un deux trois ;
orion petite étoile a
les pas qui avancent ((dans les vents doux de printemps ou d’automne ; c’était
l’été en cavale)).
ah ;
c’était peut-être que les fleurs fanent bien vite sans leurs étreintes,
qui se souvenait encore
des falaises de sable des violences qui frappaient encore
orion et narcisse de leur innocence, encore
mais au moins
((iels étaient ensemble)).
les pétales ont cependant,
l’au-revoir facile.
narcisse a toujours
un goût d’éther dans les paroles ou dans les maux.
((mais jamais jamais je ne te mentirai orion car
jamais jamais je ne t’ai menti ;
c’était seulement une part de tulle peu somptueuse
à cacher
pour mieux renaître au printemps
pour mieux refaire notre temps)).
quel acharnement futile,
iel ne voulait
pas terminer
non sans rature
les épopées
leurs aventures.
narcisse a le sourire
qui s’épanouit sur
ses lèvres
endolories ;
orion a des questions qui font bataille
qui hurlent bien des vérités ;
mais l’enfer a bien des facettes,
c’était l’asphyxie des transes
du déni dans leurs frontières car
iels n’avaient plus vraiment rien à se dire
((et pourtant tout encore à découvrir)).
accroupi.es de part et d’autre de ce cercle peu vertueux,
iels n’étaient qu’à quelques centimètres mais cependant ;
des années-lumières de marcher à deux.
narcisse n’a de voix qui transpose les lèvres ;
gercées ont des brûlures qui scindent de rouge
((rouge rouge comme
les gorges tranchées des scandales)).
petite fleur a un jeu car petite fleur n’est
pas
((narcisse)) c’est
arseni.se crispe ;
il avait pourtant lancé la malsaine partie la
douleur des passés nostalgiques.
alors
il fane ;
c’était l’enfant des
espoirs sans fin.
iel avait encore un peu de ces goûts d’amertume,
comme laissent les anis sur la langue sur les papilles sur les
regrets ;
mais c’est que petite fleur
petit ange aux airs si laids ;
n’en a point dans son cœur
ses ronces sans boutures
sans pétales – pleines de brisures.
il n’y a vraiment de hasard dans ces coups trop fades ;
si son nom si mort et si pétrifié dans les mémoires nostalgiques
a la cadence des poisons prolifiques car
c’était une douce mélopée ((arseni(c) des douces morts des
douces sentences)).
iel y avait cru peut-être ;
un peu trop.
arseni a un petit rire qui gratouille la glotte ;
il avait fait le tour avait été
en fuite s’en était découvrir le monde avec narcisse –
peut-être était-il temps de lae laisser partir
((pour mieux se retrouver entre nous
dima dima nous avions
tant d’espoir)).
ses opales aveugles de leur coloration bien pâles ont des tristesses alors qu’iel fixe son frère de cœur ;
pourquoi lui pourquoi moi pourquoi nous finalement nous voulions juste vivre dans ces splendeurs althea pour une seconde chance de qui
savons-nous les péchés et les torts du monde ((d’en-haut)) mais c’est
fini tout ça et
non non non ;
non ce n’était pas la
première fois ah mais
((iel a les jointures qui se vissent de son impromptue remarque car
orion pourquoi tu as des mots si durs)) ;
pourquoi il ne comprenait pas comprend pas pourquoi il
((ne le voit pas)) tout ça c’était pour lui pour eux pour nous
pour vous pour le monde pour leur peau pour
((soi)).
«
c’est simplement facile de dire
((bonne nuit)). »
l’eau des petites pluies naissantes a des clapotis sur les feuilles bien vertes.
puis
les mains se décrispent ;
iel en tend une blafarde, encore enjouée des caresses du goupillon sur ses digitales –
c’est que le sac en papier ((marron peut-être ou jaune ou rouge ou juste une grosse
tâche
floue)) ;
est posée à la frontière de leur monde.
«
les pommes sont mûres. »
ça a le goût sucré des soleils égarés ;
c’était presque une caresse nostalgique des tartes aux pommes
qui rappelaient le bon vieux temps ;
poussières aux madeleines de proust.
«
tu étais en chemin pour prendre le goûter ? »
chez quelqu’un,
pas ellui
mais quelqu’un
((d’autre)).