Toi qui souligne les nouveaux défauts de cet allié d’antan, qui vient creuser dans ses faiblesses,
ne comprends-tu pas que toi aussi tu as changé ?
Oh tu ne l’aurai jamais provoqué de la sorte, il y a si longtemps, n’aurai jamais oser ordonner tels mots. Tu es devenue bien vicieuse Linn; à tordre l’esprit des autres. En as-tu déjà marre de déformer les corps pour t'acharner de la sorte?
La faille que Caprice a laissé en toi t’as rendue encore plus monstrueuse que tu ne l’étais déjà.

S’il se nomme Juge, tu sens qu’il n’en ait plus vraiment un. Il y a ces éclaires dans les yeux quand il devrait trancher sans once émotion (ses procès ou ses victimes).
Quelque part, même si tu ne t’en réjouis pas, ça le rend encore plus beau.
Car cette haine qu’il ressent, c’est quelque chose que tu ne pourras jamais t’approprier (tu mens, Linn). Ces émotions qui le traversent, jamais tu ne pourrais les avoir (qu’est ce que c’est ce cœur qui se serre ?).

Tu sais qu’il a raison, tu sais que la main du juge ne tuerait jamais sans raisons. Alors pourquoi Linn? Pourquoi le provoquer de la sorte ?

« Il n’y a qu’une cause qui en vaille la peine » mieux que le chaos que t’avait offert le leader sur un plateau d’argent, mieux que les morts que tu laissais derrière toi; cette nouvelle idylle dans laquelle tu t’étais plongée prenait le nom de Valentine. Elle t’avait offert ce que le départ de Caprice t’avait enlevé : une existence. Une reconnaissance.
C’est drôle comme un rôle peut tout changer.

« et c’est la seule qui puisse m’offrir quelque chose ».
Tu n’es pas comme lui, pas comme eux, malgré les mots que tu chuchotes pour te rassurer. Tu n’as pas de besoin de (sur)vivre, tu as seulement besoin de prêter ta lame à quelqu’un d’autres (servir).
Car tu ne sais pas exister par toi même, Linn.
C’est ce qui te rend si dépendante.
Si dangereuse.
Quand la peur de la mort est enlevée, il ne reste plus grand chose sur lequel appuyé

Il n’y a que des regards de défi qui répondent à Caprice, des « ose » silencieux alors que tu sens ton souffle se couper, tes forces te quitter.
Et s’il l’avait voulu, Caprice aurait pu t’achever ici même, car tu ne te serais pas débattus.

Mais Caprice ne finira jamais son geste, il relâche même la pression.
Le juge restera juge.
Un lache qui ne prendra jamais ta place (si tu savais, Linn).

Tu viens saisir cette main qui effleure ta peau. D’abord doucement, avant de t’en servir pour le renverser.
Si tu t’étais laissée faire jusqu’à maintenant, le jeu en devenait lassant.
Les positions inversées, tu te sens mieux ; un peu plus bourreau que victime à regarder ta cible d’en haut.
Il pourrait pourtant s’en aller à chaque instant, car Caprice n’est plus proie, aujourd’hui.

« J’ai accepté la mort à l’instant où tu as posé ta lame sur mon cou » car tu es le seul à pouvoir me tuer.
Occasion ratée.
Peut être à jamais regrettée.

Non, Linn, tu n'as pas peur de la mort. Tu as peur d'être seule.
Est-ce que la douleur qui tambourinait dans ta poitrine s'en irait enfin si les forces te quittaient? C'est que tu n'aimes pas, avoir mal à cet endroit là, tu n'en as pas l'habitude (faiblesse, faiblesse que tu n'aimes pas, ne supportes pas).

Tu te penches sur Caprice pour lui lancer un secret, un murmure meurtrier.
« Surveille les bien Caprice »
Menace à peine voilée.