Evidemment, tu fais sursauter le musicien du dimanche. Il est trop plongé dans sa musique pour véritablement faire attention à toi. Une chose bien stupide, étant donné qu’il est censé se trouver en terrain dangereux. Tout ce qui n’est pas en ville est susceptible de vouloir vous tuer. C’est idiot qu’il ne s’en rende pas vraiment compte. Tu remarques l’âne du coin de l’œil. Du moins, Sirius l’a remarqué avant toi. Il a l’air un peu miteux, du moins, à tes yeux. Tu ne sais pas vraiment à quoi doit ressembler un âne. Mais pour toi, on dirait le sous-produit d’un canasson. Moins beau qu’un cheval, et bien moins rapide. Juste bon à transporter des marchandises. En tout cas, Sirius en ferait bien son quatre heure et tu ne sais pas s’il n’attraperait pas simplement des maladies.

-Ils font peur à votre âne car c’est le seul qui semble ici, véritablement craindre les prédateurs qui se trouvent dans les environs. Il semble avoir un bien meilleur instinct de survie que vous, si vous voulez mon avis.

Peut-être qu’il n’en veut pas, mais ce n’est pas ça qui va t’empêcher de le lui donner. On pourrait dire que tu ferais ton travail de citoyen, mais c’est surtout par égoïsme que tu agis de la sorte. Tu n’as pas envie que son cadavre contamine l’eau, si par malheur il venait à être tué non loin de la rivière. Qui sait ce que cela peut engendrer. Et puis tout de même, tu n’arrives pas à comprendre la stupidité de ce type qui fait de la flute en plein terrain sauvage. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez lui ? Allez savoir.

-Ne vous en faîtes pas, je ne laisserai pas Sirius manger votre âne. Je ne veux pas qu’il attrape des maladies.

Tu dis à l’encontre du faux canasson. Tu rappelles ton chien à toi d’un sifflement. Ce dernier arrête de renifler l’animal et de japper. Il retourne vers toi, tandis qu’Antarès s’est déjà détourné de l’âne depuis un petit moment.

-Pas vraiment parce qu’ils sont vigilants, lorsqu’ils se trouvent hors des villes. Et puis surtout, ils ne s’amusent pas à faire un concerto en pleine nature.

Tu réponds en haussant les épaules, avec toute la désinvolture dont tu sais faire preuve.

-Vous savez que ce n’est pas un lieu approprié pour votre flûte, n’est-ce pas ? Je ne pense pas que les plantes aient envie de vous écouter jouer au clair de la Lune.