embrumées les forêts d’un artificiel hiver (ou seulement
le climat hostile d’une parcelle d’althea aux airs sauvages)
que narcisse était en compagnie d’orion
joyeux feu-follet qui venait rythmer
(illuminer que
son existence discrète s’en trouvait plus animée
(vrai qu’iel lâcha un rire discret à son enthousiasme toujours si étincelant)).
tandis que la buée se volutait du bout des lèvres narcisse
se demandait presque pour quelle raison
(rationnellement expliquée décrite dépeinte)
iel l’avait suivi –
si ce nétait que la silhouette toujours en quête de nouveau ne l’avait convaincu.e
de sortir de son antre verdissant – peut-être trouveraient-iels une quelconque nouveauté
quel risque à vouloir l’expérience depuis ses années passées à althea ?
alors que la voix de son ami s’élevait dans l’atmosphère calmement tendue,
narcisse secouait déjà la tête en signe de négation
(au souffle entrecoupé du froid en suspension)
«
il serait dommage de gâcher tout le chemin déjà entamé »
il fallait bien continuer – le frisson de l’inconnu ou du risque
qu’iel n’avait déjà plus goûté depuis si longtemps qu’iel
appréciait presque que la présence rassurante d’orion l’étoile retrouvée iel
(n’était effectivement pas contre une gorgée de thé chaud).
iels avaient déjà trouvé quelques plantes – curiosités d’un cabinet en capsule ;
dans sa besace soigneusement empaquetées,
narcisse le thermos de la chaleureuse boisson entre les doigts,
s’en était déjà à se demander si elles pourraient pousser dans la particulière atmosphère de la vallée.
emmitouflé.e dans les larges vêtements qu’iel aurait pu dénicher à requiem,
narcisse paraissait sans doute d’autant plus frêle
que ses cristaux ne semblaient guère apprécier la température ambiante
(aux traits masculins que transpirait la volonté de se convertir au féminin ou
simplement détruire les genres que son esprit ne pouvait que se concentrait sur l’immensité de l’horizon – et celui de ne pas mourir congelé.e)
perdu.e dans ses pensées que narcisse s’était trop éloigné.e de son ami iel
ressentait sa présence mais nul autre que la brume ne
s’offrait à ses yeux aux éclats de jade
- « orion ! » voulait-iel crier mais
le craquement peu familier venu d’une autre direction lui indiquait sans doute de se taire –
que le thermos de thé peu à peu perdait de sa chaleureuse magie,
narcisse ne souhaitait que suivre à l’instinct (en avait-iel même –
telle était une grande question qui se posait)
attention mon ange, n’aurais-tu rester bien au chaud dans ton antre dans l’ombre dans l’inexistence ; nous sommes maintenant à althea, sur terre tu étais une étoile ici tu ne seras rien d’autre qu’une proie au cœur de la loi du plus fort (jungle des bataillons du pouvoir aux inconnus si effrayants.
narcisse, peut-être aurais-tu dû te retourner (apercevoir la splendeur majesté d’une nature sauvage que l’humain n’avait encore pu maîtriser ;
crocs d’argent aux yeux d’un or plus pur que les moulures aux plafonds de l’opéra).