Tu pouffes de rire en lui adressant un sourire taquin ; si le cristal n’existe pas tu sais pertinemment que vous ne pourrez pas mettre la main dessus. Portant ton attention sur la petite chose vous observant tu réfléchis à sa question à ton tour : le marché noir était des plus risqué mais si vous vouliez trouver un cristal adéquat à votre bébé vous n’aviez pas trop le choix. « Et pourquoi pas le cristal d’invisibilité ? C’est un peu le même mot. » Un rire t’échappe, doux, tendre, empli d’une douce taquinerie envers l’homme à qui tu viens dérober un baiser tendre.

« Prépare-toi alors. Je vais enfiler de quoi sortir le reviens. »

Tournant les talons tu t’échappes dans votre chambre le temps de fouiller dans les placards à la recherche d’un vieux jogging et d’un débardeur ; c’était largement suffisant pour une petite sortie improvisée de la sorte. Enfilant une paire de baskets tu observes le monde derrière l’une des fenêtres du salon. Grand soleil, comme d’habitude. Telle une illusion que tu avais appris à accepter pour te vouvoyer derrière de vulgaires mensonges.

« Un petit tour à Pola-Mall, ça te tente  »

Presque lassé d’essayer de changer de sujet en justifiant autre chose, tu viens jouer avec le petit bout de chou en faisant mine de lui voler son nez. Il est encore tellement jeune, mais ses petits sourires et ses rires sont les plus précieux à tes yeux. « On verra en temps voulu. Pour le moment, laissons Lizzie profiter d’une vie tranquille. » Hors de question de prendre plus de risques, de perdre ce bébé. Tu serais dévasté, et tu n’imagines même pas la femme à tes côtés.

Abandonnant le petit bout qui vient doucement sucer son pouce, tu ne tardes pas à revenir habillé tout simplement ; pas étonnant qu’on te prenne pour un clochard des fois, tu ne prends pas tout le temps soin de tes vêtements, et certains ont des taches qui ne s’enlèveront jamais. À force de foutre du gras partout… Voilà ta dégaine.

« On en profitera pour faire un peu les courses et lui acheter une peluche ? »

Lizzie ne mérite que le meilleur, et ça commence par lui acheter dix mille peluches et jouets en tout genre.

Il avait raison : vous deviez laisser votre bébé profiter de la vie. Soupirant tu l’attends en profitant à ton tour de ce petit moment pour attraper Lizzie dans tes bras et l’habiller correctement pour l’installer dans la poussette devant l’entrée en faisant bien attention à bien l’attacher.

D’un coup d’œil vers ton époux tu souffles du nez en tirant sur ses vêtements d’un air presque désespéré. Toujours la même dégaine, les mêmes fringues et le même air désordonné et surtout désintéressé de tout. Au fond c’était probablement l’une des principales raisons de pourquoi tu t’étais attachée à lui à l’époque : sa simplicité qu’importe les situations.

« Tu n’as pas autre chose à te mettre des fois ? Toujours la même chose à force je vais t’emmener vers une journée shopping avec moi, rien ne va plus là. »

Un baiser chaste échangé, tes chaussures enfilées et tu embarques votre petit bout d’chou avec vous prendre la direction du centre commercial en réfléchissant à la proposition de l’homme.

« Encore une peluche ? Mais Lizzie en a déjà une bonne vingtaine à la maison, à croire qu’elles seraient plutôt pour quelqu’un d’autre. »

D’un regard taquin tu l’observes pour chercher son regard et même te rapprocher te lui comme pour lui faire comprendre que tu parlais de lui.

Tu la regardes et tu t’en voudrais presque d’avoir toujours la même dégaine de clochard, à croite que tu lui fais honte et elle ne tarde pas à te faire comprendre que tu as besoin de renouveler ta garde-robe de temps en temps. Mais… Pour quoi faire ? Tu es très bien dans ces vêtements amples, et puis mine de rien, tu prends soin de toi. Même si c’est plus difficile en ce moment avec le bébé qui demande toute ton attention – et tu n’oses même pas imaginer quand il aura deux ans.

« Roh, tout de suite. On dirait pas mais j’ai un sacré flow quand même, non ? »

Riant tu viens tirer sur ce t-shirt un peu trop grand pour ta carrure, avant d’aller mettre tes chaussures à ton tour. Tu observes le petit enfant qui lève les yeux vers toi et qui vient te sourire avant de faire le fou en agitant ses petites mains, t’arrachant un petit sourire de satisfaction. Et finalement tu viens lui embrasser le bout du front pour te redresser dans un petit soupir gêné.

« Je vois pas de quoi tu parles ? Lizzie est un bébé capricieux ! Lizzie a besoin de plein de peluches. »

Et toi aussi, mais ça, tu te gardes bien de lui dire. Tu préfères t’en aller an soupirant, pour mener ta petite famille là où vous pourrez prendre l’air et surtout faire les boutiques.

« Tu veux prendre un truc pour toi ? »

Un sacré flow. C’était relatif mais pouvais-tu réellement lui en vouloir ? Roulant des yeux en soufflant très légèrement tu fais mine de rien avant t’arracher à ton tour son haut. « Je pense qu’ajouter quelques t-shirts ne te ferais pas de mal, chéri. Beaucoup commencent à s’user avec le temps et ça te permettra de refaire le plein. »

Le laissant engager votre sortie tu le suis, toujours aussi attendrie par son comportement. Parfois tu te demandes bien ce que tu aurais pu faire sans lui, que ce soit ici ou même à la surface. Ta vie aurait probablement été des plus moroses sans sa manie à illuminer tes jours et tes nuits.

« Il est vrai que Lizzie a besoin de beaucoup de peluches maiiis …. » Tu insistes sur le mais en le jaugeant. « Je pense qu’il y a un lutin qui lui vole ses peluches. Il faudra sérieusement enquêter n’est-ce pas mon ange ? »

Un petit coup d’œil à votre enfant en lui adressant un petit sourire attendri en l’entendant gazouiller.

« J’ai déjà bien assez de choses pour moi … Quoiqu’au pire on pourra passer dans une boutique de maquillage, si tu n’as pas peur d’y rester mille ans bien sûr. »

Il pouvait bien faire ça pour toi, n’est-ce pas ?