Iels ne se sont pas parlé.e.s depuis le retour, Moebius a voulu respecter le fait que Kiana avait besoin peut-être, d'un peu de distance, mais le temps passe, et il faut bien crever l'abcès.
ça lui fait si mal au cœur
de savoir que sa sœur de cœur sait
pour lui
pour ce qu'il est
Oui il est
désolé
d'être cet homme là
de ceux contre lesquels il met en garde
de ceux contre lesquels il la protégera
Il est de ce monde là oh Kiana lui pardonneras-tu ?
de s'être tue
d'avoir omis
de n'avoir rien dit ?

Il a dans ses mains un ours en peluche crème qui tient un cœur il semble si petit entre ses bras
comme déplacé
pour l'homme tout de noir habillé
Il laisse tomber sa capuche en arrière et descend son masque sur son cou alors qu'il frappe trois coups.

Oh Kiana
ouvres moi
laisse moi rentrer
comme tu m'as laissé la première fois
laisse moi non pas me faire pardonner mais confirmer
que oui je suis bien cet homme là
de ceux qui font pleurer les enfants de ceux qui ont
une morale qui fout le camp.
Il faut bien dire la vérité un jour, il savait que ça arriverait il l'attendait avec terreur car il n'y a rien de pire que de voir tes pleurs, ta colère justifiée, est-ce que tu le renieras loin de tes pensées ? En feras-tu un bannis ? de ceux qui en ton cœur, n'ont plus nulle part où aller ?

toc toc toc
kiana
toc toc toc
oh ouvres donc cette porte
ce n'est pas le loup ce n'est que ton
frère (l'est-il toujours ?)
il a lavé ses mains il est venu bien propre, cadeau en main, rien que pour toi et lorsqu'en enfin la clé tourne, la poignée descend, Il a le plus grand des sourires sur son visage, de ceux pleins de rayons du soleil qui jamais ne s'arrête de brûler il est comme ça Moe.

Bonjour Kiana

et sa voix
à contrario de son visage
sonne grave sonne solennelle sonne bien douce
comme pour apaiser tes maux qui oh seront là évidemment.
Il te tend l'ourson.

Tiens c'est pour toi, est-ce que je peux rentrer ?

Et de ses yeux il les fait tout doux eux aussi, aussi doux qu'un tueur puisse les avoir, dans le fond de son bleu à l'ombre marécageux.

Elle t'ouvre la porte
Moebius retient à peine sa respiration, un soupire de soulagement, il en a les guibolles qui flancheraient presque mais non il reste bien droit. Ne dit rien lorsque tu ne prends pas son cadeau, peut-être était-ce un mauvais choix, comme avec Carmen, ah Carmen....tu n'auras pas eux la peine de les détruire, Valentine s'en était chargée, puisqu'il le fallait.

Il s'avance dans la pièce, regarde autour de lui, et d'un ton joviale, réussit à dire malgré l'atmosphère pesante.

C'est bien que tu te sois installée dans les pyramides, j'ai un petit appart aussi, il fait bon ici, au désert maintenant, enfin, il faisait déjà bon avant, mais il fait un peu meilleur maintenant, on s'est bien battu pour hein ?

Mais il n'attend pas de réponse, il ne rit pas, il tripote l'ourson entre ses doigts. Il est trop gros ici, il prend toute la place, lui et son fameux secret (qui n'en est plus un) il étouffe l'endroit, et il a beau se donner des airs décontractés il ne l'est pas il ne sait pas que dire, comment l'aborder, quels mots, ça n'a jamais été son fort. Non lui son fort c'est de faire rêver oh de tuer oui c'est son fort est-ce triste ? peut-être, mais c'est ce qu'il en est.
Tu es
assise par terre le visage cachée comme attendant sentence
et elle doit
bien venir oui Moebius tu ne peux plus te cacher pas la peine d'essayer avec cette pauvre peluche. Il inspire un grand coup et redresse ses épaules.

Je te l'ai jamais dis parce que...
Il voulait te protéger ?
oui
mais
non
Il regarde le noir des yeux cousues de l'ourson, son regard bleu ciel s'y reflète, froid.
...Ce n'est pas digne d'un grand frère aimant et je voulais, je voulais vraiment l'être, pour toi, pour tout ce que tu m'as apporté, je voulais vraiment être parfait, mais tu le sais maintenant, je ne le suis pas.

Tout ce que j'ai fais
c'est pour toi
pour les enfants du désert
il pourrait lui dire mais il a un pressentiment comme si ce n'était pas la bonne réponse
comme si ce n'est pas assez juste, comme s'il manque le coche alors il ne le dit pas
S'il doit être honnête, maintenant est sa chance, il a l'impression qu'il n'en aura pas d'autre, plus jamais
là elle le moment.

Je suis marchand de rêves (il prend une pause) et de cauchemars (il prend une autre pause) mais je suis aussi tueur à gage, et maintenant, homme de main de Valentine.

Moebius a perdu son sourire, le dormeur de val s'est enfin endormis, est-ce que c'est une blessure qui ne guérira jamais ? Il a envie d'en sortir, de ce val là, il a envie de s'en sortir auprès de toi, il a besoin de toi Kiana, oh le sais-tu ? Ou fermeras-tu ton esprit, lui fermeras-tu tes rêves Kiana ? Ne sera-t-il plus, qu'un drôle de cauchemar pour toi ? De ceux qui fendent le cœur, le remplissent de pleurs.

Et tu redresses ton visage il est
ah
tout plein de larmes
ce visage qu'il aime tant
déçu et bafoué
Il t'écoute
ton rire (même s'il n'est pas brillant)
tes mots (quand bien même ils se veulent tranchant)
Mais pour lui c'est déjà une victoire car tu ne crie
tu ne t'enfuis
pas
point
tu ne reviens pas à la ligne tu continue sa phrase tu reprends ses mots.
Il te reconnait bien là tu es de ses jeunes femmes revêches lorsqu'il le faut qui ne laisse rien passer et tu ne le laissera pas s'en aller en te vendant se faux rêve dans lequel il aurait voulu que tu dormes tant (dormir à ses côtés oh faire semblant que ça va aller).

Moebius s'accroupit en face de toi, il te tend l'ourson en peluche d'une main.

Est-ce que je laisserai une gamine servir la révolution ? (peut-être oui) Est-ce que je ferai confiance à une enfant pour des missions de la plus haute importance ? Comme à Caer tu te souviens ? Comme aux mers du sud. Et je sais (il lève une main) je sais...j'ai prévenu Valentine...tu la connais, tu sais comment elle peut être, je ne voulais pas que ce qui est arrivé à Carmen t'arrive à toi. J'ai toujours été de ton côté mais je l'avoue j'ai été lâche j'avais peur, peur de te perdre...car je te sais pacifique et la main portée sur le cœur, alors comment un sans cœur comme moi te méritait-il ? J'ai voulu gruger, je te voulais, je voulais les deux, je voulais tout.

Et qu'est-ce qu'il a eut ? Tes larmes
piètre récompense, il les accepte pourtant, il veut les bercer, et il tend sa main de libre, quelques doigts, vers ton visage, contre tes joues, venir les caresser, assécher ta peau de ce trop d'eau.

Je savais qu'un jour tu saurais, égoïstement je souhaitais qu'il n'arrive jamais.

Il pousse un long long soupir. Il ferait tout pour toi est-ce que tu comprends ? est-ce que tu l'entends ? Ou est-ce trop la tempête dans ta tête ? Est-ce trop ? Il ne te mérite pas après tout il le sait, pas ta gentillesse, pas ta bonté, mais il la souhaite quand même, il veut la voler, la garder bien au chaud dans ses bras, se savoir aimer par toi, car il n'y a rien de plus doux pour un bourreau que de se savoir apprécier par les angelots.

plus une enfant
il sait
il sait bien
et pourtant
il ne peut pas s'empêcher de vouloir te protéger, vouloir te garder, c'est plus fort que lui, il ne sait pas ce qu'il ferait s'il apprenait qu'il t'arrivait malheur, toi qui as toujours été là pour lui, dès le début, alors qu'il peinait à parler, lorsqu'il était fiévreux, toi, rien que toi, et personne d'autre (sauf le médecin) et de ça, il ne sait comment te remercier, mais il essaie à sa manière, il a pris des décisions lourdes de conséquences, mais il y excelle, il ne saurait quoi faire d'autre, pardonne lui Kiana, il t'en prie, pardonne lui son affront de ne t'avoir fait front, il n'est qu'un homme.

Comme tu ne brises pas le contact de sa main, il appuie un peu plus ses doigts, fait toucher sa paume, pour venir effacer complètement les traces de son méfait : tes salines qui ont marqué ta peau. Il est heureux que tu ais pris l'ourson, il sent qu'il y a peut être chance de rédemption, c'est qu'il a eut si peur, si tu savais, de te perdre à tout jamais, si peur de ton jugement, si peur que tu lui dises non, à ces pauvres tentatives de réconciliation, mais tu es là, près de lui, à te confier sur tes sentiments, tu es là à pleurer pour lui, là pour lui tout simplement, alors qu'il devrait être là pour toi. Décidemment, on ne change pas les gens, de la première comme de la dernière heure.

C'est vrai qu'il aurait pu prévoir pour Carmen, mais une part de lui ne voulait pas l'accepter, qu'elle se fasse oiseau de malheur, pourtant il aurait du s'en douter, après tout elle le veut plus mort que vif, et il n'y a pas plus mort qu'un Moebius à la famille déchirée, elle savait viser il faut l'avouer. Il ne lui en veut pas, elle a de bonnes raisons d'être en colère contre lui, même si lui n'a que de l'affection envers elle, leur lien est brisé, il est trop tard pour le réparer, Moebius à fait le premier pas dans le gouffre de la perdition des sentiments, il n'en reviendra pas.

Moebius appose sa deuxième main (maintenant libre) contre ton autre joue, il tiens ton visage en coupelle, Kiana, il s'approche, vient poser son front contre le tiens et il soupire, de soulagement sûrement.

Je suis désolé...tu as raison, mais maintenant je n'ai plus de secret pour toi, ah si, tu te souviens de Mephisto ? J'étais informateur pour lui, c'est pour ça que j'étais mal à l'aise au fait que tu le connaisses, mais il a disparu de la surface de cette terre, donc je le suis plus trop...il y avait cette scientifique qui voulait que je lui rapporte des transcendés, mais plus de nouvelles concernant le paiement non plus...je crois que c'est tout cette fois...plus de secret entre nous deux, je ne commettrais plus la même erreur je te le promets.

Et sur ce, il embrasse ton front avant de se relever. Il te tend une main, la prendras-tu ?

Tant mieux

que tu ne sois pas dans les griffes de ce maniganceur, il ne l'avait jamais aimé non, ce Mephisto là, toujours plein de coup bas, c'était plus par échange de bon procédés qu'il lui avait parlé, mais il s'en serait bien passé. Tu prend sa main et c'est au tour de Moebius d'avoir le cœur léger, tu n'es pas seule dans ce concert là ; tu ne lui pardonnes pas totalement mais tout de même un peu, c'est ce qui compte pour lui, que tu comprennes, pardonner ? c'est au second plan, il ne te le demandera pas, tu as bien raison de lui en vouloir après tout.

Et lorsqu'elle
s'élance
t'enlace
tout ce qui le tracasse
s'envole loin loin loin vous êtes toujours
adelphe
lié par le destin (il aime croire)
Alors Moebius t'enlace oui, vient passer ses mains autour de ta taille et t'enserre entre ses serres qui pour toi se font délicates, il vient reposer son front contre ton épaule, s'avachir contre toi, te serrer fort contre soi.
Et toi aussi tu as
des secrets ensevelis et dans cette étreinte c'est le bon moment pour les
non-dit.
Moebius se redresse et te fais face.

Non, mais tu vas m'en parler maintenant ! Il en rit, je suis tout ouïe !

Il attrape ta main de libre et vient la porter à ses lèvres dans un baise-main affectueux.
Sourire en coin
Il a déjà deviner le coquin
Et c'est avec son air malin qu'il prononce :

Un "ami" ?

Il espère qu'elle lui présentera si c'est le cas, il aime bien connaitre son cercle, c'est peut-être son côté sur-protecteur qui rentre dans l'équation. Ce n'est pas ses affaires réellement mais c'est plus fort que lui, si c'est bien cela, il faudra qu'il enquête sur lui. Ne rien laisser au hasard, qu'elle ne soit pas blessée par une relation cauchemar.

Il repense à Ludde, son amour d'un jour fané. Non pas la peine de lui dire, ce n'était même pas né. Quel dommage oui mais c'est ainsi, il espère qu'elle aura plus de chance que lui dans cette dimension.