Il te briserait Elias. C'est surement ce qu'il pense - et de son esprit tu devines les vices, vicieuses pensées qu'il exacerbe de son regard brulant. Yeux dans les yeux, dent pour dent.
La lame plaquée contre sa nuque, tu n'as qu'un geste à faire pour qu'il tombe dans tes bras ; sans compter le fait qu'il te menace également.
Ça aussi, tu l'avais deviné Andy. Car rien n'échappe à la discorde que tu sèmes pour les rendre tous fous, et pour justifier ta propre folie.

Donne-moi une bonne raison.
Oh... tu pourrais lui en énoncer des tas.
Sans avoir la garantie qu'elles lui plaisent - car rien n'est plus douloureux que la vérité, et de ce qu'on y ajoute pour l'enrober. Car quand le sucre disparait il ne reste que l'amertume à digérer.

— « Je n'ai pas besoin de te donner une raison Elias. Je ne le ferais pas. Tu connais déjà toutes les réponses à ta question. »

Sentir le danger contre ta ventre, c'est excitant. Tu aurais presque envie qu'il l'enfonce, que la souffrance cesse pour de bon.

— « Non. »

Tu écartes finalement la première ta lame, lui octroie cette semi-victoire alors que tu étires un demi-sourire, acerbe.

— « Pas maintenant. »

Tu le pousses d'un choc violent contre l'épaule, le plaques contre le gravier. Evite de peu de te prendre la lame en grimpant sur lui.
Distance raisonnable.

— « Tu ne veux pas me tuer. Tu dis préférer me fuir. Mais où tu iras j'irais. Je te retrouverais toujours. Comme je l'ai toujours fait. »

Vient plaquer tes lèvres sur les siennes.
Tu en as assez.

— « Aime-moi comme je t'aime. »

De la pire des manières.

La menace n'est pas prise au sérieux. Tu le domines du regard Andy, alors qu'il étire son petit sourire satisfait. Elias sait sourire quand il le faut et ça t'excite que d'imaginer que cette attitude t'est totalement réservée.
Je pourrais te fuir indéfiniment.

Tu appuies ta main sur sa gorge, toi aussi hostile - et pourtant le bout des doigts caressent la pomme d'Adam avec avidité.

— « Tu peux toujours essayer. Mais alors je te traquerai indéfiniment. »

Réponse honnête à sa provocation. Puis quand vos lèvres viennent se chercher, tu presses un peu plus le haut de ton corps sur son buste, serpentent jusqu'à ses cheveux pour les saisir. Audacieuse Andy et pourtant tu n'attends qu'une seule chose, qu'il est le cran de te retourner ; qu'il ait la force d'inverser les positions.

— « Jamais. »

Jamais tu ne cesseras de le chercher Andy, parce qu'Elias est la seule prison dans laquelle tu t'es volontairement laissé emprisonner. S'il disparait, qui reste t-il pour t'aimer ?

— « De la pire des manières. »

Tes joues s'empourprent alors qu'il saisit ton poignet, te retient dans cette cage dorée. Tu aurais pu mourir d'amour ce jour là. Le sourire tordu s'étire et les paupières se plissent. Tu glousses dangereusement, ris aux éclats. Ça y est ! ça y est, enfin tu y goutes.
Au bonheur toxique, à la maladie du coeur qui secoue les tripes.

— « Tu es à moi. Et dis-le. Que je suis à toi. »

Quand n'importe qui aspirerait à un amour stable, à une petite vie tranquille - à des sentiments inchangés et à jamais ; vous demeuriez deux électrons libres insoumis sauf peut-être l'un à l'autre (mutuellement). Tu ne veux pas être à Elias, tu veux qu'il le clame haut et fort, qu'il fasse tout pour qu'il le soit. Tu aimes peut-être lui courir après mais cette fois tu es fatiguée Andy.
Tu veux Elias, ses bras, ses lèvres, sa peau et le choc des corps toute la nuit.

Et c'est exactement comme ça que je t'aime.
Frissons qu'il t'arrache alors que ta poitrine se gonfle, tes joues s'empourprent et les larmes percent les orbites pour sillonner le visage.
Tu renifles et t'essuies les yeux d'un coup de manche, te penches un peu plus sur son torse pour y poser paisiblement ta tête. Caresser le tissu de tes larmes.
Planter tes griffes sans son crâne pour chatouiller son âme.

Quand il roule sur le côté pour inverser vos positions, tu papillonnes des cils comme une fausse innocente - la perversité se drape d'un angélisme qui te sied si bien. Tes yeux s'écarquillent à sa question.

— « A toi, à TOI ! »

Oui Elias, à toi ; alors prend la quand tout le monde convoite.
Jette la après avoir dépassé la date (la limite). Elle s'en fiche Andy elle veut que tu l'aimes maintenant.

— « Ouuuh j'aime quand tu es comme ça. J'aime mieux ce Elias que celui qui se refusait à mes lèvres tout à l'heure. »

Tu souffles d'ailleurs dessus, dégage péniblement tes mains pour venir appuyer de ton pouce sur son inférieure. Lui écarter doucement la bouche pour y rentrer ton doigts.
Dans tes yeux des feux d'artifice.

— « Personne. La vérité c'est qu'il n'y a personne depuis trop longtemps. »

Mensonge. MENSONGE ANDY !
Tu veux posséder tout le monde, et à commencer par Samson ; que tu as tant convoité.
A qui tu as arraché un baiser, mais qui maintenant s'est encore détourné de toi.
Encore.
A croire qu'ils n'ont besoin de ton amour que pour sceller leur promesses, et quand elles sont vaines ils prennent peur.

— « Tsssk. Et si tu passais aux choses sérieuses Elias ? »

Et ça y est... Tu as réussi à obtenir ce que tu convoites le plus depuis des années sans même t'en rendre compte.
La toxicité qui se dégage de votre échange est nauséabonde, mais elle t'excite - fait grouiller le bas ventre, de papillons ou de vers quelle différence ? Appartenir à quelqu'un c'est ce que tu préfères, à conditionner de les collectionner.
Qu'ils te donnent tous l'impression que tu es précieuse, unique à leurs yeux. Qu'ils te désirent tous mais pas de la même manière, que tu existes non pas aux bras d'un mais de tous.
A moi, tes paupières tremblent quand il le répète.
Si j'apprends... quoi ? Tu vas faire quoi Elias, te battre ou la battre ? Partir et la faire languir ? Tuer puis mourir ?

Elias parle de mérite ; et pour le mériter tu te jetterais à ses pieds sans hésiter.
Pour (le) tromper l'ennui dès qu'il a le dos tourné.
Ramper de nouveau quand il est rentré. T'enfermer volontiers dans une boucle infernale où la pitié est ta seule raison d'exister.

Les dents frôlent ton doigts et tu grimaces légèrement, les joues qui s'échauffent lentement. Les yeux brillent d'insolence et le souffle se veut défiant - quand il y plaque ses lèvres tu t'étouffes à moitié. Meurs d'amour un peu plus chaque seconde.

— « Je compte sur toi, alors. »

Quand la parole se libère.
Tu ne résistes plus ou alors plus qu'un petit peu.
Cambres le haut de ton corps pour gonfler ta poitrine.

Prouve moi que tu m'aimes.
C'est quelque chose dans lequel tu excelles, ça.
Enroules tes bras autour de sa nuque pour venir le plaquer contre toi, tu presses son bassin en y enroulant tes cuisses.

***

Les yeux s'ouvrent sur le plafond de la grotte, alors que tes ongles s'enfoncent dans la roche. Le souffle est effréné et la poitrine brulante. Tu te retournes pour ramper sur le sol en te mordant la lèvre, fiévreuse d'envie.

— « Elias... »