D’un revers sec de la main, Pavel essuya les perles de sueur commençant à apparaitre sur son front. Décidément, la transition entre le climat polaire et celui désertique se résumait qu’en un mot : brutale.  Bien que ce ne fût pas sa première fois, le rouquin se sentait largué. Ses chaussures, devenues instrument de torture, lui brulaient les pieds et il n’avait qu’une seule envie : aller le changer, laisser les pores de sa peau respirer et surtout, s’enduire de crème solaire. S’il y avait une chose dont il n’avait certainement pas besoin, c’était bien d’avoir un teint cramoisi n’ayant d’égale sa chevelure. Enfin, bref, une fois changé et portant une tenue plus appropriée (simple t-shirt blanc surmonté d’une chemise saumon, des pantalons de style cargo et des sandales ordinaires), il était difficile de le reconnaître, lui qui adoptait un style imposé et soigné.

Pavel ajusta, sur son épaule, la ganse du sac en bandoulière qu’il trimballait. Une fois satisfait, il se mit en route vers le lieu du rendez-vous, le sac en papier tenue fermement dans sa main gauche –comme s’il avait peur qu’on lui dérobe, oscillait à la cadence de ses pas. L’endroit, l’Arbre à vœux, n’était pas difficile à trouver. Au contraire, pour une fois de temps en temps dans le désert, ce lieu était un incontournable et il se faisait un devoir de le visiter au moins une fois durant son séjour. Ironiquement, Pavel n’aimait guère le danger, et pourtant, il se sentait attiré par cet arbre, comme s’il avait envie d’y croire, envie de se laisser bercer par les superstitions.

Pour être honnête, il n’avait pas pris pas la peine de vérifier si Nemesis avait eu connaissance de son mémo. Il espérait que oui, car ça remplirait un objectif sur deux. Pavel s’adossa contre une barrière sécurisant le périmètre et attendit. Plongé dans ses pensées chaotique, il ne revient qu’à lui lorsqu’il sentie la présence, ou plutôt un regard familier se poser sur lui. Depuis combien de temps était-il là ?

Lentement, sa main se levant, adoptant un angle parfait de 90 degrés ; il salua Nemesis, et le gratifia d’un sourire courtois, 100% service à la clientèle.

« Bonjour Nemesis. » Sa main glissa pour attraper le sac à ses pieds et le tendit au jeune homme. « Tel que demandé.  »

À l’intérieur, il y avait un cousin moelleux à mousse mémoire et avec l’impressionnante technologique propre à Polaris, l’utilisateur pouvait aisément ajuster la densité. Juxtaposée, une boîte s’y trouvait. Si Nemesis l’ouvrait, il y découvrirait une variété de chocolat de marque aléatoire.  

« Aucun risque qu’ils fondent  », dira Pavel, peu importe si l’Oublié y jette un coup d’œil ou non. « La technologie thermique de la boîte fait en sorte qu’elle retient une température idéale à la conversation du chocolat.»

Le désert recueille des endroits dont tu n’avais jamais exploré, et aujourd’hui tu as voulu « partir à l’aventure » dans des lieux pas commun, mais surtout… Tu as chaud, très chaud, les températures d’aujourd’hui n’était pas des plus adéquates. Et tu n’as aucunement l’intention de te laisser tomber sur le sol à te plaindre sur ton sort, tu cherches juste l’oasis car il paraît -selon les habitants du désert- qu’il existe un lieu où l’eau est présente.

Paumé dans un coin du désert bien évidemment, toi, tu as utilisé toutes tes capacités magiques pour t’hydrater qu’il ne te reste plus d’eau en « stock », du coup tu te retrouves à inhaler fort, à marcher sur le sable chaud sous tes pieds, les goûtes de sueurs dégoulinant sur les pointes de tes mèches.

Tu essayes en vain de faire apparaître de l’eau sur la paume de ta main mais c’était beaucoup trop compliqué pour faire apparaître ne serait-ce qu’une petite goûte d’eau, tu n’avais pas envie de finir sur le sol en train de crever la gueule ouverte. C’est pour cela que tu es déterminé à marcher sous la canicule à espérer trouver ce fameux lieu « sacré » pour tous les oubliés, car oui, vous n’aviez pas d’eau à disposition dans des tuyaux ni de la nourriture dont vous avez connu sur Terre.

A force de te diriger vers une direction dont tu n’étais pas sûr d’en ressortir vivant, au loin tu aperçois une forme d’un arbre… Un arbre ? Au désert ? Pourquoi était-il aussi gigantesque et surtout… Que faisait-il au milieu d’un paysage entouré de sable ?

Sans hésiter tu te rapproches en courant comme un athlète, tu suer de fatigue parce que tu ne t’étais pas arrêté pour te reposer quelque part, même être habillé en tee-shirt n’était pas suffisant pour t’aérer. Et après avoir parcourus les dunes tel un étalon tu te retrouves face à cette immensité qui t’impressionne, comme un gamin face à son rayon de jouet préféré.
Ce n’était pas l’oasis certes mais cette découverte te laisse ébahi, qui aurait cru retrouver arbre planté au milieu de nulle part ?

Assis contre la chose de dos, tu soupires longuement toujours en inhalant, cherchant à créer de l’air avec ta main avant de distinguer une silhouette humaine qui n’était autre que ton livreur de friandise préféré accompagné d’un sac ainsi que du fameux coussin dont t’avas réclamé par message.
Un sourire illumine ton visage ensevelit par la transpiration puis tu saisit ton cadeau avec ce sourire enfantin.

─ Bonjour Pavel !

Tu le déposes à côté de toi afin de ne pas le salir par la transpiration et tes yeux se rive sur la boîte en question où se cache tous les chocolats contenu par de l’air frais.

─ Merci beaucoup, ça va peut-être m’aider à me rafraîchir un peu, je n’ai plus d’eau pour moi.

Comment se faisait-il que ce garçon possède une technologie avancée, d’où vient-il ? Tu n’as jamais eu l’occasion de lui demander de quel pays il venait, car encore une fois, tu ignores ce qui se cache au-delà du désert.
Les rayons solaires te brûlent les iris que t’étais obligé de cacher les reflets à cause de ces pauvres yeux clairs fragile.

─ Au fait… D’où tu viens ?

 

Si intérieurement, c’était un Pavel tout sourire de constater que même Nemesis, vétéran incontesté du désert des oubliés, suait sa race ; à l’extérieur, il n’en laissa rien paraître. Il affichait –ou du moins tentait, de maintenir un visage décontracté et en confiance. Toutefois, il avait des doutes quant à l’affirmation du jeune homme. À la chaleur étouffante qu’il faisait en ce moment, le chocolat gagnerait à être mangé en soirée, là où l’air serait plus frais. Mais, si Nemesis voulait le manger là, tout de suite, libre à lui. Après tout, qui était-il pour juger ?

À la mention d’eau, Pavel eut le réflexe de poser sa main sur son sac, puis de l’ouvrir. Fouillant un peu, il finit par trouver l’objet désiré et le tendit au jeune garçon.

« De rien », se contenta-t-il de dire, ajoutant un crochet à sa checklist invisible de bonnes actions effectuées au courant de sa vie. Lorsque la voix de Nemesis s’éleva à nouveau, se fut sous la forme d’une question qui eut pour cause à effet de lui faire hausser un sourcil. « Célestia ?»

Dit-il sur un ton similaire à ‘le ciel est bleu’, ‘l’herbe est verte’ et ‘les gens meurent lorsqu’ils sont tués’. Puis réalisant que c’était plus sec qu’anticipé, il reprit :

« Je viens de Célestia. » Encore sec à son goût, il ajouta une justification. « Mes excuses… je pensais l’avoir mentionné à ma dernière visite. »

Ah, le voilà imaginant ce petit crochet s’évaporer. Condescendante ; sans doute que cela annulait sa bonne action. Un peu comme un système de point dans le jeu qu’était le Karma. Enfin, là n’était pas le temps de s’ensevelir sous des concepts philosophiques abstraits. Pavel retint un soupir, la chaleur lui montait à la tête et il commençait à s’ennuyer du froid hivernal de sa terre adoptive. Le silence semblait vouloir s’installer entre les deux hommes et une fois installé, le rouquin savait qu’au fur et à mesure qu’il s’établissait, le casser allait être plus ardu. Et donc, il reprit la parole :

« En fait… il y a une raison précise pour laquelle j’ai choisi ce lieu » dit-il comme si Nemesis était intéressé. Il recula de quelques pas, de sorte à pouvoir une bonne vue sur l’arbre. « Envie d’en faire un, aussi ?»

Sa main plongea dans l’une des poches de son pantalon cargo pour en sortir quelques polar s; une modique somme. Il fit un bref tri et lança une piécette en direction de l’Oublié. Lui qui voulait avoir l’air de l’adulte cool et reliable, avec sa chance légendaire… il espérait que le gamin l’attrape. Sinon, il aurait l’air con, mais aussi, l’envie de chercher une pièce dans le sable ne le tentait guère.

Avoir fait connaissance avec monsieur et l’une des choses dont tu ne regrettes pas, il t’envoie des sms pour prendre de tes nouvelles et il t’emmène toujours de la nourriture, c’était peut-être de la pitié mais en soi tu ne t’en soucie pas. Et puis de toute manière tu es incapable de discerner tes émotions ou celle des autres, tu n’arriveras jamais à savoir ce que ressent Pavel à ton égard, s’il t’affectionne ou si tu es juste considéré comme un oublié parmi tant d’autres.

En soi si tu as réclamé ce coussin c’était question de confort, tu passes autant de temps dehors que dans ta tente, alors évidemment tu n’avais rien pour protéger ton corps de cet inconfort que tu te fais subir toi-même à vouloir absolument dormir sous le ciel étoilé.  Tu t’es mis dans la tête qu’il n’y avait rien de mieux que de dormir dans un lit, d’une part il était vrai que roupiller sous une tente sans avoir de mousse ce n’était pas quelque chose de pratique.

Malgré que le jeune Pavel t’ait apporté des chocolats conservés dans le frais, cela n’était point suffisant pour te rafraîchir, cette arbre créé une gigantesque ombre autours de vous, c’était légèrement suffisant pour t’apporter ne serait-ce qu’un peu de fraîcheur. Cependant elle te sera aussi utile pour te reposer un peu afin que tu puisses réutiliser ton don de nouveau, tu n’avais qu’une envie c’est de plonger nue dans un lac ou bien même d’emprunter la douche à quelqu’un afin de ne pas sentir la transpiration toute la journée.
Pour autant tu ne cesses de respirer bruyamment, tu ne souffres pas d’asthme mais la chaleur est si étouffante que c’était large pour te faire gémir de la sorte.

Pavel avait répondu à ta question, « Celestia », qu’est-ce que c’était ? Ce nom sonne féerique et pourtant il t’a apporté des gourmandises dans un panier avec une technologie avancé alors… Était-il un terrien ? Un alien ? Comme dans ces films ? Voyage-t-il dans le temps ou bien il a eu cette chance immense que toi tu n’as pas mérité ?

─ Celestia… ? Qu’est-ce que sait ?

Tu penches la tête sur le côté, le regard perdu…
Et pourtant tu as déjà mit les pieds dans cet endroit mais tu n’as jamais su connaître son nom.

─ Pourquoi je suis ici et toi ailleurs ? Il existe d’autres pays que le désert ?

Tant de questions, que le garçon ne voudra certainement pas répondre, mais le jeune homme avait envie de te dire pourquoi il a choisi ce lieu de rendez-vous : car oui Nemesis à la base tu n’étais pas là pour faire trempette parce que tu suais, mais bien parce que vous vous êtes donné rendez-vous pour la livraison d’Amazon.
Tu n’avais pas envie de lui avouer que tu as failli oublier votre rencard...

Jusqu’à que tu t’aperçois que Pavel se place devant toi en jetant une pièce en l’air, tu compris très vite que tu devais l’attraper avant que celle-ci ne finisse introuvable dans le sable alors tu te jettes dessus -non pas comme un pauvre- afin de l’avoir dans les mains. Et bingo.

─ Pourquoi ce lieu du coup ? Par rapport à l’arbre ?

Tu ignores que tu te trouves dans un endroit où il était possible de faire des vœux à l’aide des différentes pièces de chaque pays.
C'est quand même dingue qu'en cinq années tu ne sait toujours pas où t'as mit les pieds et de ne pas avoir prit le temps de partir en exploration.

On n’allait pas se mentir. Pavel était un individu non seulement pris au dépourvu la plus part du temps, mais aussi largué par les événements l’entourant. Pourtant, malgré cela, il pensait s’être construit cette carapace le protégeant de la surprise ; pensant que plus rien ne pouvait réellement l’atteindre. Pensait qu’il avait passé deux fois plutôt qu’une toute les situations embarrassantes imaginables. Alors, pourquoi. Pourquoi se trouvait-il dans le désert, yeux ébahies et la gueule béante face à la question posée par l’Oublié. Seule la peur d’avoir du sable dans la rétine le força à plisser des yeux. Y’avait cette petite voix à l’arrière de sa tête qui lui murmurait ces mots : ‘il se fout de ta gueule’, ‘mais, ce n’est pas possible’ ou encore ‘t’es imbécile, tu comptes vraiment lui répondre ?’. Heureusement pour Nemesis, Pavel n’en tint pas compte, préférant les mots susurrés par l’ange sur son épaule : ‘soit pas con, tu vois bien qu’il est paumé, allez, répond’.

Ce qui fit, après s’être gratté l’arrière du crâne.

« Ceslestia, c’est un pays. » Un bon commencement, se dit-il, avant de poursuivre, forçant sa voix à paraître plus sympathique et  moins monotone. Puis, il prit une pause, se demandant jusqu’où devait-il reculer dans ses explications. Qu’est-ce qui lui garantissait que Nemesis avait connaissance qu’ils avaient tous disparu ? Qu’est-ce qu’il lui disait que Nemesis ne pensait pas qu’en ce moment, ils se trouvaient dans le Sahara ? « Ne-Nemesis, tu… tu es au bien au courant que nous sommes à Althea ? Qu’à même ce monde, il y a quatre pays… factions… enfin appelle-ça comme tu le souhaites ? »

Pour la forme, il ajouta :

« Qu’en ce moment, nous sommes dans le désert ? »

L’autre question le prit aussi de court. Décidément, Nemesis, c’était une boite à surprise. En voilà une bonne question. Pavel se trouvait à Polaris pour plusieurs raisons. Certes, les autres royaumes avaient été intéressés par son profil –pas qu’il était spécialement intéressant, mais tout le monde avait besoin de bureaucrates, mais entre tous, Celestia était la plus alléchante. Sa capitale, Polaris, lui rappelait sa ville natale : New York. Mais aussi, les valeurs de Tatsuya lui paraissaient justes.

«  J’habite à Celestia car sa capitale me rappelle New York. » Ses paroles faisant écho à ses pensées. Puis, pour la seconde partie de la question, il y pensa. Comment annoncé à ce pauvre jeune homme qu’il était un rejet ? Pavel se racla la gorge, légèrement inconfortable.

« Euhm… » Commença-t-il, hésitation palpable dans sa voix. « Je… ne saurais te dire pourquoi tu es dans le désert. »

Parfait. Moitié-vérité, moitié-mensonge. Puis, décidant qu’il était temps de changer de sujet, Pavel demanda à l’Oublié s’il connaissait la raison du choix du lieu. Poisson mordant à l’hameçon, Nemesis posa la question.

« Eh bien, c’est très simple. » Il fit signe au garçon de le suivre vers le babillard à requête. « C’est pour afficher une requête. Je me disais que… peut-être avais-tu aussi envie d’en afficher une. »

Après tout, vivant dans le désert, ses besoins devaient être plus grands. Une fois de plus, Pavel alla à la pêche dans son sac et en sortie qu’il afficha hâtivement sur le babillard.

« C’est la raison de ma visite… Enfin, ça et te rendre visite. »

En effet, sa visite se voulait rapide, mais si Nemesis avait d’autre plan, alors Pavel disposa d’un peu de temps.

« Si tu n’as besoin de rien, bah tant pis. Avais-tu prévu autre chose à ta journée ? »

Tu poses beaucoup de questions, beaucoup trop même… Autant d’ignorance qui cohabite avec ton esprit enfantin et non craintif du danger, dans quel monde tu vis depuis ses cinq dernières années, où as-tu atterri et pour quel but et objectif continue-tu d’exister ? Tu n’en avait pas, aucune passion, aucun but, rien… Juste du vide.

Le jeune homme te répondit que Celestia n’est autre qu’un pays et que dans ce monde il existe quatre “factions” et qu’actuellement tu te trouves dans le désert. Pour la dernière information tu étais au courant mais en ce qui concerne le reste… Tu ignorais totalement l’existence de ces soi-disant “clan”.

Les yeux s’écarquillant, la surprise, la découverte, la soif d’aventure qui se réveille de nouveau. L’envie de savoir, de découvrir, d’explorer… Ce garçon n’était pas comme tous ces gens du désert : il vient d’un autre pays et en plus, il t’offre des trucs. Par pitié ou non, tu lui dois de la gratitude d’une part.

─ Quoi ? Il existe d’autres pays ? Des factions ? Mais, non, je… Je ne savais pas… Je sais rien !

Tu continues tes phrases, d’une voix tremblante, tu paniques, comme si tu devais te justifier.

─ Je… Bien sûr que je suis au courant que je suis au désert… Je sais pas comment j’en suis arrivé là, quand j’ai atterri ici… Il neigeait, il y avait de la glace partout, qu’importe où je marchais c’était tout blanc…

Il ne saurait te dire comment tu en ai arrivé là…
Tout ce que tu viens de citer faisait partie de Celestia.

Tu aurais préféré être dans la neige qui s’harmonise parfaitement avec ton cristal que tu as avalé, plutôt que de subir cette chaleur insupportable depuis trop longtemps, il est vrai que tu aimerais savoir pourquoi tu es ici…
Le sort que t’accepte de subir depuis trop longtemps, que ce soit les conditions de vies actuelles ou bien même le fait que personne ne t’aime, personne ne t’accepte, tout le monde te rejette, tu es un « connard », un « sans cœur », une « pierre » et encore toutes ces vilaines choses dites à ton sujet.

Pavel te propose de venir au babillard parce que la raison de sa venue ici c’était toi mais aussi ce fameux babillard, une requête ? Qu’est-ce que c’était ? Une autre demande encore une fois ? Tu l’ignores, perdu dans ta tête, l’excitation te monte soudainement à la tête comme si tu viens de comprendre un truc, qu’une idée de génie a surgit dans ta tête, tu es décidé à vouloir aller jusqu’au bout et pour se faire. Tu cours vers ton camarade, en tombant sur le sable comme un teubé, tu saisis les genoux de Pavel tout de même déterminé à t’agripper à son pantalon en le regardant droit dans les yeux.

─ Je veux venir visiter Celestia s’il te plaît ! Emmène-moi !

Cette demande pleine de détermination qui s’évapore quelques secondes après avoir réalisé que c’était bien trop utopique…

La transpiration devient étouffante, tu te déshydrate beaucoup trop vite, tu avais terriblement soif et puis peut-être que finalement… Lui non plus ne voudrait pas de toi.
En te redressant délicatement les jambes croisées, tes iris se perdent fixant un point invisible suite à ces actions. Tu utilises toute ta concentration pour faire apparaître de l’eau dans le creux de ta main afin de boire un petit coup, mais ce n’était point suffisant.

─ J’aimerais vraiment partir d’ici... Je… Je ne sais pas.

Qu’est-ce que tu souhaites mise à part quitter cet endroit ? Comment tu te sens vis-à-vis de ton existence dans ce monde cruel ?

Pavel leva les yeux au ciel avant de scanner lentement les alentours à la recherche des caméras dissimulées dans les dunes de sable. C’était stupide, car évidement qu’il n’y en avait pas : ils étaient en plein désert là où la technologie comptait comme une denrée rare. Déjà heureux que les habitants furent équipés d’Holokit et que le réseau les atteint. Le rouquin soupira. Peut-être qu’il faisait fausse route aussi. Il dévisagea l’Oubli, le reluquant de la tête au pied, puis inclina la tête légèrement ; retour dans ses pensées. Peut-être que Nemesis avait une histoire. Peut-être qu’il était sincère. Peut-être qu’il ne se foutait pas de sa gueule et…

« Amnésique, huh… »

Peine audible ; une goutte se perdant dans l’océan et instantanément, une vague de culpabilité s’empara de lui et il commença presque à regretter la froideur et l’impatience dont il avait fait preuve à l’égard du jeune homme. Il se mordit la lèvre inférieure, sentant une couche renouvelée de pitié. Non seulement, ce pauvre garçon avait atterrie dans un lieu hostile, mais par-dessus le marché, quelqu’un ou quelque chose l’avait dérobé de ses souvenirs.

Les allégations qui suivirent ne firent que cimenter sa théorie. Peut-être qu’en vérité, Nemesis était un Célestien d’origine et pour une raison X, en voulant traverser vers le désert, il s’était pris une avalanche dans la gueule. Ça, ou bien… l’implication d’un ours polaire n’était pas à exclure. Enfin, bref, les causes du comment ne le concernaient pas.

Et on ne pose pas de questions à quelqu’un qui n’en connait visiblement pas la réponse.

Pavel… n’était que Pavel : il n’allait pas changer le monde.
Plutôt, il se laissera emporter par le courant

Et c’est un mélange de pitié et d’amertume qui se dessinent sur ses traits alors que son regard cascade sur la figure agrippée à ses vêtements. Puis, il sent son estomac de nouer mêlé à une envie de partir. S’il y avait une chose qu’il détestait, c’était de décevoir. Et c’est exactement ce qu’il s’apprêtait à faire : fracasser la fenêtre de rêves et d’espoir de Nemesis avec la dure pierre de la réalité.  

Pavel inspira puis expira avant que ses genoux ne plient enfin d’atteindre le niveau du jeune garçon.

« Nemesis. » Qu’il l’appel et alors qu’il poursuit, une douce brise printanière s’élève et peine à survivre dans le climat chaud et humide du désert, mais elle y parvient ; elle s’échoue sur la joue de l’Oublié. Insuffisant pour le rafraîchir, mais définitivement une tentative pour lui venir en aide. Puis, sortant de nouveau la bouteille d’eau, il la tend gentiment vers le garçon. « Je ne peux pas t’amener avec moi. »

Ses mots, comme du papier sablée ; comme la réalité.
Et ça le pèse, plus qu’il ne l’aurait imaginé.
Et il dévie son regard, fuyant la déception.

« Du moins, pas à Polaris. » Une lueur d’espoir ; une étoile filante à la traversé d’un ciel d’ébène. Et il sent qu’il va regretter les mots qui vont suivre.  Il mesure ses mots. « Peut-être que… pour… quelques jours tout au plus… À Celestia. »

Formés de givre et de neige; la seule partie accessible pour eux, Oubliés.
Puis, peut-être retrouverait-il la mémoire, ainsi ?  

De l’espoir, c’était certainement de ça dont tu rêves, de pouvoir fuir ce lieu engouffrant, ce pays qui ne faisait que de te rendre malheureux : la tristesse, l’émotion dont tu ignores presque ou que tu n’arrives pas à comprendre puisque depuis tout à l’heure.
Quand tu essayes de t’exprimer face à Pavel, tu ne cesses de bégayer sans arriver à y mettre un seul mot, ils sont sur le bout de ta langue, même en ayant observé l’être humain depuis des années tu n’as jamais su ce qu’il fallait.
Comme si dans ta tête tout est en retard mais d’une part, tu agis comme une personne complètement déconnectée de la réalité.

Dans ta tête tu n’as pas encore très bien grandi, tu agissait de manière totalement enfantine puisqu’avant la chute, ta vie sur terre n’as pas était toute rose non plus, beaucoup de gens ont profité de cette absence de sentiments pour se servir de toi comme un pantin.
Évidemment que tu ne sais pas quelles bêtises tu as commis, comme un gentil petit chien tu as obéis sans savoir les conséquences tu allais payer par la suite.

Tu es malheureusement beaucoup trop vulnérable, tu as beaucoup de travail à faire sur ta propre personne et un jour il faudra que tu penses sérieusement à te questionner un peu plus, mais il était difficile lorsque sentimentalement parlant on est perdu, malade, bref toutes ces choses qui t'empoisonnes.
Pavel murmure un « amnésique » pourquoi pense-t-il que tu es perdu la mémoire ? Il y avait aucun signe qui prouve que t’as oublié quelque chose dans ta précédente vie...
En l’ayant supplié de le prendre sous son aile, tu espères quand même au fond recevoir un oui mais tout tes rêves se brise lorsque ton camarade te répondit qu’il était impossible pour lui de t’y emmener. Et encore une fois ton cœur se craquelé…

Ça fait mal, ça faisait très mal d’entendre ces paroles… Tes grands yeux autrefois rempli d’une lueur d’espoir prirent une expression beaucoup moins joyeuse, ternie par la tristesse et cela pouvait se lire sur ton faciès.

─ Mais… Pourquoi ?...

Pourquoi es-tu condamné ici alors que tu ne te sens pas bien ?

La dure réalité qui se cache derrière les paroles de Pavel, c’est que dans son pays tu n’étais tout simplement pas la bienvenue : ose y mettre un pied et c’est une balle qui traverse ton crâne, ou la prison… Qu’importe.

L’accumulation de toute cette souffrance durant ces années ressortiront un jour ou l’autre, puisque les larmes ne parviennent toujours pas à noyer ton visage dans le chagrin.
Une légère brise viens se coller contre ta joue alors que ton ami s’agenouille devant toi pour t’offrir une bouteille d’eau fraîche, décidément. On dirait presque que tu as fait la rencontre d'un magicien qui fait apparaître tout ce dont tu as besoin, ou d'une bonne fée comme cendrillon.

─ Que quelques jours ?... Huh merci.

Tu n’hésites pas à ouvrir le bouchon pour boire une bonne gorgé d’eau fraîche avant de la refermer pour laisser ton regard de nouveau se perdre à fixer un objectif vide en se demandant bien si tu continueras encore longtemps à accepter ton châtiment.

─ J’imagine que c’est mieux que rien ?

Mieux que rien effectivement, si tu avais ce comportement de rebelle, cette force de pouvoir aller de l’avant…

Mais pourquoi?
En voilà une bonne question. Pavel ne peut faire autrement que garde le silence; sa main droite venant frotter son bras nerveusement, laissant le silence planer entre eux. Pavel n’était ni psychologue, ni  thérapeute et les problèmes de Nemesis (un gouffre sans fond) étaient beaucoup trop important, beaucoup trop fragile pour que le jeune homme (lui-même ayant ses propres problèmes) puisse se prononcer. Offrir une oreille, ça il pouvait. Offrir conseil à une personne troublée et, par-dessus le marché, amnésique (qu’il s’était convaincu) était un fardeau trop lourd à porter. Alors, Pavel garde le silence, jetta sur l’Oublié l’usuel regard empathique… Toutefois, ses sentiments condescendant s’estompent à la lumière des nouvelles constatations (déductions, plutôt) dont il s’auto-convint. Remplacé… par de la pitié, pure et simple.

Mais pourquoi?
Si, auparavant, il qualifiait Nemesis comme d’un simple projet de parrainage pour se donner bonne conscience, en ce moment, c’était tout autre. Si, auparavant, jeter son argent comme on le fait avec un sans-abri lui procurait le sentiment du devoir accomplie, ce même sentiment s’estompait peu à peu alors qu’il plongeait son regard d’azur dans celui brumeux du jeune garçon.

Et les mots qui se bousculent sur la langue du rouquin, ne demandant qu’être vomit; il les retient.

Mais pourquoi?
…parce que t’es brisé, Nemesis.

Aussitôt pensé qu’une déferlante de culpabilité l’envahie. Pavel se mord la l'intérieur de la lèvre.
Si, auparavant, Nemesis, c’était ce chiot abandonné sous la pluie suppliant quiconque de l’adopter, là, c’était ce trou noir inconnu, aspirant quiconque dans un gouffre émotionnel. Parce que Nemesis, il attirait la pitié. Son innocence, sa naïveté et son amnésie (?); ingrédient d’un cocktail Molotov. Pavel, avec tous ses défauts (sa paranoïa, sa mauvaise-foi, son cynisme), n’avait pas la fortitude requise pour prendre quiconque sous son aile.

Puis, alors qu’il observe l’Oublié s’abreuver, il conclut :
On ne peut pas continuer comme ça.

Toutefois, avant la rupture : un dernier cadeau à cet enfant.
Il lui propose un voyage de quelques jours.

Toutefois, la réaction escomptée est loin de la réalité et ses yeux s’agrandissent de surprise alors que sa bouche s’entre-ouvre. Et même si rien n’en sort, l’émotion sur ses traits est on ne peut plus claire : déception. Lentement, il se relève, brisant le contact visuel avec le jeune homme; voulant rompre le contact, souhaitant dissimuler le sentiment qui l’accapare.

« Effectivement, c’est mieux que rien » sec, comme le sable qui les entourent. Mais, il ne peut s’empêcher d’être upset. « Tu sais, si tu n’es pas intéressé, alors ne te force pas. »

Pathétique, que d’être amer face à un enfant qui n’a probablement pas conscience de ses actions. Et avant qu’il ne dise des paroles regrettables, Pavel pointe du pouce le babillard.

« Dis-moi, Nemesis, mais… as-tu déjà pensé à écrire une requête? As-tu déjà pensé à écrire : ‘s’il vous plaît quelqu’un, enlevez-moi’? » Le Celestien soupire avant de reprendre. Peut-être que Nemesis ne comprendrait pas. Peut-être faillait-il procéder avec une question plus primordiale. « En fait… as-tu des amis? »

Des connaissances, n’importe qui!
Certes, le Désert était un immense free-for-all, mais Pavel refusait de croire qu’un semblant de camaraderie n’existait pas. Comment se faisait-il que personne n’ait jamais rien mentionné à ce pauvre garçon? Ou alors, c’était comme il le présumait : une amnésie.

Ton regard fixe un objectif vide, emprisonné par une mélancolie qui t’emporte dans un silence.

Pourquoi tu n’avais pas le droit de rester à Polaris, même y vivre ? Tu aimerais connaître la vérité mais d’une part, si tu l’apprenais elle te frapperait en plein contre le cœur. Tu as déjà du mal à te dire que tu es condamné de vivre éternellement dans le désert, tu accepterais encore moins de savoir que tu n’étais pas le bienvenu dans son pays.

Les oubliés sont vus comme des criminel pour certains pays, d’autres comme de pauvres déchets qui se promènent avec un virus à l’air libre, comme si toucher les mains d’un pauvre vous transforme vous aussi en une personne fauchée. Tu as beau essayer et visiblement tu n’arriveras jamais à atteindre ce soi-disant « but » de pouvoir quitter les sables.

Au fond de toi tu as cet objectif dont tu ne connais pas les raisons…

Un long calme dévore l’atmosphère, il ne manquerait plus que quelques petits reniflements de ta part pour aggraver la situation, tu n’avais déjà aucune idée des réactions de Pavel s’il ressentait de la pitié envers toi, ou de l’empathie, ou peut-être les deux. Dans tous les cas tu n’oses pas relever ton visage terne, et de ce regard vide que tu abordes quotidiennement, ses yeux qui quelques minutes avant ont eu cette lueur d’espoir lorsque tu as appris l’existence de Polaris.

Quand soudain le passé t’emporte en te rappelant de ta sœur jumelle délaissé quelques parts dans ce monde, tu n’auras peut-être jamais de ses nouvelles. Tu es parti, tu as tout plaqué, tu n’as rien dit, tu as effacé ton numéro dans son holokit et tu as fuis.
Elle qui espérait que tu t’occupes de son cas jusqu’à qu’elle guérisse, tu as pété un câble au lieu de vouloir tout encaisser comme tu le faisait à ton habitude.

Puisque tu as été un frère lâche et connard qui a abusé de l’expérience des autres.

Es-tu réellement malheureux ou en manque d’affection ?

Es-tu réellement ce petit ange qui se cache sous un autre masque ?

Que s’est-il passé ce jour-là, où tu t’es fait insulter de tous les noms ? As-tu abusé du compte en banque de cette femme ?

Tu te mordilles la lèvre.

Mais le malaise reste palpable malgré tout.

Pavel cite que si tu n’étais pas intéressé ça ne servirait à rien de venir mais… Evidemment que tu meurs d’envie de visiter son pays d’origine.

─ Si je veux venir.

Ces paroles prononcé sur un ton bas presque inaudible, esquivant tout contact visuel de ton camarade parce que ton regard est redevenu vide. De toute façon tu as toujours été cet homme dénudé d’émotions.
Et il te repose une question si tu as eu l’idée de faire une lettre à un inconnu afin de te sortir de ce pétrin, tu n’as honnêtement jamais pensé à cette idée, parce qu’au fond de toi-même si tu souhaites partir du désert : tu ignores les vraies raisons qui te pousse à vouloir quitter ce pays.

─ Je ne sais pas.

Le fameux « je ne sais pas » que tu aimes bien dire quand tu ne sais pas quoi répondre et puis… Les dernières paroles de Pavel ne te laissent pas de marbre.

Elles te font trembler tout ton corps sans savoir pourquoi et quand tu observes tes mains celles-ci trembloter.
Et toutes ses méchancetés à ton égard, ce rejet, ses coups de pieds, ses coups de poings qui se cognent contre ta peau, ses griffures, ses insultes à ton égard…
Sans cœur, robot, connard, salopard.

─ J’ai personne parce que tout le monde me rejette...

Dure réalité fragile comme de la glace qui se brise. Personne ne t’aime.