Regarde comme ses pleures ornent les murs, dansent le long de clichés, fous, névrosés, en dualité avec le blanc cachet contre lequel ils sont exposés, ils explosent de par leur vivacité, le mouvement épinglé sur papier blanc.
Regarde toute cette beauté déchue, de ce monde si étrange qui borde celui des larmes, de ce monde dont on ne se rend compte que quand les salines surviennent. Ce monde plein d'émulsions, en ce jour, si contradictoires, car pleure sans émotions il y avait. Il en était le créateur, là, à parcourir ses beautés.

Il ne tient plus en place, voit comme il fait des aller retour, il a hâte que toustes voit son génie, et celui de son appareil chérit. Car c'est un duo, que celui du photographe et de son appareil photo.
La galerie ouvre bientôt, bientôt s'envoleront ses photos, elles ne danseront plus que contre le mur, mais dans les yeux des gens, elles iront ouvrir des portes inexplorés, de ce que l'on nomme beauté. Elles iront jusqu'au cœur s'infiltrer, il l'espère, contaminer de folies amoureuses toustes celleux qui osent poser leur regard sur les petits carrés. Oh qu'il rêve d'être aimé ! par toute une foule s'il le fallait !

Mais voit il t'a remarqué, toi masqué, qui contemple son œuvre sans mot, sans visible émotion car hélas, celles-ci sont cachées. Oh comment ne pas venir te titiller, tirailler ton esprit, il arrive sans bruit derrière toi et vient poser ses mains contres tes épaules, appuyer d'une douce pression contre ces dernières, vient susurrer à ton oreille :

Est-ce que ça vous plait ? Mon travail.

Il n'y a qu'une seule réponse acceptable à cette question, qu'une réponse qu'il veut entendre, qu'une réponse qui doit se repaitre de vos émotions. Il te regarde avec amusement, ce masque l'intrigue, il a envie de voir ce qui se situe derrière, Miska est un homme impatient, il se pourrait bien oui, que sans crier gare il te le retire, mais pas maintenant non, maintenant il voulait tout entier que tu complimentes ses œuvres chérit.

que tu l'admires
que tu l'aimes sans retour
que tu t'agenouilles que tu te fasses soldat pour protéger ses beautés  
voit comme il te regarde, déjà vautour, à contempler ta nuque, l'arrête de ton visage, les courbes qu'il devine de celui-ci malgré le masque, déjà il te dévore tout entier, oh toi qui a piqué sa curiosité, il ne fallait pas se mettre en travers de son chemin maintenant il te retiens prisonnier de ses mains qui veulent toutes te modeler.

Si tu savais, dans quel pétrin tu viens de te mettre, peut-être que tu t'enfuirais, mais Miska est un homme qui n'aime pas la prudence, alors ne le déçoit pas, il veut te voir mourir de beauté à ses pieds, laisse le te façonner, à son image, à celui de l'art. Que tu en ressortes transformé, transfiguré, d'une figure de proue, que tu sois une œuvre à toi-même, de celle qu'avec douleur on aime. Car il se doute que sous ce masque tu dois cacher une souffrance toute sucré pour lui, oh oui, rien que pour lui, laisse-le te cueillir, te voir saigner pour lui.
pour lui
tout entier.

Tout entier
il l'observe, carnassier, il le détail sans pudeur, comme on dévêtis une poupée de chiffon, avec précaution.
Oh voit comme il baisse son visage, révèle d'autant plus sa nuque au cheveux naissant, presque il se plie à sa volonté, oh n'as-tu pas peur qu'il te coupe la tête ? de ta petite royauté qu'il t'accorde que pour mieux te la retirer.
Miska voyons voyons il ne faut pas être méchant, mais ses sourires se font pleins de canines, prêt à trancher dans ton cou comme dans du beurre, oh il a envie d'embrasser de feu cette peau pâle tout comme la sienne.

Tu ne l'as pas entendu ? il parle de son travail, de ces belles œuvres qui rient de toi toute en discrétion, de ton masque si lisse, sans larmes, voyons, il faut pleurer un peu pour exister, tu ne penses pas ? joli pantin ? Il te tourne vers lui, tandis que tu regardes tes pieds, tel un enfant un peu surpris, un peu timide, est-ce que tu l'es dit ? timide ? Allons il ne faut pas l'être, il en a vu d'autre des comme toi, des qui ne regarde pas dans les yeux, des qui sont ému de le voir, il sait qu'il peut être envahissant.

Et tu ouvres la bouche comme pour le rejeter, mais ça ne marche pas comme ça ici, n'as-tu donc pas entendu, c'est lui, l'artiste de cette scène, c'est à lui que tu dois tous ses clichés. Ne sont-ils pas beaux ? Tu n'en as toujours rien dit, attention, il pourrait se vexer, et tu n'aimerai pas le voir vexer n'est-ce pas ? Ca ne serait pas beau.

Je sais
Oh que oui
Mais j'ai le droit d'être ici, comprenez, c'est moi l'artiste, et vous, qui êtes vous ? Vous travaillez pour Orazio ?

Oh de savoir petit oiseau, à quel point il peut venir te couper les ailes sans se faire de trop réprimander, c'est qu'il ne veut pas te casser, ou alors juste à peine, juste d'un doigts, te faire tomber, que tu t'échoues à ses pieds, les embrasse tel le messie qu'il est. Oh aime-le aime-le, pourquoi tu ne le regarde pas dit ? est-ce parce qu'il brille trop fort, est-ce parce que tu sens qu'il est un carnivore ? cannibal de ton corps. Il te veut entendre dire des encore ! Est-ce que tu la sens, cette tension sous jacente qui à tout moment, te sautera à la gorge ?

Il veut que tu le regarde dans les yeux, alors d'une main, il vient la passer sous ton menton, le relever pour que de derrière ton masque tu le regarde en face à face, oui donne lui de l'attention, il est assoifé sans.

Il se retire de son emprise, Miska le regarde se reculer, acculé, il est tel un animal sauvage, Miska a un petit sourire satisfait, ça lui donne presque envie de l’apprivoiser, agiter un brin de blé devant lui, voir s'il mord à l'hameçon, est-ce qu'il est tel un petit chat ? Tels ces petits chats à lui qu'il tuait sans émotion, oh vas-tu patauger dans l'eau toi aussi si on te baigne tout entier dedans ? Tu parles fort, et dans cette force il lit toutes tes failles, qui ressortent au milieu de cette lumière toute artificielle.

C'est bien que tu ais compris, et vois comme tu regardes ses œuvres, il ne dit toujours rien, te laisse faire, et quand tu chuchotes il tend l'oreille, de faux pleurs dis-tu ? Miska en rit. Quelle étrange façon de voir la situation, il n'y aurait pas pensé, pour lui elles paraissent plus vrais que nature, il se rappel encore de leur goût, à chaque clichés, de cette eau salé. Il s'en délecte encore, quand il les voit tous à la queuleuleu ici épinglés.

Est-ce que ça n'est pas à ton goût ? Tu n'aimes pas dit ? est-ce que c'est ce que ça signifie ? Miska fait une petite moue, ça ne lui conviens pas, pas du tout. Comment peux-t-il te faire comprendre, que se sont de vraies larmes pour toi ? Il est soudain curieux, il veut savoir. Alors il te lance un sort, de ces sortilèges maudit, te voir pleurer, voir tes pleurs abondamment tremper ton masque ramper jusqu'à ton cou, il te fait déverser mille et une larme.

Et celles-là ? Sont elles vraies ?

Il a fait deux pas en avant, s'est rapproché de toi, car il n'aime pas cet écart entre vous deux oh non, il vous veut proche, comme de vieux amants qui se retrouvent pour discuter de leur sentiments. Alors qu'en penses-tu, voit comme il papillonne des ses yeux bleu, dévisage ta nuque, regarde les larme s'échouer tout contre, oh il a envie de savoir ce qu'il y a dessous mais pas encore, pas encore...il lui faut un peu de patience, à lui qui en manque cruellement, oh ce qu'il aimerait te prendre en photo mais voit, il n'a pas son appareil, il l'a laissé à l'accueil et il est trop tard pour retourner le chercher maintenant qu'il est tout occupé avec toi, petit papillon de journée, oui, toi et tes larmes, accrochés à son tableau de chasse.

Non ?
pourtant
et sa main s'approche
pourtant...
ses mains se font crochet
pourtant... .... ...

Et il les passe par dessous, par dessous le masque sans le retirer, juste dessous, avec une vitesse éprise d'un trop plein d'énergie, il vient les essuyer à même tes joues.

Pourtant elles coulent bien de tes yeux, tu ne crois pas ?

Et voit comme il te sourit, de celui d'un carnassier. Il te veut tout entier oh toi et ta douce voix qui sait chanter. Mais ce qui suit ça il ne s'y attendait pas, tout d'un coup alors qu'il a encore les doigts imprimés contre ta peau, ton corps chute en avant, tout contre lui. Il te rattrape de justesse, te prend dans ses bras, te berce. Bah alors ?! Miska ne l'aurait pas cru ça. Que tu sois si fragile, à t'évanouir dans ses bras, il te redresse, te gifle pour essayer de te faire revenir. Mais tu ne reviens pas à toi. Déjà cassé ? Quel fragile jouet, il a
pourtant
encore envie de s'amuser lui.

Il t'assoit contre le mur, s'en va chercher son appareil et revient pour te prendre en photo, l'a endormit, tu en fais un beau dormeur, de val, et il veut enregistrer cet instant, dans sa mémoire comme sur pellicule, de la fois ou d'un touché il t'envoya rêver, telle une aurore dont il aurait piqué le doigt. Il s'assoit pour attendre, attendre ton réveil, il est un carnivore patient quand il le faut. Mais ton masque lui fait de l’œil, de là où il est, est-ce qu'il en profite que tu dormes ? Il s'approche à quatre patte de toi, son appareil pendant au cou. Il vient passer ses doigts dans tes cheveux, respirer tout contre toi, attraper les bords du cadre, oh il a tellement envie d'y sortir de ce cadre là.
Ce cadre
si tentant
tentation que l'on résiste à peine tant elle est folle
cette envie
il s'en mord les lèvres et soulève celui-ci
bas les masques !
Un visage juvénile est dessous, il l'observe en silence, laisse ton masque sur ton crâne, ceignant ton front et il attrape son appareil pour te prendre en gros plan.
Tu es si beau endormit
peut-être devrait-il en faire une série ? Des dormeurs fragiles, de ceux qui se cassent d'un touché.
Oh comme il aimerait que tu ouvres les yeux là, voir en ceux-ci la terreur d'être à découvert, mais ce n'est pas lui qui décide, pas lui non.

Oh tu es si beau
pourquoi caches-tu ton visage ? Ce fruit interdit, il t'embrasserai bien, viendrait de sa langue gouter tes larmes qui ont séchés contre tes joues. Oh il le ferait bien oui, mais à peine a t-il eut le temps de prendre la photo que tu reviens à toi te jette contre lui, le souffle coupé, miska tombe à la renverse, failli échapper son appareil chérit, qu'il retiens à peine. Oh il a le cœur qui bat à toute allure de cette peur si étrange si nouvelle, d'avoir presque cassé son appareil.

Mais voit il se redresse, assit par terre, te regarde toi, à terre, les mains devant tes yeux, devant ton visage. Oh on dirait un petit chat, oui, de ceux qu'il aime noyé comme tu l'es à cet instant. Ses photos sont au sol, toi endormit avec ton masque, toi endormit sans ton masque, il les ramasse et les range dans son complet, il va les garder bien précieusement.

Voyons il ne voulait pas te faire peur, il ne voulait que s'amuser, un petit peu, t'embêter aussi oui, car Miska est de ceux avec l'esprit joueur. Il se penche en avant, se met sur ses mains, vient au plus prêt de ta tête penchée, venir souffler dans tes cheveux quelques mots.

Oh je ne voulais pas te faire peur, excuse moi, fausse excuse sans vrai pardon, je ne recommencerai plus promis, promesse de pacotille, quel est ton prénom ?

Qu'il mette un nom sur ses images volées, qu'il mette un nom sur ton petit être si désœuvré en cet instant, qu'il se repaît de tes contrées.

Qu'il te mange, à sa sauce, celle dans laquelle il te trempe tout mouillé comme tes joues le sont, il veut te dévorer, ne faire qu'une bouchée, qu'il ne reste que tes os, qu'il les expose pour la postérité, encore un, encore un tombé entre ses crocs. Oh tu serai si beau, un squelette masqué, il imagine déjà les louanges de toustes celleux qui viendront te voir, mort pour la postérité.

Voit comme il rêvasse, et il approche une main pour venir la passer dans tes cheveux, les caresser du bout des doigts.

Allons, n’aie pas peur, je ne vais pas te manger.

Pas encore, tout du moins, car il a très faim, tu lui as ouvert l'appétit c'est ta faute il ne fallait pas, pas le fuir ainsi, plus tu cours loin plus il à envie de te rattraper, à la gorge te serrer, t'étouffer sans un bruit, venir te tuer contre ses lèvres carnassières.