Regard braqué sur ton holokit alors que tu attends une réponse d’une personne en particulier, t’es déçue de voir que l’écran ne s’illumine pas pendant un bon moment. Pas de réponse, elle ne t’a toujours pas répondu malgré le fait que tu l’as relancé à plusieurs reprises. Il ne t’en faut pas plus pour te décider à quitter le stade où tu étais pour des entrevues afin de te diriger vers l’endroit où Lexie devait être. Oh, tu supposes qu’elle pourrait toujours être au travail et ne pas te répondre parce qu’elle était occupée à faire des choses bien plus importantes de sa journée que te répondre, mais bon, t’as pas l’impression que ce soit le cas. C’est ce qui explique ta présence devant sa porte quelques dizaines de minutes plus tard. Porte à laquelle tu ne prends même pas la peine de cogner pour te laisser entrer sans plus de cérémonie. Tu n’as aucune gêne, surtout pas avec une amie que tu as depuis le recrutement. « Lexie, l’objectif des messages c’est d’y répondre. » Tu affirmes la chose d’une voix forte alors que tu avances un peu plus dans l’appartement. Vas savoir si elle se trouverait dans sa chambre ou ailleurs, ça n’a pas tellement d’importance.
T’aurais sans doute l’air ridicule si elle n’était pas là, mais heureusement pour toi (ou pas), tu trouves rapidement Lexie étalée sur le canapé. Tu secoues la tête en la voyant dans un tel état. « T’es consciente que t’as l’air plutôt pathétique en ce moment ? » Aucune douceur dans ta voix alors que tu lui dis quelque chose qui n’a rien d’agréable. Tu n’y peux rien, c’est la simple vérité. Tu sais pas ce qui l’a mis dans cet état, t’es pas certaine qu’elle voudra t’en parler alors tu ne demandes même pas. Depuis le temps, t’espères quand même que Lexie sait qu’elle peut te parler de ce qui la dérange. Tu n’es jamais de très bons conseils, mais t’essaies au moins de l’épauler ou de la divertir selon la situation. C’est ce que tu comptes d’ailleurs faire à l’instant précis. « On va à la salle de sport, ça va te faire du bien. » C’est généralement ce que toi tu fais lorsque quelque chose te tracasse. Tu n’es pas la meilleure pour gérer tes émotions, mais tu es plutôt douée pour les déplacer ailleurs, pour te concentrer sur autre chose et le sport est une bonne façon de le faire à tes yeux.
À défaut de vraiment vouloir lui laisser le choix, tu te permets d’aller dans dans sa chambre récupérer ce que tu sais être son sac de sport. Tu reviens ensuite vers elle pour le lui lancer sans aucune délicatesse que ce soit. « Tu sais que je te laisse pas le choix de toute façon. » Et pour ponctuer ta phrase tu lui adresses ton plus beau sourire, celui dont tu te serres généralement pour séduire des gens dans les bars. C’est loin d’être ton intention dans la présente situation, mais ça peut toujours t’aider à la convaincre. « Tu me remercieras plus tard. » Tu dis rien de plus, te contentant de croiser les bras pour insister sur le fait que tu t’attends sérieusement à ce qu’elle se bouge pour venir avec toi dépenser de l’énergie et se changer les idées. C’est que t’es presque une bonne amie en fait.
Tu serres le poing, manques de l’abattre dans ce reflet qui te fait face, surface vitrée qui semble te narguer en cet instant même. T’es rentrée chez toi. T’as aucune idée d’où est-ce que tu étais avant, t’as pas cherché à savoir. T’avais pas besoin de savoir, pas dès lors que t’as compris que tu n’étais pas là où tu avais espéré être. Tu n’étais pas chez Ridley. Encore une fois, tu avais échoué. T’étais même pas certaine de vraiment savoir comment naviguer au travers ce réseau mystérieux, tu sais juste que tu déprimes toujours un peu plus à chaque échec. Les larmes te montent aux yeux alors que tes épaules sont secouées de sanglots amères, te retrouvant seule face à ta propre impuissance.
Seule face à son absence de réponse. Seule. Sans elle.
Fatiguée de tes nombreux essaies, épuisée d’un abus évident de ton don, tu prends la décision de ne pas rentrer travailler. Tu as, de toute façon, accumulée assez d’heures depuis les dernières années pour te permettre une journée de repos. Tu n’étais pas en état de rentrer travailler, même si tu le voudrais, incapable de réfléchir, incapable de faire autre chose que pleurer ce mal qui te serre le cœur, douleur vive que tu ne parviens pas à faire taire. Seule dans ton appartement et allongée sur le canapé, enroulée dans une couverture épaisse, tu fixes ton téléphone sans te soucier des messages entrants.
T’en as rien à faire. T’en as rien à faire de qui peut bien tenter d’entrer en contact avec toi parce que leurs messages ne t’intéressent pas. Ce n’est pas Ridley. Elle, elle ne répond pas. Alors toi, tu broies du noir, couverture rabattue sur ta tête en donnant l’impression de vouloir cesser d’exister. Ça te ferait peut-être du bien. Ça ferait sans doute moins mal.
T’ignores combien de temps s’est passé entre ta dernière tentative et le moment où tu entends la porte de chez toi s’ouvrir. T’es-tu endormie ? Oui, sûrement. Tu penses que c’est l’une des filles, mais finalement, tu constates assez rapidement que ce n’est pas elle. La voix est différente. Tu grognes, mécontente, te redressant à peine sur ton canapé, la couverture toujours sur tes épaules et tombant mollement autour de toi. Tu ne réponds pas à ses accusations, tu n’as rien à lui dire. Pas d’excuses si ce n’est que tu te sens mal. C’est désagréable. Pourquoi est-ce que ça te prend maintenant ? Cela fait cinq ans que tu vis sans elle, cinq ans que tu acceptes ton sort sans poser plus de questions. Alors pourquoi maintenant ? Tu le sais que c’est parce que tu l’as revu. Il s’agissait-là de l’une des raisons pourquoi est-ce que tu l’évitais. Plus que parce que tu te savais incapable de lui mentir si elle se retrouvait face à toi, il y avait aussi que la revoir te rappelait à quel point elle te manquait. À quel point vous étiez loin, l’une de l’autre. À quel point tu devais redoubler d’effort pour un jour avoir droit à cette vie que tu voulais pour vous deux.
- Ta gueule.
Très peu sympathique, pas que ça t’importes vraiment. Tu ne voulais pas la voir. Tu ne voulais voir personne, sauf Ridley. Ou, enfin, c’était faux, t’avais sûrement besoin de sortir, de te changer les idées, mais ça te semble plus facile de déprimer sur ton sofa en ayant l’air parfaitement pathétique, comme elle te le fait si bien dire. Tu ne réponds pas à la suite, jettes au sol ce sac qu’elle te jette avant de secouer la tête, refusant l’invitation (qui n’en est pas vraiment une).
- Rentres chez toi, Ahsoka.
Un soupir alors que tu te laisses retomber sur ton lit, ramenant la couverture par-dessus ta tête. Si tu ne la vois plus, sûrement qu’elle ne te voit plus non ?
- J’ai pas envie d’aller m’entraîner.
Et pourtant, ça te ferait du bien. Ça, tu le sais, c’est toujours ta solution lorsque ça ne va pas. Mais pas maintenant. T’as pas envie de sortir. T’as pas envie de faire grand-chose, en fait. Puis, tu ne veux pas t’épuiser. T’as besoin de toute ton énergie si tu veux pouvoir réitérer l’expérience, encore et encore, tous ces trajets qui te mèneront sûrement à la bonne place. Au moins une fois. Tu l’espères. T’as pas le choix d’espérer, c’est tout ce que tu peux faire depuis cinq ans. Alors tu veux juste dormir, pour pouvoir réessayer une fois tu te sentirais mieux.
On pourrait croire que tu t’offusquerais de sa réponse. C’est loin d’être le cas, tu te contentes même d’hausser les épaules et de continuer sur ta lancée. Qu’importe si elle n’est pas d’humeur, qu’importe si elle ne veut pas te voir. T’allais quand même pas laisser ton amie seule dans cet état. T’as même pas souvenir de l’avoir vu dans un tel état depuis que tu la connais. Tu peux supposer la cause de son état, tu te doutes que ça a un quelconque rapport avec cette relation que tu ne t’expliques pas. Tu ne comprends pas vraiment l’intérêt de se fiancer et d’être ainsi limitée à une seule personne, surtout lorsque la personne en question se trouve si loin et que, de toute évidence, les choses ne vont pas très bien entre elles. Enfin, ce n’est pas vraiment la question et ce n’est certainement pas quelque chose que tu comptes lui dire. T’es juste inquiète de la voir dans cet état. Et tu sais pas vraiment quoi faire avec ça, t’es pas la plus douée pour ce genre de chose.
C’est cette pointe d’inquiétude que tu ressens à son égard qui te pousse à froncer les sourcils, à soupirer lorsqu’elle te dit de rentrer chez toi. « You wish. » Oui, sans doute rêve-t-elle de te voir repartir sans plus de cérémonie. Dommage que ce ne soit pas ton intention, pas du tout même. Tant pis si elle n’a pas envie d’aller s’entraîner. « Ce n’est pas comme si je te laissais vraiment le choix. » C’est honnête, ça a le mérite d’être limpide. Comme quoi t’es une amie en or (ou pas). Ce serait si simple si tu pouvais la prendre sur ton bras et la trainer de force avec toi. Peut-être que tu serais capable en fait, mais tu doutes qu’elle coopère si tu tentais l’expérience. Tu pourrais l’énerver jusqu’à ce qu’elle décide de te suivre, c’est une technique que tu affectionnes tout particulièrement en temps normal.
Cela dit, cette fois, tu supposes que ce n’est pas une bonne solution. Tu te laisses donc tomber sur le divan à ses côtés, tirant sur la couverture qu’elle utilise pour se cacher. « Bon si tu préfères, je reste avec toi et tu me racontes ce qui va pas. » Vu le ton que tu utilises, il ne fait aucun doute que ce n’est pas la possibilité que tu préfères, mais tu l’offres tout de même. Parce que si c’est ce que Lexie veut tu pourras bien faire un effort, juste pour t’assurer qu’elle ne fasse pas d’erreur stupide. « Mais tu sais autant que moi que t’entrainer te ferait du bien. » Un soupir traverse tes lèvres alors que tu fais bouger le sac de sport avec ton pied. Tu pourrais vanter les bienfaits de faire du sport, lui dire que ça l’épuiserait assez pour qu’elle ait un sommeil réparateur et que ça l’aiderait à faire… ce qu’elle veut faire. Tu sais pas trop, ça t’intéresse pas vraiment au fond, pas si elle ne veut pas t’en parler directement. Mais bon, tout ça, elle le sait déjà.
Alors t’optes pour autre chose, pour une autre méthode qui serait, tu l’espères, plus efficace. « Ah je sais. » Tu fais genre t’as une révélation divine, un eurêka magnifique. « En fait t’as peur que je t’humilie totalement au gym ! » Ah oui clairement, ça doit être ça qui la tracasse, ce pourquoi elle a l’air pathétique et t’envoies promener. Tu secoues la tête comme si c’était une chose parfaitement normale à dire. Il faut souligner qu’en temps normal, ce serait quelque chose que tu pourrais penser, mais ton égo n’est pas vraiment le point important de cette discussion. « Si tu veux j’irai doucement, ça te donnera une chance de faire mieux que moi. » Vraiment, une amie en or, comment peux-tu être si magnanime ? Parce que tu déconnes tout simplement. T’essaies de voir si piquer son égo suffirait à la faire bouger sinon… eh bien tu trouverais une autre façon de faire, peut-être en utilisant ton don.
Oui c’était ce que tu voulais, qu’elle parte. Qu’elle te laisse tranquille. Qu’elle te laisse être seule et misérable dans ton appartement. Tu veux juste te reposer, juste avoir l’énergie de pouvoir à nouveau traverser l’une des surfaces réfléchissantes de ton appartement, tout ça dans l’espoir de pouvoir te retrouver auprès de celle que tu aimes. Celle qui ne répond pas à tes messages, qui t’ignores, comme si rien n’avait changé, comme si vous ne vous étiez pas revue. C’est difficile pour toi d’être à la place de la victime, celle qui subit sans comprendre. Et pourtant, c’est ce que tu lui imposes depuis des années, depuis que tu t’es retrouvée prisonnière de cette ville qui, dans une situation différente, t’aurait sûrement fait rêver. - Que je sache, je peux encore prendre mes propres décisions. Le ton amer, agacé, alors que tu essaies de la décourager. Tu la connais, tu sais que ça ne sera pas aussi facile mais ça ne t’empêche pas d’essayer.
Elle décide donc de s’asseoir à tes côtés. Tu pourrais la chasser mais elle te répondrait sûrement que si toi tu peux faire ce que tu veux, elle aussi peut. Alors t’insistes pas, lui jetant un regard fatigué lorsqu’elle t’offre de parler de ce qui ne va pas. Tu réfléchis, t’hésites, t’es pas certaine de savoir si t’as envie d’en parler ou pas, tu sais juste que t’as mal. - Ou pas hein. Tu soupirs. - J’ai peut-être juste besoin de dormir. Levant la main, la portant devant tes lèvres, tu fais genre de tousser un peu. - T’as vu, je suis malade. Ou pas. T’es juste misérable. Ton regard se porte vers ton holokit que tu attrapes, constatant une fois de plus qu’elle ne t’a pas envoyé de message, qu’elle n’a pas répondu aux différents messages que tu lui as envoyé.
Malheureusement pour elle, t’es pas en état de répondre à ses piques. Sûrement que dans une situation différente, tu aurais pu sentir ton égo être piqué, ta fierté bafouée, mais pour le moment, c’est pas le cas. T’as pas l’énergie pour répondre à sa provocation ni l’envie. Alors tu te laisses tomber sur le côté, tête posée sur l’oreiller que tu as amené jusqu’ici. - Ouai, t’as raison. T’allais sortir ? L’accompagner ? Absolument pas. - J’ai pas ton niveau et tu vas m’humilier. Tu dis ça comme ça, sur un ton neutre, comme si tu parlais de la pluie et du beau temps. - Du coup, autant de pas ralentir ni nuire à l’entraînement d’une grande athlète telle que toi. Les autres ont des attentes, te concernant, alors vas-y sans moi. Logique implacable, tout ce que tu trouves donc à lui répondre. Elle a voulu jouer cette carte là et, dommage pour elle, tu y avais trouvé une faille.
Ou, enfin, tu croyais y avoir trouvé une faille car une partie de toi savait pertinnament qu’elle ne se laisserait pas abattre de ta mauvaise foi évidente. Alors tu finis par te lever, poussant un soupir en te tournant vers elle. Tu t’étires, glisses une main sur ton visage avant de bâiller un coup. - Je suis juste fatiguée depuis quelques jours. Tu dors pas, ou mal, t’écroulant tout simplement après être revenue d’un voyage ne te menant pas où tu souhaitais aller. Il y avait ce manque, sa personne que tu avais besoin près de toi et il y avait aussi un certain stresse qui s’installait dans ton quotidien, qui te prenait aux tripes. Les articles officiels n’avaient rien à voir avec ce que vous aviez vu et toi, tu ne pouvais que te demander ce que cela signifierait pour ta fiancée, son implication dans tout ça. - Tu veux pas qu’on aille prendre un café à la place ? De quoi sortir peut-être trente minutes avant de revenir t’enfermer chez toi. Sans doute pas la meilleure des idées compte tenu de ta situation, sûrement même que l’entraînement te ferait du bien, mais tu ne souhaitais pas non plus t’épuiser.
Tu ne retiens pas un soupir à la réponse de Lexie. Oui elle peut prendre ses propres décisions, elle est une adulte normalement, mais quand elle se retrouve à faire la loque de cette façon, tu ne peux pas, en bonne conscience, la laisser seule. Il faut bien qu’elle s’y attende, si elle fait n’importe quoi tu te comporterais en amie décente et chercherait à l’aider un minimum. Se rendre à la salle de sport te parait être la meilleure solution, mais ton amie n’est définitivement pas de ton avis. Tu vois bien qu’elle est fatiguée, tu le comprends aisément, mais ça n’importe pas tellement dans la balance. Parce que de toute évidence restée étalée dans son divan ne l’aide pas à se porter mieux. « Tu pourrais au moins essayer de trouver une excuse crédible. » Pas comme celle de la maladie. Parce que même si tu ne peux pas nier qu’elle n’est pas à son meilleur, tu doutes que ce soit vraiment une question de maladie. Ça ne te convainc pas le moins du monde en tout cas. Ça ne te dérange pas si elle ne veut pas te parler de ce qui cloche, si elle ne veut pas t’expliquer pourquoi elle regarde encore son holokit (sans pour autant te répondre). Mais elle ne va certainement pas se défiler alors que tu fais des efforts pour être une bonne amie.
Ce sont même des efforts variés considérant que t’essaies même de la provoquer pour obtenir une quelconque réaction. T’en as bien une… juste pas celle que tu aurais voulu. Tu soupires à nouveau, incapable d’avoir une meilleure réponse à son manque de répartie. T’aimes pas trop qu’on te rappelle les attentes que certains peuvent avoir envers toi, même si ce n’est que pour les bienfaits d’une réplique. C’est aussi que tu connais ton amie plus combattive et tu te demandes ce qui a bien pu la mettre dans un tel état. Ce n’est pourtant pas une telle question qui traverse tes lèvres, juste un commentaire. « T’es nulle. » Ce n’est pas gentil de ta part, ce n’est sans doute pas approprié à la situation, mais c’est ta réponse. Parce que tu te fiches de la différence de capacités entre vous deux ou du fait qu’elle pourrait ne pas se sentir à la hauteur, non tu veux juste la tirer de sa torpeur. « C’est pas pour ça que je disais ça, tu le sais. » Autant remettre les pendules à l’heure, au moins pour ça. Tu doutes que ça changerait quelque chose, mais c’est le principe.
Mais t’obtiens tout de même une victoire alors que Lexie se lève. T’es prête à en faire de même, croyant bêtement qu’elle s’est enfin résignée à l’évidence. T’écoutes tout de même ce qu’elle te dit avec une attention évidente. Fatiguée ? « Raison de plus pour venir t’entrainer, ça te permettra de mieux dormir. » Le sport a cet effet, t’en es certaine depuis le temps que tu en pratiques. Est-ce que ça suffirait à la convaincre de te suivre ? Peut-être pas, mais l’argument reste de taille quand même.
Et finalement Lexie te propose une alternative. Aller boire un café ? C’est tout de suite moins intéressant, t’en bois pas vraiment après tout, mais bon, c’est un début. « Pourquoi pas. » T’es pas convaincue, mais tu te dis qu’une fois à l’extérieur, tu pourrais toujours la trainer jusqu’à la salle de sport. Pas besoin de tout lui dire dans l’immédiat. « Au moins tu vas faire autre chose que te morfondre sur je sais pas quoi. » Ça ne peut être qu’une chose inconnue si elle ne t’en parle pas d’avantage. C’est pas ce qui te dérange, c’est vraiment le fait qu’elle se laisse dépérir de cette façon. « Vas-y je te suis. » Il vaut mieux qu’elle soit celle qui s’élance en premier, comme ça tu pourrais discrètement récupérer son sac de sport et ainsi te faciliter la tâche lorsque viendrait le temps de l’amener à la salle contre son gré. « Je te laisse même choisir le café. » Tu t’en fiches après tout, t’as un plan un peu plus complexe en tête. Tant pis si elle n’est pas d’humeur pour autre chose qu’un café, elle devrait se montrer reconnaissante t'as pas décidé d'utiliser ton don sur elle.
À croire que prétendre être malade n’était pas la bonne excuse. Tant pis. Tu soupirs, n’y porte pas plus d’attention que ça, sachant que t’es pas très convaincante. T’es juste fatiguée. Épuisée surtout. Et il y a ton coeur qui te fait mal, son absence qui t’étouffe. T’as envie de la revoir. T’as juste tellement envie de la revoir, et ce, sans possibilité de le faire. C’est pas faute d’essayer, t’y parviens juste pas. Tu traverses le miroir sans parvenir à arriver à destination, coincée tu ne sais trop où avant de tenter de rentrer chez toi. T’as pas la tête à rencontrer de nouvelles personnes, t’as même une sale tête pour le moment. Une expression contrariée, le regard vide et les traits agacés, c’est pire qu’à l’habitude. Tu sembles encore moins agréable que tu l’es généralement. Après tout, à quoi bon t’intéresser aux autres alors que tu ne peux pas voir la seule qui t’importe vraiment ? C’est pour ça que t’es d’humeur aussi massacrante, que tu te montres de mauvaise foi. - Ouai, je suis nulle. Voilà, t’as pas besoin de moi. T’as surtout pas envie d’y aller. T’as pas envie d’aller nulle part. T’as pas non plus envie de lui imposer la mauvaise compagnie que t’es actuellement. Pas que ça semble vraiment changer quelque chose, tu sais qu’Ahsoka n’est pas du genre à abandonner, que tu le veuilles ou pas.
Tu grinces des dents à sa réponse. C’est digne d’elle, t’es pas surprise, mais c’est pas ce que tu voulais entendre. Parce que tu sais qu’elle doit pas avoir spécialement tort, que ça te permettrait sûrement de mieux dormir, que tu pourrais enfin trouver le sommeil. Mais t’as pas envie de dormir. Non, tu le fais seulement lorsque tu t’écroules, beaucoup trop épuisée. Après une énième tentative de retrouver Ridley. Pouvoir la contacter, si seulement elle répondait à ses messages, tu lui demanderais une photo de son appartement pour essayer de le visualiser au travers le miroir mais, pour le moment, rien de tout ça n’était possible. Elle ne te répondait pas. Presque comme si tu n’existais plus.
- Je ne me morfonds pas. Tu sais que c’est faux mais t’as besoin de le dire. Le tout sur un ton assez sec. Tu prends tout de même la peine de mettre de l’ordre dans tes cheveux sans toutefois prendre le temps de te changer avant de sortir. Jogging confortable et débardeur, c’était comme ça que t’allais être pour cette sortie improvisée dans un café près de chez toi. T’as toujours pas envie de sortir, encore moins d’interagir avec les autres, mais si ça pouvait la faire taire et te permettre de rentrer rapidement chez toi, pourquoi pas. Tu quittes donc ton appartement, mains enfoncées dans les poches de ton jogging, prenant un peu d’avance avant de jeter un regard perplexe. - On va dans un café, Ahsoka. Tu t’arrêtes, te tenant ainsi bien droite devant elle. - Du coup, on va rentrer chez moi, déposer mon sac de sport et reprendre notre route, d’accord ? Tu fronces légèrement des sourcils après avoir dit ça, presque comme si tu parlais à une enfant. Tu vois bien ce qu’elle traîne avec elle, ce que t’avait abandonné au pied du sofa. - Je te l’ai dit, je ne vais pas m’entraîner. Tu soupirs, lèves une main pour te pincer l’arête du nez. - Je peux pas me permettre d’être plus épuisée que je le suis déjà. Autrement, tu ne pourrais pas traverser ton miroir, et ça, vraiment, ce serait problématique. D’ordinaire, t’aurais rien eu contre l’idée d’aller t’entraîner avec elle. Juste pas cette fois-ci. Pas alors que t’as plus important à l’esprit. Que tu l’as elle, ta fiancée, à l’esprit.
T’aimes pas voir Lexie dans cet état. C’est pour ça que tu insistes autant, que tu cherches absolument à la faire sortir de son appartement. Oh tu vois bien que ta présence l’énerve, que ton insistance le fait tout autant, mais tu ne t’en préoccupes pas. Tu fais ça pour l’aider, parce que tu l’apprécies, parce que tu sais qu’elle s’aidera pas elle-même. Au pire elle t’en voudra quand elle ira mieux ou elle te tapera, tu t’en fiches un peu. « On s’en fiche de ça, tu viens avec moi quand même. » Bien sur que t’as pas besoin d’elle, pas pour ça. C’est évident que ton entrainement ne dépend pas d’elle, là n’est pas la question. Tu veux qu’elle vienne quand même et tu comptes pas lui laisser le choix. Elle devrait pourtant le savoir, elle te connait assez pour ça.
Puis, t’as plus d’un tour dans ton sac. Au pire des cas tu la lancerais sur ton épaule et la trainerais de force. T’espères quand même qu’elle se décidera à te suivre. Faire du sport lui ferait tout le bien du monde, du moins c’est ton avis. Il faut dire que c’est la solution à la majorité de tes problèmes. Tu fais des tours de terrains lorsque t’es préoccupée sans jamais t’arrêter. L’épuisement a quelque chose de rassurant ou plutôt de cathartique que tu ne trouves pas ailleurs. C’est ce que tu proposes à Lexie, sachant que, comme toi, elle est plutôt adepte de cette façon de faire. Pas cette fois. T’es pas certaine de comprendre pourquoi, t’as pas non plus certaine de vouloir le savoir. Pas que ça importe, tu vois bien qu’elle, elle ne veut pas te le dire. Elle en aurait eu l’occasion depuis que t’as envahi son appartement. À son affirmation, tu roules des yeux. « Non, tu fais juste la loque sur ton divan. » Mais c’est pas se morfondre voyons, voilà la fin de ta phrase que tu ne dis pas. Elle l’entendrait de toute façon. Elle ne peut pas douter de ce que tu penses à l’égard de sa situation et son comportement.
Mais bon, t’arrives quand même à obtenir une victoire (en quelque sorte) lorsque Lexie accepte de sortir. Ce n’est pas le gym, mais c’est tout comme. Après tout, il est plus facile de la trainer là. C’est comme ça que tu vois la chose, raison pour laquelle tu attrapes son sac de sport. T’aurais préféré qu’elle le remarque pas si rapidement, mais semblerait-il que rien n’échappe à son oeil de lynx. T’hausses les épaules à ce qu’elle te dit. « Ça ne va pas prendre plus de temps si on doit rentrer chez toi pour ressortir ? » Elle voulait que ce soit rapide, autant jouer là-dessus. C’est que t’es un génie en fait. « Autant me laisser garder c’est plus simple. » Et le tout accompagné d’un sourire innocent. Oh, tu te doutes que ça ne la convaincrais pas, mais ce n’est pas exactement le but. Elle sait tout autant que toi que tu n’abandonnerais pas de sitôt, alors autant te laisser faire à ta guise, ce serait moins épuisant pour tout le monde.
Sauf qu’elle ne le fait pas et tu ne peux que soupirer lorsqu’elle te rappelle qu’elle n’ira pas s’entrainer. « Pourquoi tu peux pas te permettre d’être plus épuisée ? » Tu doutes avoir une véritable réponse à ta question, mais tu peux toujours t’essayer. Puis bon, elle connait ta réponse à ça, qu’elle dormirait bien mieux si elle acceptait de s’entrainer et ainsi elle aurait de l’énergie pour faire ce qu’elle veut faire, peu importe ce que c’est. « Qu’est-ce qui si important que ça pour que tu refuses un entrainement ? » Poser la question c’est y répondre connaissant Lexie. Ça doit être sa fiancée ou quelque chose qui s’y rattache de près ou de loin. Tu regrettes un peu d’avoir ramené le sujet, ce pourquoi tu préfères enchainer rapidement avec une autre question. « Tu me dis à quel café on va exactement ? » Histoire de trouver le meilleur chemin pour te rendre à votre gym habituel sans qu’elle ne s’en rendre (trop) compte. Sinon il y aurait toujours la technique de l’assommer et de la trainer de force… si on oublie que Lexie est une meilleure combattante que toi en tout cas.
- Ouai, voilà, je fais la loque. Tu soupirs, agacée, le fusillant presque du regard. - C’est pas me morfondre, j’apprends juste une nouvelle technique de relaxation. Comme si, vraiment, tu prenais du temps pour toi. Ce que tu n’avais pas fait en cinq ans, alors, ce n’était définitivement pas aujourd’hui que tu allais commencer ça. C’est plutôt que toutes les excuses sont bonnes pour tenter de convaincre Ahsoka de repartir, de te laisser tranquille, chose qu’elle semble refuser de faire, à ton plus grand dam. Tu comprends que c’est parce qu’elle est ton amie, que c’est pas très sain la façon dont tu te comportes mais, vraiment, si tu pouvais ne pas avoir d’amis à l’heure actuelle, ça t’irait très bien. Entre Pavel que tu étais allée voir, ce dernier semblant s’être inquiété de ton état et Ahsoka, tu te demandes vaguement pourquoi est-ce que tu les as laissé entrer dans ta vie. Après tout, tu ne voulais pas rester ici, tu n’en avais rien à faire de ce continent de merde et, une fois à la surface, tu comptais bien tirer un trait sur ces cinq dernières années. Certes, il y avait quelques bons souvenirs mais la majorité étaient mauvais, qu’un cruel rappel de tout ce que tu avais perdu jusqu’ici.
Finalement, malgré tes arguments, malgré ton envie de rester chez toi, tu es dehors, les sourcils froncés comme pour te protéger de la lumière du soleil. T’étais bien, dans la pénombre de ton appartement, à broyer du noir. Pourquoi faire plus ? Ridley ne te répondait pas, tu étais incapable d’aller la voir et, suite aux derniers événements, tout devenait juste beaucoup trop lourd à porter pour tes épaules pourtant d’ordinaire assez solides. Un regard vers elle et tu constates qu’elle a tout de même pris la peine de traîner ton sac de sport, ce qui n’est pas sans te faire froncer les sourcils. Tu veux pas aller t’entraîner. T’as même pas envie d’être dehors. Tu veux juste dormir, tenter une énième fois de te rendre chez elle, t’épuiser davantage et tout ça pour recommencer ce cercle vicieux encore et encore jusqu’à réussir. - Ou alors on peut retourner chez moi et ne pas ressortir. Le ton peut-être plus désagréable que tu ne l’aurais voulu. Elle l’a cherché, ce n’est pas de ta faute.
Un soupir s’échappe de tes lèvres avant que, finalement, tu n’abdiques. - Je dois me rendre chez Ridley. Évidemment, qui d’autre ? Et tu ne parlais pas de façon conventionnelle, après tout, tu avais toujours refusé toutes les invitations reçues depuis les cinq dernières années pour sortir du pays. Bien souvent, tu disais que tu étais occupée. La vérité ? Tu n’en avais pas le droit. - Utiliser mon don me prend vraiment beaucoup d’énergie alors, quand je n’essaie pas de traverser mon miroir, je me repose. Pour pouvoir recommencer plus vite. C’est tout. T’as besoin d’aller la voir pour ne pas te laisser envahir par le désespoir, pour ne pas te laisser étouffer par ce poids qui t’écrase la poitrine. - Il y en a un au coin de la rue, on pourrait s’arrêter à celui-là. T’as pas envie d’aller très loin, t’as pas non plus envie d’être sortie trop longtemps. Tu as mal à la tête, faute de ton épuisement des derniers jours et tu as l’impression d’être constamment à deux doigts de t’effondrer. Ça pourrait sans doute être pire. Tu pourrais effectivement t’écrouler face à ton amie. Ça pourrait toutefois être mieux. Ça pourrait vraiment être mieux, si Ridley acceptait finalement de te répondre. Ce qu’elle ne faisait pas. Et ça te rendait folle, à chaque coup d’oeil que tu jetais à ton holokit, presque nerveusement, presque désespérée surtout.
Une nouvelle technique de relaxation, bien sur et toi t’es le Père Noël. Tu ne réponds même pas à son commentaire désagréable - ce serait pas le dernier auquel tu aurais droit après tout - préférant la convaincre de sortir. Ou la forcer, soyons honnête sur ce point. C’est pour son bien, c’est ce que tu te répètes intérieurement alors que Lexie continue d’être d’aussi mauvaise humeur. Un jour elle te remercierait pour avoir été une si bonne amie… ou elle te détesterait à jamais, mais c’est un risque que tu es prête à prendre plutôt que la laisser se morfondre (ou se détendre) seule dans le noir. Tu hausses les épaules à sa réplique. « Parce que t’as vraiment envie que je passe la journée chez toi ? » Si t’étais chiante maintenant, on peut aisément deviner ce que ce serait si tu devais te retrouver coincée avec une Lexie de mauvaise humeur. Même toi ça ne te tente pas, alors elle peut être certaine que tu ne la laisserais pas rentrer si rapidement. Pas avant un café ou plus sérieusement, pas avant un entrainement en bonne et due forme.
Au moins, t’as droit à une réponse à ta principale question, une explication à son entêtement. Ridley. Quelle surprise. Tu ne retiens pas ton soupir. Tu te demandes vraiment pourquoi elle tient autant à une relation qui la fait souffrir de cette façon - ou à une relation sérieuse tout simplement. T’as au moins la décence de ne pas faire de commentaires en ce sens cette fois. Elle connait ton opinion sur les relations de couples, elle n’a sans doute pas besoin que tu insistes sur le sujet. « Tu sais que ça fait juste me donner plus raison ? Si tu veux être assez reposée pour utiliser ton don, il vaut mieux que tu aies un sommeil réparateur. » Donc qu’elle fasse un peu de sport en ta compagnie. Tu dis pas ça que pour avoir raison, mais parce que tu penses vraiment que c’est la meilleure option pour elle. T’es un peu plus sérieuse maintenant que tu sais de quoi il en retourne. C’est sérieux si ça concerne Ridley. Tu le comprends pas, mais tu sais que c’est important pour elle. C’est donc important pour toi.
Assez pour que tu passes à l’étape supérieure lorsqu’elle propose le café du coin - un café qui n’était définitivement pas à la hauteur de tes standards. Tu fais un pas à l’avant et attrapes l’holokit qu’elle tient dans ses mains, celui auquel elle jette des coups d’oeil désespérés depuis que t’es là (sans doute avant aussi). « Bon ça suffit. » Air presque autoritaire, on y croit. « Je fais ça pour ton bien. Je te rendrai ton holokit après l’entrainement. » Anticipant la réaction potentiellement violente de ton amie, tu fais quelques pas pour la devancer. Lexie peut très certainement te mettre au sol en moins de deux, sauf si elle n’arrive pas à t’attraper. T’es plus rapide qu’elle en temps normal, mais en plus, t’as une arme cachée en ton don. « Et me teste pas sinon je le brise. » Cette fois c’est une menace vide, t’irais pas jusque là. Tu pourrais en soit, t’as les fonds pour lui payer un nouvel holokit en moins de deux.
Tu prends naturellement la direction du gym où vous vous entrainez habituellement. « Je te demande pas la lune, un petit entrainement pour que tu puisses dormir un bon coup et je te laisse tranquille. » Tu pourrais même lui proposer d’envoyer un message à sa fiancée pour lui expliquer qu’elle ne répondrait pas pendant ce temps-là, mais bizarrement tu penses pas que ce soit la chose à faire. T’es déjà assez certaine que tu te retrouverais avec un coup en plein visage à un moment ou un autre, mais tu ne veux pas non plus abuser plus que nécessaire, plus que ce qu’il faut pour son propre bien.
Comme toujours, ton problème portait un nom. Ridley. Ou, enfin, non, ce n’était pas elle le problème, c’était toute la situation qui entourait votre relation. Tu te montres donc plus honnête, lui partageant ainsi ce pourquoi tu refuses d’aller t’entraîner, préférant faire la larve, comme elle le dit si bien, sur ton sofa. Tu penses que, comme ça, elle va te laisser tranquille. Du moins, tu l’espères. Mais, finalement, c’était trop espéré, venant d’elle. Tu soupirs, cette fois-ci avec moins de discrétion, levant même les yeux au ciel. Pour le moment, autant tu peux l’apprécier, autant cette fois-ci, tu n’en as vraiment rien à faire de ce qu’elle pense et ce qu’elle peut considérer comme étant bien pour toi. Tu es à cran, tellement que tu n’es pas rentrée travailler. Tu es à fleur de peau, à deux doigts de craquer, de fondre en larmes ou tu ne sais quoi encore. Les choses vont mal. Trop mal. Elle est partie et toi, tu ne sais pas ce que tu dois en comprendre. S’il y a vraiment quelque chose à en comprendre. - T’es rien de plus qu’une sportive qui tape dans un ballon, viens pas m’apprendre comment prendre soin de moi. Oh, t’es mauvaise. Tranchante. Injuste aussi. Parce qu’elle n’est pas juste ça et tu le sais. Tu veux juste qu’elle te laisse tranquille et si les demandes plus ou moins agréables n’ont pas fonctionner, peut-être que la vexer l’amènerait partir.
Tu pensais vraiment qu’elle partirait, ne serait-ce que parce que tu n’es pas de bonne compagnie lorsque tu es dans cet état-là. Tu n’arrives pas à réfléchir convenablement, à te montrer rationnelle. Tout ce qui t’importe, c’est Ridley, c’est votre relation qui bat de l’aile, c’est la peur de l’avoir perdu, cette fois-ci définitivement. Cependant, elle ne part pas. Non, à la place, elle s’empare de ton téléphone alors que tu vérifiais à nouveau si Ridley ne t’avait toujours pas répondu. Ton sang ne fait qu’un tour alors que tu la vois s’éloigner, comme si elle se doutait de ce qui allait lui arriver. Tu n’es pas la personne la plus patiente qui existe et même encore, c’est un euphémisme. Tu n’es pas non plus la personne la plus délicate qui existe. Sanguine, impulsive, tu réfléchis rarement avant d’agir. - Ahsoka ! Son nom résonne tandis que tu la suis. - Tu te prends pour qui à la fin ?! De ce que je sache, je suis une adulte et je peux bien faire ce que je veux. Si t’as envie de broyer du noir et de déprimer sur ton canapé, soit alors. Tu pouvais le faire. Et elle, si elle voulait s’inquiéter, soit. Mais elle n’avait pas le droit de te l’imposer ainsi.
Tu t’élances donc à sa suite, tout ça pour récupérer ton téléphone. Au final, il s’agit presque d’un entraînement improvisé parce qu’il est évident pour toi qu’elle est plus rapide. Ça ne t’empêche pas d’essayer, de changer de tactique aussi. Si tu ne peux pas être plus rapide qu’elle sur deux jambes, tu le serais sur quatre. Tu te transformes donc en lynx, ignorant la douleur que tu peux ressentir dans ton corps tandis que tu continues de la poursuivre, la rattrapant rapidement. Tu la dépasses même pour t’arrêter face à elle, la forçant à s’arrêter avant de lui bondir dessus. Oh, tu ne veux pas lui faire mal, t’évites même de sortir les griffes. Tu la forces juste à tomber vers l’arrière, assise sur le sol, avant de reprendre forme humaine et attraper ton téléphone. - Mêles-toi donc de ce qui te regarde. Tu te lèves, clairement énervée de la situation, venant aussi te saisir de ton sac. - Et vas t’entraîner toute seule, j’ai une sieste à faire. Tu ne lui proposes même pas de l’aide pour se relever, tu ne lui demandes même pas si elle va bien. Tu te contentes de reprendre ta route vers chez toi, aussi énervée qu’épuisée, les larmes te montant aussi aux yeux tandis que tu lui tournes dos. Tu vas craquer. Tu le sens. Et tu préférais faire ça chez toi, seule, sans personne pour venir t’emmerder.
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