[TW : mention de prostitution infantile.]
((azalée azalée tu étais aux
pétales flétris pistils pourris que les mains souillées de ces
loups affamés
venaient cueillir aux éclats de minuit qu’aux orées (matinées)
- fleur de printemps aux grâces endolories))
solitude aux extraits de rugosité (la peau des prédateurs hurlant à la nuit que
leur
gueule était hideuse tu le savais pourtant tu
ne pouvais te défaire de leur étreinte fructueuse de monnaie en rafale que
les flèches de cupidon ne sont qu’en or massif – la pointe en chèques resplendissante
d’une laideur (somptueuse pendaison des protestations en gorge étouffées)).
combien étais-tu à redouter les ténèbres – les étoiles avalant le soleil en gloutonnerie ;
n’était-elle donc pas la plus belle des dou(c)eurs à subir ;
ô azalée que ne savais-tu combien (combien) de temps
d’années ou de décennies resterais-tu en cage ma jolie((brebis))
qu’ils semblaient vouloir te faire venir (en cage dorée ma plus belle des beautés endormies) ;
que tes (grands yeux noirs attisaient leur
appétit aux chairs juteuses que tes
(pleurs ne pouvaient attendrir leurs ascendantes ardeurs ; que les
étoiles étaient englouties dans ce ciel aux fumées putrides corrompues pourries)
une nymphe des ténèbres qui se (prélassaient des douleurs de minuit)
c’était une constante bataille – pourquoi toi pas les autres pourquoi
(avais-tu ces grands yeux brillants de larmes de crocodile effarée pourquoi) –
ne te souvenais-tu donc pas de cette nuit où ta bambine figure fut ôtée à ces
fortunés parents en cavale touristique dans ce pays (où reposait la moitié de tes origines).
ces grands yeux ces (grandes mains que les loups venaient t’arracher la douceur de
ta peau en chair porcelaine d’une histoire sans
liberté d’une vie enfermée dans ce pensionnat pour jeunes filles ; aux murs qui hurlaient à la mort que les corps déjà s’en retrouvaient prisonniers de ces (grands loups corrompus à la moelle aux mains aussi souillées que les larmes qu’ils faisaient couler mais
déjà
voulais-tu fuir encore encore encore (les petites mains sur les oreilles pour te les boucher) ;
qu’orpheline voulais-tu de l’amour mais le vrai pas
(celui-ci que cupidon cynique t’offrait ; une seule par nuit pour une centaine de dollars s’il vous plaît car
la carnation des pulpeuses fleurs en bourgeon est un délice qui se lèche encore les
babines aux grands (mains acérées - (un avant-goût de la guerre et des batailles d’une folie en dégénère))).
puis un jour un jour ;
(tu le savais azalée que la liberté viendrait et te guiderait à la
gloire sans merci pourrais-tu t’échapper de cette ménagerie des ouailles trop usées pour être encore aigries)
ce fut la chute l’espoir en renaissance qu’une terre en
décadence
la liberté se vole vers le haut tandis que les corrompus d’hier se terrent dans le bas-monde d’une (mort un sommeil mérité pour tous les
exploits qu’ils ont accomplis).
(azalée tu sais que ce jour tu étais avec un grand loup le pire de ses griffes dans ta chair que les cicatrices restaient encore dans ton dos si vierge si beau mais tu sais que
tu lui as rendu la monnaie de sa pièce à ce pourri
(que sa tête aux crocs acérés grimé en loup endormi tu laissais pendu sur les décombres d’un hôtel détruit))
et puis
voilà
la liberté.
de tes pétales rouges carmin en pleine floraison ;
aux cercles secrets des jeunes brebis égarés vécus-tu un moment avant de (tout trancher de tes propres mains de tes propres instincts – qui savaient si parmi elles ne se cachaient les nouveaux
loups d’une autre espèce encore plus effrayante pourquoi fallait-il encore
se cacher de sa liberté arrachée à ses entrailles que ses tripes pourriraient encore de cette
hypocrisie (mes
sœurs vous n’êtres que complices de mes souffrances) ;
qu’elle n’était que sa propre justice
qu’au barreau de son propre tribunal
(les gongs sonnaient déjà le couperet infernal)
si ce n’était qe le bercement du droit des infâmes,
sa propre loi ancestrale sombrait-elle sur gris de pierre
(tendre azalée belle azalée) que toutes les batailles
qu’elle perdait ou gagnait (mais que jamais plus au printemps ne
fleurissait-elle – guère de ses hurlements et de ses peines) ;
de sa tranchante (émoussée) assénait-elle le marteau de sa propre éthique dans les
rues délabrées de ce pays qu’elle parcourait en électron (enfin libre)
(ô pourtant que liberté était-elle obligée de se cacher pour échapper aux nouveaux prédateurs que la nature avait engendré).
prix des errances infinies qu’une figure venait se dresser des
décombres (encore un loup pourquoi pas te disais-tu tu devais
survivre
les barrières de langue étaient difficile de ces (splendides mèches si claires si
pures d’un blond qu’elle ne cessait de s’y perdre de ces yeux d’une forme étrangère qu’elle
ne cessait (de s’y plonger)) ;
pour la (survie)
(pourquoi avaient-ils bu cette vodka de fortune pourquoi avaient-ils dit oui)
s’étaient-ils retrouvés ce bout de fer entremêlé aux doigts si proches mais qu’ils ne s’étaient jamais réellement
(révélés) puis
puis
voilà
la fin de l’histoire :
que ces prédateurs eurent raison de leur décombres idylliques le poussa-t-elle dans ce gouffre enchanté (un espoir encore un espoir de liberté fais-moi confiance nous allons nous retrouver je te le promets) ;
puis
saute la belle azalée.
((c’était une vaste étendue vide et pourtant ô qu’elle pouvait le ressentir ;
en mouvements de souples grâces qu’elle venait s’envirer
au sable de ces infinités et puis ;
allons c’était donc ça
la liberté.))