La faim
elle n'est pas arrivée en catimini, mais plutôt par grand bruit, d'un pas d'éléphant, venu se faufiler dans le vent vent qui porte la triste nouvelle ah savez vous
pauvre gens
qu'à vos portes sous les cloportes geignent des malheureux ? des gens qui apparemment ne sont plus assez heureux et qui cherche réconfort dans du renfort à leur sainte peine.
tous sous un même chapiteau, voyez les faire le gros dos.

Ah La faim ! c'est qu'il la connait bien, Miska est amant de cette dernière et ne rate jamais une occasion de la courtiser en se mêlant dans toutes ses affaires. Elle est douce, elle est torride, elle ne remercie jamais mais qui a besoin d'un pauvre merci quand on peut être à la sienne, mourir couler s'asphyxier à sa gloutonnerie oui.

Il pourrait en écrire une biographie, toujours à la rechercher dans ses écrits : images transpercées par les mots, derrière la caméra, derrière la focale il a faim une faim de loup et il ne se lime jamais les canines. A quoi bon ? Il préfère pouvoir mordre en plein dedans.

Il ne lui a pas fallu attendre longtemps pour tomber sur le met le plus délicat de vos indélicatesses, le met qui met en avant tout un plat. Alors comme ça les rumeurs courent si bien qu'elles rattrapent son appétit, lui glisse des non-dit, le fait saliver d'envie ? Que cela ne tienne ! il répondra à ses envies, comme il l'a toujours fait, car personne ne gouverne Miska si ce n'est lui-même et ses lubies.

Comprendrez-vous au moins ?
Lui qui traverse la tempête pour vous
Serez-vous clément avec ce pauvre amoureux ?
Il est transit de vos exploit, de votre ardeur, de votre mal au cœur.
Il le veut il le veut il le veut
sur papier glacé glissé s'effilocher, tisser les plus belles des photos qu'il les garde bien au chaud par millier il veut vous voir rayonner, dans l'objectif, casser le miroir qui ne renvoie nulle part, que sur votre ombre échappée. Oh accordez lui ! ou il s'accordera lui même les droits à vos ébats il n'a
pas peur
pas une seule fois
de ce qui pourrait se passer de se faire attraper peut-être découpé en tous petits petits cubes, dispersés au quatre vent non il n'a pas peur de vos allures de méchants.
Car Miska comprend
il comprend n'est-ce pas ? lui qui poussa dans l'eau sa sœur hais.
Il comprend que parfois les moments les plus beaux courtisent les sentiments les plus retords
à vouloir faire du tord sans remords Oh se qu'il comprend ! lui aussi est partisan !

La tempête n'aura pas raison de lui et bientôt devant ses yeux ébahit se dresse le hautain spectre
tout en miroir dans lequel on pourrait cuire sans même demander son reste, dans lequel on périt il parait mais il ne parait pas puisque ça serait là que vous vivez, dans ce mastodonte tout en réflexion.
Lui ? ne réfléchit plus depuis longtemps, il se laisse guider où sa faim le mène et lorsque ce n'est pas à pourchasser les futurs transcendés pourquoi pas faire une pause par chez vous ? C'est que la faim est tenace et la votre le tiens en tenaille.

Dans son maigre sac à dos, que des bouteilles d'eau, des pellicules. Il s'approche avec révérence près de l'entrée non gardée (peut-être toujours, peut-être est-ce une de ces occasions doré) et s'aventure oh à travers vos murs ! essoufflé par la beauté de l'entrée il danse le long des couloirs, un instant, il en oublie ce qu'il est venu chercher, cet endroit serait parfait pour des sessions photos ! Il détail dans un mur son reflet, oh les effets sont parfaits ! Dans son viseur il se prend en collimateur et son appareil fait
click
qui retenti
et alors qu'il attrape la photo entre deux doigts, la fait sécher sans vent froid, il entend des pas. Alors avec une vitesse qu'il ne se connait pas il entre dans un couloir adjacent, ne fait qu'un avec le mur, appareil en main, il se tient caché, peut-être pas bien, qui sait vraiment ? il se tient en tout cas prêt, à attraper d'un petit click une autre image, celle qu'il est venu chercher aujourd'hui, vous, vous sous toutes vos coutures, sous vos parures, vous et vos masques de beautés, vous et vos ombres taillées, vous.