
Bouche ouverte il ne veut pas donner la sentence. Il
Ne
Sait absolument
Pas quoi faire. Alors il va à la cuisine pour sortir la bouilloire du feu il faut
Dire que le bruit ne l’aide pas à penser.
Le sifflet coupé il revient dans le salon, ses pas contre le sol témoin de son
Tourment. Il n’a pas assez
De courage pour dire ces mots qui bouillent comme l’eau à ses lévres
Mon dieu, pense t-il, mon dieu. Il a le
Coeur qui se serre au rythme des sifflements qui se taisent. C’est un râle
Éploré qui chante comme une hallali. Et dans le silence, enfin, il dit :

« Vous avez répondu à l’annonce d’un photographe qui cherche des sujets »

Je ne peux en dire plus, songe t il, effaré à l’idée de nommer. C’est rare qu'il
N’ai plus les mots pour dire une chose aussi simple, mais ces trois syllabes
Jamais ne passent ses lèvres (Tran-scen-dé). Il n’avait pas
Eu le temps de préparer son discours, Orazio ne connait pas la sympathie.
Les choses, une fois dites, s’ancrent trop dans le réel, prononcer les
Mots est effrayant : c’est les rendre vrais.
Qui peut lui en vouloir ? ils ne sont pas doués pour les élégies, tous deux le
Savent bien. Orazio n’est pas docteur, Adrian n’est pas un patient qu’il faut
Réconforter après l’annonce de son diagnostique.

« Je ne mens pas, vous le savez. »


Il vient s’agenouiller à son côté (assurément il ne se laisse pas tomber sans grâce), la main repliée il assène quelques petites tapes contre la joue de l’échoué, comme on fait pour remettre dans les clous cellui qui oscille au bord de l’inconscience.

Enfin, enfin au son des tapes redondantes contre la joue rougie et presque pouponne
enfin il convoque son courage pour lancer d’une voix qui se fait monotone.
« Vous êtes malade Adrian » Malade résonne au son de la paume de sa main qui vient claquer contre la joue avec plus de force peut être qu’une simple tentative d’y ramener des couleurs « Malade. » ponctué d’une autre claque, comme s’il voulait faire bien rentrer le mot. Peut être est-il en colère après tout?
Voila !
Voilà c’était donc cela ce sentiment, à tous les coups. (Il n’a jamais connu l’ire véritable, ne s’est jamais déchaîné de ces passions préférant toujours subir celles des autres.)
Ce n’est pas à lui de dire ces mots qu’il lui crache au visage (ce n’est surement pas de la tristesse qui se distille dans ses paroles, c’est de la colère, assurément.)
Ce n’est pas lui le docteur, ce n’est pas son boulot que d’annoncer les maladies comme on rend la monnaie sur quelques petits pains chauds.
C’est Adrian le docteur, mais c’est aussi lui le malade.
Il est en colère de devoir chausser ce rôle qu’il n’a pas choisi, en colère de sonner un glas que lui même ne souhaite pas entendre.
Il ne connaît pas la colère, mais déduit que ce vide au creux des côtes n’est que le reliquat de ce sentiment.
Il déduit que sa main qui tremble en venant entourer celle qui tient toujours la photo, n’est que fâcherie contenue.
Il présume que la délicatesse avec laquelle il défait un à un les doigts de leur étreinte, n’est que le calme froid de la furie (il n’y a pas de tendresse la dedans puisque lui est en colère)
Il ose espérer, assurément, que le soin qu’il apporte à lisser les contours de cette photo n’est lié qu’à sa rage de voir comment l’autre traite l’oeuvre de son petit protégé (non pas parce que cette image imprimée entre quatre bandes blanches contient son portrait).
Quel horrible sentiment que la colère,
quelle horrible sensation qui à la fois vide et empli son corps, l’agite de tremblement.
Que font les gens en colère ?
Il ne le sait pas, c’est bien là sa première fois. Partent-ils en hurlant ? Devrait il pleurer de rage ?
Que font les gens en colère ?
Lui ne sait pas et reste là, à terre les bras ballants
à côté d’Adrian

Il reprend la photo et
la range du côté du coeur, comme une balle dans un flanc blessé.
c’est un coup de revolver qui les a tous deux touché.




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Posté le Lun 27 Juil - 4:17
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Dos contre le mur tu t’affaisses sur tes pieds qui dérapent. Tu tombes mollement assis, les yeux grand ouverts mais les membres lâches. C’est ce mot que personne n’a dit qui t’a scié les jambes. Le noms des choses qui râlent dans les rues, des voisins devenus pantins de la pestilence, le nom de la peur qui fait trembler le canon d’un fusil.

Ton corps sait, mais toi tu refuses d’entendre. Rien d’autre dans ta tête que le cri déformé de l’eau bouillante dont les notes s’effritent en bruit blanc. Il n’y a rien qui puisse traverser l’écran de plomb, pas un mot, pas une plainte. Pour pleurer tu dois savoir. Et tu n’es pas prêt à savoir. Alors tu serres cette photo dans ta main, dans cette pince brisée, tu tentes de la broyer pour l’oublier.

Tu fixes les jambes d’Orazio qui partent et qui reviennent, tu entends sa voix comme une annonce qui fait crépiter un intercom. Orazio te parle de l’autre côté d’un mur. C’est plus facile de nier ainsi. Tu fais non de la tête.

Cette annonce, tu l’as gardée pour un autre. Tu ne te souviens plus qui, ce n’est pas grave, tu te souviendras bien vite. Un patient sûrement. D’un moment à l’autre tu te souviendras de son nom. Tu expliqueras que ce n’était pas pour toi. Ça ne peut être pour toi, car tu n’es pas malade. Ce n’était qu’une grippe. Ce n’est pas illégal d’avoir la grippe en ce pays, pas encore, non ? Tu vas mieux. Tu as ouvert les rideaux. Tu as mis la bouilloire sur le feu. Tu as ouvert ton agenda. Tu vas mieux. Quel malentendu. Vous allez bien en rire. Quelle méprise de te croire malade parce qu’on ne t’a pas vu pour quelque jours. Enfin c’est ridicule. Tu n’es pas malade. Tu n’es pas malade.

Orazio dit ne pas mentir. Tu fais non de la tête à nouveau. Tu ne sais rien. Orazio ment tout le temps. Tu le sais parce qu’il s’amuse à toujours te donner la nausée.
Tu ressens bien des inconforts à ce moment, mais la nausée n’en fait pas partie. Orazio ne ment pas, pas cette fois.

Tu voudrais reculer lorsqu’il s’agenouille à ton déplorable chevet, mais il y a ce mur contre lequel tu ne peux que te plaquer. Tu regardes toujours obstinément où ses jambes ne sont plus, dans le vide et dans ce plancher où tu aimerais disparaître.

Tu fermes les yeux sous le picotement de claques sur ta joue. Tu les fermes encore plus fort, froissant tes traits habituellement lisses, presque vernis, pas sous la morsure de la claque mais de celle des mots.

Tu attends la délivrance de la nausée. Elle ne vient pas. Pourquoi ne peux tu pas vomir à cet instant pour lui prouver qu’il ment ?

C’est sous la dernière claque que tu cèdes. Ta tête va rouler, ta joue épargnée s’écrase contre le mur. Il n’y a rien de la mollesse calculés de tes gestes, seulement une morne capitulation.

Il n’y a rien pour délivrer ton corps chiffonné de déni. Toutes tes larmes, tu les a probablement pleurées, puis tu les a oubliées. Elles sont peut-être encore quelque part, dans un tas de poussière sous ton lit.

Ton poing fermé se tend au contact. Il n’y a aucune raideur qui puisse résister à la douceur avec laquelle les doigts d’Orazio viennent ouvrir ta main pour en libérer sa captive. Une inspiration hachurée t’échappe en même temps que la photo, quelque chose de brisé qui aurait voulu être un sanglot mais qui ne le peut pas. Ta main ainsi libérée vient se plaquer contre ta bouche, trop tard.

Tu ouvres les yeux pour le regarder déplier le papier. Peut-être y a-t-il encore de l’espoir pour cette image, il fait bien de s’y attarder. Aussi laide qu’elle soit, elle a au moins la chance de le rester pour toujours, fixée et sereine. Elle n’aura pas à se voir dépérir dans la plus abjecte des déchéances. Tu avais tant supplié pour qu’on t’en épargne. Tu comprends maintenant l’ironie. Peut-être que cette blague est drôle, après tout.

Ta main passe de ta bouche au reste de ton visage, comme pour te débarbouiller de pleurs que tu n’as su trouver. Un absurde effort pour te reprendre.

« Vous faites bien de la garder. Il ne restera rien d’autre de
moi.
»

Peut-être même ne reste-t-il déjà rien d’autre que cette photo maintenant bien élimée.
Tu fais alors l’erreur de le regarder. Tu ne sais pas ce que c’est, cette expression sur le visage d’Orazio, mais ce n’est pas une expression qui lui sied très bien.

« Allons, ne faites pas cette tête... »

Tu aimerais accompagner cette tentative d’humour d’un sourire, mais il semblerait qu’à trop le faire travailler, tu l’aies brisé.
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Posté le Mar 28 Juil - 17:59
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Il aurait préféré les cris et les coups
Il connait le pouvoir cathartique d’un revers de main, du moins il en a fait l’expérience (les joues rosies et brulantes)
il aurait préféré une rage soudaine, un excédant de sentiments s’écoulant de tous les pores.
Il serait resté là à écumer les flots des tempêtes, battus de coup comme le sable sur la grève, il aurait joué à la perfection le rôle de l’exutoire : Sans bouger il aurait pris tous les heurts brûlant dans son sein de tiédeur.

Mais il ne sait rien dire contre des larmes tièdes qui refusent de couler. Ne sait pas apaiser les corps alanguis qui se laissent abuser mollement,
(la tête est maintenant tournée contre le mur, dodelinant comme hors de ses gonds, il aurait presque l’horrible apparence d’un poupon bien trop âgé, de ceux dont les yeux se ferment quand on va les coucher;)
tout ses mots blancs fanent sur ses lippes :  
Je suis désolé, mes sincères condoléances, je suis là pour vous, vous aller vous en sortir, ou peut être pas, mais cela va aller, allez vous bien ? Je suis tellement désolé. Je ne sais pas quoi vous dire. Je suis désolé.
Je suis désolé.
Il ne sait pas dire ces choses vides de sens, mais qui peut être font du bien ? Et même s’il se forçait il ne réussirait qu’a lui donner la nausée.

Orazio ne peut que le regarder se briser lentement, le corps usé de spasmes et la main roide qui vient étouffer quelques inspirations humides.
Et chaque sanglot vain lui laisse au fond de la gorge le gout de la bile.
Il a la main qui se serre dans sa veste parfaitement repassée, il aurait envie peut être de passer un bras contre cette forme effondrée, de retenir quelque chose qu’il voit lentement tomber.
Mais ce serait comme avoir un être d’eau entre les bras,
essayer de retenir une ondine contre soi,
une chose de larme et de sel jamais pleuré qui glisse sur les digites
jusque sur le plancher.

Lui a la main sur le coeur quand Adrian vient se moquer sans humour : vous faites bien de la garder. Et pourtant déjà cette photo semble lointaine et surannée, c’est le portrait d’un autre qu’on a tendrement oublié, le vague souvenir d’un visage souriant et calme
d’un être encore entier, d’un visage qui a encore quelque chose d’humain. Orazio garde sa main contre sa veste, le coeur battant de silence contre le papier calfeutré dans sa poche

Inconsciemment il porte cette même main à son visage, quelle tête fait il ?Il ne le sait pas.  Les doigts se posent à peine sur l’angle de sa pommette, il n’a même plus l’envie de montrer son incompréhension : Orazio a depuis longtemps arrêté de se voir tiraillant ses muscles et composants ses expressions par la seule force de l’habitude
Enfin il voudrait en avoir le coeur net alors il se relèvee pour aller affronter le miroir. Comme si quelque chose allait changer. Comme s’il pouvait enfin y voir. Malheureusement pas de miracle dans le cercle de damné, c’est toujours un être flou qui le toise dans le miroir : la brisure en son milieu ne lui renvoie qu’une image distordue, peut être est elle plus vraie ainsi.

« Ah vous me l’offrez ? je me sens égoïste » il a presque la voix qui tremble. Pourtant, c’est un cadeau qui pourrait être tendre
qui a quelque chose de très domestique pour leurs âmes victoriennes aussi putrides que pudiques,
quelque chose de ces colliers où on garde des images d’aïeux, où on calfeutre le portraits de ses cher•es et tendres contre la chaleur du cou et le creux des clavicules.

Toujours devant le miroir il vient défaire le premier bouton de son col, brisant la rigidité d’une armure qu’il ne porte que pour subir le regard des autres
mais ici pas de guerre
juste un no-man’s-land bombé de cratères.
(Le son du tissu qui se froisse est comme le tambour d’un canon, au loin il y a le léger tintement d’un metal précieux)

Orazio a l’impression de faire les cents pas dans cette cage, dans ce cabinet qui ne leur a porté que des malheurs. Peut être devrait-il partir maintenant que tout a été dis.
il n’a plus rien a faire ici.
Assurément Adrian n’a plus envie de le voir. Cependant, il revient s’agenouiller au sol comme au banc de prière.
(il revient, et revient toujours comme une marée damnée. C’est un fatum presque tragique,
La destinée des aimants, ou des mouches sur le miel.)
Orazio vient passer ses mains de part et d’autre du cou d’Adrian, c’est un geste lent qui à presque peur d’effleurer la peau (se briserait-elle ?).
Avec l’attention d’un sacrement
il vient nouer à son cou
une médaille d’argent.


« Tenez c’est mieux ainsi » C’est mieux ainsi
il y a bien longtemps que l’oeil de dieu s’est fermé sur lui, les saints on détournés les yeux du chemin de ce pauvre infidèle. Il a les mains sales et infertiles
Des mains pécheresses aussi bien qu’habiles
Des mains mortifièrent qui portent le poison, la pestilence
le malheurs après tout.
Peut être à leur première rencontre n’aurait-il pas du le toucher du tout.
(A glisser ses mains avides sur la peau d’une joue inconnue et malade, peut être l’avait-il marqué d’un sceau de perdition)
Voilà peut être son châtiment, son enfer personnel.
La pièta d’argent frappé semble presque exprimer ces choses qu’ils ne veulent pas se dire. Eplorée au chevet d’un mourant : de celui qui peut être a pris la douleur et le châtiment pour les péchés d’un autre. Dans l’argent frais réchauffé par une peau tiède il y a les murmures de la mater dolorosa dépouillée de ses attributs de madone : laissées avec les bras lourd et le visage balafré de chagrin.

« Cela vous servira plus qu’à moi. » Et il rétracte ses mains bien vite, préférant se laisser tomber à ses côtés, collant son dos au mur.
Quelle heure est-il ? Il n’a même plus la force de regarder la montre à son poignet, peut-être ses mains se sont elles faites de pierres ? Elles restent posées sur ses cuisses tandis que sa tète se rejète en arrière.

Sur le mur se dessine un seul rayon de lumière, l’ocre brillant qui se reflète dans le miroir pourrait tout aussi bien être le crépuscule comme l’aurore
Le milieu de l’après-midi
la tombée de la nuit
Il ne sait plus à quelle heure il est venu ici.

Peut être son profil cache-t-il bien son front plissé d’angoisse, tandis qu’une main anxieuse vient caresser sa gorge. C’est une sensation étrange lourde et légère à la fois, de ne plus sentir l’argent à son cou. Il ne se souvient pas l’avoir jamais enlevée, cette médaille
De tous ses noms, ses histoires
de toutes ses identités volées
de tous les costumes,
les parures
une seule chose était toujours restée
une pièta frappée dans l’argent froid
une date
une chaine.
Il offre, sans trop savoir pourquoi (quel réconfort cela peut-il bien amener ?) son seul morceau de constance. Son seul reste d’un lui qu’il a lui même oublié.

« Ah… Ne vous moquez pas. » Si vous n'avez rien de vous, prenez un peu de moi.

On croirait des écoliers au banc des cancres
des enfants terribles que l’on laisse au coin, leurs épaules se brossant presque timidement mais ne se touchant pas : comme ces milles gestes avortés, esquissés dès que l’un tourne le dos.
Comme la valse robotique des horloges bien huilés,
où les petits santons animés ne se rencontrent jamais.



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Posté le Mar 28 Juil - 20:32
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Qu’êtes-vous, si ce n’est pas des créatures d’habitude ? Des automates aux sourires d’apparat. C’est ce que tu te dis en voyant Orazio de nouveau debout. Tu le comprends de vouloir rejouer vos vieille scènes. Tu aimerais pouvoir profiter autant de la terne réassurance de la répétition. Hélas, bien que vous soyez tous deux sur vos marques, lui qui part et toi reste défait, qui sait ce qu’il reste en toi de celui dont tu jouais le rôle? Déjà qu’il n’en restait pas grand chose.

Comment lui en vouloir ? Tu ne demandes qu’à pouvoir faire la même chose. Devant un simple aperçu du précipice qui s’ouvre sous vous, comment ne pas vouloir se raccrocher aux froids semblants ? Tu ne peux en vouloir, mais tu ne sais pas ce qu’il adviendra de toi une fois qu’il aura passé la porte.

Tu sais que tu devrais être éploré, dévasté, enragé même. Mais tu es vide. C’est peut-être qu’une portion de ta conscience en a eu assez de repasser par toutes les étapes du deuil pour devoir recommencer le lendemain. C’est une sage économie d’énergie, devant la cruauté du hasard, de n’être qu’engourdi.

Tu lui offres ta photo comme si elle t’avait un jour appartenu. Égoïstes, vous l’avez toujours été. C’est par égoïsme que tu t’assures qu’il sorte de chez toi avec le poids de ton image dans sa poche. Un poids qui double à chaque pas.

Tu n’arrives pas à voir ce qu’il fait devant ton miroir, mais tu n’as qu’à te rappeler ce moment où tu le regardais tenter se remettre en un seul morceau, du moins d’en avoir l’air, après que tu l’aies si maladroitement mis en pièces. Le destin frappe sans regarder, mais tu ne pourrais clamer qu’il fauche un innocent. Si Orazio savait, il prendrait moins son temps avant de déguerpir.

Ce que tu n’as pu prévoir, c’est qu’il revienne s’agenouiller devant toi. Ce n’est pas la suite de la scène, pourtant. C’est une surprise réelle qui anime tes traits, pas celle-là la fausse que tu sers lors de ces soirées où plus rien ne t’étonne.

Tu fermes les yeux doucement lorsque ton cou se trouve enserré de tiédeur distante. Ta gorge se fait fait avide, mais ne reçoit pour sa docilité que la caresse du métal. Lorsque les mains s’enfuient sans jamais s’être posées, tu ouvres les yeux de nouveau. Tu regardes Orazio, puis ce qui pend à ton cou.

Tu lèves la main pour y laisser reposer la médaille d’argent. Tu fais passer ton pouce sur les visages qui tout ce temps se cachaient dans le col de l’autre, au bout de cette chaîne qui se laissait parfois deviner au yeux qui savent scruter. Tu es tant absorbé qu’à peine tu sens Orazio se laisser tomber à tes côtés, jetant le script aux fenêtres.

« Comme c’est catholique... », tu souffles devant cet objet autant intime qu’étranger.

Quelle drôle d’idée, d’étamper la digne tristesse de la Mère dans le cou des enfants. Veut-on, si tôt leur montrer les souffrances injustes qui les attendent ?

« Je ne moque pas, au contraire. »

Ce n’est pas pour rien que les meilleurs Stabat Mater sont italiens. Ce que tu as dans la main n’a rien à voir avec les pages glacées d’un livre de peintures célèbres. Ça a l’odeur cuivrée des métaux éprouvés, et une autre, le souvenir des draps de Lucrèce ce matin-là.

Quand tu lèves les yeux, tu le vois assis, à la fois si près et si loin à la fois. Quel murmure se réverbère dans le vide, tu ne le sais pas trop. Un murmure, c’est mieux que rien. Tu ne te rappelles pas, de bien des choses, mais aussi, tu ne te rappelles pas comment les gens prient. Cela ne t’empêche pas de tenter, les yeux rivés sur Orazio, si près si loin.

Si délicatement, tu amènes cette médaille
logée entre le pouce et l’index pour
sur les deux visages éplorés
déposer un baiser.

Une prière, ce n’en est pas vraiment une. Tout poids de tant de gestes qui ne se sont jamais faits et qui peut-être ne se feraient peut-être jamais sur ce pourtant si chaste essai. Tu es presque gêné lorsque la médaille glisse d’entre tes doigts.
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Posté le Mer 29 Juil - 16:56
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Les voilà esseulés et sans démiurge : deux personnage affranchis de leurs chaines d’encre,
plus de didascalies écrites et répétées : dans les mêmes espaces, sur les mêmes scènes enfin ils changent le drame des actes immuables qui se closent sur des sorties il ne reste rien.
Sans personne pour les pousser et les guider d’un revers de main ou de verbe ils sont des être d’une vacuité profonde.
Ils sont de la chair de ces corps célestes qui brillent par la lumière des autres,
et ne peuvent tout deux que se contempler dans le noir

Que c’est catholique
(Que c’est ironique)
Il n’aurait pas pensé à ce genre de réaction, il aurait pris l’autre pour un homme de science et de rationalité prêt à le moquer (ses superstitions sont peut être après tout des névroses insensées que l’autre doit avoir l’habitude de disséquer).
Il l’aurait à la rigueur pris pour un protestant, sous ses airs modiques et pudibonds (qui ne sont que des airs, il le sait pertinemment,
il y a dans sa cervelle autant de crasse que dans la sienne)

Cependant, la prière le prend de court, lui qui est rarement troublé.
Mais il semble qu’Adrian le trouble plus que ce qu’il ne voudrait. Le docteur a un don pour s’immiscer sous sa peau
dans les coins de son cerveau.
Dans des cauchemars qu’il commencerait presque a chérir comme un cadeau plein de poison : C’est une attention comme une autre, un secret dans les songes qu’il est le seul connaitre, à défaut de crier son nom il s'éveille dans ses draps glacés en hurlant de terreur.
C’est qu’il est taché au plus profond de son être.

Peut être jalouse t-il ce bête morceau d’argent, qui reçoit un sacrement secret dont il ne se trouve point digne,
il sentirait presque sur sa peau la caresse fantôme d’un souffle encore fiévreux
(un geste étrangement affectueux)
Peut être après tout couve t-il quelque chose ?  C’est la seule explication au froid dans son ventre et cette respiration qui vient se bloquer contre sa lèvre.
Ou c’est juste qu’il se sent humble devant ce tableau de messe qui le prend au coeur. Adrian aurait presque la beauté candide d’un apôtre appliqué, d’un garçon de paroisse tombant à genoux devant une vierge de pierre froide, cachée dans les alcôves d’une église méridionale battue de soleil.
Que lui dis-tu, Adrian, à cette vierge encore tiède de la chaleur d’une peau qui n’est pas tienne.
Quelles tristesses peux-tu bien souffler à sa sourde oreille.


Le bon sens lui dirait de détourner les yeux, peut être de répondre à ce trait d’humour mais sa langue semble aussi perdue que lui, presque il la sent pulser contre son palais au rythme de son pouls
Il a un coeur dans la bouche qui lui donne la nausée.
« Ah, je suis un piètre fidèle. » dit-il enfin en croisant, entre les doigts blancs, le regard de la pauvre madone épuisée. La médaille d’une grand mère jamais connue morte à moitié folle et que ses parents avaient gardé. Des économies bien pratique mais il semble que la vieille avait dit à son sujet qu’il avait un air triste et défait. Il s’était toujours demandé si cela était du aux élucubrations d’une vieille folle ou à une véritable clairvoyance.

« Il a bien longtemps que je ne vaux pas mieux qu’un excommunié. Enfin, prenez en soin j’y tiens » Détournant les yeux, c'est qu'il devrait avoir honte de l'avoir jusqu'ici gardée. « elle vous protégera mieux que moi. »

Orazio n'a pas l'habitude de tant déblatérer,il vient ramener une de ses jambes contre le lui, passant son bras par dessus pour soutenir sa tête (elle est peut être trop lourde, trop embrumée)

« Hm, Non pas que je pense que vous ayez besoin de protection ah….vous comprenez. » Il relève son front anxieux du creux timide de son bras. Même au réveil dans l'appartement de Lucrèce il ne sentait pas autant de malaise que cela, « Pardon. Je ne suis pas très bon pour….ça. » « ça » est délivré dans un vague geste d’une main un peu nerveuse.
« ça » c’est pleins de choses.

Enfin il tourne la tête, ramenant ses yeux sur Adrian, c’est un angle étrange duquel observer son profil
son air lui rappelle un peu
le portrait de ces jeunes aristocrates morts trop tôt,
le teint pâle et malade célébré dans les plus somptueux tableaux.
Le dos droit, l’appart impeccable, mais l’oeil vague voilé de fièvre
Le teint blafard qui annonce l’infamie inévitable.
Peut être vaut-il mieux mourir jeune, à l’acmée de ses charmes pour toujours capturés en peintures.
Des portraits accrochés aux murs des salons, devant les mères éplorées qui se laissent aspirer par la beauté de leurs fils qui sur ces toiles ne fanera jamais.
Adrian aura t-il quelqu’un pour le pleurer ?

A cette idée Orazio laisse tomber sa main en silence, entre eux, brossant presque près de sa cuisse.

« Il y a t-il quelque chose que vous avez peur d’oublier ? »


C’est une proposition qui chausse les guenilles des questions plates :  Orazio est un être de passé et de poussières
de vieille peintures qui gardent sur leur toile des instants figés.
Alors lui, fantôme, pourrait se faire palimpseste au visage d’homme, il écrirait dans le secret de ses pages les souvenirs d’un autre qu’il invite à vivre par procuration. Il pourrait peindre un tableau au couleurs d’Adrian pour qu’il puisse chaque jours les contempler sans qu’elle ne ternissent jamais.
Il lui prêterait volontiers ses yeux, ses mains, sa bouche, diable ! son corps tout entier pour y inscrire des petits morceaux de lui
pour les dire et les garder
pour le pleurer aussi.
(il s'est déjà un peu semé chez lui, dans un songe récurrent qui ne lui appartient pas, dans une chambre qui sent la poussière et la mort)

Il faut peindre les fleurs si on ne veut pas les voir faner,
Il ferait de lui le plus beau des Dorian Gray.

C’est une offre déguisée,
comme cette main tendue entre eux, paume ouverte contre sa cuisse dans l’apparence négligée du membre qu’on laisse choir. Car il leur faut des rituels intriqués pour pouvoir se dire les choses. Une main qu’on oublie, un contact que l’on traine et des mots au sens abscons entre charade et texte qu’il faut combler,
Tant d’actes manqués entre les silences.
Il laisse sa main tendue entre eux, libre à lui de la prendre, d’y voir l’invitation quand il détourne les yeux : Peut être cherche t-il à reproduire le vague contacte de la pièta.
Et si l’autre lui prend la main,
sentirait t-il une peau fiévreuse ?
Celle déjà froide d’un fantôme ?

Ou bien sentirait t-il contre sa paume moite
brûler le sang des stigmates.



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Posté le Mer 29 Juil - 21:05
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Ce n’est pas votre genre, ce n’est plus de votre âge, de vous perdre en sentimentalités, de vous échanger des trésors tendres en espérant qu’ils parlent pour vous. Même sans audience, vous craignez vos propres jugements assez pour vous cacher des silences et les demi-mots. Abandonner la pudeur serait d’avouer que tu n’as plus rien à perdre. Peut-être n’es tu pas encore prêt.

Il n’y a que celui tente la dévotion qui peut s’avouer mauvais croyant, tu ne pourrais t’en réclamer. Ça te surprend, cette sincérité honteuse, bien qu’Orazio tente de tout de suite te la faire oublier, avec moin d’habileté que ce à quoi il t’a habitué. C’est charmant, non, charmant est le mot que tu aurais utilisé si tu avais été sur tes deux jambes, un verre à la main, les menteurs sont bien charmants. C’est quelque chose que tu connais moins bien, qui ne te donne pas envie de venir retourner les coutures, de creuser sans scrupules, mais qui, pour un instant, te fais du bien.

Il n’est pas très doué pour ça. C’est bien vrai. Mais il essaie et pour un instant, tes pensées peuvent s’accrocher à l’étrangeté d’entendre Orazio s’excuser comme s’il le pensait vraiment. Ce n’est pas par cruauté que tu le laisses ainsi patauger, c’est que pendant un instant tu apprécies l’accalmie, le silence, enfin le tien, le bruit blanc qui se dissipe. Tu appuies le derrière de ta tête sur le mur qui se fait hôte des vulnérabilités inattendues.

Tu prends une grande inspiration. Le vide qui te terrifiait quelques instants auparavant t’apaise à présent. Tu sais qu’elles te guettent, les angoisses déchirantes qu’en bonne conscience tu as oubliées, mais elles attendront, une seconde, une minute, une heure, une journée.

Peut-être est-ce la médaille, ce poids inaccoutumé entre tes clavicules, qui déjà te protège ? Non, tu n’es pas superstitieux. Ce n’est pas la Mère Debout, ni les Saints en deuil qui dans leur magnanimité t’offrent ce repos, ce hoquet placide les pieds ballants dans le précipice. C’est plutôt un cadeau de celui qui croyaient assez en leur bénédiction pour vouloir te la partager. Et, d’une façon ou d’une autre, cette idée est comme un petit feu de brindilles entre tes mains. Tu n’en dis rien, vous êtes assez empêtrés ainsi, trop pour dire les choses comme elles sont.

Du coin de ton oeil qui roule, tu peux attrapper au vol les yeux d’Orazio, dont tu ne sais comment soutenir le regard autrement que par défi. C’est pour cela que tout de suite tu préfères regarder cette main qu’il laisse entre vous.

C’est une impression nouvelle, celle d’entendre une question loin des soirées mondaines et de leurs jeux perfides. Tu te demandes ce qui peut bien intéresser Orazio dans ta réponse, toi qui t’es habitué à offrir de toi les morceaux de peau les moins utiles, pour satisfaire les carnivores affamés et garder pour toi la putridité de tes chairs. Tu fais autrement cette fois, plus par dépit que par choix. Lorsque tu essaies de creuser ton esprit pour trouver la réponse parfaite, ouatée de platitude, tu ne trouves rien, pas même une vérité qui fait mal.

Elle est douce, mais elle a la vie courte, la faveur de la Sainte Vierge. Tu prends la main de l’autre dans la tienne dans un sursaut, un geste précipité qui froisse vos manières précieuses. Tes doigts entre les siens serrent, il faut serrer fort si dans le vide on a peur de se laisser tomber.

Chacun regardant de votre côté, incapable d’être vus de si près, il n’y a que ta main serrant la sienne pour dire tant de choses oubliées. Ce n’est pas un langage que vous comprenez très bien, trop habitués à faire semblant de le maîtriser, alors il faut tout de même parler.

« J’ai peur de déjà l'avoir perdue. »

Comment savoir ce que tu as déjà perdu pour de bon. L’as-tu oublié depuis si longtemps que tu ne sourcilles plus lorsqu’il en est question ? En sera-t-il ainsi avec tout ? Que feras-tu des secrets que tu es le seul à garder si déjà, aux grands vents ils se sont envolés ? Que c’est effroyable. Et ironique.

« En arrivant ici, j’aurais tout donné pour oublier... »

Dans le vin, la vie des autres et les draps froids, tu avais tant essayé de te perdre, jusqu'à ce qu'on exauce tes vœux désespérés de la plus perverse manière.Tu ramènes vers toi la grande main dont les doigts dépassent les tiens, comme on prend son élan avant de sauter. tu te concentres sur les mouvements pour t’empêcher de faire taire les mots qui jamais n’ont sorti à l’air libre.

« Je devrais me réjouir, mais je suis terrifié.»

Terrifié de ce qui restera lorsque toutes les épluchures de ton être auront été arrachées. Terrifié de retrouver la bête ravagée qui se bâfre de son chagrin car elle ne sait rien faire d’autre.  La forme défigurée qui ne sait pas comment elle peut ramener un peu du passé avec elle autrement que de le porter dans son ventre distendu.

C’est sous ton menton que tu mènes sa main, dans une adjuration aux jointures mal assorties. Tu n’y trouves pas le salut des âmes fidèles, ce n’est après tout pas la Vierge que tu supplies.
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Posté le Jeu 30 Juil - 16:36
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Pas de stigmates
pas de sang qui vient poisser sa paume
pas de caresse de fantôme.

Il garde cette main et la serre
son étreinte comme un écho qui se perd dans le vide. Orazio se perd un instant dans ce geste qu’il ne croit pas vrai, s’étonne de la différence de chaleur entre leurs mains, moite et timide là où la peau se touche
il y a même une différence ténue entre la pâleur de leur derme tremblant, ramené chastement contre le col d’Adrian. Et lui, petit voleur, qui n’est qu’une brise, une chose de vent qui s’éparpille souvent, voudrait se faire pilier, rien qu’un instant. Retenant à soi dans cette étreinte tous ces morceaux de statue qui choient les uns après les autres.
Les fêlures ont laissé place aux débris.


«… » qu’il y a t-il dire ? N’ayez pas peur ?
Il n’y rien qu’il puisse faire, il ne peut pas contrer l’oubli,
c’est comme lutter seul contre un feu de foret
contre une gangrène qui viennent lentement tout ronger
ce qui a disparu on ne peux pas le sauver.
Alors il serre juste cette main plus fort, pour ne pas la laisser tomber.
C’est que ses griffes en ont connu, des dorures et des beautés. Des bijoux, des sacrements
des toiles aux cadres ornées
Elles ont glissées sur les marbres précieux, sur les pierres
et l’or froid des colliers
Mais de tous les trésors salis par ses paumes de pécheur
rien ne semble valoir
la chaleur de ces doigts réclamant les siens.

Et ils restent joints, dans cette drôle de prière à deux mains.
Cette prière silencieuse qu’aucun d’eux ne sait dire. Mais Orazio à sur le bout de la langue les ave maria et plaintes au seigneur qui sont inscrites dans sa chair. Pourtant, rien ne vient, pas un signe, pas un son, pas un murmure d’abandon pour combler le silence de mots saints.
Alors il laisse tomber sa tête contre l’épaule d’Adrian, dans cette révérence muette, il irait pleurer contre son cou une intercession à la sainte mère,
(elle seule peut être connait leur chagrin ?)
Quelques oraisons déraisonné qu’il dirait pour eux deux, entre leurs mains jointes qui ne savent pas prier Dieu
L’un ne croit pas, l’autre croit trop.

Et perdu dans ses récitations muettes et ses souvenirs d’enfant de choeur,
il a dans un hoquet une épiphanie cruelle
pour sa condition de copieur.

Il aurait pu pleurer de nombreux soirs de son manque de talent
de son incapacité a créer, capable de copier simplement les images qu’on lui offre
et qu’il vole comme un bandit.
Il en a brûlé des toiles imparfaites se maudissant et pleurant. Interrogeant cette malédiction : il serait à jamais l'écho
le miroir
le reflet
Après tout c'est peut être le signe qu'il attendait.

« Je rêve souvent d’une chambre aux rideaux fermés. Au mur il a un calendrier. » essayer de calmer sa voix tremblante et son souffle court
« C’est à vous, n’est ce pas ? » Il le sait bien depuis ce jour. L’autre avait égaré chez lui quelques images secrètes qui bientôt se sont transformée en une obsession concrète.
Non.
Cette obsession date du premier jour.Oui,  de cette première joute autour d’un verre de vin, autour d’un livre idiot. Derrière les sourires efflanqués et les mondanités il avait trouvé quelque chose de semblable à lui,
depuis ce jour où il avait souhaité tâter ces eaux aussi tièdes que les siennes :
Il avait glissé ses doigts dans son coeur tépide
et
Adrian avait glissé les siens dans esprit veule.
Et il s'étaient tous deux tachés les mains de bien vilaine chose, plus que de vin sur leurs cols blancs.

Orazio tourne sa tête dans le cou où il loge,
son nez brossant contre la gorge.
peut être vient-il mimer le poids de la médaille autour du cou,
d’aussi près il peut voir le détail légèrement flou de la chaine argentée contre la jugulaire, qui pulse peut être d’une atrabile déjà immonde. Mais pour ce qu’il a à faire, il préfère fermer les yeux.
Il écoute le battement de la main dans la sienne
respire un parfum qu’il apprend à connaitre : l’exhalaison capiteuse et particulière d’une peau chaude et encore vivante.
Alors il imagine Adrian dans cette chambre qu’il commence à connaitre comme s’il y avait fait les cents pas.
(C’était peut être le cas, a force d’en rêver la nuit)
Comment tomberait la lumière sur son visage ?
comment rendre le froncement léger de son sourcil ?
Comment se dessinent les ombres autour de l’aile de son nez, dans cette chambre aux rideaux fermés ?

« Si vous me montrer des choses, ce qui reste, je pourrais les garder pour vous »

Il lui donnerai les pages blanches de sa tête, effacerait tout s’il faut faire de la place
il lui donnerait et son corps et
son cerveau
pour les remodeler à son image.

Qu’il lui donne tout, et sans explications, qu’il se vide de figures dans sa tête : de ses premiers amours au papier peint de sa chambre d’enfant,
à la maison de ses grands-parents
aux souvenirs émus auxquels on pense tendrement jusqu’a ceux plus prosaïque qu’on oublie facilement. Il prendrait toutes ces images, ferait de sa pauvre tête ivre le plus beau musée à sa gloire
la nécropole de son souvenir.
Un tableau vivant qu’il peindrait de son sang de sa chair pour ne plus jamais perdre un bout de lui :
Quelle drôle de taxidermie, folle de réminiscence.

Orazio a la tête qui tourne, c’est peut être la folie de l’entreprise qui l’accable ? L’odeur qui lui donne le vertige ? Ou un sentiment fou qui l’anime et fait rouler une mania froide dans son ventre.
il avait passé tant de temps à essayer de faire son propre portrait c’est peut être,
la providence et son châtiment.
Ce visage qu’il avait effacé sans le vouloir, toutes ces parties de lui qu’il avait perdues serviront à retenir celles d’un autre.
Toile blanchie peu à peu il n’avait peut être attendu que ce moment.


« Et si elles ne vous plaisent pas j’en inventerais d’autres. » La voilà, sa dernière (et première) grande oeuvre
Des tableaux de souvenirs qui ne sont pas à lui et qu’il faut copier avec discernement.
Peut être toute sa vie avait-il été préparé à cet instant.
« Je ne veux rien savoir, je veux voir c’est tout. »
Après tout,
Il ne restera rien, si ce n’est
quelques vêpres dans la nuit
Autant retenir les sermons qu’il dira d’une voix pour deux
quand sonne le glas dans le secret du soir.
« De toute façon vous avez déjà laissé un peu de votre tête en moi. »
Et il pourrait en rire si cela ne le terrifiait pas.




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