Elle
Elle a couru
comme jamais avant
Elle
Elle hurlait ton prénom
qui se perdait dans le vent
Elle si nouvellement libérée des sable mouvant et pourtant toujours prisonnière de la vision
de ton pauvre petit corps volant dans les airs
de ton pauvre petit corps à terre

Et toi
toi qui ne bougeais plus, dans ces bras grands et fort qui te portaient jusqu'à
jusqu'à l'hôpital de fortune, et Mariette oui elle a couru
couru jusqu'à toi
jusqu'à tes côtés
le souffle coupé
le souffle
arrêté
devant ton visage blême
tes yeux clos
mais tu respirais
dieu merci
dieu ! merci !
tu ne vois pas comme elle pleure, comme ses larmes mouillent son visage de toute part comme elle n'a pas les mots
merci merci merci mon dieu merci !
que tu soit sauf, si ce n'est pour tes pauvres petites jambes mais Mariette est confiante, après tout tu es une battante
quand elle voulait fuir
toi tu étais en première ligne
sans peur une vraie chevalière oh comme elle aurait aimé te garder pour elle, dragon d'une autre contrée
comme elle aurait aimé prendre ce coup pour toi
mais ce ne fut pas le cas
maintenant elle errait, errait dans le sable, dans l'hôpital de fortune, errait sans but, les larmes séchant contre ses joues, l'air perdu
tu ne vas pas reprendre connaissance tout de suite alors elle se balade, elle regarde, le désespoir, les cris, les pleurs, les morts, c'était comme lors de la chute, comme la chute encore une fois encore une fois

Alors elle ne veut pas chercher,
pas chercher du regard de peur de ne pas trouver
nulle part
ces êtres tant aimés
de peur de les voir sous un drap, ne bougeant plus
de peur oui
qu'elle ait tout perdu
encore une fois encore....

Elle ne cherche plus
elle ne veut pas trouver
toustes celleux qu'elle pourrait perdre
ses yeux embués ont le vague à l'âme elle ne voit plus
non
ce qui est devant elle
elle pleure de soulagement pour Astrée, elle pleure de toute cette cruauté
Oh qu'ont iels demandé.e.s ? N'était-ce pas suffisant d'avoir par une fois tout perdu déjà ?
Fallait-il perdre encore ? encore et encore ? Elle se demande Oh combien de ses êtres aimés du village congelé avait dépérit sous les coups de ces infamies.

Mais c'est alors
qu'à bras le corps
Oh son corps tout entier se fait enserrer
Elle va pour riposter mais
c'est
toi
toi toi toi
toi et tes pleurs
toi et ton ombre qui suis dans tes pas
toi dans tous les mots
toi dans toutes les contrée l'unique toi
celui qui s'est fait roi de votre famille désordonné
toi
son papa
Et elle crie
elle crie si fort lorsqu'elle pleure
des larmes de tout son corps
lorsqu'elle tiens ces bras tout contre elle
elle crie ton prénom elle a si mal si mal tout d'un coup encore plus mal qu'avant, comme si elle s'était pris un coup mais c'est juste la peur qui s'évacue, la peur toute accumulée dans ce petit corps qui s'enfuit, dans ses cris, qui détale à tout va.

Car tu es là
tout va bien maintenant
et elle laisse son poitrail pendre en avant, elle pleure elle hoquette de tout son corps, voit comme elle tremble
elle tremble de toi de tes bras fort, d'avoir failli te perdre, encore une fois oui encore une fois et elle a envie de te frapper, car où étais-tu pendant tout ce temps, elle qui ne t'as pas vu comment as-tu pu oser la laisser seule avec ses démons qui ont essayés de manger son cœur, l'ensevelir sous une tonne de sable, où étais-tu lorsqu'elle avait peur ? N'étais-tu pas sensé la protéger de tous les dangers ? toi et ton fusil ? alors elle continue de crier sans se débattre, car elle aime être ta prisonnière.

TU ÉTAIS OU OU OU ? AAahh J'ai fa-faillis, j'ai faillis MOURIR et TOI, TOI TOI TOI elle le frappe de ses petits bras TU N’ÉTAIS MÊME PAS LA MOI JE-je...AAAAAAAAH ! vois comme elle se secoue, voit comme elle redeviens sauvage, elle a envie de te mordre, de gouter de ton sang, pour être sûr que vous êtes bien liés par celui-ci. Mais elle n'en fait rien, elle pleure à voix basse, à voix cassée tout bas, elle pleure de cette peur qui maintenant n'est plus là, plus que le soulagement, oui, cette certitude que tu ne partiras pas. Je-je t'attendais...en bas....où étais-tuuu....où étais-tuuu....

pendant qu'elle était perdue.

Et elle fini de se vider la pauvre, pleurer toutes ses larmes qui sont de grosses gouttes qui mouillent tout son visage, son nez coule, elle renifle elle éternue, elle renifle à nouveau, elle crache au sol, elle est sale, sale de cette tristesse qui ne veut pas sortir, sale de ce soulagement qui la prend à bras le corps, dans tes bras si doux, si fort.

Elle se tourne pour te faire face et elle te serre fort, elle te serre de toutes ses forces, et elle en a pris, des forces, à tes côtés, depuis toutes ses années tout ce que tu as fais pour elle, l'on rendu plus grande mais aujourd'hui elle est petite toute petite comme une souris dirait Aleksei, elle est si petite, elle veut disparaitre dans tes grands bras, s'y endormir à jamais, comme si tout ceci n'est qu'un mauvais rêve, que ça prenne fin, que les jambes d'Astrée reviennent à la normale, que tout soit normale oui.
tout.

De droite à gauche, elle essuie son visage contre ton torse, elle renifle encore un peu mais ne pleure plus, elle a assez crié, sa voix toute cassée s'est perdue, alors elle parle tout bas comme pour une confidence comme si vous n’étiez que vous deux là, l'un contre l'autre.

Est-ce que...est-ce que tu as essayé de remonter ? parce que moi je voulais pas...je voulais pas papa...je voulais rester ici avec toi
et
avec
toi
apprendre encore la vie
la mort
toutes ses belles choses qui font parti de la nature
votre nature de chasseureuses
et je veux encore faire à manger dans la petite maison et je veux encore nourrir les chats et je veux encore aller couper du bois avec toi, soulever la lourde hache et l'abattre et et faire un grand feu de cheminé et faire noël avec ceux du village et colorier les œufs pour pâques des poules et jamais, jamais partir, toujours rester tous ensemble...pour toujours...

Pour toujours, c'est promis cette fois-ci ?

Tu as essayé tu dis, et ça lui fend le coeur rien qu'à l'idée que vous ayez pu être séparé, ça lui fend le coeur de savoir qu'elle serait rentrée dans votre maison et quelle serait vide, vide de ta présence, à jamais enfuit là haut, tout en haut de cette tour infernale. Tu serais donc parti, elle se glace, mais qu'un instant, car Mariette n'est pas de cette eau là, toute froide et sans bavure, mariette est de cette neige qui brûle la peau, de ce feu doucereux. Elle a envie de te frapper, pour te punir ne serait-ce que d'y avoir pensé, à remonter, mais elle ne le fait pas, elle ne fait rien, elle reste dans tes bras à te serrer fort fort, aussi fort que possible de peur que tu t'envoles, de peur qu'un  de ces monstres t'attrapent et t'envoi en enfer sans elle OH si tu savais elle serait venu te chercher, si sa tête girouette n'avait pas vu Astrée, mais l'idée de remonter avait mis son coeur en compote, et quand elle t'avait vu parmi la foule de ceux du village congelé, elle ne s'était pas jeté sur toi, elle était reparti en pleure parce qu'au fond d'elle même elle savait, savait que vous voudriez remonter. Et oh qu'elle est bécasse voit, elle ne s'est pas imaginée que tu pourrai l'adopter une fois en haut, elle se voyait déjà à nouveau la police au trousse, comme à Polaris, à vouloir la placer dans quelques fades familles, et l'idée l'avait fait fuir.

Elle n'aurait pas du
Elle qui a failli te perdre
Elle aurait du courir dans tes bras t'appeler comme elle le fait là papa.
Oui tu as raisons tout va bien maintenant vous êtes là
toustes deux.
A jamais dans les bras de l'un et de l'autre.
Vous ne serez plus perdu, vous qui vous êtes retrouvé.e.s.

Oui....

Elle a fini de pleurer, elle a fini de s'inquiéter, elle a fini de voir ces morts partout, elle en a fini de tout, il est temps de rentrer, la maison vous appel, tout prêt de la forêt, les chats et les poules vous attendent, iels ont faim de votre attention. Tout le monde oui fini par rentrer à la maison.

Et vous ne savez pas encore, oh dieu ayez miséricorde, que ce mal qui vient tout droit de terre s'appellera la transcendance, vous ne savez pas encore non, que peut-être l'un de vous deux, peut-être vous deux, y succomberez un jour, ce jour qui se fera vautour de votre vie que vous croyez retrouvée, mais il se peut que bientôt elle soit perdue à jamais.

Rentrons à la maison, je ne veux plus rester ici, c'est...trop...tous ces morts....pourquoi l'on doit encore subir ça dit, pourquoi qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ? On veut juste vivre....je veux juste vivre avec toi !

Et elle te regarde de ces grands yeux noir, tout comme les tiens, tout comme toi, elle se demande oui s'il y a un dieu pourquoi est-il si méchant avec elleux.

D'accord...

Demain oui, demain sera meilleur, il fera beau, les morts seront enterrés, les morts ne seront pas oubliés tout du moins seront-ils pleurés au coin d'une journée belle et ensoleillée comme si jamais rien, non jamais rien ne s'était passé. Demain sera un autre jour, et vous serez toujours ensemble, n'est-ce pas tout ce qui compte ? N'est-ce pas tout ce qu'elle veut ? Que sa famille reste unie, que jamais plus non vous ne soyez séparé.e.s trop longtemps ?

Elle attrape ta main et la serre fort, Elle te suit dans tes pas se cachant le visage de son autre main, elle ne veut plus voir, elle veut être aveugle à toutes ces douleurs autour d'elle. Oh guide la sur le chemin prend là tout contre toi, elle ne veut que disparaitre dans tes bras, toi le chasseur qui a chassé son cœur d'enfant. Et voit comme elle te murmure tout bas en avançant :

Tu sais, mon amie Astrée est blessée mais je ne veux pas la voir, je ne sais pas quoi lui dire, j'ai même un peu honte, honte de ne pas avoir pu la protéger de ce monstre, à quoi ais-je servis ? Si ce n'est à crier et pleurer sur mon sort, je n'ai servit à rien, à rien du tout...

Et ça lui fait mal, cette inutilité qui a grandit en elle, ce sentiment d'avoir été mise par défaut sur le côté, le sentiment qu'elle s'était protégée avant d'essayer de protéger ses proches, comment pouvait-elle être si lâche ? Elle se demande, pourquoi n'avait-elle pas pris les devant ? Elle aurait bien pu trouver quelque chose, n'importe quoi pour les aider.

Mais rien n'était venu si ce n'est sa fuite en avant, puis les sables mouvant...non elle n'a été dans toute cette entreprise qu'un poids sur les épaules des autres, jusqu'à faire peur à Ludde qui a du s'inquiéter pour elle, alors qu'elle aurait pu, aurait du, remonter à ses côtés. Mais maintenant plus personne ne remontera ça non. Alors elle reste tue et t'accompagne sans plus de mots.  

Plus personne ne remontera, car là-haut est mort dans vos cœurs en cette belle journée, il est décédé sans autre forme de procès, il est temps dans votre cœur de lui dire au revoir, au revoir là-haut, à plus jamais, à tout jamais. Tout ce que tu aurais pu apporter a fondu entre vos doigts, comme votre belle neige sous ce cagnard infernale. La neige redeviens eau, elle s'enfuit, vous glisse des mains. Bientôt il n'en restera plus rien, plus rien du tout, vous êtes tout comme cette évaporée flaque d'eau, si fragile, elle s'en rend compte maintenant, si fragile qu'un souffle pourrait vous éteindre comme une bougie, alors il faut se chérir, chérir le moment et ne pas oublier cette fragilité, qu'en bien même chasseureuses il est si facile de devenir proie, elle a comprit aujourd'hui Mariette, oui.