La
lalalala La
le joueur de flûte amène les enfants dans les sous bois
les transforment en petite souris qui plouf plouf plouf iront l'une après l'autre au fond de l'eau mais oh il est si beau ! le son du pipeau !  

C'est une musique, ritournelle qui nous fait tourner sur nous même, grand sourire, bas les masques, sous les masques, bas les masques l'on dit ! Ah c'est une musique oui qui donne envie de se laisser partir il est si facile de se faire embobiner il est si facile de mordre au rêve doré.

Derrière le sien, Moebius rêve au grain. Doré comme celui chérit comme celui d'un conte d'été, mais Moebius est soleil dévoreur, est joueur comme tout, il ne se laissera pas prendre dans les filets, n'ira pas danser au bal sans compagnie, lui qui parcourt les étales comme on parcourt son fief matinale tout comme nocturne.

Il n'est, que de passage
joueur qui se fait petit
car on lui jette des mauvais regards des regards pleins de questions des questions qui disent oh ! d'où venez-vous vous à la mort peinte, venez-vous d'un coin d'ombre de ceux qui deal dans la pénombre ? Mais Moebius a appris maintenant à passer au dessus, ceux qui le connaissent ont bien fini par comprendre que non,
il n'est pas des leur il n'est pas leurre il n'est pas de ceux qui font dormir
avec des poisons
qui éveille les sens nous rend poisson hors du lit de la rivière, en manque d'air.

Moebius est le marchand de sable, et il sème sous ses pas, aussi pour ceux qui savent, quelques chrysanthèmes. Mais en ce jour il est libre comme l'air, il n'a rien de prévu alors il déambule à le recherche d'une bonne affaire, quelque chose à offrir aux enfants du Père, les enfants du désert, il a de l'argent, le travail ne manque pas en ce moment.

Mais qu'est-ce ? On attire son regard, quelque chose qui sort du commun ici : une personne en écharpe, quelqu'un pas du coin pour sûr, il doit mourir de chaud dessous, un polarien il présume ? Juste de vue...il s'approche sans bruit, reste derrière telle la mort qui nous suit. Il entend tout, écoute tout, et pars dans un grand éclat de rire en voyant le pauvre bougre sortir son sac de polar. Il le bouscule un peu pour venir attraper sa main de la sienne, son bras contre le sien, il se penche en avant, et par dessous sa capuche souffle tel un secret :

Je ne ferai pas ça si j'étais toi.

Le marchand à l'air gravement ennuyé de cette interférence mais le masque que porte Moebius l'empêche de faire une scène, il ne le connait pas, il croit donc qu'il fait parti des faux-visage. Mort de trouille le troufion, ce que c'est drôle parfois quand même, comme quoi ça n'avait  pas que de mauvais côté.

Il ne faut pas croire à toutes les ritournelles de ses ruelles

Il lâche enfin ta main pour t'agripper par le bras et te faire tourner le dos à l'étale. Il est tout près de toi, comme un confident, tenant cette fois-ci ton poignet, il te fait ranger ton argent, c'est qu'il y avait un petit pactole la dedans, de quoi en attirer plus d'un. La main dans ta poche, collé, il continue de parler.

Qu'est-ce qui pousse un polarien à venir reluquer les attrape-nigaud du coin ? un petit vœux impossible à exaucer ? C'est les souvenirs c'est ça ? (il a eut le temps de comprendre les fameuses propriétés de l'objet de convoitise) pourquoi ne pas économiser pour le nouveau cristal qui à fait son entrée il n'y a pas longtemps, ça serait plus utile qu'une babiole, enfin, peut-être ? avec un peu de chance ? il hausse une épaule. Le nom est Moebius, pas la peine de me remercier, tu me faisais un peu pitié avec ton écharpe, tu n'as pas trop chaud ? dit-il lui même vêtu tout de noir, une capuche en couronne, son masque d'or macabre plaqué contre son visage.

Lucian, un bon bougre oui. Qu'il le remercie ou non cela ne fait pas grande différence pour Moebius, il ne fait pas cela pour la gloire, non.
Il le détail un peu plus du regard, cet agneau là. Il a l'air naïf, un brin rêveur et comme il l'a déjà pensé : un bon bougre oui, bien polit. Le marchand en aurait vraiment fait qu'une bouchée.
Moebius s'apprête à lui dire que bah, pas besoin de remerciements, que ça lui fait plaisir, lui il les aime bien les polarien.ne.s d'autant plus depuis que Tatsuya a fait envoyer les matériaux pour la pyramide. Il est alors sur le point de lui répondre "mais avec plaisir" alors que l'autre embraille tout de suite sur un autre sujet. Ah ! Alors il n'est pas au courant ! Mais Moebius ne dit rien, il attend, le laisse aller au bout de sa pensée. Ce qui a pour résultat un haussement de sourcils (à peine visible derrière le masque et sous la capuche) des plus éloquent.
Oh pardi ! Un amnésique ! Si c'était pas sa veine ça ! Il n'en avait jamais croisé avant, ou bien ça ne lui revient plus sur le moment. Moebius a les yeux qui brillent. C'est qu'il a la parlotte le petit ! Encore un angoissé par le passé, il va finir par croire que c'est la marque de fabrique de tout.e bon.ne polarien.ne. Oh, il lui fait peur ? Moebius attrape son masque et le descend sur sa gorge, derrière ce dernier voit comme il est : un grand sourire qui mange sa balafre, un sourire chaleureux qui se veut amicale, plein de joie. Il le voit bien trembler et ça le fait d'autant plus sourire, voilà une bien brave petite souris ! Voyez comme elle se cache dans son nid, derrière cette écharpe qui n'a rien à faire ici.

Tu doutes ?

Et son sourire mange d'autant plus ses joues. Il remonte une de ses mains pour venir lui ebouriffer les cheveux sans vraiment demander la permission.

C'est mieux comme ça ? Sans le masque ? Il échappe un rire satisfait, comme si ça lui fait plaisir de te voir terrifié par ce dernier. Le cristal de contrôle des souvenirs pardi ! C'est sorti il y a un peu de temps déjà, j'avoue qu'il m'intéresse aussi mais je n'ai pas encore eu l'occasion de le voir sur les étales... Il clos ses paupières un instant, échappe un soupire insatisfait. Ça serait parfait pour mon activité... Puis il se reprend. Mais tu sais ! Qu'il accompagne d' une grande claque dans ton dos. Je suis amnésique moi aussi ! Alors tu peux me faire confiance même si je t'avoue que j'ai un peu du mal à saisir ton histoire d'enjeux... Enjeux de quoi ? Tu cherches à retrouver la mémoire c'est ça ? Franc fait moi confiance ça n'en vaut pas la peine... Et voit comme il garde son bras autour de tes épaules, très décontracté, il n'a pas compris que tu as du mal avec ce genre de contact, il faudra être plus franc dans tes mots.