à la limite où brillent déjà nos mémoires

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Posté le Lun 13 Jan - 17:37

old days

hrp ▵ dsl si c'est court mais j'en ai fini avec les rp de 1000 mots depuis un long moment hbefhve well voilà <3 ( et merci apollinaire pour le titre de rp bc ahah je sais jamais quoi mettre )

Les temps se sont écoulés depuis la fin de son monde terne. Tu ne saurais plus dire s’il s’agissait d’il y a quelques jours, mois, ou bien années. Tout ne t’a semblé qu’illusoire ; berceau des illusions. Ton monde s’est construit sur les ruines d’un autre, sur le passage encore incertain ; les traces des pays émergeants d’une catastrophe encore trop peu comprise, sans doute incompréhensible. Il t’arrive encore de penser à ce que tout ça était avant avec une pointe de nostalgie, de tristesse, voire même d’amertume. Les souvenirs te paraissent flou, vague. Tu sais qu’il y a ce sentiment au fond de toi, celui d’un départ, d’une rencontre trop vite oubliée, de sentiments émoussés, comme effacée par la volonté du temps, la volonté de ne plus se laisser souffrir.
C’est vrai, Meish, tu as ces pensées sur le coeur, celles de gens que tu imagines partis, disparus, ayant traversé ce pont auquel tu songeais autrefois. Et parfois, tu crois, au détour d’un arbre, au coin d’une rue, apercevoir des visages familiers, reconnaître les fantômes disparus.

La nuit ne va pas tarder à tomber dans la vallée, dans ce monde inconnu, qui vous ouvre une immensité de possibilités, de renouveau. Tu as refait ta vie Meish, c’est vrai, sans pour autant perdre espoir, sans renoncer à revoir ceux qui te sont chers. Tu es telle la bête écarlate, sanglante, attendant la fin du combat, le retour des siens ; à la tombée des nuits parsemées d’un brouillard où règne l’ambiance des amarantes.

Ton regard s’égare, au loin tu vois l’arbre des lucioles doucement s’assombrir, dans une lenteur contrôlée à la perfection.
soupir ;
inspiration.
Tu as passé ta journée là, à attendre assis que le temps s’empare de toi, défasse ton ennui et te libère du commun des mortels ; les yeux rivés sur la voûte céleste, reine étoilée. Au loin, tu entends les cris de l’eau qui s’écoule et se déroule sans fin dans son cycle éternel. Il est vrai que ta vie à la Vallée n’aurait pas pu être des plus douces ; depuis que tu es arrivé, tu n’as manqué de rien, tu as pu étudier ce que tu as toujours aimé ; ces étoiles inconnues aux yeux du monde entier, et pourtant si familières aux tiens.

Et bientôt, tu crois entendre les sabots claquer contre le sol dans un vacarme désagréable. Derrière toi s’étend le tunnel vers cet l’extérieur qui a tendance à t’effrayer, car tu ne le connais que trop bien. Un coup d’oeil rapide pour voir que quelqu’un arrive à dos de cheval, accompagnée des dernières lueurs du jour ; une silhouette qui te paraît féminine. Curieux, tu regardes plus attentivement cette personne. De longs cheveux qui te paraissent sans fin, aux couleurs des cieux rosés, une allure que tu reconnaîtrais entre milles, malgré le temps, malgré les années. Il y a là un de tes fantômes, Meish ; le souvenir d’un départ, d’une adolescence cachée derrière les rougeurs de la timidité.

Tu restes figé quelques instants, incapable de réfléchir correctement. Toutes les possibilités te viennent en tête ; imposteur, fantôme, hallucination, menteur, réalité ? Tu te lèves et t’avances un peu plus dans le chemin.
Est-ce qu’elle est toujours la même ? Tu as changé en cinq ans, peut-être que ton regard, ton corps, tout fait un peu plus âgé chez toi, plus mature ? Est-ce qu’elle va te reconnaître ? Est-ce que tu lui as ne serait-ce qu’un peu manqué ? Est-ce qu’elle t’a cherché comme tu l’as cherchée ?

Ta gorge se serre.

— isa ?

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Posté le Mar 14 Jan - 0:09

Mephisto était parti depuis la veille et tu avais passé ta nuit seule, dans ces draps sales, hantée d'idées noires. Peut-être qu'au final, tu n'avais pas beaucoup dormi et que tu étais partie à l'aube, pour observer le soleil se lever dans les vallées enneigées de Celestia.
Sur un coup de tête, tu décides de passer par la vallée avant de rentrer à la capitale de Caer, ou ton frère attendait déjà sûrement de tes nouvelles.
C'était peut-être ça que tu fuyais, au fond. Les responsabilités et la volonté avide d'en acquérir toujours plus lorsque tu te trouvais là-bas.

Le coeur de glace traverse les montagnes pour rejoindre le royaume des étoiles, et les sabots de ton cheval s'enfoncent dans les mauvaises herbes. Tu avais toujours trouvé ce pays pauvre et terne, malgré la chaleur et la bienveillance qui s'en dégageait. Alexander les trouvait faibles mais les astres avaient du coeur et c'est ce qui les rendaient forts, au fond.

Après plusieurs heures, ta monture s'épuise, alors tu t'arrêtes près d'un point d'eau. Tu te surprend à faire la sieste dans les champs sauvages. La journée passe vite finalement, quand on a rien à faire.
Demain tu seras rentrée et tout sera à refaire.

***

La nuit ne va pas tarder à tomber, et tu décides de trouver un endroit pour manger avant de repartir faire le chemin de nuit. A l'entrée du tunnel qui te séparait de la ville, tu savais qu'on te laisserait passer, afin de ne pas risquer d'incident diplomatiques.
Mais étrangement, il n'y a aucun gardes.
Il n'y a personne, exceptée la silhouette d'un garçon recroquevillé sur lui-même. Qu'avait-il donc ? Etait-il malade ?

Il prononce ton prénom, t'arrache un frisson. Tu voulais connaitre l'identité de celui qui osait se comporter de manière aussi familière avec toi.
Si seulement tu avais su reconnaitre sa voix...

Ses traits t'ont frappé à la seconde ou il a relevé le visage vers toi.
Ça faisait si mal, ça brûlait comme ça ne l'avait jamais fait depuis des années.
Toi qui ne ressentais rien, tu te sentais submergée par un ras-de-marée d'émotions.

— « Meish ? Meish, c'est toi, tu es vivant. »

Alors que tu avais sûrement mis plus de temps à accepter sa mort que celle de ta propre famille.
Les larmes n'arrivent pas à monter, tu restes figée devant lui à attendre que les mots viennent vous rattraper. Tu ne savais même pas quoi dire hormis te laisser mourir d'un bonheur profond.

— « Je ne pensais pas que je te retrouverai un jour. » Tu avais arrêté de chercher, tu avais arrêté d'espérer. « Tu as tellement grandi depuis la dernière fois. Qu'est-ce que tu fais ici, ou étais-tu depuis tout ce temps ?! »

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Posté le Mar 14 Jan - 0:46

old days

hrp ▵

— meish ? meish, c'est toi, tu es vivant.

Un frisson te parcourt ; du bas du dos jusque dans la nuque. Un doux sentiment t’envahit ; une intensité incontrôlée et incontrôlable. Un sourire te fend le visage, ce genre de sourire qui ne t’a plus touché depuis des années. Ton coeur se serre, ta gorge chauffe. Tu as presque une boule au ventre tellement le bonheur te submerge, te noie, te perd. Cette voix t'avait sans aucune doute manqué ; elle roule au creux de ton oreille comme la douce mélodie du bonheur qui s'était égaré.

Ton fantôme est là, en chair et en os. Tu l’entends te poser des questions, et avant même qu’elle ne dise quoi que ce soit de plus, tu te jettes dans ses bras et la serre comme si tu pouvais la perdre à nouveau. Tu as ce sentiment au fond de toi, cet espoir de retrouver peu à peu les gens qui te sont chers. Elle est ton espoir ; comme autrefois. Elle est celle qui arrive tel le sauveur. Dans ses bras tu te sens réconforté quelque part, même s’il y a bien longtemps que tu as atteint sa taille, peut-être dépassée. Tu fermes les yeux, et un instant tu te retrouves propulsé des années en arrière, vous deux assis à une table, des feuilles de cours étalées autour de vous.

— je pensais que tu avais disparu, que tu étais morte, peu importe. murmure.

Tu relâches ton étreinte et la regarde attentivement. Presque rien n’a changé depuis la dernière fois que tu l’as vue ; toujours aussi belle. Peut-être un visage un peu plus marqué, par la vie, par ces dernières années. Peut-être un visage plus froid, mais qu’importe ; elle est là.

— j’ai rejoint la vallée suite à la chute. j’ai repris des études ici pour devenir chercheur. sourire.

Un regard à sa taille, tu aperçois une épée, brillante malgré la pénombre qui vous entoure. Tes sourcils se froncent un instant ; microseconde. Tu sais ce que cela veut dire, Meish. Tu es peut-être naïf, mais tu te doutes que tout le monde ne se promène pas avec une épée sans raison ; tu sais que c’est un signe. Tu n’oses pas lui demander ce qu’elle a fait pendant toutes ces années, tu as peur de savoir quelque part.
Tu le sais déjà, Meish, alors pourquoi te retiens-tu ? Pourquoi te retiens-tu de lui demander ? Qu’est-ce que ça changera, finalement ?

— je ne t’avais jamais vue ici, j’imagine que tu as dû rejoindre un autre pays ?

Tu sais que la question est stupide, tu le sais. Et tu ne peux pas t’empêcher d’avoir un petit pincement au coeur. Il y a quelque chose à Caer que tu n’aimes pas ; un sentiment, une ambiance générale ; un pressentiment qui ne te plaît pas. Il y a cet homme à la tête du pays, au regard méfiant et tu ne peux qu’imaginer ce dont il serait capable. Alors tu as peur pour Isadora, qu’elle ne soit pas à l’abri ; tu as peur de beaucoup de choses. Tes pensées fusent, les idées germent dans tous les recoins de ton esprit.

Un petit geste de la tête pour l’inviter à te suivre sous les plantes lumineuses.
Elle est là, c’est tout ce qui compte.

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Posté le Mar 14 Jan - 12:02

Tu ne pensais pas que cela serait possible. Retrouver Meish vivant, cette particule de souvenirs qui te rattachait au monde d'avant comme une détermination à vaincre tous les obstacles. En mémoire de..
Mais tu n'oubliais jamais, et tu n'avais jamais osé. Le temps avait creusé le fossé qui te séparait de ce dont tu te rappelais de lui.
C'était si impensable que tu avais du mal à y croire. Et pourtant, il avait en quelques secondes brisé tes défenses et c'était bien ce morceau d'homme qui te serrait dans les bras, à présent.

— « Meish... Tu étais toi aussi en Allemagne lors de l'effondrement ? » Malgré l'émotion, tu demeurais pragmatique, le souffle coupé par ses bras se resserant toujours plus contre ta cage thoracique. Tu enroules timidement les tiens pour lui frotter le dos. « ça va aller. Je suis là, je ne disparaitrais plus.

Oh calme toi Isadora, ne promets pas des choses que tu seras incapables de tenir sous le coup de l'émotion qui te transpersait dans l'instant. Son odeur si singulière te transportait des années en arrière, te rappelait la mélancolie de l'adolescence dans la campagne, des révisions dans le train pour Berlin... Un monde qui s'est effondré sur lui même, qui t'avait finalement permise de renaître.

— « C'est bien si tu as continué les études. Et je pense honnêtement que la vallée est un bel endroit pour toi... »

Amère au fond de toi, égoiste Isadora qui voudrait pouvoir partager la prospérité de son royaume avec lui. Tu aspirais secrètement à le garder auprès de toi, maintenant que tu l'avais retrouvé. Mais tu savais cela impossible, et Meish était sûrement mieux à l'abri des conflits.

Tu sors de tes pensées alors qu'il semble détailler ta tenue. Son regard change, tu peux le discerner. Une vague d'instabilité te fait frissonner, douter, sur ce qu'il pouvait penser de toi.
La question tombe, comme la lame d'une épée tranchante.

— « Mon frère... » Tu hésites. « Mon frère a pris la tête de Caer Hrid. Je l'ai suivi. C'est lui qui m'a sauvé. »

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Posté le Mar 14 Jan - 20:40

old days

hrp ▵

C’est sans doute les mots que tu attendais ; ceux d’une éternité promise. Le désir de rester avec elle et de la suivre jusqu’à ce que les étoiles s’en éteignent. C’est ce que tu aurais aimé, certainement. Rester là, toi, ta famille, ceux partis trop tôt ; regarder le ciel jusqu’à ce que tout s’écroule à nouveau dans un soupir salvateur. C’est ce que tu aurais aimé il y a quelques années peut-être, si tout ça n’avait pas changé ; c’est peut-être ce que tu espères encore maintenant. Plus trop certain de ce que tu veux, de ce que tu envisages de faire de ta vie maintenant qu’elle est là.

Et au fond, tu savais qu’elle s’en sortirait. Elle a toujours été forte, pourquoi aurait-elle disparue soudainement ? Tu le savais qu’elle se battrait pour revenir un jour, qu’elle croiserait à nouveau ton chemin, au détour d’une allée, à la rencontre d’un fil de destinée. Tu savais qu’elle deviendrait encore plus forte, plus grandie ; tu le vois à ses yeux submergés par quelque chose que tu as du mal à saisir, le regard de quelqu’un qui n’a pas eu d’autres choix que d’avancer.
L’âme en peine ; lame acérée.
Tes yeux restent figés un instant sur cette épée accrochée là, pendante ; menaçante, d’une certaine façon. Et la réponse tombe ; Caer. Cela aurait pu te faire un choc de savoir qu’elle était là-bas, mais tu le savais, tu l’avais déjà deviné. Le choc vient plutôt de savoir qu’Alexander est son frère.

Petit sourire.

— je ne savais pas que c’était ton frère ! tu es heureuse là-bas ?

Ces questions, vides de sens. Un coup d’oeil à son visage, un coup d’oeil pour comprendre ; il y a des choses qu’elle aimerait changer, qu’elle aimerait voir autrement. Tu en es certain ; elle n’a pas l’air d’être heureuse, ni pour toi, ni pour elle-même. Il y a cette voix un peu brisée, un peu froide, un peu différente d’avant. Il y a ces détails qu’un inconnu n’aurait pas remarqué, mais qui te sautent aux yeux, Meish. Et pourtant tu ne peux pas t’empêcher de te dire que c’est la même Isadora que tu as connu ; celle qui t’a soutenu quand tu pleurais.

— je t’avoue que j’ai un a priori sur caer, mais tu me connais après tout …

Peu importe ; tu n’iras pas là-bas dans tous les cas. Et tu aimerais qu’elle reste ici. Mais tu ne sais pas si ce serait possible, si Alexander accepterait que sa soeur s’en aille, si Cassandra accepterait une nouvelle venue dans la Vallée. Tu ne sais pas ; tu ne sais rien ; tu ne sauras jamais rien. Jamais ?

— tu fais quoi maintenant là- bas ?

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Posté le Ven 17 Jan - 13:11

Différente, tu l'étais assurément. La Isadora qu'il avait connu était morte lorsque le monde s'était effondré, et croire l'inverse était d'une naiveté sans précédent. Certains avaient tout perdu mais clamaient avoir garder leur essence profonde... Une illusion construite de toute pièce dans l'unique but de survivre. On s'invente tous une destinée, plus ou moins ambitieuse, pour s'y accrocher et redonner de la valeur à notre vie.

Etais-tu heureuse ? Assurément, en apparence. Mais tu le devais uniquement à Alexander, qui avait réussi à mettre en valeur tes qualités, il les avait décuplé pour faire de toi qui tu étais aujourd'hui.

— « Bien-sûr que je suis heureuse Meish. Le royaume prospère et la paix reigne. Les habitants de Caer sont gentils et courageux. Personne ne culpabilise là-bas d'être riche ou fort. »

Tu remarques qu'il fixe l'épée accrochée à ta taille. Il t'avoue avoir des aprioris et tu fronces les sourcils. Le monde était à ce point persuadé que Caer Hrid était mauvais ? Etaient-ce les dirigeants comme Tatsuya ou Cassandre qui matrixaient ses habitants contre ton frère ?
Tu attrapes ses épaules entre tes mains.

— « Je veux que tu viennes à Caer. Je veux te présenter à Alexander et qu'on soit réuni pour de bon ! Tu étais comme mon frère avant. Et je les ai tous perdu sauf Alexander. J'ai cru que tu étais mort, mais maintenant nous avons une chance d'être réuni à nouveau. »

Dramatique, mais optimiste. Tu excellais dans tes propos excessifs. Mais à la question fatidique, tu n'avais toujours pas répondu.
Tu ne pourrais pas lui cacher plus longtemps, de toute façon.

— « Je suis générale des armées de Caer. Et garde personnelle du Roi. » Silence. « Je peux te protéger. »

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Posté le Lun 20 Jan - 23:08

old days

hrp ▵ meish a tjrs pas répondu à la question sur s'il était en allemagne mais nefhvjef jtm oupss

Tu pourrais, Meish. Tu pourrais être à nouveau aimé ; tu pourrais retrouver cette famille, ce sentiment tendre qui t’enveloppait alors que les nuits se faisaient trop longues. Tu pourrais revoir le monde au prisme des rêves, à la douceur de ses songes égarés. Tu aimerais voir ton l’immensité reprendre forme, aux regards d’un quotidien trop vite échappé de tes mains. Tu sais que tout a changé, peut-être pour le meilleur. Rien de tout ça n’a plus d’importance.

Rien n’a plus d’importance, car devant toi se trouve Isadora ; elle t’attrape par les épaules et te coupe le souffle un instant. Tu ne sais quoi penser de tout ce qu’elle te dit. Tu ne sais pas, tu ne sais rien. Tu aimerais rester avec elle pour toujours, être celui qui l’accompagnerait ; tu aimerais renoncer à une vie construite ici, là. Tout abandonner. Tu es le doute, l’indécision qui, au murmure des lèvres, s’implante et ne laisse rien que de la confusion. Tu as le coeur serré ; l’âme en peine, en quête d’une quelconque réponse, en quête de convictions envolées.

Je peux te protéger. Ces mots résonnent sans cesse dans ton esprit ; s’engouffrent dans des failles, des blessures, des caresses, que tu croyais renfermées. Ils saignent les plaies ; te feraient hurler à la mort. Tu es l’excès ; les passions déchaînées au creux de la tempête que tu es. Tes yeux sont larmoyants car tu n’es pas prêt Meish. Tu n’as jamais supporté de prendre des décisions, à la constante recherche d’autrui pour t’aider à décider. Tu aimerais être fort, affirmé, savoir ce qui est le meilleur pour toi. Tu aimerais pouvoir t’étendre sur les vastes plaines étoilées, serein avec toi-même ; mais tu n’en as jamais été capable.

— isa … je ne peux pas.

Tes mots tombent ; foudre étincelante. Tu le penses, tu le crois, tu en es sûr, cette phrase est douloureuse. Tu as peur de renoncer à jamais, de devoir faire des adieux pour lesquels tu n’es pas prêt. Tu as peur d’être l’enfant capricieux qu’elle a toujours connu, d’être celui qui se laisse aller au coeur plutôt qu’à la raison. Mais n’est-ce pas ce que tu es ? N’est-ce pas ce que tu fais ?

— j’ai encore beaucoup à faire ici isa, je dois devenir chercheur, découvrir toutes les étoiles qui sont ici, tenter de partir comprendre les mystères de la Vallée. pause ; souffle. j’ai une colocataire aussi tu sais, elle est embêtante mais je l’aime bien.

Pourtant, tu aimerais, Meish, partir avec elle et ne jamais revenir. Tu aimerais quitter la Vallée, juste pour la suivre au bout du monde, protégé à jamais. Mais tu n’as pas besoin d’être protégé après tout. Il n’y a rien ici, Meish, qui puisse te nuire si ce n’est toi-même. Tu sais être en sécurité aussi longtemps que tu resteras dans ce pays ; au-delà, grouillent les conflits, les tensions, ton coeur au bord de l’explosion.

— mais tu sais, je veux bien venir voir ton pays, quelques jours, peut-être plus, rester avec toi.

Tes mots semblent fades, sans conviction. Tu ne sais pas si tu les penses réellement. Tu as failli dire que tu voulais toi aussi qu’elle te présente son frère. Mais ce n’aurait été qu’un mensonge. Tu crains Alexander, ce charisme qu’il a sur son pays, ce qu’il a instauré. Tu crains ses désirs, ce qu’il souhaite faire d’Althea. Tu y vois une menace, et tu ne peux t’en empêcher. Sans doute cela pourrait-il changer si tu en apprenais plus ; peur.

— désolé isa. chuchotement.

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Posté le Lun 20 Jan - 23:56

Tu t'en étais doutée. Il y avait encore des choses qui résistaient en ce monde, qui ne pouvaient céder à tes désirs par un claquement de doigt. Si tu voulais Meish près de toi, il était trop tard. Le destin vous avait déjà séparé et seul un sot aurait continué de le nier.
Il était différent autant que tu l'étais. Malgré tout, tu voulais te raccrocher à ce souvenir de votre vie d'avant, de vos rires et de vos conversations au téléphone. Tout ça t'avait manqué lorsque la fin du monde a frappé la Terre. Tu t'es reconstruite sans famille et sans amis, et si tu avais guéri de tes blessures, rien que de le voir les avait toutes réouvertes.

— « JTu ne peux pas, ou tu ne veux pas ? »

Tu le toises avec froideur, mais sans animosité. Ta douleur est sincère Isadora, elle est vive comme un feu crépitant sur ta peau pour doucement la ronger de ses flammes. Le sang bouille dans les veines, et tes poings se serrent si fort qu'ils viennent marquer ta peau.

— « Je vois. Je comprends tout à fait ta décision, Meish. Je n'ai pas été là à temps pour te sauver et t'emmener avec moi à Caer. J'aurai du... J'aurai du être là lors des recrutements. J'aurai du dire à Alexander de te faire venir ! Tu te serais plus avec nous ! »

La passion pouvait consumer beaucoup de choses lorsqu'elle était trop intense. Et égoïstement, tu invisibilisais les propres choix de Meish, sa volonté propre. Mais ça, tu l'avais toujours fait non ?

— « J'espère que tu deviendras celui que tu veux être. » Rétorques-tu sèchement.

C'était sincère mais l'ego avait pris un coup. Tu tournes les talons pour caresser ton cheval avec douceur sur le haut de sa tête, passant tes doigts dans sa crinière pour en démêler les noeuds.

— « Ne t'excuse pas pour tes choix. Jamais. » Ta voix était ferme, mais un peu plus chaleureuse tout à coup. « Tu seras bien évidemment le bienvenue à Caer. Penses-tu me rendre visite bientôt ? »

Tu avais trop de choses à lui montrer.
Tu n'en pouvais plus, de cette vie de solitude que tu t'étais imposée.

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Posté le Mer 29 Jan - 21:09

old days

hrp ▵

Il y a quelque chose de froid, quelque chose d’incertain. Il y a la mort au creux des coeurs. Il y a tes rêveries d’enfant, Meish. Mais plus que jamais, il y a la peur, prenante, envoûtante, terrifiante. Tu as soudain l’impression d’être revenu quelques années auparavant ; secoué par la vie, condamné à mener un destin qu’on t’impose. Tu as ce sentiment, cette sensation qu’elle ne prend pas tout cela en compte, qu’elle ne te voit que comme un enfant incapable de faire un choix, de prendre une décision, un enfant capricieux.

Son regard te brûle glacialement de sa froideur. Tu as du mal à fixer ses yeux. C’est vrai, elle t’a toujours impressionné. Elle a toujours été là, devant toi, lumineuse. Tu as toujours été là, derrière elle, caché dans l’ombre. Et peut-être que la Isadora qui te fait face n’est plus celle d’autrefois — elle ne l’est plus Meish. Voilà bien longtemps qu’elle a quitté tes promenades, ton jardin de songes. Il y a bien longtemps que la vie l’a forgée dans un métal frissonnant.

— je pense que je ne veux pas. j’ai refait ma vie ici isa.

Ton coeur saute un battement, ta gorge se serre. Le retour de ces doucereuses perles au teint salé bordent à la frontière de tes pommettes. Sa voix est sèche, trop sèche, trop violente pour toi. Peut-être n’es-tu finalement resté qu’un enfant ? Peut-être devrais-tu la suivre ? Tout abandonner, renoncer à tes études, relâcher tes rêves, laisser ceux que tu as appris à aimer derrière toi. Peut-être.

Tes poings se serrent alors qu’elle te tourne le dos. Tu essaies de reprendre contenance, mais tes yeux ne peuvent s’empêcher de briller d’un regard qui ne la trompera pas. Il est vrai que les doutes t’assaillent, te prennent à la gorge de leur lame aiguisée, mais tu ne peux pas te permettre de te laisser aller. Tu as grandi, Meish, changé, évolué.
Une inspiration.
Sa voix se fait déjà plus chaleureuse, mais ton corps ne peut s’empêcher de rester figé dans les glaces éternelles, ta peau couverte d’un émoi mal contrôlé. D’un seul coup d’oeil, les troubles de ton âme lacérée pourraient surgir.

— s’il s’agit de venir te rendre visite, tu sais bien que je serai le premier à vouloir visiter caer.

Tes réticences pour Caer restent pourtant gravées dans ton esprit, comme une menace potentielle, comme un rejet certain.
Mais y a-t-il seulement une raison en cette aversion qui t’anime ? Sais-tu seulement d'où te vient ce rejet, Meish ? N'est-ce finalement pas infondé ? Une peur inconnue, une faiblesse de ton âme ?

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Posté le Ven 31 Jan - 13:38

Tu avais compris à la minute ou il avait baissé les yeux sur le sol. Au fond de toi, tu étais brisée Isa. Mais ton regard n'affichait que cet air froid et détaché, sévère. Tu le toisais comme si tu étais éprise d'une colère glaciale à son égard, sans pour autant l'assumer.
Tu ne te contrôlais pas... La frustration s'exprimait de manière brutale. Elle déformait les traits pourtant aimants de ton visage. Car oui Isa, tu aimais Meish de tout ton coeur.

Tu déglutis et étires un rictus un peu crispé. Comme si tu te forçais à sourire pour ne pas l'inquiéter.

— « Oh. Oui. Je vois. Aucun soucis haha, je comprends tout à fait. »

Il avait refait sa vie, et tu n'en faisais pas parti. Mais tu serais hypocrite de prétendre l'inverse de ton côté. Il n'y avait pas vraiment la place pour Meish à tes côtés dans l'armée. Pourquoi le rendre malheureux dans un royaume étranger si tout son univers se trouvait dans la vallée ?

— « Et bien, j'espère que tu trouveras quelqu'un pour t'encadrer ici ! »

Tu lui avais donné un petit coup sur l'épaule. Comme on le faisait entre amis. Sûrement un peu trop fort vu le mouvement qu'il du rattraper pour se stabiliser.
Malaise.

Meish avait évoqué de manière positive une visite de Caer. Sans plus attendre, tu enchainas pour changer de sujet.

— « Je serais ravie que tu viennes alors ! Si tu as un holokit, nous pourrions nous organiser facilement. Je te montrerai les plus beaux endroits du Royaume, qui concurrencent évidemment... ici. » Ton sourire disparait pour ne laisser que l'aspect grave et austère de la générale des armées. Tu ferais presque peur. « Tu seras en sécurité avec moi. »

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