Situation désagréable que voici. Si tu n'étais pas arrivé à temps... Linn l'aurait bel et bien surement égorgé. Et tu n'aurais eu plus que tes yeux pour pleurer sa perte - n'ayant pas pris au sérieux l'avertissement du bourreau.
Tu écoutes Kiana te rassurer, du moins sur le fait qu'elle respire. Plus pour très longtemps, as-t-elle du penser, morte de peur face à la violence de la louve.
Tu foudroies d'ailleurs celle-ci du regard, et lui réponds.

— « Evidemment ! As-tu perdu définitivement la tête ?! »

Ton ancienne comparse ne se débat pas, mais après des salutations froides, elle profite de ta magnanimité à son égard pour se dégager.
Roulade en avant et elle se précipite pour récupérer son poignard, foncer sur elle et tu entames de l'en empêcher en criant.

— « LINN ! ARRETE ! »

Intonation qui résonne dans les alentours, quand les tempêtes de sable elles mêmes s'en trouvent toutes troublées. Retombe en pluie de poussières sur les dunes meurtrières.

— « Si je te suis aujourd'hui, cesseras-tu pour de bon ton délire ? Je suis prêt, à te rejoindre. Immédiatement. »

Y réfléchis depuis des semaines Caprice, mais comment te résoudre à t'éloigner d'elle, surtout au moment ou elle ne peut pas être seule.
Mais Kiana a moins besoin d'un petit-ami que d'être en vie.

— « Je t'en prie, considère cela. »

Et je t'en prie, Kiana, pardonne-moi.

Tu es lâche Caprice, lâche et fuyant quand tu évites le regard de Kiana. Sa voix suffit à faire gronder ton coeur. T'as la poitrine en feu et les poings qui se serrent.
Putain, c'est qu'elles vont te rendre fou avec ces conneries. Si tu fais confiance à Kiana pour être raisonnable, tu n'es pas bête au point de sous-estimer la détermination aliéné de Linn et de ses élans vengeurs. Elle la traquera, quoi qu'il arrive, et tu n'es plus juge pour ainsi la condamner (tu n'as encore prêt à la tuer).

— « Kiana, s'il te plait. Tu es mignonne, tu te tais. »

Tu es rude, mais tous les garçons savent ça. C'est plus facile d'être détesté, on oublie plus vite les méchants garçons que ceux qui ont été bon.
Tu t'hasardes à lui lancer un regard par dessus ton épaule avant de rapporter ton attention sur Linn. Elle est complètement en train de partir en vrille.

— « ASSEZ ! »

Tu la prends par les épaules, y referment tes doigts comme des serres de vautours. Front contre front, tu souffles. Ses lèvres n'ont rien de désirables, mais tu te plongerai bien dans ses yeux l'espace d'une éternité.
Fermer les tiens pour oublier ce qu'il s'est passé.

— « Garde tes menaces pour toi-même. Tu la retouches une seule fois et je te tranche la gorge sans aucune autre forme de procès. Allons-y. »

Et tu la lâches, pour tout de suite choper son poignet. Tu la tires vers ton cheval, l'aides à grimper dessus.
Regard froid vers Kiana, mais on perçoit tout de même une once de désarroi et d'excuses.

— « Je suis désolé. Je dois partir. »