Il a beau être éconduit, voyez qui reviens ici, il a une gerbe de fleur dans les mains, des violettes.
Elles portent l'odeur des amours naissant, elles ont une de ses chaleurs, et elles rayonnent tout comme son sourire, car c'est une belle journée, de celle qu'on ne se lasse pas, se prélasse plutôt tout contre, à les chérir de nos bras.
Dans ses bras
Il aurait aimé faire rêver Aurore, la belle qui à l'aube d'un amour naissant, avait capturé son cœur que pour mieux le perdre sur le chemin des épines.

Alors il toc, trois coup à la porte, que vienne donc le soleil dans cette demeure pittoresque, il l'invite à s'endormir au coin du feu dont il se souvient, des chats vagabondent contre ses jambes emmitouflé, et le temps que l'on réponde à la porte, voyez comme il se baisse pour les grattouiller.

Alors
Lorsque la porte s'ouvre
il ne s'attend pas à devoir baisser les yeux
car la personne qui le reçoit n'est pas l'être aimé, adulé, c'est une
ombre blanche
fantôme aux cheveux de pailles
qui le juge d'un regard, de haut en bas, elle a un fusil dans les mains, et ses yeux sont bien cernés.
des chats s'enfuient par la porte d'entrée, pêle-mêle, court entre leur jambes telles une horde de souris.
Il s'éclaircit la gorge

Je viens pour voir Ludde, est-ce qu'il est ici ?

Il est confiant oh tout plein d'amour, si plein à en crever, à s'en arracher le cœur, voyez, il le met dans la balance et le fait gronder, pour protéger cet amour qui ne demande que de grandir, emplit d'une tendresse sans pareille mesure.

J'ai apporté des fleurs

Et il les tends, d'habitude Moebius serait déjà rentré sans attendre d'être invité, mais il y a quelque chose chez cette jeune fille devant lui qui le retient, une tristesse ? non, une colère, quelque chose de sourd et de violent, comme une tempête qui tape contre la vitre, qui esquisse des mots incompréhensibles criés aux hurle-vent, des mots sans saveur, ou plutôt, avec un trop plein de tout, qui éclaboussent et nous entache, quelque chose qui colle à la peau, l'ambiance est poisseuse, les chaussures de Moebius s'enfonce dans la neige, et il se demande en fronçant les sourcils, si tout va bien (ou si ce n'est qu'une impression mais oh Moebius si tu savais comme tu as raison va donc il sera bientôt temps de pleurer ton cher et tendre).

Mariette est avachi dans un fauteuil, elle somnole, elle ne sait depuis combien de temps, elle n'a pas mangé aujourd'hui, ni hier, des gens s'entassent tout emmêlés contre elle. Elle respire à peine, son regard reste scotché vers les flamme de la cheminée. Elle ne veut pas, pas se rappeler, mais les images sont là, fichées à jamais. Elle tourne en boucle elle
dans la forêt elle courre
Il n'est pas revenu, oh où es-tu ?
Elle a crié ton nom dans toute la forêt, à en perdre ses poumon à tomber à genoux dans la neige fraîche, elle a passé toute la nuit à te chercher, hurler ton prénom à ce qu'il s'en perde dans les courant du vent. Elle a
tellement hurlé
qu'elle s'en est cassée la voix.
(mais tu n'étais pas là)

Et c'est alors, que exténuée enfin elle t'as trouvé, grand corps saupoudré de flocons. Son souffle, s'est net arrêté, ses yeux se sont ouvert en grand et elle n'a pas crié, elle est restée interdite, quelques secondes, comme figée, arrêt sur image, le déluge n'est arrivé qu'après, après qu'il lui fallut tout l'effort du monde pour s'approcher, venir ficher ses genoux à tes côtés, dans la neige molle.
Elle...
Elle t'as attrapé par les bras en se redressant, elle a glissé à plusieurs reprise en essayant de te trainer, et chacune de ses chutes se finissait en pleurs, agenouillée dans la neige de printemps. Elle décida au final de te laisser là, faire un aller retour, par les bois, en courant, jusqu'à chez elle, aller chercher une luge, pour revenir et toi tu n'avais pas bougé, pauvre bougre. C'est alors qu'elle te hisse avec difficulté sur la luge, et ensuite prend les rênes, traîne le paquet avec grand mal, chacun de ses pas s'enfoncent au dessus de ses genoux.
Elle t'a ramené, et ce n'est qu'une fois arrivé qu'elle s'est laissé tombé au sol, épuisé.

papa...papa...elle dit d'une petite voix, comme si tu allais te réveiller, mais ton corps tout dévoré dit non, elle n'arrive même pas à te regarder, l'horreur est trop horrible, elle ne veut pas te voir, voir ce corps tout déformé, c'était pire que la transcendance, de te voir ainsi réduit. Les larmes coulent mais elle ne crie pas, elle les chasse.
Elle se souvient
encore de lorsque tu lui apprit à manier le fusil
Elle se souvient de ta voix tendre, de ton visage toujours si doux
Il te faut une belle tombe, la plus belle de toute (elle te rapportera aux autorités compétente)
Un accident
un tout petit accident qui était devenu grand
Il ne fallait pas grand chose pour que le désespoir s'accapare de nous.
Mais chasse les donc, va, enfants des bois, elle ferme les yeux...
Et plusieurs jours ont passés.
Pour tout vous dire elle ne les a même pas vu, zou ils ont filé.
Elle t'avait envoyé un message à toi, Sasha, car tu méritais de savoir, mais elle ne préviens personne d'autre, elle ne voulait pas que ça se sache quelque part car ça serait comme te perdre deux fois.
Et elle est là en ce jour, ce jour là où un faiseur de rêves vint toquer à la porte.
Elle se lève, attrape le fusil qui trône sur la table basse
Et lorsqu'elle ouvre
lorsqu'elle entend, c'est toute la colère du monde dont elle se drape c'est toute cette douleur qu'elle n'a jamais sorti avant, c'est un trop plein qui se répand dans tout son être, la prend à bras le corps.

Ludde ?

Son papa oh son amour de papa, le plus gentil, le plus beau, elle regarde les violettes avec un haut le cœur, oh haut son cœur qui s'effondre entre ses mots, et c'est les larmes qui reviennent, elle les laisse mourir contre sa peau, elle ne s'en défait pas, elle n'essaie même pas non. C'est tout ce qui lui reste, cette douleur, tout ce qui lui reste de toi.

Il est mort, dégagez avant que je vous plomb, on a que faire des racoleur comme vous !

Et elle charge l'arme devant lui, sans la pointer néanmoins.

Il est
Il est
mort
entends-tu
le champ des oiseaux s'est tue
il n'y a plus rien ici
les violettes sont tombés à ses pieds, prête à être piétinées.
Le sourire de Moebius a fané il voit il sait
qu'il l'est bien de
mort
car les yeux de la jeune fille ne mentent pas et dans ce désarroi emplit de colère ce mêle le sien

d'accord

désolé désolé il ne cherchera même pas à savoir comment désolé encore une fois d'avoir
fait tout ce chemin pour trouver la grande faucheuse sur le même palier il ne
pensait pas que ça arriverait pas à lui pas à son amour d'un jour il se souvient encore comme il lui souriait tout plein et pourtant il ne le connaissait pas si bien c'est vrai mais dans son cœur quelque chose se plomb et il n'a pas besoin de se faire vraiment tirer dessus pour saigner de l'intérieur car il saigne son pauvre cœur, d'un amour tué trop tôt.

Je ne voulais pas vous déranger, toutes mes condoléances...

et sur la pointe des pieds il se retire et il pleure aussi, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, il ne sait pas quoi faire une fois le dos tourné, quoi faire de toutes ses larmes qui ne veulent pas s'arrêter de couler, oh il aurait bien aimé pleurer sur les frêles épaules mais il a bien vu dans son regard qu'il n'était pas invité à partager sa peine, lui qui ne le connaissait que d'à peine. Non il est un paria ici, il le voit bien, il n'est pas de ceux qui ont le droit de pleurer cette mort là et pourtant il le fait car il l'aimait.

Il ne sait pas comment s'en remettre alors il regardera souvent le ciel pour se demander pourquoi Dieu est si peu miséricordieux. Pourquoi toujours jouer des tours ? Est-ce une punition pour avoir fait parti des mécréants ? Est-ce un coup du sort que de lui retirer ce qu'il aime car lui aussi, retire des amours à d'autre, car lui aussi, fait pleurer les enfants ? Est-ce sa divine punition ? Enfin, se dit-il, enfin elle arrive, il ne l'attendait pas, mais la mort à ça de triste qu'elle nous attend à chaque détour, il faut marcher en zigzag et espéré ne pas tomber sur un tournant tranchant. De tête il perd la sienne, et se perd sur le chemin du retour, dans la forêt où jadis il aperçu un faon plus beau que tous les autres, un faon aux yeux et cheveux noir jais, avec un air fatigué mais un visage si beau qu'on croirait que les anges l'ont taillé dans la neige immaculée, belle figure qui à fondue maintenant comme neige au soleil, il n'en reste plus que l'eau de ses yeux, qui s'écoulent sans s'arrêter. Oh comme il t'aimait ! comme il t'aimeras ! Il ne sait pas comment il pourra t'oublier, toi vision d'une chance, toi qu'il avait à peine eut le temps d'aimer que déjà, te voilà disparu. Non il ne sait pas, il faudra qu'il apprenne à te perdre, te dire au revoir, comme il le dit, le nez en l'air, les yeux perdu dans les étoiles invisibles, comme il le souhaite face à leur lumière tamisée que de là où tu es, tu y sois tout du moins bien.



nota bene : merci au staff de m'avoir autorisé pour ce rp solo en duo de mes persos, c'était important pour elleux, merci encore.