Le 9 novembre 2005, naquirent deux petites filles, parfaitement identiques, jusque dans la décoloration de leurs cheveux. Un blanc pur pour deux petites filles douces et soudées, dans une famille aimante et protectrice.

Déjà assez jeune, Shaelyn était assez casse-cou, tentant de nouvelles, et parfois dangereuses, expériences, relatant ensuite à sa sœur ce qu’il fallait qu’elle essaye et ce qu’il valait mieux qu’elle évite. La jeune fille avait toujours été très protectrice avec sa jumelle, tenant à elle comme à la prunelle de ses yeux.

Elles avaient découvert ensemble Indiana Jones, dont leur père était fan, et avait décider de devenir des aventurières. Comme à son habitude, Shaelyn prenait le plus de risque et Lysha, sa jumelle, notait le plus important. En grandissant, leur jeu était devenu une passion et leur passion s’était nourri de nombreux ouvrages.

Toutes deux, abonnées à la bibliothèque, avait commencé par des ouvrages simples et en atteignant un âge où les choses devenaient plus claires, avait enchainer directement sur bien plus complexe. Livres sur des recherches archéologiques, sur la cryptographie, sur les langues anciennes… Une seule hâte les animait, les études pour pouvoir avancer un peu plus vers leurs rêves d’aventure.

Mais bien évidement, avant tout ça, passait leur petite sœur, née trois ans après elle et qui faisait presque partie de leur duo inséparable. Clarisse avait suivi leurs recherches et même appris le code qu’elles avaient inventé pour communiqué secrètement entre sœur, mais tout ça ne l’intéressait pas plus que ça. Et malgré leur passion non retenue, les jumelles soutenaient du mieux qu’elle le pouvait leur petite sœur dans toutes ses envies.

Et Clarisse, tout comme Shaelyn, aimait beaucoup le sport, ce qui donnait souvent lieu à des compétitions amicales entre les deux sœurs. Lysha était plus littéraire, mais s’amusait beaucoup à tenir les comptes de chacune de leur compétition.

Cependant, malgré tout le bonheur dont elles étaient entourées, les sœurs ne purent échapper à la tragédie qui toucha le monde, quatorze ans après la naissance des jumelles. Leur mère était en déplacement pour son travail ce jour-là et elles ne la revirent jamais, leur père non plus. Et peut-être était-ce mieux ainsi. Peut-être valait-il mieux espérer qu’ils soient en vie quelque part loin d’elles plutôt que de les retrouver mort.

L’apocalypse, comme certain l’appelait, avait eu lieu alors que les trois sœurs étaient ensemble et à partir de ce moment, elles se jurèrent de ne jamais se séparer. Ensemble, elles se réunir avec une tripoté de survivants, mais rapidement, les choses dégénérèrent. Alors qu’ils avaient trouvé un moyen de survivre tranquillement, le premier monstre, plus tard appelé les Transcendés, fit son apparition parmi eux. Peu survécurent et encore une fois, la chance sourit aux jumelles, leur permettant de s’en sortir sans grands dommages.

Des rumeurs circulaient. On disait que les capitales avaient sombrés et un champ de force empêchait de s’approcher du trou béant laisser à leur place. Les Transcendés se rependaient de plus en plus et le meilleur moyen de leur échapper était d’éviter les villes à fortes densités. Les sœurs furent trimballées un peu partout, mais toujours ensemble.

Réunis avec un groupe de survivants, elles avaient appris à se débrouiller, à se cacher, à fuir s’il le fallait, à survivre. Cependant, un jour, Lysha tomba malade. Maux de tête, légère fièvre. Pas très grave vous diriez vous. Mais là où elles étaient, s’il y avait la moindre suspicion d’infection, c’était la mort ou dans le meilleur des cas, l’exil. Alors les sœurs prirent la décision de partir tant qu’elles le pouvaient encore.

Le temps passa et les symptômes de sa jumelle évoluaient, prouvant aux deux autres que ce n’était pas un simple rhume. Que leur crainte se réalisaient. Lysha était bel et bien infecté et du haut de leur 16 et 13 ans, elles ne pouvaient rien faire pour l’aider.

Elles la forçaient à bouger, manger, espérer avec elles qu’une solution soient trouvé, malgré l’état plutôt dépressif dans lequel Lysha se trouvait. Hors de question de l’abandonner comme ça. Jamais. Ça aurait été comme lui arraché les entrailles. Tant qu’elle vivait, pensait, mangeait, tant qu’elle était encore humaine, il était hors de question de la laisser.

Et trois ans passèrent. Trois ans de craintes, d’espoir déçus, de survie, toujours plus dur. Trois ans à devoir rassurer sa petite sœur, porté sa jumelle, sauver sa peau. Trois dures années, récompensé seulement par le désespoir. Car après presque trois ans, la fin était arrivée pour Lysha. Elle ne parlait plus, ne mangeait plus, ne buvait plus, ne bougeait plus. Plus rien. La fin de son humanité. Il était temps.

-Clarisse… Dit lui adieu.

Ce fut difficile. Savoir qu’on abandonne un être cher, que l’on n’a pas d’autre choix, c’est toujours dur, mais laisser une partie de soi derrière, c’est presque impossible, c’est déchirant. En tout cas, c’est comme ça que Shaelyn le vécu. Un déchirement. Mais, elle ne pouvait pas se permettre d’abandonner Clarisse. Elle avait encore une sœur qu’elle pouvait sauver et elle le ferait.

Sauf que, quelques mois plus tard, alors qu’elles avaient rejoins la civilisation de nouveau, une attaque eu lieu. La chance avait tourné pour les sœurs, ici en était la preuve. Elles tentèrent de s’enfuir, bien sûr. Une seule y arriva. Et alors que Shaelyn courait pour rejoindre l’endroit sûr le plus proche, celui où elles seraient à l’abris, elle jeta un coup d’œil derrière elle.

Parfois, il vaut mieux ne pas savoir. Il vaut mieux imaginer que la personne est en vie quelque part, plutôt que de la savoir morte.

Ce jour-là, elle n’avait pas arrêté de courir, elle avait failli tomber, s’était relevé, avait rejoins l’endroit sûr. Mécaniquement, sans réfléchir. Clarisse lui avait sauvé la vie. La distraction qu’elle avait offerte au Transcendé qui les poursuivait lui avait sauvé la vie. Mais est-ce que ça valait vraiment la peine ? Survivre, oui, mais à quel prix. Valait-il vraiment mieux vivre et tout perdre ?

On disait, que les champs de force autour des capitales avaient disparus. On disait que des gens avaient choisi de sauter. De mettre fin à leur tourment. De finir ailleurs qu’ici. Peut-être avaient-ils raison. A quoi bon continuer à survivre ? Qu’est-ce que tout ça lui apporterait au final ? Elle ne pouvait pas gagner cette guerre.

Le voyage fut long. Très long. Mais, elle finit par atteindre la capitale la plus proche de sa location. Peu importait où cela se trouvait. Son calvaire prenait fin. Elle avait échoué, elle n’avait sauvé personne, pas même elle-même. Et alors qu’elle sautait, elle ferma les yeux, imaginant ses retrouvailles avec sa famille.