il y avait dans ces soleils qui éclatent
de leurs rayons si jaunes sur un sable
lui, si doux ;
c’était bien différent des arides dunes du désert et
azalée y prend définitivement un semblant de
vacances,
loin de toutes les folies qui suivent
les bons désirs des tempêtes de sable,
ça piquait bien trop les yeux de toutes façons.
et la voilà sur un banc de bois,
bras sur table ;
en bataille de regards avec une noix de coco éventrée
pleine d’un jus pourtant délicieux
petit parasol rose planté dans la boisson mais
azalée ne peut que la fixer.
car c’est dire
qu’à ses côtés gisent déjà les cadavres de deux de ces divines liqueurs ;
écrabouillés avec une force telle
qu’il n’en reste que des morceaux touts petits
((la décoction en triste flaque)) ;
peut-être pouvait-on trouver quelques larmes de la pauvre tigresse.
et azalée, c’est sa dernière coco qu’elle peut s’offrir
elle n’a que de maigres économies ;
taper des gens c’est drôle faire la révolution c’est marrant mais
ça ne rapporte pas trop et surtout
bordel que c’est cher par icirien à voir avec le désert.
inspiration ; expiration,
et la voilà qui approche ses mains ((bien fines celles qui manient
avec grâce les lames les plus tranchantes de ce royaume ardent là-bas
où gisent les oubliés)) ;
un
deux
trois ;
«
c’est parti. »
souffle doucement, garder son calme et
prend
la noix de coco
entre ses paluches eeet ça s'annonce pas mal c'est bien parti elle va réu-
crac
se brise entre ses doigts,
le jus de coco tant rêvé vient s’écouler sur la table à ses pieds
aspirée en offrande par le sable à qui elle ne devait pourtant rien.
inspiration ;
expiration,
inspiration ;
expi-
«
EH MERDE PUTAAAAAAAIN MA DERNIERE COCO !!! »
et le sang-froid part s’envole aussi tôt qu’il était arrivé dans ses veines ;
ça bout bien trop de colère de frustration et
c’était presque si au bord de ses yeux brillaient quelques rages en larmes bien inconvenantes.
drapeau blanc ;
la tigresse laisse sa tête frapper avec force du front
la table dégoulinante,
les bras toujours en l’air les mains en mimique
portant le saint-graal pourtant déjà en particules brisées marron-blanc-parasol-écrabouillé ;
c’était encore un rêve à laisser s’envoler.
aujourd’hui n’était définitivement pas son jour ((et ce nouveau cristal laissait bien à désirer finalement)),
ça ne laissait même plus déguster un jus de coco tranquillement.