Everything (fall) ♢ Oh Icare est indépendant, il est multitâche, il ne s'attache pas, vraiment, aux lieux. Non, ce sont les lieux qui l'attachent. Alors s'il est là, s'il se produit encore dans ce bar un peu vintage ce soir, qui ne colle pas vraiment à son style de musique (mais pas de vêtements, car un peu classe sans trop en faire), c'est parce qu'on ne sait se passer de lui ici. Après tout, il ramène du monde, il éblouit un peu (ou bien l'on est émerveillé de savoir qu'un don peu fonctionner grâce à une flûte, qui sait?). Alors encore, les papiers dansent sur scène, sur des rythme plus soutenus, alors qu'il ne peut s'empêcher de taper du pied en rythme avec sa mélodie et ses sourires percent les ombres des tavernes peu éclairées, n'est-ce pas? Il a cet air magique, cheveux attachés et puis, le spectacle est fini pour ce soir. Oh, les applaudissements pleuvent et il se penche, humble, à son habitude et sa chevelure glisse sur ses épaules, son regard balaye la salle et il s'éclipse, lune derrière son soleil.

Il est bien payé, ici, on ne le traite pas comme un artiste de bas niveau, on apprécie ses démonstrations (qui pourtant a ses limites de temps), on apprécie sa présence, ses sourires, sa bonne humeur et les petites blagues qu'il glisse comme si de rien n'était. Oh, quelle charme renvoie-t-il? Et il se regarde dans le miroir, après s'être mouillé le visage, après avoir laissé sa chevelure courir librement sur ses larges épaules. Il aurait les yeux rouges des larmes retenues, s'il était plus sensible. Et pourquoi? Comment? Sont-ce les sanglots de Lily sous son lit, l'autre nuit? Et quand il se retourne, surprise. Ce sont ces yeux qui glissent sur sa silhouette, et il est perdu, à court de mots car, oh, il ne s'y attendait pas. Une telle rencontre, ici, maintenant? Il a envie d'essuyer son visage d'un geste vif, mais peut-être cela serait-il trop nerveux (puisqu'il l'est)? Au lieu de cela, il fait comme si de rien n'était, il détourne un peu le regard, ne sait où se placer. D'habitude, ne ferait-il pas une de ses farces, quelques paroles coassées difficilement, mais pleinement? Alors le voilà qui dégage quelques mèches, qui se gratte la nuque et qui lance un regard dans la direction d'Amélie.

«  Oh, vous aussi vous venez profiter de l'eau gratuite des toilettes alors? Je vois qu'il y a plus d'un cerveau intelligent dans cette ville. »

Oh et le revoilà gêné. Il n'est pas facilement impressionné, mais ne s'agit-il pas de cette fille dont il a été absorbé quelques temps? Elle a cette même prestance en personne, et il est déjà prêt à s'enfuir dans le bar pour se verser une bonne bière et simplement se détendre. N'est-ce pas là la logique même d'un bar? Il ferait mieux oublier cette fille dont il avait suivi les conseils aveuglément quelques semaines auparavant, après tout, ce n'était pas comme si elle chercherait à le retenir, n'est-ce pas?

« Oh, excusez moi, je vous bloque le passage. »

stellaris

Everything (fall) ♢ Il n'a jamais eu de fan, à proprement parler. Car après tout, avant la chute, il était voué à une vie de bureautique, d'informations à entrer sur un clavier, de chiffres à additionner, à multiplier, à tourner dans tous les sens pour leur trouver une logique quelconque. Il observait les lignes de son ordinateur avec cet air blasé des hommes qui n'ont aucun bonheur. Adieu, sourire soleil, adieu, yeux radieux, adieu, adieu. Icare n'était pas cet homme tout de bonne humeur (oh, il l'était bien avec Hélianthe), il n'était pas cette énergie débordante dont on le caractérise aujourd'hui, non, il avait perdu cet éclat de vie qu'il avait eu, enfant, qui lui avait attiré tant de faveurs, petit garnement filou, à l'air malicieux qui fait fondre le cœur des tendres mères.

Mais Icare a changé, en bien, en mal, en gris, sombre, lumineux, multicolore. Peut-être est-ce aussi pour cela, qu'il a refusé de se couper les cheveux depuis tout ce temps. Oh, l'Icare adulte d'antan n'avait pas cette longue crinière corbeau, non, toujours soigné, propre sur lui, les cheveux bien coupés pour arranger sa mâchoire, pour dégager son regard, pour border ses oreilles. Et puis, ce qui ne changeait pas, c'était ce grand sourire. Qui sonnait faux, autrefois, qui résonnait comme des milliers d'épines plantées dans la poitrine. Celles qui l'ont poussées à s'écrouler, celles qui l'ont mené à se retrouver là, dans ces décombres du désert, seul, seul, Lily tout contre le cœur en pleurant, encore. Et le voilà qui s'efface, qui voudrait la laisser passer, peut-être, mais, finalement, ils occupent tous deux l'entrée aux toilettes car leur conversation s'allonge, à sa surprise.

« Oh, vraiment? Je, eh bien, merci... » Sourire, un peu gêné, vraiment flatté, il illumine la pièce, non? « C'est ça, je vais un peu d'endroit en endroit, mais le plus facile reste de me produire sur Polaris, pour l'instant. »

Mais si elle le connaît, si elle lui fait quelques compliments, cela semble détendre un peu le jeune homme, qui se relâche, qui rit, qui se sent un peu bête, finalement. Car elle n'est pas si différente de lui, n'est-ce pas, si elle s'avoue observer ses quelques spectacles? Il ne peut s'empêcher de lui lancer son regard le plus franc, avant d'avouer, tout naturellement.

« À vrai dire, je ne t'avais pas vu parmi la foule, mais j'avoue avoir suivi pas mal de tes conseils sur mon holokit. »

Et c'est ainsi, non, qu'ils devraient faire connaissance. Peut-être était-ce simplement un coup du destin, finalement.

« Je m'appelle Icare. »

stellaris

Everything (fall) ♢ Il se doute, d'une certaine manière, qu'elle ne le prendra pas au sérieux lorsqu'il répondrait à sa question. Après tout, son moyen de locomotion est plutôt surprenant, et, plus encore, incongru. Mais il apprécie le petit côté traditionnel de la chose (et puis, même si Chapomosh est une diva, il l'aime énormément). Alors il rit un peu, il la regarde malicieusement et il répond, presque sur le ton de la confidence :

« À dos d'âne. »

Et le croira-t-elle? Il en doute, mais cela le fait rire un peu. Finalement, cette situation est bien moins gênante qu'il ne se l'imaginait, peut-être était-ce dû au fait que tous deux se connaissaient pas admiration de l'un et de l'autre, qui sait? En tout cas, cette rencontre-là était bien différente de toutes celles qu'il avait pu avoir jusqu'ici (il se souvenait encore avoir presque tiré Lucian jusque son appartement, et ne se sentait franchement pas de faire la même avec Amélie). La gêne était un peu passée, maintenant, l'excitation de pouvoir lui parler aussi librement prenait le dessus, et son énorme sourire habituel venait dévorer son visage.

« Généralement celles sur les soins pour les cheveux. Ma mère avait déjà beaucoup trop de conseils pour ma peau, mais mes origines mexicaines ont pris un peu le dessus, elle ne savait pas bien s'occuper de ces derniers, les miens sont plus secs que les siens. »

Et voilà qu'il s'étalait encore sur sa vie, sans même s'en rendre compte. Mais ça aussi, faisait partie des choses qui pourraient les rejoindre : les deux cultures qui les avaient vu grandir en même temps, si différentes et pourtant réunies. Sa mère étant chinoise et son père mexicain, il avait toujours été élevé dans un juste milieu surprenant.

« Ce serait avec plaisir, je meurs de soif après cette représentation. »

Oh, comme il était facile de se faire des amis, Icare, comme tout le monde semblait l'apprécier, lui, sa bonne humeur, cet univers un peu surprenant et puis, surtout, ses habitudes surprenantes. Mais les personnes les plus surprenante s’accommodaient aisément à lui.

« Je vais prendre un jus d'ananas. »

Car l'alcool ne ferait qu'assécher sa gorge, après tout. Et puis, il n'était pas sûr de vouloir se montrer atteint par l'alcool pour sa première rencontre avec la jeune femme.

« Je suis vraiment surprit de ne jamais t'avoir vu avant dans la foule. Tu as une technique secrète pour te cacher? » Et le rire revient.

stellaris

Everything (fall) ♢ Il n'y a que véracité entre ces quelques paroles car il il ne ment plus que pour les bonnes causes, Icare, pour ses peines, ses douleurs, celles des autres, aussi. Il est menteur de tous les jours, sous ses sourires enjoués et ses bonnes figures. Mais ce n'est pas grave car, après tout, il passe de bons instants accompagné de, par exemple aujourd'hui, Amélie.

« Je comprends ce bonheur, il y a des sourires que l'on aimerait voir plus souvent, des joies dont nous aimerions être au courant. Mais je pense qu'on peut tous aider plus ou moins, alors c'est plutôt à moi de te remercier pour tous ces bons conseils que j'ai pu suivre. »

Oh, il y a encore ce songe de surprise quand il s'installe, quand il observe les quelques habitués qui semblent presque le jalouser (ou la jalouser) d'ainsi se faire inviter par la jeune femme, mais, eh bien, tant pis. Il préfère encore faire connaissance avec cette Amélie aujourd'hui plutôt que de rejoindre quelques hommes qui apprécient parfois trop sa présence (pour se lamenter sur leurs vies plus que pour le connaître, vraiment). Et voir la demoiselle répondre à ses questions humoristiques (peut-être un peu lourdes) le fait sourire, le conforte dans sa décision du jour. Finalement, il ne se sentait plus si impressionné que cela, d'ainsi l'avoir face à lui. Elle semblait tout aussi normale que lui ou son voisin de palier qui chantait trop fort sous la douche. Et la voilà qui revient, lui qui embraye la conversation.

« Les talons, c'est quelque chose que je ne réussirai jamais à porter. Et je ne dis pas ça parce que prétendument les hommes n'en portent pas, mais bien parce que je n'ose imaginer la douleur que cela inflige d'en porter trop longtemps. »

Croyez le ou non, Icare en avait déjà porté, savait même plutôt bien marcher avec. Mais ça, c'est une autre histoire.

« Vous vivez à Polaris, ou dans ses alentours? J'avoue ne pas vous avoir assez stalké pour ça. »

Et le voilà qui sourit d'un air amusé, car il se doute que, des stlakers, elle a déjà du en avoir. Même s'il espérait sincèrement que ce ne soit pas allé trop loin.

stellaris

everything (fall)

Ah, l'habitude. Il pense qu'il pourrait s'habituer à beaucoup de choses. Il pourrait s'habituer à sentir Lily grignoter ses cheveux le matin, à Chapomosh qui refuse d'avancer dès qu'il est de mauvaise humeur, à Risa qui fait des manies parfois. Mais les talons? Quelle mauvaise farce. Il n'aurait aucunement envie de s'en accoutumer, et sa grimace doit mieux le signifier que ses mots. Peut-être cela fera au moins rire Amélie.

« Oh, vraiment, je crois que peu importe la grâce que cela pourrait me donner je refuserai d'en porter. Mes pauvres pieds... Rien que d'y penser, ça donne des frissons. »

Lui? Dramatique? Pas le moins du monde, pourtant... Il souffle un peu, néanmoins amusé. Et puis elle part, et revient avec leurs boissons. Il la remercie, prend son verre entre ses doigts et l'observe, un peu curieusement. Et ça le fait sourire, sa question. Parce qu'il n'est définitivement pas plus jeune qu'elle, non. Il fait cependant mine de réfléchir, posant un doigt sur ses lèvres, pour mieux réfléchir, probablement. Et puis il se penche un peu sur la table pour murmurer :

« J'ai vingt-six ans. »

Et rire, un peu, parce qu'elle ne s'en doutait certainement pas. Mais il est vrai qu'il fait assez jeune. C'est ça, d'être si heureux tout le temps (il ment). Son véritable secret de jouvence, c'est bien qu'il n'en a pas.

« Oh, vraiment? Surprenant. Je croise plusieurs fois les mêmes têtes, bien que Polaris soit assez grand, en réalité... Ce n'est peut-être pas si surprenant que ça, que je ne t'ai jamais croisé. »

Il ne se doute pas de ce qui traverse les pensées d'Amélie, non. Lui n'a jamais subi de stalking. Peut-être parce qu'il n'est pas encore assez célèbre, qui sait?

« Ah, ça fait du bien. » Après avoir bu une gorgée de sa boisson. « Je n'aurais pas tendance à dire que je suis addict aux réseaux sociaux, mais je crois qu'on me reconnaît parfois, car les caméras ne me dérangent pas trop. J'ai fini sur les stories de trop de personnes car on me filme toujours quand je ne m'y attends pas, on a fini par me prendre pour une star du net alors que je ne fais que jouer de la flûte. C'est plutôt cocasse. »

Doux sourire. Il trouve cela véritablement amusant.