Allongée dans la neige, le museau en l'air, la louve regarde les avions de papiers danser autour d'elle, elle hume l'air, profite du calme ambiant, il neige, cela recouvre sa robe noire de petits point blanc. Elle ne secoue pas sa tenue saupoudrée, elle apprécie le moment, si calme, si serein, où elle ne pense à rien, non rien du tout. La louve regarde juste, contemple la danse de papier autour d'elle.

Bientôt elle se lève, il est temps de parcourir son territoire, les avions sont morts à ses pattes, drôle de vision que celle de la louve, car elle porte encore ses vêtements de jeune fille, noirs comme le deuil qui toujours, dans son cœur, dort en toute heure. Toc toc toc ouvre moi ta porte, oh montagne enneigée, laisse moi reposer à tes pieds, tandis que mes pattes foule ta volupté. Mariette parcours la steppe glacés, monte au dessus des crevasses, enfant des bois, elle abois au soleil qui dore son museau.

C'est alors qu'au loin, de l'autre côté du versant, comme si le tonnerre gronde, la terre tremble, et débaroule du pic, un manteau neigeux affamé et courant le long du flan, il happe tout sur son passage, la louve regarde le spectacle avec déférence, la montagne reprend ses droits cela va de soit, que parfois, elle aussi à des humeur à être cauchemar. Mais son regard est attiré par un tout petit point noir, comme elle de l'autre côté, qui bientôt se retrouve happé, ce point noir, qui court, qui se fait rattraper. Quelqu'un ! un.e explorateurice ?!

La louve court, elle descend de son perchoir, parcourt mont et vaux, ses griffes crissent contre la neige, soulèvent un sillon qui derrière elle, laisse des traces hâtives de sa course effrénée. Il faut du temps, ou peut-être pas, elle n'y fait pas attention, tout ce qu'elle sait, c'est que la voilà arrivée. Le manteau neigeux est tout doux, si silencieux à présent, elle s'enfonce dedans comme dans une mer de glace elle renifle cherche inlassablement.

Son flaire est comme celui des loups, puissant, bientôt, elle déniche sa trouvaille et tête la première, se met à creuser l'onctueuse blancheur. Elle aperçoit bientôt un bout de tissu, alors elle se met à débroussailler autour frénétiquement, elle est pleine de neige, mais qu'importe, elle ne sent pas le froid elle est faite du même habit. Et lorsque la figure est un peu plus à découverte, Mariette avec sa gueule de louve, l'attrape par le haut et tire tire oh hisse ! elle tire tant et si bien que bientôt le voilà en parti dégagé, juste assez pour qu'il puisse respirer. Alors la louve se met à lécher son visage, essaie de le ramener au présent, qu'il ne dorme pas trop longtemps.

Allons allons dans les bois
ils ne sont pas fait pour dormir il faut
oui sortir de son hibernation voyons humain
il ne faut pas faire comme lui dévoré par les bois non il ne faut pas
Aurore réveilles-toi !