Un beau soir se profile un soir comme ceux de Paris, bijou d'une autre vie. La voilà que celle-ci à toute allure souhaite te rattraper, te prendre à bras le corps. La vie l'anime, encore une fois, elle te veut toi, te parler seul à seul, bien que tu ne sais jamais quoi dire. Tu fais l'effacé, toi usuellement exubérant. Comme si tu étais soudainement maladivement timide, toi, toi vraiment ?

Toi
lorsqu'elle te regarde
Toi
qui vois-t-elle ?
Toi
ou Lui

Paris parti en fumé, il ne reste plus que les cendres d'une autre terre dans ta mémoire, elles se dispersent au gré du vent du désert, petits grains insignifiant, et pourtant, plein de significations. Tu as aimé l'écouter parler de
toi
avec sa douce voix pleine d'une chaleur amicale, pleine de souvenirs pour deux, tu lui dois une fière chandelle, fini tes interrogation interminable maintenant tu savais, et tout à la fois, tu ne souhaitais pas plus savoir. Tu aurais pu l’harceler, essayer de jouer ce rôle là, d'un avant toi, mais tu ne l'avais pas fait. Tu n'avais rien fait, pas essayé de renouer, au contraire, après la révélation, il y avait eut une certaine distance de ta part comme si tu ne te reconnaissait pas.

Toi et Elle, c'est comme si une partie avait fait résistance, tout en sachant qu'elle n'a aucune raison de te mentir, tu ne lui jettera pas la première Pierre pour t'avoir dit, mais tu ne souhaite pas non plus couler au fond de cette rivière là. Ricocher contre la surface de l'eau, tu t'es senti messiah.
Pierre,
si tu l'étais, était-elle t'as feuille ? Pour la première fois, tu t'étais senti vulnérable, plus vulnérable que jamais, même lors de ta mission pour Chris tu n'avais pas ressenti ça, malgré la lacération de ton visage (dont tu portes aujourd'hui une fière cicatrice, balafre qui atteste de tes faits d'armes).

Voilà qu'elle souhaite te revoir, une nouvelle fois
pour dire quoi ? tout avais déjà été dit ? Que voulais-tu à Moebius Pandore, car tu n'auras rien de lui, tout du moins de l'ancien lui, ne l'as-tu pas déjà compris ? Pourquoi s'acharner ? Il n'est plus le même, ne le sera plus jamais, il c'est enfermé dans un carcan de rêverie, à vouloir rivaliser avec le Maître sans contester.

Lorsqu'il arrive le soleil se couche, les petites mains de l'oasis à la lumière de la lune vont pouvoir travailler, la chaleur écrasante en moins. Tu es là, dans un coin,
toi,
il sourit
toi et lui, c'est toute une histoire Pandore n'est-ce pas ? de celle que l'on dit au enfant le soir, c'est ce qu'il veut que ça reste, à dormir debout de son ancienne vie, que celle-ci n'habite que ces songes enfiévré et jamais oh non grand jamais ne vienne s'installer dans son quotidien.

Si tu viens avec cette arme là il te la déniera, mais il accepte de te laisser une chance Pandore, une chance pour le connaitre
lui
Moebius
rêveur éperdue de vos songes et bien plus encore.  

Alors
il est l'heure
qu'est-ce qui t'amène à demander ma compagnie ?
perdu dans son ciel étoilé il ne se doute de rien oh non
comment pourrais-t-il savoir
le voilà qui s'assoit à côté de toi, crocs souriant dehors
lui croit encore être dans ce jeu d'enfant.

(mais tu n'es pas là pour faire feuille dis lui, dis lui d'un bon coup de ciseaux qui coupera net les règles de votre petit jeu, qui sectionnera ce Pierre perdu. Il ne sait mais tu es déjà prête n'est-ce pas ?
à accueillir le dormeur entre tes bras
Aujourd'hui c'est Moebius que tu viens voir, apprend-lui donc, que tu es prête à faire le premier pas.)

Bonsoir...Pandore.

Échange de formalité dans une politesse qui s'est ancrée en vous comme une lourde épée. Il y a un blanc, pas si long, elle ne souhaite pas passer par quatre chemin il le sent, aujourd'hui elle n'est pas là, elle n'est plus là pour ce Pierre perdu. De quoi s'est-il inquiété au juste, il ne sait plus, toute cette inquiétude à été lavée à ses pieds, elle est tombée comme une lourde
pierre
elle s'est brisée en petits cailloux qui roulent dans les pentes de l'oasis viennent s'échouer dans l'étang.
coulent
au fond.

Mais il n'a pas le temps de se parer de son sourire que tu lui saute à la gorge avec tes mots. La révolution hein. Il en a entendu parlé dans des sous entendues, il n'a jamais souhaité en savoir plus avant après tout, est-ce que ça le concerne ? Lui qui aime être libre de ses mouvements, pourquoi s'attacher à des choses qui peuvent disparaitre du jour au lendemain comme le sont les idéaux. Il n'en a pas, électron libre il préfère s'attacher aux personnalités. (étrange, ne serait-ce pas en temps normale l'inverse ?)
Il
aimerait quelque part
que tu en fasses parti (des personnes dans son cœur contrit)
malgré cet interdit, entre vous et lui.
Ce lourd rocher que vous partagez, ou plutôt, que Pandore supporte sur ses épaules pendant que Moebius lui, est au loin libre de ce fardeau, quasiment oui, quasiment...
Il
soupir quelques mots :

la révolution hein ? avant de s'asseoir à ses côtés, joindre ses mains, je ne sais pas si j'y ai vraiment ma place, dans ce genre d'endroit, je suis pas ton gars Pandore, désolé... et il s'en frotte les mains, littéralement, pas par jemenfoutisme, mais bien en pleine réflexion.

Il est tout de même heureux que tu lui demande, car il le sent que tu ne lui demande pas parce que vous vous connaissiez d'avant mais parce que tu penses que celui qu'il est maintenant pourrait être un atout dans vos entreprises, et ça lui fait plaisir, de ce savoir utile même sans qu'il le fit exprès. Il hausse les épaules en regardant ses doigts ; avec les années passées dans le désert, ils sont rugueux, avec des cales, ils ont la sueur de son front ancré en eux, eux aussi. Il pianote dans l'air doux.
Quel homme vient-tu voir ce soir,
Moebius oui c'est sûr mais qui du
rêveur ou du tueur
as-tu la gentillesse de venir courtiser
tu ne serais pas au courant tout de même hein, ou sais-tu, sais-tu et es tu venu pour cela, car Moebius ne voudra pas revêtir ce manteau là, devenir votre bourreau, ce n'est pas...pas ce qu'il souhaite devenir réellement (espère encore être sauvé de cet enfer qu'il s'est créé).

Malgré tout, Moebius souhaite savoir, car il est homme de la curiosité, il dormirait bien tous les soirs à ces côtés s'il pouvait, c'est son goût du risque qui le trahis un peu, juste un doigt...

... ... pourquoi moi...?

Et il ne s'attend pas non à une décision divine, juste le compte rendu sommaire de ce qu'il pourrait apporter pour savoir au fond, finalement, qui vraiment es-tu venu chercher
une bonne fois pour toute.

La réponse, bien qu'elle ne se fasse pas attendre, est mesurée, il sent que tu comprends le poids de tes mots, tu les soupèses. Seront-ils plus lourd, dit d'une manière ou d'une autre ? Moebius regarde ses mains, tandis que tu essaies de s'adresser à son cœur.
Il ne soupire plus
ainsi tu es venu chercher le dormeur sans le val, il sourit, d'un piètre sourire.
ainsi tu ne savais donc pas, ce que renferme ses vallées.
Quelle belle vie que de venir le voir en homme de pitié, quand celle-ci, voilà bien longtemps, la quittée.

Enfin, il redresse son menton, yeux dans les yeux, te regarde. Tu as eut les bons mots, mais il ne sait s'il a les épaules pour les porter. Lui, révolutionnaire ? Lui, résistant ? Mais pour quelle cause au juste, il ne comprend. Toutes ses idées lui font tourner la tête et lui, aimerait savoir où il met les pieds.

Encore une fois je ne sais pas si je suis le bon, de quels idéaux parles-tu au juste ? Je n'ai pas le souvenir de t'avoir partagé les miens, si tant est que j'en ai, vivant au jour le jour comme je le fais. Bien sûr je souhaite le bonheur des oubliés, et leur confort, je souhaite qu'iels vivent et s'amusent de leur vie comme tant d'autre ailleurs, mais cela suffit-il pour faire de moi un révolutionnaire ? Non encore une fois, je ne sais pas si je suis le bon...

Il lui faudrait plus pour s'y raccrocher, à toutes vos idées, il lui faudrait quelque chose à protéger, un but plus précis que des si, qui sont, si volages en ces contrées. Ne peux-tu donc pas lui donner une meilleure pitance ? tu dois bien avoir sous ton coude quelques mets alléchant, quelques mets qu'il ne pourra pas se permettre de refuser. Tu le sais, magicienne comme tu es, tu es venu avec des atouts dans tes manches. Quelques mots magiques, tout au plus, et le voilà qu'il se battra à feu et à sang, si ce n'est pour quelques personnes chéris.

Car quand bien même il y a quelques part de lui qui t'aime, il y a tout un pan de ses souvenirs qui sont dans l'effroi de toi, toi qui sait tellement, et tout à la fois si peu. Toi qui connait un lui autre, qui pourrait peut-être le changer qui sait. Et de ça il a peur oui, car il s'aime comme il est, et ne voudrais pour rien au monde redevenir autrui.
Voilà, Peut-être penses-tu avoir sa confiance, mais il ne pense pas te donner la sienne. Tu es un élément bien trop inflammable pour ses douces rêveries. Laisse-le donc dormir, pourrait-il te dire, mais il y a une part de son âme, qui, sans pouvoir s'en empêcher, ne souhaite pas être quidam. Ainsi est-il toujours là, toujours à t'écouter, attendant la bonne excuse pour pouvoir rejoindre ta contrée.

Ce qui fait de toi un révolutionnaire.

Je n'hésiterais pas non plus.

Ce n'est pas un oui.
Sa voix s'est adoucit au doux nom de Kiana.
Qu'est-ce qui fait de toi un révolutionnaire ?
Au juste
au plus près du mot
ce qui fais de toi...Moebius n'y réfléchit pas trop.
Il ne voit pas toutes ses collines que Pandore semble voir en lui, tout ces sommets. Lui s'est toujours considéré comme une tranquille vallée, dans laquelle on s'enfonce les pieds, les blés caressant nos hanches, les tournesols engloutissant notre visage. Il dévore comme il endort, et laisse les rêves voguer le long de ses renforts.

Peut-être vient-il de là, ce révolutionnaire en toi. Des rêveries au parpaing il n'y a qu'un pas, toi même le sais-tu mieux que quiconque, bourreau de la nuit, comme créateur de celle-ci. Si ça ne tenait qu'à lui, il n'y compterai pas dessus, mais cela viens de toi, toi et ton air fier, toi et ton regard habité, décidé.
Comment dire non ?
Tout son esprit lui ordonne la retenue, mais son cœur, Aah son cœur ! Il se met la main dessus, comme pour le protéger de ton joug, mais il est bien trop tard, le siège a réussit : les remparts ont cédés.
Ce n'est plus une question de comment, mais de quand. Quand l'avouera-t-il.
Il préfère pour l'instant jouer à chat avec toi, voir, vraiment voir, jusque où cette souricière mènera.
Il redresse son dos, pose une main sur ton épaule, elle est lourde, pleine de sens.

C'est ce que l'on dit tous, ne pas savoir hésiter, être décisif, mais ce ne sont pas des mots à la légère, blesser, ôter à autrui. C'est très grave, et ses yeux semble s’obscurcir, il sait tellement bien, le poids de ses phrases, il aimerait ne pas savoir quelque part, quelque part dans les contrefort de son cœur, là où habite encore le reste de ses couleur.

Est-ce que tu l'as déjà au moins fait ? heurter, retirer tout ce qui est chérit, faire sombrer, sombrer avec. Il murmure ses mots, il les veut secret.

Autour de vous, l'oasis prend vie comme elle le fait si bien de nuit, sans la chaleur écrasante. Malgré le monde, malgré le bruit, la nuit invite à la confidence et vous êtes comme deux poissons, seuls, dans un trop grand lagon sableux.
Bleu nuit
comme le ciel
comme ses yeux
Il retire sa main de ton épaule pour venir te caresser la joue, son cœur est ce soir en émois, tu le retournes en tout sens, mais pas pour le meilleur, malheureusement non.
Il n'a rien à dire, il a déjà tout dit, il attend ta réponse avec ferveur.
Pourras-t-il te mettre au secret ? Ou devra-t-il marcher
comme sur des bleuets.

Son sourire est comme le sien, la ressemblance est troublante, Moebius papillonne des yeux, ému. Car il connait ces sourires pour les avoir trop bu : ils collent à la bouche, s'enlise dans la gorge, l'on devient leur poupée, leur jouet. La encore vous avez un point commun, Moebius n'est pas sûr de vouloir en découvrir d'autre, il n'a pas envie de s'attacher plus qu'il ne l'est déjà.
Car déjà, hélas, tu comptes un peu pour lui, juste assez pour qu'il ne t'envoie pas balader d'un rire tonit(r)uant, toi et tes idées. Juste assez pour qu'il s'entiche, de ce faciès d'agneau revêche que tu lui présentes, là, à nue.

Au contraire, c'est très simple. Il te pince une joue, lui aussi, vois-tu, souriant. Nous sommes tellement fragiles, une bourrasque et nous voilà ensevelis sous une dune, laissé pour mort. C'est le poids de cette simplicité qui n'est pas simple...après... et il te tapote la joue, comme on le ferait d'un enfant. Parce que tu n'as jamais tué il le voit maintenant, qu'elle âme charitable tu fais, prête à te lancer dans les flammes pour peu que l'un.e d'eux soit blessé.e. Le combat est-il si important que ça ? Iels ne vivaient pas mal, au désert, qu'est-ce qu'il changerait s'il le pouvait ? Aah, la bonne question...

Et il t'a bien écouté un peu trop même, son horizon ce trouble, son front ce fait soucieux : il fronce ses sourcils. De qui donc parles-tu ? D'une mythologie bien connu ? Elle aurait échappé alors à Moebius, cette épée de Damoclès, car il ne l'as pas vu venir, tout occupé dans ses rêves d'été, voilà l'hiver, le préviens-t-elle, et en ceci, il lui est reconnaissant.

Tu penses à quelqu'un en particulier n'est-ce pas, il y a quelqu'un qui menace vos vies...à toi ou Kiana...?

Et ses voiles se gonflent et ses serpents sifflent, muets mais venimeux comme la peste. Plus venimeux que toutes les petites fioles de Jiminy réunies. On ne fera pas de mal à Kiana, pas tant qu'il sera là, tout du moins on y aura pas le droit, comme l'on ne marche pas sur la fraîche pelouse. Mais il sait Moebius, que ça n'empêche pas quelques hurluberlues de franchir les bandes blanches, d'écraser les herbes folles. Il veut simplement être là, là lorsque ça arrivera, là pour fait appliquer sa loi. On ne touche pas à ses sœurs impunément. Alors il insiste, se penche vers elle.

Tu peux me le dire, si il y a un soucis, je ferai en sorte de le régler. Je ne veux pas qu'il vous arrive quoi que se soit, entend à Kiana, je serai toujours là pour ça, on se protège ensemble, pas besoin que tu fasses ta sacrifiée, qu'est-ce que ça apporterait ? Au désert on se serre les coudes.

Encore une fois, Moebius baigne dans l'ironie, il sera bien le premier à y aller seul s'il fallait, bien le seul à vouloir souffrir pour toustes s'il le pouvait. Mais qu'y peut-il ? Ce n'est pas de sa faute s'il à l'âme des colosses, la carrure en demi-teinte. Tout du moins est-il rompu aux arts du combat à nues mains, et mieux encore, à l'art d'envoyer dormir son adversaire pour effectuer en toute tranquillité, le mauvais penchant du métier.