let's have fun

Un besoin de s’évader. D’être ailleurs. De ne plus être ici. Althea ne t’a jamais semblé aussi étouffant et si t’as jamais été vraiment fan de votre nouvelle vie, convaincue que ce n’était que temporaire, que votre vie ne pouvait pas se résumer à ça, ces derniers temps, c’est pire. T’as peut-être, certes, de l’espoir. L’espoir de retrouver votre vie d’avant. L’espoir de finalement avoir le droit d’épouser la femme de ta vie. Toutefois, ça fait cinq ans que tout ce que tu as, c’est de l’espoir. Outre ça, t’as rien de concret. Il y a cette ville, cette merveille en terme de technologie, mais tout ça, ce n’est pas important. Ça ne le sera plus, à la surface. Alors tu trouves ça difficile. Difficile d’être coincée derrière ce dôme, d’être prisonnière de cette cage dorée qui t’empêchait de voir le monde qui pourrait s’ouvrir devant toi.

C’est peut-être aussi un peu pour ça que t’aimes pas Althea. On t’a pas laissé voir plus que ces montagnes enneigées desquelles vous étiez protégés. Tout ce que t’as, c’est cet espoir qui vacille par moment, celui auquel tu te raccroches désespérément parce que, outre ça, t’as plus rien. Parce que tu sais même plus si t’as encore Ridley. Depuis que tu l’as revu, depuis que t’es partie sans lui donner le temps de répondre, que tu lui as déclaré que tu l’aimais, encore et toujours malgré cette absence que tu lui ingfligeais sans attendre sa réponse, de peur de ce qu’elle, elle pourrait te dire, tu doutes. Et t’as peur. Ça t’effraie. Parce que tu sais pas trop ce que ce serait une vie sans elle. Parce qu’autant tu apprécies la vie que t’as ici, tu sais que ce n’est pas la tienne. Que ça ne pourra jamais être la tienne. Parce que tu le sais que jamais tu pourras t’y faire, à ici. Surtout si tu n’es pas avec elle.

C’est pour ça que tu te retrouves au Holo-Deck. Tu as envoyé un message à Fenrir ce matin même, lui proposant quelque chose de différent pour votre entraînement. C’était bien de pouvoir t’entraîner, ça t’aidait bien souvent à canalyser tes émotions négatives mais, pour cette fois-ci, tu voulais faire quelque chose de différent. Tu l’attends donc à l’entrée, accrochant un sourire sur tes lèvres et tentant de faire du sens dans ta crinière sombre avant de lui adresser un signe de main alors que tu le vois s’approcher.

- Bon matin Fenrir !

Le soleil se lève doucement et toi, t’es déjà bien réveillée. Tu ne dors pas beaucoup, tu dors mal surtout, depuis quelques temps, alors tu en profites pour faire le plus de trucs possibles dans ta journée. Ça t’épuise, certes, mais t’as plus personne pour prendre soin de toi, pour te dire de prendre du temps pour toi.

- Alors, j’espère qu’un entraînement un peu différent te va ?

Sûrement même qu’il a l’habitude d’être ici, tu ne sais pas. Tu sais juste que t’avais envie de faire changement, de voir autre chose. D’avoir l’impression d’être ailleurs, pour quelques instants, de pouvoir te faire pousser des ailes et sortir de Polaris. T’aimes la ville dans laquelle tu es, tu ne dis pas le contraire, t’as juste l’impression d’étouffer un peu, encore plus maintenant que ta seule envie c’est d’aller prendre dans tes bras la femme que tu aimes. Ce que tu ne peux pas faire, alors tu te rabats sur la seconde chose qui te tentes de faire, à savoir voir autre chose que ces décors que tu connais par coeur.

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De toute évidence, là où toi t’es un peu de mauvaise humeur, tant faute d’une mauvaise nuit que d’une impression d’étouffer, lui a de l’énergie à revendre. Ça te fait sourire, ça te fait du bien aussi. T’es convaincue qu’avec lui, tu pouvais passer un bon moment, chasser surtout ces émotions négatives qui viennent empoisonner ta vie. T’as besoin de faire changement, de voir autre chose et si le holo-deck te semblait être l’endroit parfait pour ça, t’étais surtout contente de ne pas être seule. T’es pas particulièrement fan des autres, en règle générale, mais ne pas être seule alors que tu ne vas pas très bien te semble être une bonne chose. Parce que tu te sens déjà plus légère, un peu mieux, face à son enthousiasme évident qui en est contagieux. Toi aussi t’as déjà bien hâte de te retrouver avec le casque sur ta tête.

- Ouai ! C’est parti !

Un peu plus mesurée que lui, ça ne t’empêche pas d’apprécier sa façon d’être. Tu gères l’inscription, vous prend une salle avant de lui indiquer le numéro de celle vous étant désormais réservée pour ensuite le suivre. Il est le premier allongé et toi, t’allais donc avoir la surprise de l’endroit choisi. Tu te dis que c’est pas plus mal, c’est peut-être même une bonne chose. Te connaissant, t’aurais sans doute opté pour Londres. Londres et son ciel gris et ses grands bâtiments. Ville t’ayant vu naître, ville ayant aussi été témoin de cet amour grandissant entre la femme de ta vie et toi-même. C’était sans doute une bonne chose que tu n’y retournes pas. De quoi te faire plus de mal encore.

Tu enfiles le casque et t’allonges à ton tour. L’instant suivant, il y a une foule qui t’entoure, leurs acclamations se voulant assourdissantes. Tu tournes sur toi-même, observes les alentours avant de finalement poser ton regard sur Fenrir. Et tu souris, naturellement, avant de désigner sa ceinture.

- J’imagine donc que j’ai pour objectif de te la voler ?

Tu dis ça sur un ton léger, le défiant presque du regard. Oh, tu sais déjà que tu vas perdre, sur un ring comme ça, il a l’avantage de l’expérience. T’as tout de même envie d’essayer, de l’affronter, parce qu’il n’y a que comme ça que tu peux progresser puis, tu sais te battre, assez pour pouvoir lui donner du fil à retordre. Tu penses. Tu l’espères, sans quoi ta fierté en prendrait un coup, ce qui ne serait pas pour te plaire.

- C’était ça, ton quotidien, avant la chute ?

Tu demandes. Tu te demandes il se battait à quel niveau. Tu es forcée d’hausser la voix, pour ne pas être enterrée par la foule qui continue de s’emporter tout autour de vous. C’est grisant, comme sentiment. Tu sais que c’est faux, et pourtant, ça te donne envie de leur offrir un spectacle digne de ce nom. De quoi ne pas leur faire regretter de s’être déplacé (même s’ils ne se sont pas vraiment déplacés). T’es d’autant plus convaincue que venir ici, avec Fenrir, était une bonne idée. Ça te faisait déjà du bien, et pourtant, vous veniez tout juste d’arriver.

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Il commence plus vite que tu ne l’aurais cru. Tu pestes, trop attentive à sa réponse pour prévoir ce qui suit, rencontrant les cordes avant de t’écraser sur le sol. Tu te retournes, sautes sur tes jambes pour lui faire face, les sourcils légèrement froncés mais un sourire sur les lèvres. Son rêve, hein ? Tu pourrais lui dire que ce n’est pas perdu, qu’il pourrait s’y rendre, une fois que vous seriez de retour à la surface. Toutefois, c’est pas le moment, surtout pas alors qu’il vient piquer ta fierté, qu’il se joue de toi et que ça semble l’amuser.

Oh, ça t’amuse aussi. Toutefois, il a raison, tu pourras pas le battre comme ça et t’allais devoir te montrer un peu plus attentive si tu souhaitais l’emporter. Pas que cela te semble comme étant possible mais ça n’allait pas t’empêcher de tout donner.

- Viens pas pleurer après, alors.

Tu dis ça comme si vraiment, c’était possible. Tu t’élances, te penches pour venir frapper son ventre de ton épaule, le soulevant de terre l’espace de quelques secondes pour le jeter sur les cordes à ton tour. Tu recules, attends, essaies d’analyser ce qu’il fait, te prend un coup, pestes un peu et en renvoies un à ton tour. De toute façon, c’est pas comme si tu connaissais vraiment les règles, observant pour mieux frapper, relevant une jambe pour faire fléchir la sienne et le forcer au sol.

- T’attends pas à garder ta ceinture si tu restes au sol.

Est-ce une bonne idée de provoquer ? Absolument pas. Le fais-tu tout de même ? Bien sûr que oui.

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Ce n’était pas simple de se battre contre un champion d’une discipline que tu ne maîtrisais pas toi-même. Militaire de carrière, tu savais te servir de ton corps comme une arme, où frapper pour immobiliser, des coups pouvant s’avérer dangereux lorsque mal placés. Toutefois, là n’était pas un combat comme tous ceux dont tu avais eu l’habitude par le passé, lutte à main nue avec un homme capable de te faire valser par-dessus de sa tête. Tu eus seulement le temps de lever les bras pour les croiser au-dessus de ta propre tête avant de t’écraser au sol, évitant tout de même quelconque blessure à ton cou.

- On croirait presque tu te sens menacé.

Roulant sur le sol pour te relever, sautant plus pour revenir sur tes jambes, tu l’observes et réagis un peu trop tard. Encore une fois, seuls tes réflexes te sauvent, ou presque, bras croisés devant ta poitrine, encaissant douloureusement le coude qui viennent de s’y abattre. Cependant, passant outre la douleur, tu as connu pire, comme une (ou plusieurs mêmes) blessures par balles, tu étires un bras pour attraper le sien.

- Me reste donc juste à espérer te donner du fil à retordre.

Et sur ces mots, tu tires sur son bras, l’attire vers toi, repliant ton autre bras pour le frapper de ton coude, tout ça avant de tenter de le jeter au sol. Puis tu recules, mets une certaine distance entre vous deux, pour mieux pouvoir l’observer, comprendre. Et tout ça accompagné avec les encouragements assourdissant tout autour de toi, ceux-là même qui te donnent envie de te surpasser, pour ne pas décevoir ce public factice. Et tu souris. Tu souris sincèrement, sans doute pour la première fois depuis que ta route a croisé Ridley au sein même de Polaris, quelques temps plus tôt.

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Étais-tu vraiment de taille ? T’en doutes, mais ça te fait sourire. Certes, t’es pas une débutante, tu sais te battre, mais tu ne t’es pas concentrée exclusivement sur les combats au corps à corps. Bien souvent armée, tu avais appris à utiliser ces armes comme une extension de ton propre corps et là s’avérait être ta plus grande force. Les pistolets et les couteaux. Or, ici, tu es seule, devant faire face à ton adversaire avec rien d’autre que ton corps et ta tête.

Un corps douloureux qui plus est, d’un coup bien senti, qui te fait plier vers l’avant, ta hanche élançant de l’impact qui a suivi. Puis ton souffle qui se coupe lorsque ton dos rencontre de nouveau le sol, brièvement étouffée tandis qu’il cherche à t’immobiliser. Tu pourrais abandonner, l’issue du combat n’est pas bien difficile à deviner. Mais tu es trop fière pour ça. Puis, tu n’es pas venue ici pour abandonner de si tôt.

- Dans tes rêves.

Commentaire soufflé entre tes dents, réponse se voulant presque provocation tandis que tu relèves les hanches pour le déséquilibrer. Tu essaies de rabattre ta jambe, de le faire suivre le mouvement pour inverser vos positions ou alors tout simplement pour te libérer, pour retrouver une certaine liberté de mouvement. Parce qu’au sol, tu te sais en désavantage, d’autant plus si tu te retrouves sous lui.

C’est pour ça que tu essaies de lui attraper le bras, le coincer et l’immobiliser. Vaine tentative ? Tu ne sauras pas sans avoir essayée, essayant de le maintenir au sol pour avoir l’ascendant sur le combat. Un bref avantage duquel tu ne saurais, de toute façon, sûrement pas profiter.