Funambule sur un fil fil fil
qui défile file file de fil en aiguille
arrive à conquérir les étoiles
Funambule de l'espoir moire noir poire
entouré d'un vent en châle

Serait-ce aujourd'hui ? dans la pénombre son cœur bat à toute allure, un billet froissé entre ses doigts.
Elle a
un peu peur
Elle ne sait
pas comment faire
pour faire de fil en aiguille, une connaissance devenir une amitié.
Elle a ses sentiments en pagaille.

Mariette n'a pas vraiment réfléchi, ce n'est pas pour elle, enfant des émotions. Elle revêt sur sa peau ses nerfs, fragile petites choses. Dans la salle sombre elle tape du pied, elle attend que le spectacle ferme les voiles. Elle n'arrive même pas à profiter de toutes les merveilles qu'elle voit, car chacune d'entre elles n'est qu'une entracte pour elle.
Son regard papillon, vole de ci de là, regarde les clown et les soupir face au funambule.
C'est ce qu'elle croit être en ce moment, à y aller à tatillon avec ces grands chevaux. Elle ne sait décidément pas effectuer cet art.

Le spectacle est fini, elle serre contre son ventre tordu une petite grenouille de bois.
Tout le monde sort, elle aussi, mais elle s'allonge dans ses pas, de chat, elle danse autour du pot, elle traine telle une reine, cherche du regard son cadeau qu'elle s'est promit à elle-même. Voilà ! par dessous un bras, là au fond, elle la reconnait, celle qui avait rayonné sur scène, sur la sienne. Entre ses envolés c'était bien la seule fois ou ses yeux n'avaient pas quitté le rond lumineux. C'est elle !

Mariette a les yeux qui s'embuent, et, sans considération pour les interdits, se faufile au travers de la foule jusqu'à l'arrière boutique de cette jolie échoppe vendeuse de merveilles spectaculaires. Elle arrive tout essoufflée, les cheveux en pagaille, les joues cramoisie entre honte et envie, elle refourgue dans les bras de cette fausse inconnue son cadeau, sa petite grenouille de birch comme dirait une certaine britannique.
Toi.

Si tu appuie sur ses pieds elle bondit.

Ni bonjour ni merci, pourtant elle en a plein la bouche, mais ils ne veulent pas sortir, la timidité s'étrangle au bord de ses lèvres, se dessèchent dans son cœur confus. Elle n'a rien à faire là ce n'est pas sa place, dans ce cirque aux milles feu, elle est une allumette en dehors de sa boîte, place de spectatrice, mais ça fait depuis si longtemps qu'elle te cherche, alors elle ne peut s'empêcher de devenir actrice. Elle essuie ses mains moites contre sa robe puis te reprend des mains la grenouille pour la poser au sol et te faire une démonstration. Le visage penché ainsi en avant, elle pense camouflé sa bouille rougie qu'elle sent chaude.

C'est pour toi, pour te remercier d'il y a cinq ans, lorsque tu étais à côté de moi avant le recrutement. Tu...tu te souviens n'est-ce pas ?

Et il y a une certaine peur dans ses mots, peur de déranger, peur d'être à côté, peur d'avoir été la seule à avoir été éblouit par ta lumière, tes sourires, ton rire, elle s'en souvient comme si c'était hier. Alors qu'elle était esseulée, orpheline de famille, perdue et la peau grisée par les débris, toi, dont elle ne se souvient plus du nom, avait été comme le feu de cheminé, elle t'aurait bien suivit jusqu'à Caer, comme maintenant, mais le destin en avait décidé autrement. Qu'à cela ne tienne elle n'avait eut de cesse, depuis l'ouverture de sa boutique en itinérance, de te chercher.
Voilà qu'elle t'avait retrouvé.
Dit est-ce qu'elle t'avait fait impression aussi ? Elle espère pas une trop chouineuse, elle s'en voudrait d'avoir été vu comme un boulet. C'est pour ça le cadeau, pour au cas ou elle fut de trop, elle essaie d'acheter son amitié rêvée à défaut de savoir correctement l'exprimer.

Alors qu'elle est tout occupée à montrer l'utilisation de la grenouille, tu te penches vers elle, vos mèches s'entrelacent presque, elle retiens son souffle, ou plutôt, l'englouti sans plus réussir à respirer. Son ventre se tord un peu plus. Puis vient la sentence, c'est toi ! qu'elle s'émerveille. Mariette, devenue muette, fini de fondre. Il faut croire que son ventre n'est pas suffisant, voilà qui les mains dans les mains, les tords en tout sens en finissant d'entendre ta voix.

Et elle porte tu sais, dans son cœur, lorsque tu dis te souvenir de ce moment là, ce précieux temps, ou toutes deux vous aviez dix ans. Il lui semble que c'était encore hier. Elle n'a pas encore perdu ses folies d'enfances, et ses traits, comme en réminiscence, ont oublié de grandir.

Dans ses bras Mariette reste interdite, les siens ballants, elle ne sait pas comme répondre, essaie d'imaginer qu'il faut passer ses mains autour de toi, mais le temps qu'elle prend pour se décider, à peine les a t-elle levé que tu te sépare d'elle, confuse, elle rebaisse ses mains comme si de rien en espérant que tu n'ai rien vu. Tu l'aide à se relever et ta voix sonne comme une berceuse, elle se laisse porter par tes mots. Ainsi elle avait été importante, assez tout du moins pour que tu te souvienne d'elle.

La grenouille plait, pour une fois, un sourire discret nait sur son visage, elle a une certaine fierté de son métier, et ne peut s'empêcher d’émécher son masque rustre lorsqu'elle reçoit ce genre de compliments. Mais maintenant vient le plus difficile, elle, elle ne se souvient plus de ton prénom, dans son coin, ou plutôt dans sa caboche, elle panique un peu ; ça serait terriblement impoli que tu t'en rende compte, ainsi il va falloir qu'elle fasse tout son possible pour cacher ce qu'elle considère comme sa sottise. Plus difficile encore, il fallait renouer les ponts, et autant dire, que la parlote n'a jamais été son fort.

Hu...euh...

Elle se mord la lèvre, les yeux rivés sur la grenouille, cherchant de quoi parler, maintenant que l'adrénaline de la rencontre retombe comme un soufflé elle se rend compte qu'elle ne s'est jamais préparée, pensant pouvoir faire de la voltige avec ses mots sans soucis. Évidemment, la réalité est bien loin des rêves qu'elle se faisait en haut de sa montagne glacée.  

ça fait longtemps que tu travailles au cirque...?

Elle trépigne sur place, la pauvre,
c'est tout ce qu'elle a trouvé et déjà, elle se sent épuisée, avec un peu de chance elle devrait finir par trouver un sujet qui permette à son amie (comme elle dit) de combler les vides, nouer les planche de ce fameux pont, sur lequel Mariette pourra s'aventurer, avec hésitation, mais munit d'une certaine détermination qui ne lui a jamais fait défaut jusqu'à présent.

Maintenant tout le monde a plié bagage, il ne reste plus que Mariette qui transgresse pour rester auprès de la joyeuse A... oui ça commençait par un A, elle s'en souvient un peu à présent, alors que cette dernière prend l’appât et ce met à parler du cirque. Mariette en profite pour regarder autour, hésitante à croiser son regard, elle dessine les contours de cette fameuse farandole, il y a tellement de couleur ici, comparé aux monts, toutes les couleurs mélangées dans un joyeux capharnaüm. Le désordre visuel de ce genre de décors lui plaît, d'ailleurs elle aussi porte une large robe toute rapiécée et aux chiffons mélangés.

Alors qu'elle lui parle d'une certaine Effie et de tout les bienfaits qu'elle lui a procuré, Mariette se demande si elle n'aurait pas mieux fait de rentrer dans ce genre de curieuse troupe elle aussi, mais tout de suite la joie de créer librement ces petites figurines, la chaleur des habitant de son village, lui reviennent en mémoire. Au final, elle n'était pas si malheureuse à Célestia, il valait mieux que ça se passe comme ça.

En parlant du mont Célestia voilà que l'ado ré-enchaine et lui demande des nouvelles de là-bas. Elle prend même ses mains dans les siennes, elles sont chaudes et toutes douces, le rouge aux joues de Mariette quant à lui, n'en démord pas. Elle balbutie du bout des lèvres.

ça va.

Elle se mord l'intérieur de la joue, non ça ne va pas de dire juste ceci quand elle fait tant d'effort, c'est elle, Mariette qui est venu s'imposer à cette soirée, il fallait qu'elle arrête de faire sa timide, qu'elle se dit, arrête tout de suite !

Alors
elle
prend
sur
elle
et inspire...inspire...:

Oui je m'entend avec tout le monde au village, et les gens aime bien mes petites créations en bois, ça fait des jouets pour les enfants surtout, puis on fête toujours noël et tout ceci, comme si on était à la surface, il y a beaucoup de convivialité et d'entre-aide genre l'autre jour M. Burmington m'a aidé à couper du bois pour ma cheminée et... elle s'arrête tout de go, se rendant compte que ce n'est pas forcément hyper intéressant, elle fait attention de ne pas trop serrer les mains de sa nouvelle-ancienne amie et raccourcis sa parlote elle s'imagine, pour le propre bien de son cœur... je suis déjà venu mais c'était il y a un moment, je voudrai bien que...attend...

et elle lâche a contre-coeur ses mains, mais voyez-vous elle avait été tellement pressée de t'offrir ton présent qu'elle était partie en trombe de sa place en laissant ses affaires alors elle retourne chercher son sac qui est plus un caisson de cuir et de bois. Lorsqu'elle reviens avec, elle le pose à tes pieds et ouvre la languette du dessus, à l'intérieur, mille trésors de bois sont avec attention empilés entre du papier kraft et des petits cartons amortisseurs, tu retire des petits soldats, des chats, des voiturettes, des cristarosses (tu t'étais inspiré de ceux que tu avais vu à la vallée) etc... Elle te regarde et pour la première fois, les yeux dans les yeux, des étoiles dans les siens.

Je suis pas dans un cirque mais je fais de l'itinérance une fois par an moi aussi pour vendre mes créations ailleurs qu'au monts, je reste sur Caer un moment avant de remonter, c'est mon dernier stop. Alors j'ai un petit peu de temps si...si tu veux bien...enfin si ça ne te dérange pas...et elle continue avec sa voix qui diminue au fur et à mesure pour s'éteindre sur les derniers mots, si tu veux bien me montrer les environs...

c'est à ce moment là que son ventre échappe un énorme gargouillis, et de honte, elle fourre son visage dans ses mains. Elle n'aurait jamais du sauter le déjeuner, maintenant elle est définitivement tomate !

Ses mains plaqués contre ses joues, elle se réchauffe avec ou sans soleil. Elle joue à la timide, l'est-elle vraiment ? Pas vraiment elle est juste dans cette incapacité étrange d'agir "normalement" en face d'A.... comme si elle active en elle toutes ses réactions les moins courantes. La voilà qui attrape l'une de ses mains pour l'aider à se relever, Mariette retire son autre main de son visage tout en évitant son regard, si elle était un dessin, il y aurait deux gros rond pastel rouge au niveau de ses pommettes. Mais Mariette n'est pas un dessin, c'est une enfant furieuse qui aujourd'hui apprend à être apprivoisée. Elle ne sait pas quoi faire de ces émotions qui la prenne à bras le corps, elle a pourtant appris au village congelé, mais il faut croire que ce ne fut pas suffisant et qu'elle a besoin d'encore de leçon.

Marie, mariette, pourquoi tu fais cette tête ? elle regarde ses pieds, battant de ses longs cils. Tu ne vas pas pleurer de soulagement n'est-ce pas ? Elle soupire, elle inspire, elle essaie de prendre sur elle, tu es A...tellement gentille, tellement rayonnante, toute la pression de Mariette qu'elle s'est construite avant votre rencontre s'effondre sur ses épaules, son corps frêle en tremble mais elle tient le coup.

Voilà qui range ces petits jouets et referme son sac, elle attrape une lanière de cuir et passe un premier bras dedans, son second étant occupé à être maintenu par la main de sa nouvelle amie. Elle peut le dire n'est-ce pas, amie ? Un petit rictus qu'elle n'arrive pas à retenir se forme au coin de sa bouche alors qu'elle regarde leur main l'une dans l'autre.

Finalement ce n'est pas si mal, son ventre a bien fait de se montrer, elle n'aurait jamais osé demander la pitance d'elle-même. Maintenant elle est invité à déjeuner, si ce n'est pas le bonheur, elle ne sait ce qu'il est. Et le bonheur, sa ronge son petit cœur de pierre, elle est là, avec A... comme sur un petit nuage irréel. C'est très approprié n'est-ce pas, auprès d'une illusionniste. Fait la rêver encore et encore, de votre belle amitié qu'elle a tant recherchée.
Elle te suit, sa besace contre une épaule et ne lâche pas tes doigts, satisfaite de sentir la chaleur de ta paume contre la sienne.

M-merci... ... désolé de m'imposer....mais je ne suis pas difficile en nourriture...

Et bien, qui va là ? est-ce bien la même Mariette que du mont Celestia ? Ou sont passé tous ses jurons, ses canines ? Les as-t-elle troqué contre des dents de lait ? Est-ce là l'effet qu'une amie de son âge peut avoir sur elle ? Ça ne lui déplait pas, d'être parfois tout miel. C'est même...reposant ? de ne pas être sur ses gardes tout le temps, comme si elle était au village...même si elle fait plus attention ; au village elle était bruyante, prenant de la place, sa place à elle dans la joyeuse polaire farandole, mais ici elle n'est pas chez elle, elle est sur le perron d'une autre, elle veut simplement se faire inviter, encore et encore, là voilà, voyez par vous même : elle enfile ses vêtements de politesse. Ils sentent encore le neuf.

Heureuse. Tu marches dans les rues ensoleillées de Caer aux côtés de ton amie. Tu souhaites profiter de ce moment, profiter de Mariette. Car il y a bien longtemps que tu n’as pas eu l’occasion de passer du temps avec elle, rare personne de ton âge dans ce merveilleux monde. Non pas que tu apprécies Mariette pour cela. Non. Jamais. Tu aimes Mariette pour sa gentillesse, sa douceur, pour ce courage dont elle fait preuve quand elle te parles, car tu sais qu’il le lui est difficile.

Mariette est toute différente de toi. Elle est si calme, si douce. Sa présence agit comme un catalyseur sur toi. Avec elle tu te sens reposée. Car tu es de ces personnes qui passent leur temps à courir à droite à gauche. Tu ne te reposes pas. Tu ne te reposes jamais. Car tu préfères passer ton temps à explorer, à découvrir, à t’amuser de toutes sortes de choses. Cela te conviens. Néanmoins ton corps demande du repos. Repos que tu ne lui accorde qu’après épuisement. Mais pas quand tu es avec Mariette.

Et voilà que ta jeune amie te remercies et s’excuse. De quoi ? De s’imposer ? Tu souris à cette réaction. Mariette n’a pas à s’excuser. Tu devrais même la remercier d’être là. Elle est venue à toi. Elle a pensé à toi. C’est une bonne amie. Une amie précieuse. Ta première amie.

- A partir de maintenant interdiction de t’excuser ! Je suis contente que tu sois avec moi, alors il n’y a pas d’excuses qui tiennent.

Tu la regardes, un grand sourire aux lèvres. Tu veux qu’elle soit aussi heureuse que toi en ce moment. C’est le cas n’est -ce pas ? Car malgré son visage rougit et sa voix timide, tu le vois Astrée. Son regard heureux et ses sourires cachés. Ils sont là bien présents quoique dissimulés. Mais tu sais, à la chaleur de sa main, que ton bonheur est partagé.

Tu t’arrêtes finalement, attirée par la bonne odeur des crêpes. A quelques pas se trouvait un vendeur de crêpes et  autres gourmandises. Il avait attiré autour de lui les familles et les groupes d’amis. Tu fermes les yeux et renifles cette délicieuse odeur. Tu tournes la tête vers Mariette.

- Tu aimes les crêpes ? Si tu veux je connais un très bel endroit pour s’arrêter manger. Il y a même un vendeur de glace et quelques autres vendeurs ambulants. Tu pourrais y présenter tes jouets. Et je te montrerais un tour de magie !

Tu parles beaucoup Astrée. Tu parles peut-être trop. Mais tu apprécies partager ta bonne humeur à tout le monde. Tu veux la partager avec Mariette.

Elle hoche la tête, heureuse, elle est si heureuse ! Son sourire d'abord timide, qui essaie de se frayer un chemin sans se faire remarquer, se fait grandiloquent. Elle se sent légère, si légère ! Elle pourrait s'envoler, tel une méduse céleste avec sa large robe. Ses doigts serrent un peu les tiens, oh ne la laisse pas s'envoler, elle veut rester les pieds ferme à côté des tiens, dans vos chaussures cirées. Elles marchent ainsi, côte à côte, dans les ruelles de Caer, il y a du monde, de jolies couleur, du bruit à en revendre, contre les pavés, vos pieds claquent à l'unisson, les banderoles s'étirent au dessus de vos têtes en toile d'araignée. Rouge bleu vert, elles sont de toutes les couleurs, les jolies enseignes.

Une bonne odeur vient habiter vos petites narines, elle flatte votre odorat, Mariette renifle en fermant un peu les yeux, ça sent si doux, ça la fait saliver. C'est alors que tu t'arrêtes. Mariette ouvre à nouveau son regard, et celui-ci se pose sur un stand qui semble victime de son succès. Mais bien sûr, ça sent les crêpes ! Vois comme il y a la queue, pour sûr celles-ci doivent être réputées !

o-oui...j'aime beaucoup les crêpes, et les glaces, et un peu tout !

Sa voix a prit de l'assurance, elle est de si bonne humeur oh elle pourrait exploser ! Son comportement feu follet semble vouloir reprendre le dessus : la fève de son état se sent aujourd'hui, trouvée, A...est sa reine, porte donc la couronne Oh vois comme elle te va bien ! Lorsque tu lui souris de toutes tes quenottes en parlant de nourriture et de tour de magie, le cœur de Mariette bat la chamade Oh qu'est-ce qu'elle rougit ! Tomate tomate tomate ketchup ! Elle est toute déboussolée de votre rencontre.

...moi aussi je te montrerai un tour de magie !

Et peu pas fière, de sa main libre elle l'appuie contre ses hanches et prend une pose triomphante. Ahah ! elle ne s'y attend sûrement pas à celle-là ! Mais Mariette a plus d'un tour dans son sac et elle aussi veut montrer l’étendue de son savoir avec ses cristaux. Elle pourront ainsi échanger sur leur expérience tout en discutant de tout et de rien, Mariette à déjà hâte, elle sent que cette journée va être radieuse, de celle dont on se souvient avec engouement le soir dans son lit, de celle qui nous aide à nous endormir car elle est faite de rêveries.
Ainsi elle lui emboîte le pas, qu'elles aillent donc se restaurer ! jouer ! se faire mutuellement rêver ! Mariette a si hâte de découvrir les pouvoirs d'A... !

Tu la regardes prendre sa pose triomphante. Elle semble heureuse, si heureuse Mariette, et la jeune fille timide se transforme peu à peu en un rayon de soleil. Tu ris, tu ris Astrée en la voyant si vivante. Que tu as hâte de voir ça. Voir la magie de Mariette. Tu lâches sa main pour taper dans les tiennes, toute pressée de la voir à l’œuvre, et pourtant si tu pouvais arrêter le temps tu le ferais. Que cette journée ne s’arrête jamais. Que le monde vous laisse encore le temps d’être ensemble. Et voilà que tu l’entraîne avec toi dans la foule. Ne la perd pas Astrée. Ne la lâche pas. Car tu ne voudrais pas qu’elle s’éloigne n’est-ce pas ? Pas maintenant que tu la retrouve enfin.

Vous attendez, comme deux enfants hâtives de recevoir leur cadeau en période de fête. Et pendant ce temps tu la regardes, tu lui souris, tu serres sa main dans la tienne. Et quand votre tour vient tu demandes ses meilleurs crêpes. Celles qui font saliver. Celles qui font le succès du marchand. Puis tu en offre une à Mariette. Tu lui tend, toute heureuse de partager ce moment avec elle.

- C’est pour toi !

Et aussitôt que ton amie réceptionne son repas, tu l’entraîne de nouveaux à travers les rues de Caer. Tu cours avec elle, crêpe à la main. Tu cours jusqu’à ce petit bout de verdure, ce petit parc dans lequel tu as l’habitude de passer tes après-midi ensoleillées. Tu cherches quelque chose, tu cherches quelqu’un. Ah. La voilà ! La dame aux oiseaux. Tu t’approches, assez près pour observer les oiseaux, mais assez loin pour pouvoir t’asseoir dans l’herbe avec Mariette. Tu t’installes et tu l’invite à en faire de même. Autour de vous, il y a plein de jolies choses, une petite mare aux canards, un marchand de glaces, et même un carrousel.

- Je viens souvent ici quand il y a du soleil. Et quand je suis à Caer. C’est un bel endroit. Et il est encore plus beau quand j’ai une amie près de moi.