Qu’est-ce qui t’amène ici ? Bonne question. Tu penses pas que ce soit vraiment la curiosité, t’as pas ce genre de sentiments pour quelque chose d’aussi insignifiant que des éventuels fantômes. C’est peut-être plutôt en raison de la compagnie que tu te ramènes comme ça avec tout l’enthousiasme du monde. Tu rigoles aux dires de Fenrir alors que tu fais apparaitre une petite flamme sur ta main le temps de ta réponse. « C’est parce que t’es pas aussi cool que moi. » Ah oui, toujours ton égo démesuré. Au moins tu ne manques pas de confiance. « Ou hot en fait. » Tu te corriges avec un nouveau rire. C’est pas bien sérieux tout ça, mais en même temps, t’as pas besoin de l’être.

Tu le suis non sans une grimace alors que la porte grince bruyamment. Hors de question de retourner si rapidement sur vos pas. Vous venez d’arriver, surtout que bon, la flamme est utile pour frimer, mais c’est pas ça qui te protégerait du froid. « C’est ta façon de me dire que tu as peur ? » Tu rigoles un peu, pas particulièrement convaincue par la chose. Tu crois pas que Fenrir serait vraiment le genre à avoir peur des rumeurs qui ont été entendues. Mais bon, sait-on jamais, toi tu te dis juste que vous êtes en surnombre grâce à ses clones. Puis si jamais tu peux toujours t’enfuir à la vitesse de la lumière (ou pas). « Si t’as trop peur je te tiendrai la main. » Bon tu le ferais pas s’il fallait t’enfuir, mais pour l’heure, t’es plutôt confiante. Ça devrait bien aller, même alors que tu t’apprêtes à pousser la porte du manoir.

Tu ne peux que rire en entendant la réponse de Fenrir doublée de l’apparition d’un de ses clones. C’est bien ton genre d’humour après tout et en plus, c’est une utilisation fort pertinente de son don, alors que demander de plus. « Ah bah si t’es doublement certain… » Tu lèves les bras en signe de renonciation. Tu peux pas contredire une telle certitude, tu ne fais qu’en rire davantage. Mais bon, il y a plus important, comme l’atmosphère un peu glauque du manoir lorsque vous y entrez. Ça ne fait pas disparaitre ta bonne humeur, mais tu calme ton hilarité. T’as aucune envie de provoquer les esprits plus de raison. « Ouais y’a forcément quelque chose. Peut-être pas un meurtre, mais surement des morts horribles. » Et tu hoches la tête, convaincue, comme si ce que tu venais de dire avait une quelconque base scientifique. Il s’est forcément passé quelque chose de terrible pour que ces lieux deviennent hantés. Tu te demandes qui a bâti le manoir, s’il précédait votre arrivée à Althea.

Ton regard passe alors vers les armures indiquées par Fenrir. « J’espère, il faut bien que tes muscles servent à quelque chose. » Quoi que… en théorie tu sais te battre un minimum, juste pas à un niveau vaguement comparable à celui qui t’accompagne ou de potentielles armures hantées. « Mais bon, autant commencer par-là ! » T’es curieuse de voir les armures de plus près et au moins comme ça vous ne serez pas complètement taxés s’il fallait vous battre. Il y a bien une logique imparable dans ce raisonnement non ? Probablement pas, mais ça ne t’empêche pas de te diriger dans la direction des armures avec un enthousiasme évident dans tes pas.  

On pourrait presque croire que tu as décidé de bloquer totalement les rumeurs de ton esprit. Manoir hanté ou pas, tu comptes bien l’explorer et puisque tu as les gros bras de Fenrir pour te protéger, tu peux prendre la chose à la légère (ou pas). C’est pour ça que tu chasses les paroles de ton ami d’un geste de main, certaine qu’il ne vous arrivera rien face à ces armures. Bien sur, le disque change rapidement lorsqu’un énorme bruit se fait entendre et que tu peux voir la porte du manoir à présent fermée. Ça doit être un coup de vent, c’est forcément un coup de vent. Sauf que ce bruit étrange n’est pas le seul et le grincement d’armures a tôt fait de rehausser le niveau de panique que tu pouvais ressentir à ce moment là.

Mais comme prévu, tu peux compter sur Fenrir. Le catcheur ne perd pas de temps pour s’attaquer à l’armure bruyante et tu ne peux que plaindre la personne qui se trouve potentiellement à l’intérieur. Enfin, tu l’aurais plainte si ce n’était de la peur qu’elle t’a fait. Tu te rapproches tout aussi rapidement que ton ami pour attraper le casque de l’armure. « On va voir c’est qui qui se cache-là. » Celui qui risquait fort bien de se faire éclater si ça continuait comme ça parce que vous n’êtes pas dans la mesure, ni Fenrir, ni toi. Tu fais même apparaitre une flamme dans ta main histoire de paraître un minimum combattante. « Et les autres vous pouvez sortir aussi ! » Parce que tu peux pas croire que ce serait juste un mec dans une armure, c’est forcément plus que ça. Mais bon, autant commencer par soulever le casque et démasquer le premier con qui a essayé de vous faire peur (et qui a un peu réussi). 

Pas de tête cachée sous le casque, tu sais pas pourquoi ça te rassure même pas. Tu le découvres rapidement en voyant deux points rouges apparaitre dans la chaussure. Tu peux remercier le bon réflexe de Fenrir qui envoie l’horreur le plus loin possible. Tu soupires un bon coup, tout de suite plus à l’aise avec votre situation. T’aimes bien sa logique, ça te donnerait presque envie de détruire toutes les armures du couloir pour être certaine qu’il n’y ait plus rien à posséder. Sauf que tu doutes être en mesure de le faire assez rapidement pour ne pas réveiller les éventuels fantômes qu’il pourrait y avoir dans les parages. Enfin, les non-fantômes, parce que les fantômes, ça n’existe pas.  Alors autant suivre la proposition de Fenrir. « Bonne idée, ça sert à rien de s’attarder. » T’en as pas envie surtout.

Tu te restes donc pas sur place un instant de plus et cherche une porte que vous pourriez traverser, idéalement le plus loin possible de la chaussure. Tu t’arrêtes devant la première, jette un regard à Fenrir. « C’est le moment de sortir les gros bras. » Au cas où. T’as jamais été très prudente, mais pour le coup, si c’est pour devoir affronter d’autres yeux dans le noir, tu préfères être prête. Tu lui fais signe de s’approcher avant que tu poses la mains sur la poignée pour l’ouvrir d’un grand geste. T’es pas plus subtile que ton ami, loin de là même. « Y’a quelqu’un ? » Ouais, t’en es là. Tu préfère prévenir plutôt que guérir. Tu sais pas si c’est la meilleure des idées - ça risque, après tout, d’attirer plus d’attention sur vous - mais c’est ce que tu fais quand même.