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Posté le Dim 26 Avr - 20:18
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Il n’y a pas pire silence que celui qui persiste sous la musique et le rire. À Caer Callabus, aucun des tes silences ne vient seul. Ils ont toujours une quelconque fête à laquelle se comparer; les habitants de la ville ont le vide en horreur et tu les comprends.

Après l’ouverture on ne peut plus discrète de ton cabinet, tu t’étais dit que tu te ferais ta propre cérémonie pour rincer le silence de ton attente vaine de la journée. Les yeux dans les reflets de ton verre, tu arrives à l’évidence: aller boire seul et appeler cela une fête n’est pas suffisant.

Normal que personne ne soit venu, tu es un inconnu dans cette ville de bouche à oreille et d’introductions pompeuses, à peine tombé du ciel comme la plus banale des pluies d’Althea. Tu as espoir que les client.e.s viendront. Les simples conversations que tu as tenues dans ce bar qui fait encore l’objet de tes affections éphémères t’ont déjà fait découvrir un lot impressionnant de névroses et de complexes. Tu as toujours aimé les gens qui n’avaient rien de mieux à faire que se trouver chaque semaine de nouvelles tragédies à jouer.

C’est ce groupe que tu aurais espéré croiser ce soir, pour être honnête. Parler avec ces gens te faisaient penser à des copies déjantées de vieux amis. Tu te serais cru au milieu d’une fête costumée, et pourtant. La seconde où ta solitude t’avais rendu assez audacieux pour t’insérer dans leur conversation aux rires cristallins bien travaillés, tu savais qu’iels se lasseraient de toi aussi vite que tu perdrais intérêt pour eux et elles. Parfait, personne n’aurait le coeur brisé.

Ce soir, pourtant, ils ont déserté les lieux. Peut-être que ce bar n’est plus à la mode et tu ne le sais pas encore. Tu as l’excuse du nouvel arrivant pour te protéger des écarts aux tendances et tu dois l’avouer, tu aimes bien cet endroit. Les boiseries sombres te rappellent celles des petits pubs humblement centenaires de Londres. Il ne manquerait qu’un jeu de dards accordé à la couleur des bancs capitonnés et tu te sentirais presque sur Terre… Si tu en avais envie.

Fatigué de t’entendre penser, tu décides de te lever de ton tabouret au bar, à la recherche de bouches bavardes pour t’étourdir mieux que le vin. Tes yeux qui parcourent le bar parviennent même à trouver un visage à demi familier. C’est quelqu’un que tu as croisés quelque fois ici sans que ça n’ait d’importance, comme ces gens dont on se rappelle au cas. Vous ne vous êtes jamais parlé directement, au mieux, vous aviez été tous deux dans la même conversation où on vous avait présentés avant de revenir au dernier scandale. Tu ne te souviens plus s’il avait pris la parole, tu étais secrètement ivre à en voir double. Tu te souviens de l’essentiel: un prénom italien, galeriste.

Ce n’est pas idéal, mais ça devra faire l’affaire. Ce dernier n’a pas l’air d’être installé pour bavarder, mais quelque chose dans la manière avec laquelle il tient un livre comme s’il voulait qu’on puisse en détailler la couverture donne envie de le déranger. Tu ne t’es jamais vraiment fait éconduire, mais tu es prêt à en faire une première si cela peut saupoudrer un peu d’interaction humaine dans ta journée.

Tu marches vers son alcôve sans mur. Tu aurais eu envie de vider ton verre de vin, mais il aurait été étrange de te balader avec le verre vide d’un désespéré. Désespéré, tu l’es un peu, toi qui préfères de loin qu’on vienne à toi. Tu n’en laisses rien paraître dans ton sourire tranquille quand tu arrives assez près pour interrompre sa lecture.

« Orazio, c’est bien ça ? »

Ce n’est pas ta meilleure entrée, tu dois l’avouer. Dire que tu es rouillé est un euphémisme.
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Posté le Dim 26 Avr - 20:20
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Bien que l’opulence de Caer ne soit plus à prouver elle n’est pas forcément du goût de tous.
Le faste semé comme des gravats,
Le luxe des villas presque trop sirupeux qu’il obstrue la gorge et cause la nausée.
Tant de paradis artificiels qui n’avaient finalement en commun qu’une laideur incroyable.

Mais Caer était une ville de fête. Et la fête est un feu auquel il est bon de se réchauffer pour qui à les mains froides. Les leurs devaient être gelées.
Orazio aime contempler les feux à une bonne distance, voir les chaos alcoolisés se déployer sous ses yeux glauques, un verre de vin à la main.
Se glisser contre les murs l’air moqueur
Entre les attroupements comme une ombre.

Pourtant ce soir il cherche peut être le calme, un livre à la main, un verre près de l’autre.
L’ouvrage le chagrine tant qu’il le tient du bout des doigts
Voilà un vilain manuscrit, un bête livre sur l’art imprégnés de couleurs et de courbes de tableaux sur lesquels il laisse glisser son oeil vague.

L’apostrophe de son prénom lui fait lever la tête vers un sourire égal dont il connaît bien la mesure -c’est une partition qu’il affectionne aussi-
Il lui rend quelques éclats de tiédeur dans un arc de lèvres, posant à peine sa tête contre son poing pour le regarder par dessous.
Quelle agréable surprise.

« Bonsoir,… Adrian ? » Dit-il dans un haussement de sourcil, comme une question silencieuse. Pourtant ce n’est que politesse. Il oublie rarement les prénoms :
lui en avait eu tant c’était comme une chanson,
un refrain pour des visages qu’il marquait d’une croix en les apercevant.
Il jette un oeil de part et d’autre du nouveau venu cherchant peut être d’autre silhouettes cachées dernier lui. Ils ne s’étaient jamais croisés que dans des foules anonymes qui avaient fait les présentations pour eux.

« C’est étrange de ne pas vous voir accompagné. » Il pousse d’un coup de pied léger la chaise qui lui fait face, celle-ci vient lécher le bois sombre du parquet en grognant quelque peu, s’éloignant de la table. « Puis-je vous tenir compagnie? »

L’invitation est mesquine et déjà ses yeux sont retournés sur sa page, comme si désintéressé l’espace d’un instant il préférait finir son paragraphe que de parler à son nouvel invité.
Mais s’il se tenait là c’est qu’il n’avait pas envie d’être seul. Et cette introduction -qui n’est que son nom mâtiné d’incertitude- n’est pas une platitude, une chose phatique qu’on se croit obligé de débiter à chaque visage connu.
C’est une invitation.





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Posté le Dim 26 Avr - 20:38
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Tu n’as pas besoin de feindre la courte satisfaction vaniteuse provoquée par ton propre nom dans la bouche de quelqu’un qui aurait très bien pu l’oublier. Tu hoches la tête succinctement pour annoncer à l’autre qu’il a bien deviné.

Tu sens tout de suite ton corps reprendre les mouvements que tu as tant répétés, tout de suite, tu te réfugies dans le confort inconscient de l’habitude. Ta tête qui se penche, ton regard qui pétille de cet intérêt coquet dans lequel les vain.e.s aiment se regarder. Tu n’as pas vraiment de raison de faire ça, autre que la nostalgie obstinée. Si tu as quelque chose à remercier pour ton relatif équilibre des dernier jours, c’est ta nostalgie.

Tu le vois regarder autour de toi, visiblement à la recherche de quelqu’un.e qu’il ne trouve pas. Il est vrai qu’il ne t’a probablement jamais autrement que silencieusement imbriqué dans la foule bavarde. Tu regardes alors toi aussi derrière toi, comme si tu étais surpris d’être seul. c’est le son d’une patte de chaise criarde qui te tire de nouveau vers ton interlocuteur. Tu t’étonnes de sa manière de le faire, de son attention tantôt facile tantôt gardée. Le liseur maîtrise bien cette politesse dont l’arrière goût aigre intrigue.

« Si vous me permettez de perturber votre lecture. »

Tu laisses quelques doigts de ta main libre effleurer le bois de la table que tu contournes pour prendre place dans le siège offert. Tu te dis qu’Orazio pourrait te lire au visage toute la soirée et ce serait tout de même mieux que de faire de toi un triste cliché assis au bar. Mais, tu es curieux et si ton ouverture ratée de ce matin t’as appris quelque chose, c’est que tu dois te faire aussi sociable que possible.

Ton souvenir ne t’avais menti, c’est bien cet amateur d’art que tu as en face de toi, enfin, si tu peux te fier au livre qu’il lit si publiquement. Ce que les gens choisissent de faire en privé ou aux yeux de tout.e.s t’as toujours fasciné, tu aimais inventer décortiquer les raisons derrière ce besoin de performance, s’il est même conscient.

Tu te décides à prendre l'appât que représente ce regard qui n’est pas sur toi. Tu poses ton verre de vin blanc sur la table avant de t’installer plus confortablement sur le dossier de la chaise. Ton coude vient se faire le voisin parallèle du pied ton verre, juste pour que tu puisses appuyer ton menton entre tes doigts nonchalants.

« Je dois avouer que je ne m’attendais pas à me retrouver esseulé ce soir. J’en aurais volontiers écouté une quatrième fois l’histoire de la fois où Ferdinand a failli serrer la main d’Alexander. »

Si tu te souviens bien de cette soirée où Orazio avait daigné t’être présenté, vous aviez dû tous deux endurer l’historiette d’un bourgeois éméché dont l’occupation t’échappes toujours. Si au moins le malheureux était devenu plus drôle après chaque verre… Hélas, tu te venges à ta manière de l’ennui qu’il t’a causé. C’est une de tes vieilles manoeuvres de charme préférées. N’y a-t-il rien de mieux pour bien s’entendre que de médire sur un.e autre ?
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Posté le Dim 26 Avr - 20:40
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Il croise un oeil pâle par dessus la couverture de son livre.
Et cet iris brumeux n’est pas voilé de timidité non, c’est autre chose. Une chose qu’il ne connaît que trop bien. Qu’il aurait reconnu peut être, s’il pouvait croiser son propre regard.
Une chose qui dévore et dont la faim jamais ne s’arrête.
Qui ne s’use qu’à l’aune des autres et qui hurle quand elle est esseulée.

La remarque mesquine de son complice de ce soir lui arrache pourtant un rire. Si on peut appeler rire ce souffle d’air bref par ses narines et ce mouvement d’épaule qui se contracte légèrement.
Le livre claque, comme un son sourd lorsqu’il le referme d’une main. Un son qui ne s'élève pas beaucoup dans la torpeur du bar et son brouhaha constant. Orazio le replace nonchalamment à ses côtés, la couverture luisante contre le bois sombre de la table.

« Oh voyons, pourtant c’est une histoire formidable. »
Le mensonge en est presque risible mais Orazio aime ces moqueries, sa langue quitte parfois les fausses blandices pour être lourde et vilaine comme celle d’une Eumenide. Et il aime voguer entre les deux, entre les signes.
Tendre une main
Puis la reprendre
Suivre un regard
Puis l’ignorer
Tant de petites choses pour attiser les feux et les colères sourdes
Les lèvres tombantes et les fronts plissés
Les poings serrés et toute les fissures dans les visages composés et fades des mondains.

Il fait tourner son verre entre ses doigts, presque aussi sombre que la table. Orazio prend des airs d’absence d’une innocence telle qu’on aurait pu la croire vraie. Il aime rejouer les conversations vaines de ces soirées, comme un rôle dont il se pare quotidiennement et ce avec la bondieuserie d’un souffleur. Et quelque chose dans cet oeil battu de mèches argents lui laisse entendre qu’on lui donnera la réplique avec tout autant de verve.

« Comment se porte votre affaire ? On m’a dit qu’elle était récente. J’y passerai bien volontiers, pour le geste. Mais voyez vous, je ne pense pas avoir de quoi m’occuper sur votre divan. »

Il en était presque persuadé après tout.
Il réfère au cabinet comme à une simple affaire marchande. Après tout pour lui c’était là même chose. Quelques malheurs contre quelques mots contre quelques pièces. Mais il avoue volontiers l’attrait d’une telle entreprise, lui qui cherche toujours le chaos des autres pour égayer un peu ses soirs. Il n’était pas psychologue, mais écouter le gratin Caerrien se répandre après quelques verres était l’un de ses passes temps favoris. Adrian peut-être était-il de la même chair.

« Enfin, les écouter parler à une fête ou dans votre cabinet, après tout c’est pareil, non ? »






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Posté le Dim 26 Avr - 20:44
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Que peut-on donc voir sur la surface d’un miroir qui en reflète un autre ? Quelque chose qui finit par s’approcher de la vérité tant elle s’en éloigne, sans doute. La parole est un cercle.

La modeste cruauté que tu as offert à Orazio semble lui avoir assez plu pour qu’il te récompense de son attention presque complète. Tu clignes des yeux comme ta mère le faisait, comme si elle devait nourrir un feu naissant de ses cils seulement. C’est une chance pour toi que tu as hérité d’elle la plus grande partie de ton apparence, tu ne sais franchement pas ce qu’il serait advenu de ton caractère si tu avais été laid.

Ton compagnon d’infortune te répond lui aussi par l’ironie, sans doute la forme la plus directe de confrontation qui soit acceptée de l’habitus local. Tu fais bien d’en prendre note, toi qui n’a même pas encore de réputation. Heureusement, le patois pincé des nouveaux riches, tu le parles depuis des années. Ton sourire s’étire l’instant d’un presque rire.

Tu peux voir l’éclat morne de yeux qui ne suivent pas les mascarades mielleuses des lèvres. Orazio a le visage pour fasciner Duchenne. Normalement, cela devrait t’ennuyer, de parler à l’écho, mais un double est plus rassurant que le vide. Vous n’êtes certes pas de la même étoffe, mais il semblerait que vous ayez été coupés de la même manière.

Ton vin s’est déjà fait chaud lorsque tu l’apportes à tes lèvres, tu n’en prends qu’une infime gorgée. Et tu fais bien, car ce que le blond ajoute t’arrache un rire véritable, aussi succint que surpris. L’incongruité d’encourager ta pratique privée comme passe à la boulangerie du coin est tant assumée qu’elle en est presque désaltérante. Mais très vite, tu te figes, le verre à la main. Ce vent de fraîcheur se transforme en bourrasque glacée.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’à Caer, les gens mentent. Tu le sais, parce qu’à chaque fois, ton estomac se tord. Le malaise grimpe sur ta nuque comme une main décharnée. Tu déglutis. Ça passera. Tu n'as jamais réalisé à quel point les gens mentent avant que tu en vives les conséquences dans ta propre chair.

Ce qui est dommage c’est que le vertige t’a empêché de rétorquer aussi vite que tu ne l’aurais voulu. Tu ne peux à présent que sourire poliment et laisser le champs libre à Orazio de poursuivre.

Il semble que ton interlocuteur rende facile pour toi d’user de ton rire clair comme d’une virgule. Ce qui froisse les insécur.e.s t’amuse souvent. Tu poses ton verre, tu ne voudrais pas le renverser, car tu doutes qu’on va continuer de te mentir.

« Un cynique vous répondrait que la différence réside dans le fait d’être payé », tu avances sous un ton de confidence.

Tu te redresses, abandonnant la main sur laquelle tu t’appuyais, le temps de libérer ton oeil de quelque mèche vraisemblablement laissées là à cet effet.

« On vous a bien informé, j’ai ouvert le bureau pas plus tard que ce matin. Il ne semble pas que nos compatriotes aient été mis au courant aussi vite que vous. »

Peut-être que les Caerien.ne.s en entier ne pensent pas avoir de quoi remplir ton calepin de notes. Tu n’es pas assez imprudent pour reprendre le galeriste sur son manque d’honnêteté, cela ne se ferait pas. Mais tu as tout de même envie de le cuisiner un peu.

« Passez donc. Il n’est jamais mauvais de faire un petit ménage là-dedans », tu propose en désignant vaguement ta tempe, « Pour le geste .»
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Posté le Dim 26 Avr - 20:47
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C’est amusant, il semble pâlir un instant. Sans pour autant perdre de son calme ou de sa prestance. Orazio incline la tête, le regarde un peu d’un coup d’oeil fuyant. Le malaise semble vite passé, après tout c’était peut être juste un jeu de lumière sur la peau pâle. Ils avaient tout deux cette allure diaphane qui verdit et bleuie de veines sombres sous les lumières dures.
Alors il révoque cette observation comme une chose passagère.
Après tout, c’était peut être le vin. Et il délaisse le visage qui lui fait face pour observer le fond obscurci de son verre, comme ci celui là allait pouvoir lui répondre.

« Les commérages vont plus vites que les annonces. Si je vous ai froissé, vous m’en voyez désolé » Dit-il avant de prendre une gorgée, mimant -inconsciemment peut être- celui qui lui fait face.

Vous m’en voyez désolé.
Il aurait presque été honnête, mais il se désole rarement. C’est que les maux des autres lui sont alien. Oh, il les comprend, il a un coeur après tout. C’est qu’ils sonnent juste comme un écho, un décalage certain que lui même ne comprends pas trop. Comme si la bouche et la voix se courraient après sans jamais pouvoir se joindre.
Par dessus le rebord de son verre il observe Adrian
Il a cette allure pondérée, auréolée d’argent et boit, insolente petite chose, son vin clair à petites gorgée. Comme c’est charmant.
Et dans cet impertinent battement de cils pâles il se retrouve un peu.
Ils n’ont que l’apparence docile et douce de gens sur qui on peut marcher.
Qu’on peut tordre, qu’on peut plier sans jamais briser.
Ils ne donnent ce privilège que parce qu’ils l’acceptent et le veulent.
Et face à un reflet qui leur renvoie une image, il ne peuvent que rester là, à se regarder en chiens de faïence
dans le blanc malade de leurs yeux.

« C’est tout à votre honneur, moi aussi parfois j’ai envie de me faire payer à les écouter déblatérer sans fin autour d’un verre. C’est usant, je vous admire d’en faire votre vocation. »

Pour le geste.
Mais c’est que l’ironie vient le mordre, et de ses propres mots
Dans cette bouche qui n’est pas sienne.
Alors il s’autorise un sourire
de ses sourires languissants qui jamais ne se brusquent
qui ne sont qu’un arc indolent et paresseux
Mais un sourire tout de même car il apprécie le mordant et les piques
il aime quand au match on lui renvoie ses balles avec une force calme égale à la sienne.
C’est amusant, c’est nouveau. C’est différent, un peu.
Il a l’impression de boire sa propre eau tiède.

«  Oh voyons, j’aurais peur de vous ennuyer. Qu’est ce qu’une vaine névrose de petit bourgeois ? Je préfère vous laisser les cas d’école. »
C’est amusant d’utiliser ce terme pour se définir.
Petit bourgeois
Il n’aurait jamais pensé s’affubler d’un tel titre
Il en avait l’allure
Il en avait les codes
Et le langage qu’il connaît sur le bout des doigts.
Mais il était au fond un petit voleur dans un costume
Un fâcheux criminel aux mains sales.

« Les hystériques, les colérique, les éploré•es, les maniaques, les anxieux•ses, que sais-je. Vous avez sûrement vos préférés ? »


Il évite la question, la remplace par une autre.
Il est après tout un porte malheur sur pattes, une horrible sangsue qui s’amuse comme il peut du malheur des gens.
La conversion l’intéresse, et il repose son verre, avançant ses coudes sur la table pour joindre ses mains et y poser son menton. C’est qu’il veut montrer au bon docteur qu’il a toute son attention.




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Posté le Dim 26 Avr - 20:49
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Le deuxième mensonge te prend de court, plus que le premier. Tu allais ouvrir la bouche lorsque tu le sens tel un coup de poing sous ton oesophage. Tu serres tes mâchoires pour garder le hoquet qui allait t’échapper. Cela t’empêche de gracieusement assurer que tu n’as pas été froissé.

La sensation n’est pas encore assez familière pour que tu puisses la reléguer au bruit de fond et aux maux ignorés. Ta curiosité insolente s’était d’abord réjouie de cette étrange bénédiction. À devoir échanger avec la petite élite de la capitale, ta bénédiction se change parfois en la plus ridicule des malédictions. Ce qui devrait te donner l’avantage dans toute conversation finit par te mettre des bâtons dans les roues.

Il va sans dire que tu tiens à maintenir l’illusion malgré tes hauts-le-coeur répétés. Tu boiras tout de même ce verre qui n’a du Sémillon que la texture, sans trop sourciller. Tu n’as pas eu 5 ans pour prendre goût aux jeunes cépages locaux, ça viendra, comme tout le reste.

Tu comprends qu’Orazio est bon joueur, il accueille ta pique subtile avec grâce. Est-ce par excès de dignité ou par manque ? Tu as bien envie de le découvrir. Tu serais bien aveugle d’ignorer les traits que tu te connais que l’homme en face de toi te renvoie plus grands que nature. C’est ce qui te donne envie de mettre le doigt sur une différence. Sans doute par vanité, tu as toujours aimé te penser unique.

Tu le regardes manier une auto-dérision au dosage calculé d’une main experte, tu es à la fois impressionné et déçu de le voir tenter de se défiler si adroitement. Tu baisses les yeux un moment vers la table. Y cherches-tu un cas particulièrement sordide ? Non, ce serait d’une vulgarité. Tu as toujours détesté entendre les histoires d’infirmières de garde la nuit. Chaque fois la même chanson, seul l’objet extrait de pauvres inconscient.e.s à une heure indue change. Enfin, tu t’égares en jugements.

Ce que tu cherches dans le grain du bois, c’est ce que tu vas répondre. On dirait que tu as pris goût à ce doucereux duel qui ne s’avouera jamais. Tu prends des airs pensifs en te redressant, pour l’effet plus qu’autre chose. Lorsque tu parles, c’est à voix plus basse, pour défier Orazio d’approcher encore un peu s’il ose.

« Les âmes fracturées, les grands drames humains, les psychoses profondes… C’est ce qui fait rêver les étudiant.e.s crédules. C’est pour ça qu’on en fait des cas d’école. »

Ce jeu de miroir gonfle sans doute un peu trop ta pédanterie, mais tu es bien fier de ta mise en scène. Tu t’affaires à piéger avec douceur celui qui tente de fuir.

« Avec le temps, je me suis découvert une passion pour le quotidien et le banal. Je ne crois pas que vous réussirez à m’ennuyer, non. »

Tu dis cela sans vraiment savoir. C’est ce qui t’intéressait avant, ça n’a probablement pas changé. Si tes goûts sont restés les mêmes, c’est de bonne augure pour le reste de ton être. Tu performes pour te rappeler à toi-même ce que tu étais. C’est peut-être pour ça que tu t’appliques autant.

Tu tournes la tête pour regarder vers le reste du bar et ses conversations fourmillantes. Rien ne sert de mettre la pression à outrance sur celui qui se dépeint lui-même en petit bourgeois névrosé, un bon escrimeur sait reculer. Tu penses à haute voix en détaillant les fêtards plus ou moins habituels.

« Banal, c’est un drôle de mot pour les désigner n’est-ce pas ? »

Jamais on ne t’avait appris à gérer un patient qui pouvait mettre le feu à ton bureau par le pouvoir de la pensée. C’était sans parler des effets encore inconnus de tes cristaux sur ta pratique. Tu ne t’étais pas laissé un temps pour y penser. L’important avait été d’ouvrir au plus vite, de meubler chaque vide comme un joueur étoile de Tetris.
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Ah le voila encore ce petit soubresaut. Cette trémor des muscles qui pourrait échapper à l’oeil qui ne se fait pas observateur.
Non ce n’est pas le fruit de son imagination cette fois. S’il remarque bien, il ne dit rien et ne commente pas cette pâleur fugace qui vient voiler les joues d’Adrian. Ce léger voile d’indisposition qui est bien vite balayé par une posture raffermie et une gorgée de vin.
Il ne commente pas, du moins pas pour le moment.

Le verbe est cinglant, le ton égal, le vouvoiement d’une politesse effrontée. La joute est presque délicieuse. Elle coule de leur bouche avec la lenteur embourbée de sucre d’un miel trouble, avec ce côté sirupeux qui rend ivre et nauséeux.

Lui aussi sait battre des cils avec une dextérité qui prouve l’expérience. Quelques entrechats pâles  qui voilent et dévoilent ses yeux pers, agitant des ombres volages sur ses joues creuses. Il prend un air de chérubin hâve et famélique la tête reposant sur ses mains jointes comme un enfant de choeur. Il la penche, il prend tout l’air fasciné des angelots de tableau qu’il a vu des centaines de fois, ceux qui regardent en haut l’air innocent sur les plafonds de la chapelle Sixtine ou ceux qui observent les belles dames, les reines, les vénus ou les Jézabel depuis un coin de nuage brumeux.

« Loin de moi l’idée de vous prendre pour un crédule. Au contraire. » C’est qu’il lui témoigne sa première marque d’intérêt.

Il apprécie la façon dont l’autre le balaie. D’un geste de la main voilà qu’il se place au dessus. Voilà une étincelle vaniteuse dont il aime se repaître. C’est que son adversaire n’est pas inconsistant et plat. Non, derrière la face effacée il y a autre chose.


« En effet, j’imagine que nous avons laissé le banal en haut. » Et il lève les yeux au ciel. Il n’y a pas besoin d’en dire plus; Ce en haut c’est la terre. On dit rarement son nom. « L’étrange est notre quotidien après avoir trébuché. » drôle de façon de parler d’une chute. S’en est presque odieux, lui qui sait bien que la chute de son interlocuteur est encore fraîche.


« Et nous en ressortons tous avec les mêmes troubles du moins j’ose le penser. Il faudrait ajouter le désespoir et le deuil du passé pour certains, aux vues des récentes nouvelles d’en haut. C’est triste » Non ça ne l’est pas, mais il force tout de même une moue peinée qui vient faire pendre ses lèvres vers le bas et se froncer ses sourcils. il prend l’air des martyrs qu’il connait bien. Ceux qui regardent en haut dans une tristesse inégalée en demandant : pourquoi ?
Il ne trouve pas cela triste, ça le rassure même dans un sens de savoir que toutes traces de lui avaient pu disparaître. C’était grisant de se dire qu’il avait presque réussi à effacer toutes traces de son existence et de sa chair. Qu’il aurait très bien pu ne jamais avoir existé.
Et un instant le sentiment lui fait tourner la tête


« Pour le reste nous n’avons qu’une profonde mélancolie. » Tous se languissent de la terre, se la remémorant en bien ou en mal.

Orazio trace la couverture de son livre du bout d’un index précieux. Un instant il a l’air rêveur, la pulpe de ses doigts caressant la tranche coupante de l’ouvrage.
C’est un livre sur l’art.
Mais pas n’importe lequel, c’est un livre qui le peine tout particulièrement. C’est un recueil  ambitieux qui rassemble des copies de l’art terrien. Des tableaux et des savoirs régurgités sur ce papier froid. Des imitations ancrées dans le souvenir des visiteurs de musées. Des pastiches qui font bien l’affaire pour contenter les nostalgiques.
C’est un livre dégoulinant de mélancolie, tant et si bien qu’il a le tic inconscient de frotter ses doigts contre sa paume comme pour se laver les mains.





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Posté le Dim 26 Avr - 20:58
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i guess it would be nice to help in your escape from patterns your parents designed
Tu le regardes du coin de l’oeil, celui qui lève les yeux au ciel comme le plus modeste putto. Tu sais que la mention de la surface devrait te faire quelque chose. C’est étrange, tu voilà maintenant fait de carton, capable de regarder partout sauf en dedans. “Trébucher”, c’est une drôle de manière de l’illustrer. Peut-être est-ce bien différent pour ceux et celle que les crevasses ont avalé il y a cinq ans. Pour toi, tu ne sais pas trop.

Tes yeux retournent se perdre dans les conversations des autres, dans un effort absurde de cacher les états d’âme auxquels tu n’as pas donné de nom. Ce qu’Orazio te conte doit être très intéressant. C’est dommage que tu ne peux y penser qu’à moitié. Chaque essai d'idée cohérente se fait happer par le bruit blanc qui s'étend dans ton cerveau. Tu ne pourrais même pas répéter ce qu’il ajoute ensuite, tout ce que tu sais, c’est qu’il ment de nouveau. Ton estomac se contracte tant que ta main libre vient se plaquer sur ta bouche, par réflexe. Fausse alerte. Tu ramènes ta main sur ta cuisse avec moins d’empressement, pour sauver les meubles.

Tu prends une gorgée de vin, trop grosse, désespéré qu’elle chasse le goût terreux dans ta gorge. Ton verre s’est vidé beaucoup plus vite qu’il ne l’aurait dû. Au moins, cette petite claque acide aura eu l’effet de te ramener brutalement à la réalité de ton corps. Tu es ici, sur ce banc, dans ce bar, à Caer, à Althea, sous la Terre.

Ton verre vide délicatement abandonné sur la table, comme si tu craignais d’en renverser l’air, tu te retournes de nouveau vers ton interlocuteur. Qui sait s’il aura la bienséance d’ignorer tes étranges moments de flottement ? En attendant, tu fais comme tous ceux qui n’ont pas écouté ce qu’on leur a dit, tu changes le sujet. Ton sourire te convainc moins qu’avant, cela dit.

« N’est-il pas un peu tôt pour avoir le vin triste ? »

La décence voudrait que tu flaires le danger qui réside dans cette conversation que vous avez. À ce rythme, les artifices de ce chérubin cachotier va bientôt avoir raison de tes entrailles. Tu pourrais prétexter la fatigue, des client.e.s qui n’existent pas encore, tu pourrais ne donner aucune excuse, pour faire ton coquet mystérieux. Et pourtant, voilà ce dont tu t’enquiers:
« Je vous ramène quelque chose du bar ? »

Le vin triste, très peu pour toi, tu te contenteras du vin tout court. Tu demanderas qu’on te serve le vin au goût le plus simple, fade même si on te le permet. Si tu étais seul, tu aurais probablement déjà jeté ton dévolu sur l’alcool le plus incolore possible, une transparente excuse pour s’enivrer.
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Posté le Dim 26 Avr - 21:00
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Nighttime, meeting new anxieties,
So am I erasing myself?
Hope I'm not erasing myself



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Il est difficile de rater cette main qui vient cacher ses lèvres
Cette flexion des épaules comme un réflexe irrépressible.
La pomme d’Adam qui roule sous une gorge contrite.
Il y a bien quelque chose qui cloche chez ce bon docteur, quelque chose qui déraille. Orazio lève un sourcil discret.
Il parle et observe Adrian qui se fait pâle et branlant. C’est qu’il a en face de lui un corps qui ne répond plus, qui un instant semble plus loin et détaché de lui.

« Vous semblez un peu pâle docteur, il n’est peut être pas très sage de boire dans votre état. Enfin, qui suis-je pour vous faire la morale ?  » Qui est-il à donner des conseils sur un ton doucereux et avec la plus fine couche de condescendance.  
« C’est très gentil de proposer, mais j’ai déjà trop bu. Merci. » Mais il n’en est qu’à son premier verre et sent à peine l’alcool sur le bout de sa langue.
L’autre parle de vin triste, Orazio ne se connait que trop bien : ivre il retrouve cette part de lui qui a des airs de pleureuse antiques des plus zélées.
La larme facile, qu’il ne sent couler qu’avec l’aide de l’éthanol, comme s’il avait 10 ans.
Oh, il pourrait boire encore
Il préfère laisser l’autre s’enivrer
Il a bien vu le geste raide et le verre vite fini
l’envie profonde de nager dans l’ambroisie
et de flouter, à coup d’alcool, les angles obtus d’un monde trop aigre.
De brouiller les lignes de ses discours quand il mentionne ce dont on ne parle plus.
C’est fascinant comme un insecte qui se noie dans le miel, causant sa propre mort en se débattant.

Oh, il a touché un point sensible, il ne sait pas encore quoi mais cette réalisation est comme un frisson d’extase contre sa colonne vertébrale.
Il aime ce visage qui lui fait face, c’est beau de voir ce contrôle et ce minois emmiellé qui fait écho au sien, petit à petit s’éroder sous des coups qu’il n’est même pas conscient de porter. Cela l’enivre encore plus que le vin.
Mais, il ne veut pas lui faire de mal non, il n’est pas méchant.
Il veut juste enfoncer ses doigts dans sa poitrine, dans une fente béante sur le thorax qu’il aura patiemment cisaillé.
Il veut, une à une, écarter les côtes avec la douceur qu’on réserve aux statues chryséléphantines.
Et plonger la pulpe de ses doigts dans son coeur battant
pour vérifier s’il est aussi tiède que le sien

Alors il le regarde s’éloigner, ne daigne même pas tourner la tête pour suivre son mouvement lorsqu’il s’avance près du bar. Non ,il le suit plutôt du coin d’un oeil pâle. Et une fois que le dos se tourne totalement il ose un sourire carnassier qu’il ne s’avoue qu’à lui seul. Un sourire qui fait poindre le bout de ses incisives et de ses canines contre ses lèvres pâles, étirant sa face morne en quelque chose de cruel et fendant sa peau de fossettes comme des trous dans ses joues.
Orazio reprend son livre et en pose le dos contre ses lèvres.
Il ferme les yeux et écoute les pas revenir à lui.
Ne les rouvre qu’à demi quand il entend le raclement de la chaise contre le sol
Laissant ses paupières et ses cils à demi-fermés, le visage scindé du livre contre ses lèvres dans la mimique d’un printanier candide, il lance l’air cajoleur :

« Aimez vous la peinture Adrian ? »





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