Corps qui tombe sous les cris et la colère. La rage immuable est refrénée, et les flammes commencent à danser dans le château quand tu ramasses une épée pour pourfendre l'auteur du crime. Bourreau improvisé d'une vengeance qui ne lui appartenait pas.

Corps que tu portes dans tes bras alors que vous évacuez le palais, symbole de souveraineté abolie par le peuple victorieux. Les larmes glissent sur le visage éteint de ton frère et tu t'éclipses de la foule qui chantent la fin de la guerre.

Corps qui s'écroule dans la terre fraiche de la jungle luxuriante. Tu n'as pas dit un mot à Fenrir qu'a cessé de te suivre. Tu lui as intimé de rester à l'écart quand tu as creusé la tombe de l'aventurier au milieu des fleurs. Son dernier lit sera bercé par le bruit incessant de la cascade.

Corps qui disparait sous les halos de la végétation à mesure que tu le recouvres, les mains sales et blessées, à l'oeuvre de la force brute et sans cristal. Une fois terminé, tu t'agenouilles au pied de la tombe et demandes à Fenrir de ramener la pierre tombale que tu fis graver par un artisan de la Caer Callabus, ancien ami et soutien du monarque.

Ici git Alexander
Roi de Caer Hrid
Mari et frère
Aventurier

Corps qui se lève dans l'effort qui rejoint celui de l'être aimé. Tu t'excuses silencieusement de l'état dans lequel tu es, et viens te réfugier dans ses bras. L'enlaces et viens chercher ses lèvres. Mains dans la mains, vous êtes désormais deux à porter le deuil, chacun l'un pour l'autre et chacun pour soi-même.

Corps qui partent et abandonnent celui qui n'était rien de plus qu'un idéaliste, meurtrier assassiné. Vous vous en allez rejoindre une nouvelle demeure, après avoir observé un instant la beauté d'une nature qui reprend ses droits, au même titre que le peuple qui s'est soulevé.

Corps qui n'est plus celui d'une princesse ou d'une générale.
Isadora de Caer Hrid libre.