Posté le Mer 19 Fév - 4:30
AN UNNECESSARILY DRAMATIC LIFE
feat. ashe
Requiem
Il y a de cela quatre ans…
Tourbillonnant allègrement contre les parois de verre dont les motifs complexes incrustés trahissaient un certain luxe, le liquide ocre dansait à la merci du mouvement répétitif occasionné par la main, qui comme le sable s’écoulant du sablier, cherchait à tuer le temps. Cela faisait quelques heures que le train l’avait déposé à Requiem ; la ville poétique, perpétuellement baignée de lumière artificielle et, après s’être enregistré à l’hôtel recommandé par son travail et y avoir déposé ses bagages, il lui restait du temps pour faire du tourisme.
Au débarcadère, il eut bien fait de prendre quelques informations sur les attraits de l’endroit et après une brève discussion, on avait fini par lui recommander un endroit tranquille qui conviendrait plus ou moins à ses besoins. Pas que Pavel avait spécialement envie de sortir ; en effet, simplement rester cloîtré dans sa chambre d’hôtel à mater les émissions du moment lui convenait. En contrepartie, il y avait cette infime parcelle de son être qui trouvait cela dommage de gâcher ce qui se trouvait être un voyage au frais du Ministère en… n’en profitant pas.
Et ce fût donc sous recommandation qu’il se trouva dans un bar plus ou moins huppé de la capitale. Des yeux d’azurs, lourdement cernés et las, contemplaient sans focus réel la boisson sujette à une danse infernale sous la musique de la cohue des autres patrons. Le mouvement s’arrêta et ses lèvres trempèrent dans ce que certain appellerait l’ambroisie des dieux : du scotch.
Ah, cul-sec, il but, avant de déposer le verre vide contre la surface marbré du bar et de se lever afin de répondre à un besoin primaire.
Se fessant, il se leva, titubant quelque peu avant d’entrer en collision avec un autre patron ; causant le verre de ce dernier à vaciller, déversant quelques gouttes du liquide qu’il contenait.
« Ah, merde, » lâcha-t-il tout bas, pour signifier son ennuie face à sa maladresse naturelle, ou plutôt face à son cristal incontrôlé. Pavel leva les yeux vers l’inconnu, sa main frottant l’arrière de son crâne. « Je suis désolé ! Vraiment, vraiment désolé ! Je ne vous avais pas vu. »
Il espérait que cet inconnu soit de bonne humeur et qu’il ne soit pas comme Fenrir, un type bagarreur et entendant difficilement raison.
« Laissez-moi vous payer un verre, » ajouta-t-il rapidement, comme si cela atténuerait les effets de sa maladresse. « …juste après que je sois passé aux toilettes… »