no fate, no morals, only life to take away / stay away from the dark

no fate, no morals, only life to take away / stay away from the dark - elias

Elias

1e cristal : Révélateur de secrets (A)
2e cristal : -
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Messages : 102
Âge : 19 ans
Métier : Mercenaire
Disponibilité RP : no fate, no morals, only life to take away / stay away from the dark - elias A1SMHBT

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CLOCHETTES

Posté le Mar 21 Jan - 0:26

fiche de présentation

elias

Identité

âge

19 ans

nationalité

Américain

occupation

Mercenaire

orientation

Non.

Cristal choisi : Révélateur de secrets

Un regard. Un contact visuel. À une distance raisonnable, pas trop loin, comme une discussion normale, et voici la personne piégée. Condamnée. Elle ne peut plus fuir : elle doit te parler, te dire ce qu'elle sait, délier les souvenirs de son esprit pour t'exprimer la vérité que tu cherches à détenir entre tes mains.

Mais attention Elias, ne fais pas confiance aux gens. Bon. Je sais que tu n'es pas capable d'une confiance quelconque en qui que ce soit. Prêtes attention aux détails, poses des questions à plus d'une personne. Parce que tu n'es pas un surhomme, et tu ne peux pas imposer ta volonté trop intensément.
Quand ton pouvoir les empoisonne, ils peuvent tout de même modeler légèrement la vérité, s'échapper par des omissions, par une façon détournée de dire les choses, les dire sans vraiment les dire, tu connais ça n'est-ce pas ? Si on te demande une direction et que tu réponds quelque part par là, ce n'est pas un mensonge, si c'est quelque part par là, mais ce n'est pas non plus la vérité, si la personne sait très bien où c'est.
Et tu ne peux pas les forcer, les mettre sous cette étrange emprise, lorsque des lunettes sont portées, lorsqu'il y a une entrave au contact visuel. Celui-ci doit être direct. Oh, parfois, tu es incommodé.
Mais tu vas grandir, tu vas te renforcer, donnes-toi le temps.

cristal attribué par ton royaume : [Votre 2ème don ici]

A remplir après recrutement des royaumes.

Ressentir.
On te l’avait vendu comme du rêve, un bonheur infini ou même un malheur, un cauchemar parcourant tes nuits. Mais avais-tu seulement un véritable instant effleurer ce qu’était ce gouffre étrange d’émotions ? Du bout des doigts, avais-tu un jour seulement touché délicatement le bonheur ou l’amertume ? Non.
Une quête insensée vers non pas le bonheur, comme tous les autres, mais vers l’attention, vers le besoin de ressentir quelque chose.
Une douleur. Une culpabilité. Une étincelle de joie. Quelque chose.

Toute ta vie n’avait été qu’une quête possédant ce but précis. Mais tu avais échoué. Lamentablement. Jusqu’à repousser toutes les limites, déjouer toutes les règles, tu avais échoué. On ne t’avait jamais remarqué vraiment, tu n’avais jamais réellement existé dans des prunelles qui comptaient pour toi, et tu t’étais perdu en chemin. Tu n’avais jamais réellement su qui tu étais dans tout ça. Était-ce toi vraiment, cet enfant turbulent qui a souvent été ramené par la police chez toi ? Était-ce toi vraiment, cette mauvaise influence qui emportait ton ami avec toi ? Oh. Tu n’aurais jamais pris les responsabilités. Tu ne lui mettais pas un couteau sous la gorge. Il avait toujours été consentant. Tu ne prenais jamais les responsabilités de tes actes. Tu ne le fais pas plus aujourd’hui.

Et aujourd’hui ? Tu n’es plus un enfant. Tu ne cours plus après les problèmes, ils viennent à toi. Tu ne pourchasses plus l’attention, tu t’effaces dans l’ombre. Tu as, avec le temps, acquis la discrétion, intégrée à ta personne. Tu es passé de cette personne totalement brutale et remarquable à celle que l’on ne croise même pas du regard. Naturellement. Tu t’es effacé. Tu as accepté de te perdre. On aurait même pu dire que tu as décidé de vendre ton âme. Seul, sans personne, tu n’as plus rien à perdre. Tu n’avais jamais rien eu à perdre. Sauf ton ami. Et tu l’as perdu. Tu avais perdu sa petite sœur également, et cette personne avec qui il jouait aux jeux vidéos. Tu avais perdu.
tout.

La fatalité avait étreint ton esprit jusqu’à t’étouffer et tu avais abandonné l’idée de devenir quelqu’un d’important, abandonner l’idée de ne serait-ce qu’un tout petit peu ressentir. Tu as plongé dans les méandres de l’indifférence, tu t’es reculé, tu as accepté que pour survivre, fallait prendre le dessus sur les plus faibles. Et tu étais devenu une ombre. Un fantôme. Quelqu’un qu’on ne connaît pas, qu’on ne cherche pas à connaître et qu’on ne veut pas connaître. Tuer, voler, les méfaits ne te font pas peur. Les règles ne t’ont jamais intimidé, tu ne les avais jamais respectées, alors pourquoi commencerais-tu à le faire ?

Tu es devenu un fantôme errant, un fantôme qui ne sourcille pas même aux actes les plus morbides, un fantôme qui ne se soucie de rien. La discrétion, chez toi, est naturelle. Au final, elle était innée. Si tu n’avais pas fait le cancre, si tu n’avais pas perdu des années de ta vie à tenter de te faire remarquer par ceux qui comptaient vraiment, tu aurais pu être si discret qu’on aurait oublié ton existence. Tu ne le découvrais que maintenant. En même temps de découvrir le vide et ce besoin silencieux de ressentir.

Tu n’es pas doux. Tu n’as pas de morale. Tu es un être pour qui la survie compte plus que tout. Et en même temps, le passé reste. Tu ne veux pas tout effacer, tout oublier. Tu ne veux pas les oublier, les seuls qui ont posé leurs yeux sur ta personne ne se disant que peut-être que c’était vraiment un enfant sous leurs yeux, que ce n’était pas juste un délinquant, un être turbulent, un violent. Le passé compte. Leur souvenir compte. Tu ne l’admettrais jamais, que leur mort te projette toujours plus violemment dans l’indifférence et la froideur. Mais c’est le cas.

Vigilant, peut-être même trop, à la limite du paranoïaque, ta survie compte plus que tout. Tu es dans cet état où rien n’importe, où ce n’est pas grave si ça suffit à te faire exister quelques minutes de plus. Sans attache, sans raison de vivre, tu t’accroches à cet instinct de survie brûlant en toi. Cet instinct de survie qui pulse dans tes veines, sans te soucier des autres, jusqu’à parfois croire que ceux-ci veulent te voir tomber. Tu peux blesser, tu peux être blessant, tu n’iras jamais t’excuser.
Sombre visage qui n’a pas l’ombre d’un sourire.
Pas d’ego. Pas de confiance en soi. Pas un manque, pas un surplus. Le néant. Enfin, tu connais tes capacités, tu sais ce dont tu es capable, tu ne vas pas te sous-estimer ni même te surestimer. Tu es vivant. Tu n’es pas invincible. Ni même invaincu. La violence a bercé ton existence jusqu’à marquer ton esprit, ton corps, jusqu’à laisser une trace que l’on ne peut pas décrire, mais que l’on peut reconnaître. Une tâche à ton aura. Tes mains sont souillées, bien que propres et lavées régulièrement, souillées de tes actions, de tes gestes, souillées de ton esprit noir. Ou peut-être gris foncé ?

Tu ne crois pas au destin. Ni aux coïncidences. Chaque geste apporte une conséquence. Chaque cœur bat et voit sa vie changer selon les actions posées. Tu es maître de ton existence. Mais tu n’en fais rien. Tu ne crois pas au destin, mais tu irais même jusqu’à ne pas croire au bien-fondé de la vie si on te questionnait longuement. Tu ne crois en rien. Sauf peut-être en toi. En ce que tu sais faire, ce que tu es capable de faire, en ce que tu vois. Tu n’es pas l’être le plus joyeux, le plus drôle, tu n’es pas celui qui va faire rire aux éclats, mais plutôt celui qu’on n’approchera pas forcément, qui rendra inconfortable de par sa simple présence. Pas de la peur. Mais un inconfort notable.
Tu es direct. Tu es franc. Tu ne passes pas par quatre chemins quand tu as quelque chose à dire, et tu n’attends pas avant de forcer les réponses à venir à toi, parce que tu n’es pas quelqu’un de très patient. Aussi, tu es observateur. Minutieux. Perfectionniste. Étrange, n’est-ce pas ? Pour quelqu’un d’impatient, de s’abaisser au perfectionnisme. Et pourtant, tu préférais de loin le travail bien fait à celui bâclé.

Et si on parlait de la violence ? Celle qui t’a toujours bercé ? Tu n’as jamais été une brute. Celui qui se bat pour tout et rien. Mais la violence ne t’a jamais fait peur. Tu ne sais même pas ce qu’est la peur. Tu peux te battre, si c’est nécessaire. Tu préfères de loin la violence psychologique, la manipulation, tout ce qui est mental, mais s’il le faut, tu ne rechignes pas à porter des coups physiques. Tu évites, disons. Tu aimes le distingué.

Dans ce monde rempli de mystères, de merveilles, et autres trucs dont tu te fous complètement, tu possèdes tout de même ce besoin d’apprendre, de savoir ce qui t’entoure. Sans connaissances, la survie est limitée. Alors pour ta survie, tu sais être l’être le plus persévérant possible, celui qui fait tout pour comprendre et connaître, celui qui pose des questions parfois même. Tu peux te montrer curieux, oui. Étrangement.

En bref : indifférent – discret – impatient – sans attaches – ne croit pas au destin/coïncidence – connaît ses capacités – froid – franc – direct (sans tact) – observateur – minutieux – perfectionniste – sombre – ne sourit pas, ou très rarement – peut être violent si nécessaire – instinct de survie très présent – vigilant (voire paranoïaque par moments) - s’en fout de blesser – pas de morale – pas de douceur – solitaire – ne prend pas la responsabilité de ses actes – curieux – persévérant – désir d’apprendre

L’absence.
C’est ce que tu as toujours connu, ressenti, pressenti.
L’absence de joie,
L’absence d’amour,
L’absence de considération.
Une naissance. C’est tout ce que tu avais été, une naissance. Ça n’avait jamais été rien d’autre. Tu n’avais jamais été rien d’autre. Rien d’autre qu’une présence dans les murs de cette maison, de cet hôpital avant – bien entendu. On t’avait nourri. On t’avait donné du lait, on avait pris soin de ton confort physique dans la moindre mesure. Jamais trop, jamais assez. Un chaos mesuré dans ce foyer déchiré.

Ils ne se levaient pas la nuit. Ou bien, ils étaient réveillés, mais ne te prêtaient pas attention quand tes hurlements de nourrisson résonnaient entre ces quatre murs. Des fantômes. Un couple qui ne se connaissait pas, mais prétendait que c’était le cas. Et pour l’enfant ? Une erreur de parcours dans une vie embrumée, un dommage collatéral d’un amour éteint, sans braises, pas de flamme qui peut être soufflée, ravivée. Un amour qui n’avait jamais existé pour commencer. Ils étaient des humains modelés par les désirs de leurs familles, de mères et pères ayant toujours souhaité les voir ensembles. Des pantins qui n’avaient jamais eu la capacité, la motivation, l’énergie de leur dire que les sentiments étaient morts avant d’avoir vécus.

Dans ce climat froid, brillant d’une absence de mouvements vers ta personne, une absence de vie.

Il n’y avait pas de foyer allumé quand tu revenais de l’école, gamin. Il n’y avait pas de repas chaud t’attendant sur le four, de parents se demandant comment avait été ta journée. Il n’y avait pas d’aide quand tu bloquais sur un problème scolaire.
Toi, enfant, quand tu rentrais des cours, il y avait des plats à réchauffer dans le congélateur, achetés à la va vite dans une épicerie, parfois quelques fruits ou produits laitiers, que tu prenais et mangeais comme ça. Tu te souviens, à même pas sept ans, quand tu avais dû prendre la chaise pour atteindre le congélateur, comme toujours, et que tu étais tombé ? Tu aurais pu sérieusement te blesser. Mais personne n’est venu. Personne n’a accouru. Pas de mère affolée. Pas de père inquiet. Pas de parents.
Toi, quand tu posais les pieds dans la maison, il y avait un froid glacial d’un appartement chauffé au minimum pour ne pas dépenser d’argent pour l’être que tu étais, des vêtements qui trainaient, une absence de ménage. Quand tu te posais pour faire tes devoirs, il n’y avait que l’écho de tes pensées pour te tenir compagnie. Tu les croisais. Parfois. Mais tu croisais des fantômes qui te passaient au travers sans jamais t’accorder de regard. On t’avait appris dès ton plus jeune âge à prendre des plats dans le frigo et les réchauffer, à attraper les verres à ta hauteur et te servir. On t’avait appris à être autonome pour ne plus jamais t’attraper, ne plus jamais te rattraper. Parce que tu n’étais rien. Tu n’avais jamais été quelqu’un. Pas même quelque chose. Un débris d’une vie forcée, dictée. Un débris qui volait en éclats.

Tu as appris à compter sur le doigt de tes mains les personnes qui voletaient autour de ta personne.
Et il n’y avait personne.

Parlons-en de ton parcours scolaire. Tu aurais pu être l’élève pas trop bon, pas trop mauvais, qui fait ce qu’on lui demande, qui reste dans le coin de la classe. Qu’on ne remarquait même pas. Tu le fus. Au départ. Mais ça dégringola bien rapidement. Tu devins un monstre, un cauchemar. Un enfant toujours sorti des cours parce qu’il ne savait pas se tenir. Tu avais eu espoir. Quelques instants, quelques minutes, un fragment dans cet ère du temps, dans cet écoulement divin qui ne dépendait pas de vous. Tu avais eu espoir de provoquer une réaction, de déranger, de les voir t’engueuler. Te remarquer.
Te regarder.

Tu as voulu qu’on te dise de ne pas faire ça, qu’on te remarque véritablement. Qu’on te voit. Qu’on te demande pourquoi tu faisais ça, qu’est-ce qui n’allait pas. « Dis Elias, qu’est-ce qui se passe ? Tu étais calme avant. Pourquoi tu as changé ? » Mais personne n’a demandé. On s’est même habitué. On t’ignorait. On t’oubliait.
Parce que tu n’avais jamais eu de valeur.
Ta vie a toujours tourné autour d’une existence qui n’avait pas de sens, pas d’intérêt, pour le commun de mortels. Blasés. Ils étaient blasés en te regardant. « Encore c’lui-là ! » Jamais de questions. Jamais de considération. Mais tu insistais. Tu persistais. Ce chemin allait payer. Devait payer.

Le froid revenait toujours. C’était la seule réponse dans les murs de cet appartement délavé. Et un jour, tu étais rentré des cours avec, encore une fois, une autorisation à faire signer. Mais cette fois-ci, tout était différent et à la fois tellement semblable. Cette journée-là, ce n’était pas le bazar. Ce n’était pas vide. Tes parents – géniteurs – ne prétendaient pas faire autre chose, ailleurs, en dehors de l’appartement, ou enfermés dans leur chambre. Ils t’attendaient. Il y avait une voiture qui patientait dans l’allée et on attendait que tu arrives sur le pas de la porte. Tu appris que vous déménagiez. Les seuls mots prononcés.
On déménage.
Rien de plus. Pas d’explications. Pas de véritable regard. Pas de câlins. Ils n’avaient jamais pris le temps de s’agenouiller pour te faire comprendre ce qui se passait, ils n’avaient jamais hurlé sur ta personne, signé les autorisations traînant sur la table pendant la nuit, jamais reproché ton horrible comportement. Tu étais invisible.
Et on ne te parlait même pas. Tu étais contaminé. Tu étais contagieux.

Te parler,
Te toucher,
Te faire exister,
Ce serait attraper la rage,
Le choléra,
La peste noire,
L’hantavirus,
N’importe quel virus mortel.
Tu étais empoisonné.

C’est ainsi que tu t’es retrouvé à Montréal. On aurait pu croire que tu avais compris, que tu n’allais pas insister, creuser encore dans cette horrible voie qui n’allait jamais rien t’apporter, mais ce fut encore pire. Tu étais plus que jamais déterminé à obtenir une réaction. Même si on te reniait, même si on te détestait, qu’on te disait que tu étais le pire enfant du monde. Même s’ils disaient qu’ils ne te considéraient pas comme leur enfant, tu voulais une r é a c t i o n.
Si bien, si bien que le premier jour de cette nouvelle école, alors que tu te jumelais à un camarade de classe pour un projet de science, tu proposas sur le ton de la confidence de tenter de faire une bombe. Qui aurait pu croire qu’un autre enfant de huit ans allait accepter ? Mais vous n’aviez pas les connaissances pour faire un tel carnage. Vous étiez tout de même parvenu à foutre le feu à votre place. Ce qui valu une exclusion d’une semaine.

Et tu le revis. À plusieurs reprises. Tu traînais avec cet autre enfant qui portait le nom de Laël. Vous étiez… amis. Ce concept était nouveau pour toi, et pourtant, il acceptait tout ce que tu proposais. Tu avais un partenaire de conneries, quelqu’un avec qui foutre la merde et c’était toujours mieux que tout seul. Il était souvent accompagné de sa petite sœur. Mais tu ne l’avais jamais regardé. Tu lui avais offert le traitement qu’on t’avait toujours décerné. Elle ne s’imposait pas, ne se faisait pas remarquer, et toi, tu tentais de briller de tous les moyens. D’être le feu incandescent qu’on tente d’éteindre. Alors tu n’avais pas besoin de quelqu’un qui allait agir comme l’eau que l’on lance sur le feu. Fallait qu’on le voit le feu avant de l’étouffer, de le faire devenir braises et puis cendres.

Parfois, tu t’infiltrais même dans leur maison, dans sa chambre. Tu regardais Laël jouer sur les étranges jeux vidéos, et parler à une autre personne, à Ava. C’était son prénom. Tu le regardais, tu leur parlais, tu faisais des commentaires. Tu existais. Tu avais pour la première fois le sentiment d’effleurer du bout des doigts la possibilité d’être auprès de quelqu’un qui pouvait te voir. Mais il ne te voyait pas, n’est-ce pas ? Vous n’étiez que deux personnes qui faisaient des conneries, une après l’autre, suivis par une ombre. Mais jamais il n’avait su qui tu étais. Tes parents. Pourquoi. Pourquoi tu étais comme ça. Il ne savait pas.

Tu n’étais personne Elias.
Pas même pour lui.
Tu n’avais jamais été quelqu’un.

Une fois, Ava était venue vous voir. Vous aviez passé un moment. Enfin, elle était venue voir Laël et tu étais dans les parages parce que tu traînais toujours avec lui.
Et. Un jour, tu t’es écrasé dans ce lit qui ne t’appartenait pas. Tu avais écouté les bruits du jeu qui agissait comme fond sonore, tu avais laissé un étrange soupir échappé de tes lèvres. Tu avais tout vu. Tout connu. Tout essayé. Tu étais même revenu à quelques reprises en voiture de police, à quelques conneries près d’avoir un casier en étant mineur. Et tu avais laissé cette phrase flotter dans les airs.
Cette phrase qui a changé votre vie.
« Dis, Laël, ça t’dit de foutre le camp ? D’aller voir du pays, explorer ? Sans rien dire. Sans prévenir. On fait juste partir. »

Partenaires de conneries, n’est-ce pas ? Il avait été d’accord, entièrement d’accord, vous aviez ainsi décidé de fuguer. Oh, sa petite sœur avait été entraîné dans tout ça également, elle était toujours entraînée dans vos problèmes.
Et vous voilà à Ottawa. Pourquoi Ottawa ? Tu n’avais jamais su. Vous regardiez, exploriez. Le monde était beau. Le monde était grand. Tu te disais que tu pourrais trouver ta place, ici, avec Laël, peut-être. Que tu pourrais te faire voir vraiment, tu te disais que tu pourrais exister, que tu pourrais ressentir autre chose que ce besoin désespéré d’une étrange attention inexplicable.
C’était magique.
C’était catastrophique.

Parce que la terre se mit à trembler. La terre se mit à sombrer. Et tu perdis notion du temps, de l’espace, tu perdis tes sens. Tu n’entendais plus. Tu ne sentais plus. Tu ne voyais plus. Jusqu’à ce que tu ouvres tes yeux, te relèves machinalement, secoue la poussière dans tes cheveux châtains.
Des corps. Partout. La mort qui vous entoure. Non, la mort qui t’entoure. Laël était nulle part en vue, pas même sa sœur. Des cadavres gisant à tes pieds. Tu les écartais. Tu n’avais pas de dégoût, de peur. Tu étais désorienté, c’est tout. Tu voulais trouver Laël. À deux, vous surviviez.
Mais tu ne le trouvas pas. Tu pris tellement de temps à le chercher que tu t’étais égaré, tu n’avais fait attention à rien, tu avais ignoré les Royaumes se créant et tu avais abouti dans ce fameux désert où les Oubliés se trouvaient.
Parce que c’était ce que tu avais toujours été :
Oublié.

Ici, le froid revenait. Le froid intérieur. Pas en dehors où les températures étaient bien hautes. Tu appris rapidement à survivre. Tu suivis le chemin qui s’était offert à toi dès le départ, celui que tu aurais dû entreprendre, que tu aurais dû embrasser, accepter : le chemin de fantôme. Tu te fondis dans le décor, tu arrêtas d’exister, tout en faisant tout pour continuer de respirer. Laël était mort. Faith aussi. Ava également. Ils étaient tous morts. Tu en étais convaincu. Ce que tu avais cru un jour pouvoir effleurer du bout de tes doigts tremblants, tu l’avais perdu avant même de l’avoir.
Et tu laissas le vide prendre le dessus. Tu laissas ton être sombrer sans même tenter de te rattraper. Tu devins ce mercenaire de l’ombre, commençant par des petits vols pour de l’argent, escaladant jusqu’à la récolte de données, jusqu’au meurtre même. Tu avais remarqué que parfois, d’un contact simple, on te disait ce que tu voulais savoir, la vérité. On te disait. Et tu l’exploitas pour des contrats qui te ramenaient de la nourriture, de l’argent, suffisamment pour continuer de respirer et d’errer.
Même si le métier était dangereux. Même si ton visage s’ornait désormais d’une belle croix, d’une cicatrice évidente. Une fois, tu t’étais fait prendre dans un piège. Tu avais survécu, mais tu avais gardé la marque des lames de ces êtres cruels.
Étais-tu mieux ? Tu n’avais pas de morale. Du moment que tu survivais.
Oublié.

Un génie apparaît et vous accorde un vœu ; que demandez-vous ?
Rien. Tu n'as rien à demander, rien à souhaiter. Tu n'as que le vide comme vie dans ton esprit, et le désir de survivre. Que peux-tu demander, franchement ? Mais si fallait y penser, réfléchir longuement, te poser pour demander un voeu, si ta vie en dépendait... oui, peut-être que tu demanderais à trouver ta place. Quelque part où un regard se poserait vraiment sur toi, où tu serais remarqué pour qui tu étais réellement et non pas pour le fantôme que tu persistes à traîner devant tous les yeux.

Le génie accorde votre vœu, mais en échange une personne que vous ne connaissez pas meurt. Voulez-vous toujours faire un vœu ?
As-tu seulement une conscience, une morale ? Non. Alors la réponse est simple. Tu ne t'en soucies pas. Tu fais ce que tu as à faire, les dommages collatéraux ne te dérangent pas, ne te touchent pas. Tu n'en tires pas satisfaction. Tu dois le faire, alors tu le fais, c'est tout et si c'est pour ton profit personnel ? Oui. Tu le ferais. Sans regrets, sans remords, sans sentiments. Toujours. Ils peuvent tous crever, s'il le faut.

Vous êtes dans la rue en plein milieu de la nuit ; il fait sombre, c’est effrayant. Soudainement, dans une allée à côté, vous entendez un bruit suspect mais rapidement étouffé. Que faites-vous ?
Tu vas voir. Discrètement. Sans faire le moindre son - ou le moins possible -, sans te faire remarquer, tu vas observer ce qui a provoqué ce bruit. Parce que tu as besoin de savoir, besoin de comprendre, besoin. Tu as besoin. Tout simplement. De mettre des mots, des réponses, sur ce qui se passe. Alors oui, tu irais voir, tu accepterais de céder à ta curiosité. Pourtant, si moindrement tu sentais le danger, tu fuiras sans demander ton reste. Parce que ta survie prime avant tout.

Qu'avez-vous le plus de mal à supporter ?
La compétition, peut-être ? Tu ne sais pas vraiment. Tu n'as jamais pris le temps de te poser ce genre de questions, tu vis. Ou tu survis... ou même, tu essaies d'exister. Alors si quelque chose trouve le moyen de t'incommoder, tu le dégages de cette pauvre existence que tu mènes. Mais on pourrait dire... on pourrait dire son absence. Leur absence. Le seul moment où tu as eu un présumé endroit où être quelqu'un, envolé, en poussière, détruit par le cataclysme. Leur mort. Leur destruction. C'est sûrement ce qui t'insupporte le plus et étrangement, ce qui t'insensibilise le plus à la fois.

Quel est votre plus grand cauchemar ?
Peut-on parler de cauchemar lorsque celui-ci vous suit éveillé ? Peut-on parler de cauchemar lorsque c'est votre ombre, vos pensées, votre regard, le reflet dans la flaque d'eau ? Lorsque votre corps, vos cheveux, vos gestes, sont ce mauvais songe ? Peut-on parler de songe ? Non. C'est juste ton existence. Le fantôme que tu es devenu, l'ombre que tu es, celui qu'on ne remarque pas, qu'on ne discerne pas, qu'on ne connaît pas. L'indifférent être qui ne manquerait à personne, que personne n'aime, ne déteste, n'appréhende ou n'estime.
Ton cauchemar est ta vie.

Quel est votre avis sur les dons, les cristaux ?
C'est pratique. Franchement, qui ne rêverait pas de pouvoir soulever quelqu'un de terre par la force du vent, ou encore de l'esprit ? Qui ne rêverait pas de pouvoir arracher les secrets par un contact visuel ? C'est pratique. Quand tu dois confronter des criminels, trouver des lieux, n'importe quoi, tu l'utilises et tu ne vas certainement pas t'en plaindre, n'est-ce pas ?
Mais une vie sans pouvoir ne viendrait pas t'émouvoir non plus.
Tout revient à la même chose, toujours, constamment, sans cesse.
Le vide.

Quel est désormais votre objectif de vie ?
Un objectif. Tu en as un ? Oui. Bien sûr. Tout le monde en a un, non ? Tu n'échappes pas à la règle. Survivre. Respirer. Ce sont les seuls objectifs qui traversent ton esprit jour après jour alors que tous tes gestes, tes mouvements, tes pensées, tes paroles, sont réunis pour les mettre à exécution, pour les accomplir. L'instinct de survie prime, te contrôle, t'anime. Une étincelle étrange dans ton regard, écho du vide de ton être. Et pourtant, survivre demeure le seul objectif.
Alors que tu pourrais mourir. Tu ne serais pas triste, pas effrayé, non. Mais tout de même, vivre était toujours mieux. N'est-ce pas ?
N'est-ce pas ?
N'est-ce pas ?
... Non.
Mais tu cherches quand même à survivre. Tu t'abandonnes à ton instinct de survie, tu le laisses contrôler, te transformer.
Toujours plus simple que de lutter quand tu n'as rien qui justifie un tel comportement. Lutter pour vivre. Lutter pour mourir.
À quoi bon ?
Autant juste e x i s t e r.

quel joueur se cache derrière l'écran ?

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Posté le Mar 21 Jan - 16:33

hmm...

Elias

Hélas Elias, tu n'as pas eu l'air de trop trop plaire à la vallée car elle te renie. Tu es un peu trop... ou pas assez... enfin tu vois ce que je veux dire quoi ! On peut pas dire que l'empathie envers ton prochain ce soit trop ton truc. Bon, et bah... bon courage pour survivre hein ! Ce fut un plaisir de faire ta connaissance.

La vallée évite ton regard...

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Posté le Mar 21 Jan - 18:38

bref bref bref

ELIAS

Désolé Elias, mais ton personnage ne correspond pas du tout au Mont. Trop sombre, trop solitaire, trop descendant des Uchiha. (Même si Tatsuya...bref. Je me perd.)

Le Mont Celestia te renie donc ! Elias ne trouvera pas sa place dans le futur radieux de la ville. Cependant, Tatsuya espère qu'il remontera lui aussi, lorsque Polaris trouvera le moyen de retourner à la surface.

Celestia ferme ses portes !

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Posté le Mar 21 Jan - 19:12

bon bah voilà quoi

elias

Est ce que j'ai besoin d'expliquer qu'Alexander te renie ? Elias est beaucoup trop perdu dans son passé pour pouvoir avancer correctement auprès de Caer Hrid. Il ne veut pas oublier ? Alors il ira chez ceux que l'on appelle les Oubliés ! Ce doit être le destin après tout.

caer te tourne le dos et t'oublie

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Elias

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Posté le Mar 21 Jan - 20:20

On va prétendre avoir le choix et choisir le Désert /pan

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Posté le Dim 26 Jan - 14:06

FÉLICITATIONS !

elias

Elias, le voilà perdu dans le désert des Oubliés. Oublié des siens dans l'ancien monde et maintenant Oublié de sa condition ... Avec un peu de chance, il pourra retrouver Laël, son compagnon de bêtises, après tout ils sont au même endroit ! Seulement le désert est bien grand et le sable cache de nombreuses choses ... Mais qui sait ce qu'il s'y passe !

N'hésite pas à aller créer...
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Bienvenue dans le désert !

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