Hee-Jun passait tranquillement la journée à Polaris après une visite auprès de son amie et confidente Mei. Une journée qui s’était passée sans accro, sans évènement notable si ce n’est les habituelles difficultés qu’impliquaient la communication avec la demoiselle qui parlait cette langue inconnue. Elle s’améliorait en dessin d’ailleurs, maintenant elle avait dépassé le stade des bonhommes bâtons ce qui était un grand pas en avant.
Après l’envoi d’un xième rébus à la demoiselle, l’homme de vingt-huit ans pénétra dans l’obscure série de couloirs qu’était le métro. Ah le métro… pourquoi ces fous du Mont Célestia avaient eût l’envie de reproduire l’une des pire choses de la surface ? Une ambiance étouffante que ce soit par l’absence de lumière ou la trop grande proximité avec l’aisselle de votre voisin vous obligeant à passer par la case apnée forcée ; on se retrouvait obligatoirement dans une sensation de malaise, sans autre porte de sortie que celles menants à l’extérieur… Enfin, pouvions-nous vraiment appeler Althea l’extérieur ou la surface ? Cassandra et ses explorateurs avaient encore tant de mystère à élucider.

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à notre asiatique. Le danseur eût la maladresse de bousculer le mauvais inconnu. Ses camarades ainsi que lui-même l’invitèrent donc à prendre une tasse de thé afin de faire connaissance. Ça, ça serait dans le monde des bisounours, mais la bande au tatouage ostentatoire en avait plutôt après le contenu des poches de celui qu’ils appelaient « belle gueule ».

« Bon monsieur fond de teint, tu vas gentiment nous donner ton holokit et ta tune sinon on va te torde ton petit nez. »

Hee-Jun se demanda bien quel genre de karma pourri avait bien pu le mener à se retrouver seul face à 4 loubards qui voulaient le détrousser. Dans ce genre de situation il y avait plusieurs solutions : La première était la fuite, mais il avait beau avoir l’endurance nécessaire pour tenir plusieurs dizaines de minutes à danser et chanter, il n’avait pas là moi-iindre idée d’où aller en cavalant et courir sur des rails conduisant des rames automatiques, dans le noir le plus total qui plus est, serait du simple suicide.
La seconde solution était de jouer au plus malin et de tenter l’humour, de s’excuser platement et faire mine de ne rien avoir sur soi. C’était déjà moins con mais pas forcément moins risqué. Et il y avait la troisième solution.

« J’imagine que je n’ai pas le choix… » Hee-Jun déposa son sac sur le sol. Il farfouilla à l’intérieur plusieurs seconde avant de finalement tendre les deux mains à celui qui était sûrement le chef de la bande. L’une tenait un portefeuille et la seconde son téléphone.

Tandis que les malandrins se gaussaient tout quittant les lieux, l’homme aux cheveux blanc prit le chemin inverse et se dirigeait l’air maussade vers la sortie.
Jouer le jeu. Juste un petit peu plus longtemps et se tirer en douce, ça n’avait rien de compliq…

« Pourquoi ce foutu truc est si dur à ouvrir… mais merde c… c’est un faux ? Les cartes non plus ne bougent pas. Et le téléphone ? Il réagit pas, putain il s’est foutu de… »

Pas besoin d’en entendre plus pour comprendre qu’eux aussi, avaient compris. Ses illusions ne sont pas et ne seront surement jamais assez perfectionnée pour se développer et changer d’elles-mêmes. Dès l’instant où il avait perdu de vue ce qu’ils pensaient avoir gagner, l’artiste avait perdu la possibilité d’agir pertinemment sur ce qu’ils avaient dans les mains. Il pensa alors qu’il aurait plutôt du donner des billets, qu’ils auraient mis dans leurs poches et de dire que son holokit n’avait plus de batterie. Mais c'était trop tard pour ce petit jeu, surtout qu'il avait commencé  à courir. Il tenta sa chance, au hasard en passant à gauche et à droite. Mais raté.
Il finit dans une impasse. Oh s’il avait eut une petite minute il aurait pu créer l’illusion de tout ce qui se trouvait derrière lui comme un caméléon… mais il n’avait pas ce temps.

Il se fit donc joyeusement casser la gueule à grands coups de poings dans le visage, puis de pied dans les cotes une fois qu’il était au sol. Son dos eût lui aussi le droit au même traitement, alors qu’il adoptait la position de la tortue, recroquevillé sur lui-même. La prochaine fois s’il y en avait une, il se séparera de ses bien… après tout il avait largement les moyens de se payer un autre téléphone. Quel con ce Jun alors.

C'est un de ces jours normaux à Polaris. La joie des fêtes est un peu retombée et les gens continuent leur train train quotidien. Autant dire qu'il ne se passe pas grand chose, en vrai. Mais est-il possible qu'il ne se passe rien du tout à Polaris ? Bien sur que non.

Pour l'instant, t'es sur le chemin de la salle d'entraînement. T'as ton sac sur le dos, des écouteurs dans les oreilles et des pieds qui traînent au sol quand t'avances. Enfin, c'est jusqu'à ce qu'à un moment, un faux mouvement fasse tomber un écouteur de ton oreille droite. Et qu'un bruit singulier attire ton attention. Le bruit d'un coup un peu violent. Tu tournes la tête vers la provenance de la frappe...et t'aperçois un type en train de se faire tabasser. Tu soupires un peu, tu poses ton sac par terre et tu t'étires quelques instants. Bon, on dirait que c'est l'heure de faire un peu d'exercice.

"Eh les débiles, on vous a pas appris que c'était pas cool de s'acharner à quatre contre un ?"

Honnêtement, la réponse t'intéresse pas. T'as juste eu le temps de te cloner et tu tapes dans le dos de ta doublure. Il comprend très bien la situation, et il suffit que tu murmures le mot "bagarre" pour que le chaos s'ensuive. T'es pas certain de tout ce qui s'est passé, mais vous êtes partis dans le tas, t'as du esquiver un ou deux coups de ce qui semble être une barre de fer, t'as distribué poings et pieds tout autour de toi et à la fin, ils se sont barrés et tu saignais un peu. Juste la lèvre un peu coupée ? C'est tout ? Ils étaient bien moins forts que prévu, les nuls. Enfin. Tu te tournes vers le type par terre et tu te penches pour lui tendre la main.

"J'espère que t'as pas fait un truc répréhensible et que c'était la police, parce que sinon je vais regretter mon acte. Eh, moi c'est Fenrir, au fait. Tout va bien ? Rien de cassé ?"

Que ça cesse à la fin. Il avait eu son compte non ?
Son corps endolori par les coups multiples sur la quasi-intégralité de se dernier, ne savait même plus si telle ou telle souffrance venait de son dos ou de son bassin. Ça semblait durer une éternité. C’est fou comme les pires moment d’une vie avaient tendance à s’étirer dans le temps, tandis que ceux que l’on apprécie le plus filent comme des fusées. De singuliers bruits attirèrent cependant l’attention de celui qui n’avait même pas pu rendre un coup. Celui d’un chahut incohérent, comme une… lutte ?

Hee-Jun se risqua à ouvrir un œil tandis qu’il voyait une scène peu commune. Un quatuor, une fratrie très proche en âge surement, avec la même coupe de cheveux et les mêmes vêtements qui pétaient la tronche de ceux qui lui avaient refait le portrait. Ils sont vraiment bizarres les gens de Polaris. Il referma son œil le temps que tout se termine et lorsqu’on lui parla c’était pour lui demander très maladroitement s’il allait bien.
L’homme était seul et lui tendait la main. Visiblement quelqu’un était venu voler à son secours… comme quoi il y avait toujours un brin de courage et de solidarité dans ce monde de brute. Ce n’est pas à la surface, la vrai surface, qu’un truc pareil se serait passé.

« Non… enfin je crois pas. Est-ce que prendre des voleurs pour des cons est un crime ? En tout cas j’ai payé l’addition quoi qu’il arrive. »

L’asiatique attrapa la paluche et s’en servit pour se relever avant de dire :

« Merci Fenrir. Moi c’est Hee-Jun et peut-être que mon nez est cassé, en tout cas c’est pas agréable de respirer. »

Quitte à dire qu’on avait mal, autant se contenter de ce qui était le plus douloureux… pour le checkup total, il attendrait d’être chez un médecin pour ça.
Quoi qu’il en soit l’artiste remarqua qu’il n’avait plus son illusion sur la tronche. Il se dit alors que c’était quand même fou le nombre de personnes qui voyaient son visage dans « toute sa splendeur » en ce moment. Monde de merde.
Au moins avec son visage gonflé et les bleus se profilant déjà, il pourrait faire passer ça pour de la maltraitance depuis des années plutôt que son passé de cocaïnomane.

Non, prendre les voleurs pour des cons, c'est vraiment pas un crime. Avec un peu de recul, t'aurais du en attraper un pour l'amener directement au commissariat. Au moins, ils auraient peut être pu faire quelque chose. Tu jettes un oeil au blessé. Effectivement, son nez est bien pété. Mais c'est pas grand chose !  

"Tant mieux, alors. Si tu veux, je peux remettre ton nez en place ! En vrai, ça prend pas plus de trois secondes, je l'ai déjà fait."

Bon, ça a pas l'air d'être un type habitué à se faire péter le nez, alors c'est peut être pas la meilleure des propositions. Surtout qu'avec la dégaine qu'il se tape, c'est pas non plus un polarien. Il faudrait peut être lui proposer un truc un peu plus soft.

"Sinon, tu peux m'accompagner au gymnase ou je m’entraîne. Ils ont une bonne infirmerie, ils te répareront ça en un rien de temps. J'ai déjà eu l'arcade ouverte et le nez cassé et c'était fixé en moins de dix minutes, et sans douleurs ! Il maîtrise vraiment bien son don."

T'as fait un signe de main pour pointer des bâtiments un peu plus loin. Pas besoin de reprendre les transports en commun, d'ici.

"Au pire, y'a l'hôpital de Polaris. Mais à cette heure la, les urgences vont être blindées."

Encore trois choix ? Sérieux ? Et d’ailleurs, les urgences de Polaris sont blindées à cette heure-là ? Y’a-t-il une sorte de guerre civile qui fait des blessées à heure régulière dans cette capitale ou quoi ? Ils sont fous ces Polariens. Enfin sans doute pas bien plus fous qu’un habitant de la Vallée encore un peu sonné des coups qu’il à prit dans la tronche.
On va opter pour le médecin du gymnase hein ? Il hocha donc la tête avant d’acquiescer à voix haute.

« Va pour votre doc’ … Il ne peut pas être pire que ce mec de la Vallée à la langue trop pendue de toute façon. »

Doué mais particulièrement casse pied, Gavrila avait le mérite de ne pas être trop désagréable avec Jun. Enfin c’était tout relatif, la plupart des gens ne verraient aucune différence entre l’attitude qu’il pouvait avoir avec tout un chacun et celui qui s’approchait sans doute le plus d’un ami.
L’asiatique observa le bâtiment que Fenrir lui avait pointé. Un gymnase donc. Ce n’était pas bien difficile de se douter que l’homme était un sportif. Quel sport par contre, c’était encore à découvrir mais nul doute qu’une fois. D’ailleurs, valait-il mieux suivre ce sauveur ou alors prendre la tête ? L’artiste avait la flemme de prendre des décisions après cette expérience et se laissa guider, d’autant plus que si la douleur était vive au moins, il ne saignait pas. Ce n’était donc pas urgent de courir jusqu’à cette infirmerie pour recevoir des soins. Il prendra son mal en patience, pour changer.

Bien ! Tant mieux. Si vous allez voir le Doc', t'aura pas besoin de faire de détour et tu pourra aller t'entraîner direct après. Même si...tu t'es déjà échauffé, avec ce qui s'est passé.

"Bon choix ! Il est fantastique."

Fantastique, c'est un bien grand mot. Mais au moins, il a le mérite d'être direct. Vous continuez le chemin tout les deux, tes mains dans tes poches. Le pauvre. Il est pas d'ici, il se fait racketter et termine à devoir se faire réparer le nez dans une salle de sport pas franchement grand luxe en plein milieu de Polaris.

"C'est la première fois que tu viens à Polaris ? J'espère que non. T'en fais pas, les rues sont généralement plutôt sûres, t'as du tomber sur un de ces types qui traînent dans le métro."

Ils sont pas recommandables, eux. C'est même le genre qui vient foutre des problèmes et qui se plaint derrière. Enfin, c'est pas tes affaires et tu sais que tu peux te défendre tout seul. Tu pousses enfin la porte de la salle, fait rentrer ton invité, salue deux trois personnes de la main et cherche quelqu'un des yeux ?

"DOC ? T'ES DANS LE COIN ?"

Autour de vous, des machines sur lesquelles tes amis musclés poussent la fonte. Un peu plus loin sur votre gauche, un grand ring. Qu'est-ce que t'en a passé du temps la dessus ! Enfin, c'est une salle de sport tout à fait basique, en somme. Et c'est quand t'es perdu dans tes pensées que le Doc arrive. Un type normal, la presque soixantaine, en survêtement de sport mais avec la tête qui dit "j'ai pas fait de sport depuis 40 ans". Il s'approche de vous deux.

"J'ai trouvé ce type en train de se faire tabasser dans les rues, tout à l'heure. Il est réglo, mais il a le nez pété, tu penses que tu peux y faire quelque chose ?"

Doc marmonne dans sa barbe. Il s'approche de ta nouvelle connaissance dont tu as déjà oublié le prénom. Pendant ce temps, tu fais plus vraiment attention, t'as l'esprit ailleurs. Enfin, il faudra pas bien longtemps pour que le Doc utilise son pouvoir de soin pour s'occuper du type de la Vallée.

« Non, ce n’est pas ma première visite de Polaris, même si d’habitude je viens pour le travail. »

Dans l’intervalle entre le début de leur marche et la fin de cette courte discussion, ils étaient arrivés face à un Gymnase qui ne payait pas de mine.
Entrer dans un autre établissement, quel qu’il soit, que le Nouveau Monde est une expérience toujours intéressante pour Hee-Jun. Sans cesse à la recherche d’un détail qui rend ses illusions plus réelles, il passe beaucoup de temps à contempler de belles choses… Bon pour ce dernier point pour le coup c’est un peu foutu mais au moins s’il avait besoin de faire apparaitre des danseurs musclés dans ses spectacles il aura matière. Dans le pire des cas s’il était de nouveau agressé il pourrait faire apparaitre ces bodybuilders afin de terroriser ses assaillants. Ils ne doivent pas être nombreux à être capable de rester de marbre face à un groupe d’homme musclés en slip et plein de transpiration. Cela pourrait lui faire gagner assez de temps pour s’échapper en cas de danger.

Ce gymnase était plutôt orienté « machines et sport de combat » ce qui rappelait au coréen ses années aux États-Unis. Ce genre d’établissement était plutôt courant là-bas même si ce n’était pas ceux qu’il fréquentait. Il ne fréquentait d’ailleurs pas beaucoup de gens ni d’endroit sur cette période, mais alors qu’il se perdait dans ses pensées et son passé, un homme d’un certain âge s’arrêta face à lui. Il parle dans sa barbe quelque chose que l’asiatique n’a pas eu le temps de comprendre et tend pose sa main sur sa tête. Petit à petit, Jun senti une énergie le parcourir, affluant de la main posée sur son crâne. En moins de temps qu’il ne fallait pour le pensé, ton nez était moins douloureux et te le sentait sensiblement reprendre sa forme avec le temps qui s’écoulait.
Le processus dura une petite minute et fut indolore. C’était un peu plus rapide que Gavrila… mais presque décevant de ne pas se faire clasher sur un ton méprisant. Bon dieu, c’est pas le syndrome de stockholm ça ?
Une fois l’opération terminée, il remercia le doc’ et lui demanda combien il devait. Jun eût pour seule réponse un rire sec et son dos tourné. Comme quoi les médecins ont sans doute quelques similitudes. Il porta donc son attention sur Fenrir :

« Merci de m’avoir conduit ici. Efficace comme tu me l’avais dit… et je comprends mieux comment tu as pu mettre une branlée aux tocards de tout à l’heure vu ta salle d’entrainement. »

Le patron de cabaret n’avait vraiiiiment pas envie de se frotter à qui que ce soit ici. Quoi qu’avec ses illusions il pourrait avoir l’avantage pendant quelques secondes, la surprise initiale finirait forcément par s’estomper ce qui réduirait petit à petit à zéro ses chances de victoire dans une confrontation.
Pour rire et presque sans conviction, il ajouta :

« Et sinon, tu donnes des cours d’auto-défense ? J’en aurais bien besoin. »

Entre temps il avait réalisé que sa sale gueule était à la vue de tous. Il reprit donc son « visage d’ange » à l’aide de ses illusions. Le maintien et la création de cet ancien visage qu’il avait pu avoir était devenu presque aussi automatique qu’immédiat.

Ehe, c'était une bonne idée d'appeler Doc. C'est toujours une bonne idée, de toute façon. Et même quand tu lui fais signe d'approcher pour venir régler ta lèvre, il te regarde en t'engueulant. C'est mauvais pour le business, qu'il faut que tu te calmes, qu'un jour tu vas avoir des problèmes, tout le tralala. Meh ! Il met pas longtemps à te réparer et tu lui tapes sur l'épaule pendant qu'il repart vivre sa vie de docteur.

Tu te retournes vers le type qui a changé de visage. Quoi. Bon, c'est encore un coup des cristaux, ça. Tu fais comme si il s'était rien passé de particulier et tu poses ton sac au même endroit que d'habitudes.

"Je pourrais, si tu veux. Mais mon meilleur conseil, c'est de courir vite. Franchement, sans un vrai entraînement et des heures passées ici, t'as pas de très grandes chances contre quatre types comme tout à l'heure."

Toi tu triches un peu parce qu'avec ton don, t'es deux.

"Et j'étais comme ça déjà avant la chute, tu sais. Ici, je maintiens ma forme. C'est pas comme si on était des milliers à venir nous entraîner ici, de toute façon."

Pour être honnête, vous êtes même vraiment pas beaucoup. Il a de la chance aujourd'hui, ça fait salle comble (non).

Hee-Jun ne comptait pas devenir un surhomme capable de défaire des hordes entières d’ennemies à lui seul, ce n’était pas du tout ce dont il était à la recherche. D’ailleurs, plutôt que la violence, il préférait résoudre les conflits par le dialogue et l’intelligence, premièrement parce qu’il n’était pas taillé pour le premier cas et deuxièmement car il pensait que ce n’était qu’un palliatif, une solution à court termes tout au mieux. Ce qu’il lui faut c’est…

« Du temps. Je veux juste être capable de gagner un peu de temps. Assez pour utiliser mes pouvoirs et me tirer de là si je suis vraiment dans la panade. J’ai pas pour objectif de monter sur un ring et mettre KO le mec d’en face en un coup. »

L’asiatique pourrait aussi se contenter d’apprendre à courir plus vite, car ce n’était pas l’endurance qui manquait… Mais il n’avait pas vraiment le physique pour reproduire les exploits d’Usain Bolt et n’habitant pas au Mont Celestia il ne pouvait pas avoir accès aux cristaux de Vitesse Accrue non plus…
Il reprit donc, argumentant plus qu’il ne l’aurait imaginé de prime à bord pour ce qui était censé être un trait d’humour :

« Au niveau de la forme physique je me débrouille… je soulève pas de fonte mais je fais du sport quotidiennement. » ou presque, mais là n'était pas la question.

Alors c’est sûr que tu n’avais pas du tout la masse musculaire des mecs présents dans ce gymnase, mais tu mettais au défi qui le voudrait, de tenir la cadence et la durée d’un enchainement de chorégraphie de danse, demandant précision, souplesse et endurance, comme c’était le cas pour n’importe quelle autres danses que celles de salon… Et encore avec la salsa, la samba ou le tango, ça pouvait se discuter.
Quoi qu’il en soit tu ne manquais ni d’énergie à revendre, ni de volonté et encore moins de rigueur. Alors pour apprendre des bases tu ne devrais pas avoir trop de mal. Les sports de combat et d’autodéfense ne devaient pas être si difficiles que ça n’est-ce pas ? Jeune innocent…

Okay, donc il a besoin de trucs pour bloquer les gens qui l'emmerdent pendant un petit temps, histoire de s'enfuir. C'est tout à fait faisable ! Même si c'est compliqué et qu'il risque de revenir ici un sacré paquet de fois.

"Bah écoute, si t'es motivé et que tu me promets que t'utilisera pas ça pour essayer de te défendre à un contre douze, ça me va. J'ai pas envie que ça te monte à la tête et que tu te mettes à chercher les problèmes."

Même si ça a pas l'air d'être son genre. Tu pourrais très bien donner des cours de self-défense, tiens. Pourquoi est-ce que tu n'y a jamais pensé ? Probablement parce que tu n'en a jamais eu besoin. Bah ouais, logique.

"Enfin, j'imagine bien que t'as pas cette idée la en tête. Ecoute, si tu veux, je t'aiderais. Je te garantis pas le résultat, mais tu devrais pouvoir t'en sortir. Par contre..en un contre quatre, jte cache pas qu'un peu d'entraînement suffira pas. Faudra essayer de trouver d'autres parades."

Tu lui dis ça avec un air un peu désolé. Le pauvre, c'est pas comme si vous pouviez y faire quoi que ça soit.

"Ecoute. J'imagine que tu ne passes pas tout ton temps à Polaris, du coup je vais te noter l'adresse d'un ami à la Vallée. Quand tu es ici, viens me voir et on avance ensemble. Sinon, pour les leçons quotidiennes, t'ira le voir. ok ?"

D'un mouvement rapide, tu dégaines ton holokit, tu ignores les notifications et tu envoies d'un swipe vers le haut le contact vers Jun. C'est quand même pratique, la technologie.