La vie à Caer était si excitante. C’était un souffle de renouveau. Une renaissance inespérée. Le début d’une nouvelle vie, tout simplement. Une nouvelle vie qui ressemblait étrangement à son ancienne existence. Cette existence longuement mise en parenthèse, refoulée même, pour s’adapter aux inepties d’un monde ravagé.

S’adapter à cette vie de caerienne avait demandé quelques ajustements. Elle avait troqué ses beaux habits de princesses pour des tenues plus modestes ; les seules que Lucrèce avait pu s’offrir depuis son arrivée. Car si elle avait reçu un peu d’aide, bien vite elle avait dû voler de ses propres ailes. Prendre un travail d’architecte, trouver un logement et payer son loyer.

Depuis qu’elle était arrivée, Lucrèce n’avait pourtant pas chômé. Ses premières avances empochées, elle s’était empressée d’aller se faire pomponner. Ce monde, elle ne le connaissait pas, et il en était de même pour ses habitants. Une inconnue aux cheveux bruns, aussi jolie soit-elle, n’allait pas bouleverser leurs quotidiens déjà bien chronométré. Non, Lucrèce avait besoin d’autre chose pour se faire remarquer. Elle avait besoin de quelque chose de différent. D’atypique.

Bien vite, de ses beaux cheveux bruns ne resta qu’une couleur rose. Elle était maintenant inratable. Un phare dans un océan noir. Un phare qui ne tarderait pas à faire son entrée remarquée dans le monde de la nuit.

Sa transformation effectuée, il lui fallait maintenant de nouvelles tenues avec lesquelles briller. Elle avait attendu des nouvelles avances de payement afin d’aller faire des folies dans les magasins de Caer. Si sa dernière virée de shopping remontait à 5 ans, son goût du style n’était pas parti pour autant. Ainsi, Lucrèce enchaîna de nombreux magasins, petits, grands, biscornus ou mal fréquentés, pour trouver les nombreuses pièces qui devraient venir peupler son vestiaire. Toutes les avances reçues avaient fondu aussi vite qu’elles étaient apparues. Néanmoins, les espérances de Lucrèce furent satisfaites. Son porte-monnaie le fut un peu moins, satisfait. La demoiselle repartie avec une dizaine de sacs différents. Elle pourrait enfin quitter ces haillons de petit peuple pour redevenir cette magnifique bourgeoise que l’on enviait tant.  

Sur le chemin du retour, un peu trop confiante, elle finie par se perdre. Les rues moyenâgeuse de Caer se ressemblaient toutes. Elle déambula avec tous ses sacs sur les épaules à travers la capitale. Pas une fois, pourtant, elle ne demanda son chemin. Marcher lui faisait le plus grand bien : voilà bien longtemps qu’elle n’avait plus déambuler de la sorte. Même cette mésaventure devenait un plaisir.

C’est en déambulant de la sorte que Lucrèce se retrouva devant le bâtiment le plus beau qu’il lui avait été donné de voir à Caer Callabus. Un Opéra. Grande bâtisse échouée parmi tant d’autres, magnifiquement décorée et trop peu admirée. Un bijou d’architecture. Ses yeux d’expertes ne purent que se prélasser de tous ses détails cachés ; ce petit balcon baroque, ces colonnes ioniques subtilement sculptées, ou ce linteau bien trop beau. Elle ferma un instant les yeux, tant cette vision la retournait. Tant de souvenirs se mélangeaient dans son esprit. Qu’est ce qu’elle avait aimé aller à l’opéra. Admirer son riche décors. Pleurer ses histoires racontées. Se délecter de ses chants maintenant oubliés. Ces souvenirs-là étaient si heureux.

En rouvrant les yeux, Lucrèce s’aperçut de la foule qui stationnait à l’entrée. Ils étaient tous si beaux ces gens. Ils avaient sortis leurs plus beaux habits. S’étaient préparés pour assister à ce grand spectacle. Un de plus dans leurs quotidiens. S’ils savaient la chance qu’ils avaient.

Lucrèce s’approcha de plus près. Tous ces strass la renvoyaient dans une époque lointaine. Une époque où elle était l’admirée et non l’admiratrice. Malgré tout, elle se tenait parmi toute cette richesse, parmi toute cette beauté, droite et fière. Belle et provocatrice. Après tout, ne s’appelait-t-elle pas Lucrèce ?

Son regard se perdit parmi la foule. Elle s’imprégnait de ces visages qui deviendraient bientôt familiers. De ces personnes que bientôt elle allait côtoyer.

Sur l'une d'elle, son regard se stoppa.
Et soudain, son cœur s’arrêta.

Au milieu de cette foule, grande statue blonde bien haute perchée, une femme les dominait tous. Magnifique dans sa robe de nuit, bien ignare était celui qui avec elle pensait passer la nuit.

Car cette statue-là, voyez-vous, était bien plus qu’insaisissable.
Cette statue-là, elle s’appelait « Sasha » murmura Lucrèce en laissant tomber ses sacs.

Et cette statue de glace tourna la tête. Une fois. Deux fois. Son regard repartit pour revenir tout aussi vite. Elle fixait cette Lucrèce revenue d’ailleurs, semblait hésiter.

« Sasha » murmura Lucrèce une seconde fois, presque à elle-même, tant elle avait peur de la perdre à nouveau.

Immobile, interdite, Lucrèce ne bougeait plus. Ce fantôme du passé ne pouvait que l’hypnotiser. Sasha. C’était Sasha qui se tenait là. Grande statue de glace au port altier. Princesse polaire ne cherchant qu’à s’amuser. Elle était magnifique cette compagne des anciennes nuits, cette amie évanouie. Bien trop belle pour cet homme qui l’accompagnait. Bien trop belle pour cette foule de faux-semblants.

Comme une enfant, Lucrèce tendit sa main bêtement vers cette apparition d’un autre temps.  Elle s’avança d’un pas, oubliant même jusqu’à l’existence de ces sacs. Qu’on les lui vole s’il le fallait, elle, tout ce qu’elle voulait c’était retrouver cette partenaire d’une époque révolue. Elle n’en eut pourtant pas le temps. Une rafale de glace se bloqua à son cou. Dans un geste, Lucrèce referma ses bras autours de Sasha. Ses mains caressèrent machinalement les cheveux de la belle. Que ce moment dure cent ans.  

« Sasha, darling. »

Son timbre de voix était beaucoup plus tremblant que ce qu’elle aurait aimé. Même les larmes semblaient s’en mêler. Après tout ce qu’elle avait vécu, après tous ceux qu’elle avait perdu, jamais elle n’aurait pensé revoir cette aristocrate bien trop fêtarde. Si Lucrèce réussit à retenir ses larmes de justesse, l’une d’elle vint chatouiller sa joue. Elle s’écarta, essuyant cette goutte de trop d’un revers de la paume, avant d’encercler de ses deux mains la tête de Sasha. Rien que le temps d’un instant. Ainsi elle pouvait l’admirer, cette amie trop longtemps envolée.

« Que fais-tu ici ? »

Question innocente. Les mots s’étaient bêtement échappés de sa bouche. Elle lui aurait posé milles questions, si seulement il n’y en avait pas tant. Et même milles questions ne seraient pas assez pour rattraper ces années volées. Cinq ans. Voilà cinq ans qu’elles ne s’étaient pas vue.

Lucrèce se recula un peu plus, détaillant la robe de soirée que Sasha avait enfilé. Comme à son habitude, elle venait illuminer ce beau tissu. L’italienne croisa l’un de ses bras sur son ventre et y déposa son coude restant, le doigt en l’air, à la manière d’un styliste, ou d’un couturier. D’un hochement de tête, elle valida cette robe de soie pourpre. Qu’est ce que la modernité lui avait manqué.

« Sweetie, il me tarde d’obtenir cette magnifique adresse. »

Si l’émotion était loin d’être passée, le naturel de Lucrèce ne pouvait s’effacer. Et pourtant, elle n'en avait pas grand chose à faire de cet adresse en cet instant.

Lucrèce rigola avec Sasha. Elle rigola devant leurs paroles spontanées, décontenancée par sa question, étonnée par la réponse. Oui l’opéra. Bien sûr. Sasha était une femme de ce monde. Une habitante d’Althea qui était tombée lors de la chute des capitales. Qui l’avait laissé là-haut, comme toutes ces personnes qui avaient chuté lors du Kamikakushi.

Une ombre passa furtivement sur le visage de Lucrèce. Que devait-elle dévoiler ? L’exercice n’était pas aisé. Ces derniers souvenirs de la terre étaient pour le moins compliqués. Elle mettait tellement d’effort à les oublier. A les chasser de son esprit.

« J’avais besoin de faire un peu de shopping, la mode est si dépassée à la surface de la terre, alors quand les gouffres ont rouverts je me suis permise de passer. »

Mensonge. Ironie. Même elle rigola devant sa lâcheté. Personne ne devait savoir. Surtout pas Sasha. Surtout pas cette amie qui avait tant comté. Qui avait toujours été à ses côtés. Cette Sasha qui intérieurement soufrait de ne pouvoir remonter à la surface sans que Lucrèce ne le sache.

Gâcher ces belles retrouvailles auraient été si dommage. Un mensonge était si doux comparé à la réalité.

Comme un jeu improvisé, Sasha répondit à ses humeurs d’artiste. La voilà, ce modèle si souvent photographié. Si longtemps admiré. Leur jeu lui rappela tous ces défilés et toutes ces séances de photo auxquelles elles avaient assisté. Sasha devant l’appareil et Lucrèce derrière, en train de corriger les photographes, de leur dire qu’ils n’exploitaient pas assez la beauté de cette princesse de glace.  

« Mes cheveux ? »

Elle rigola devant la mine perplexe de son amie retrouvée. Elle avait toujours adoré se faire trop remarquer, au grand dam de la russe. Tout en jetant ses grands cheveux roses en arrière elle continua.

« Cette teinte, c’est la couleur de la nuit darling. Elle marquera même les plus simples d’esprits. »

Lucrèce n’avait pas besoin d’en dire plus, Sasha avait sûrement compris ce qu’elle voulait dire. Tout comme l’italienne avait compris cette insinuation ; sa coiffure extravagante allait trop loin. Elles se ressemblaient et se comprenaient si bien à l’époque. C’était comme retrouver une partie de soi. Une partie bien trop longtemps amputée, oubliée, retrouvée avec la plus grande joie.

« Mais je sais d’avance que tu ne pourrais m’ignorer trop longtemps, n’est-il pas ?»

Et tout en prononçant cette phrase, Lucrèce avait pris le bras de Sasha dans le creux de son coude. Comme une adolescente. C’était ce à quoi elles ressemblaient le plus, des adolescentes. Deux adolescentes qui se retrouvaient après des vacances d’été trop mouvementées. Enchantées de revoir l'autre.

« Je suis si contente Sasha, je pensais ne jamais te revoir ce jour-là… » ce jour où je t’ai appelé.

Ce jour où tout avait basculé. Ce jour où Lucrèce n'avait trouvé personne au bout du fil. Ce jour où les capitales s’étaient effondrées.

Elle changea bien vite de sujet. Ressasser ne servait à rien.

« Je veux tout savoir de ta vie, darling. »

Et maintenant elle souriait à pleine dents. Souriait à tout ce beau monde, dont elle n’avait que faire. Souriait même à ce chevalier qui avait été mis de côté.

Le retour de la diva.

Si Sasha n’avait pas tout à fait tort sur cette couleur rose, Lucrèce n’en avait que faire. Ô bien sûre que l’avis de cette amie comptait beaucoup plus qu’elle ne voulait se l’admettre. Mais cette couleur rose, c’était devenu sa marque de fabrique à Althea. Son masque derrière lequel elle se cachait. Tant qu’elle n’avait pas mis ses souvenirs derrière elle, tant qu’elle ne s’était pas fait une place dans ce nouveau monde, alors, ce rose resterait.

« A peine arrivée et déjà une idole pour ces jeunes, qu’ai-je fais pour mériter cela ? »

Comme un personnage de théâtre, elle fit mine de tressaillir. La main sur le front et le regard au ciel. Du Lucrèce à l’état pure. L’ironie et la dérision avaient toujours été ses meilleurs alliés. Et même après tout ce temps, ils ne semblaient pas l’avoir abandonné.

Sasha semblait aussi triste qu’elle-même ne l’était.
Et Lucrèce le vit. Elle vit cette tristesse chez Sasha. Mais qu’avait-elle donc vécue elle qui avait eu cette chance d’être sauvée ? Elle qui avait eu cette magnifique vie remplie de plaisirs.

Ces esprits semblaient revenir peu à peu. Dans un mouvement de main, Lucrèce récupéra ses sacs tombés à terre. Fière dépensière, un salaire entier était passé dans ces vêtements, cela aurait été dommage de les abonner sur le trottoir.

L’opéra s’éloignait derrière leurs pas.
Au rythme de leur marche, Sasha lui racontait.
Lucrèce ne put retenir son rire, amusée. Qu’est-ce que le destin était ironique.

« Toi, qui travaille ? Et qui gère les mines en plus de tout cela ? Mais rendez-moi ma Sasha! »

Cela n’avait jamais était un secret. Sasha n’aimait pas les mines de ses parents. Sasha n’aimait pas travailler.

La Sasha qu’elle avait connu aimait faire la fête et se laisser porter par le vent. Dépenser une fortune et se prélasser. Qu’était-elle devenue ? Même la mort de ses parents n’avaient pas réussi à la changer.

Et même si elle en rigolait, Lucrèce sentait ce petit pincement tout au fond de son cœur. Si tout ressemblait à leurs moments d'avant, elle le savait que bien des choses s’étaient passées. Qu’elles n’étaient plus les mêmes. Leurs routes s'étaient écartées. Elles avaient évolué, seules. Les choses seraient-elles jamais comme avant ?

« Je suis fière de toi Sasha, cela n’a pas dû être facile et pourtant tu as ce poste si important maintenant. »

Elle le pensait sincèrement. Avait abandonné ses manières de diva pour devenir cette amie plus intime. Cette Lucrèce que peu de personne connaissait. Cette Lucrèce sensible et bienveillante.

« Raconte-moi comment est la vie à Althea. Comment sont ses fêtes et ses pays. »

Son ton bien qu’encore sérieux, était presque rêveur. Elle voulait savoir ce qui l’attendait ici-bas. Ne connaissait pas ce monde mais voulait à tout prix croire en sa bonté. En sa magie. Comme pour s’éloigner de ses mauvais rêves du passé. Redevenir cette âme d'enfant qui passait ses soirées à faire la fête.

Devant elles, les rues de Caer se dévoilaient. Elles y marchaient à l'unisson.
Leurs deux chemins séparés pendant cinq années étaient à nouveau devenu un.

Sasha semblait plus mature. Plus adulte. Mais pas abandonnée par cet esprit de la fête. Elle semblait toujours en être l’incarnation même. Celle qui boira sans fin jusqu’à vous mettre au tapis. Celle qui dansera jusqu’au bout de la nuit. Qu’importe vos jérémiades. Qu’importe vos humeurs. Alors, Lucrèce se laissa bercer par les douces paroles de son amie. Oui, elle voulait la croire. Elle la croyait. La reine de la nuit avait toujours été Sasha. La reine de la nuit était et serait toujours Sasha.

Tout en l’écoutant, Lucrèce rêvait. Elle rêvait de ces fêtes endiablées, de ces soirées de conte de fées. De celles qui ne finissent qu’à l’heure du lever du soleil ou à l’heure du thé. Captive de son château de princesse pour ne pas perdre la vie, elle avait bien vite aux fêtes dit adieux. Seuls lui restaient de ses années folles des souvenirs vaporeux. Et sur la langue, le goût salé des larmes trop souvent pleurées. Ô qu’est-ce que ces fêtes lui avaient manqué. Qu’est-ce que vivre lui avait manqué.

« Il me tarde de contribuer à la folie de ces nuits Caerienne »

Bientôt.
Bientôt, elle pourrait y participer.
Elle allait y participer. Montrer au monde entier qu’elle était là, qu’elle existait. Que Lucrèce était vivante et revenue de l’enfers de la terre.

« Encore plus à tes côtés, sweetie. »

Voilà la vérité. Si elle se languissait de retrouver ses fêtes, de découvrir la magie de ces soirées d’en bas, rien ne la réjouissait plus que de briller aux côtés de Sasha. Quand elles étaient ensembles, elle se sentait invincible. Elles étaient invincibles. Deux grandes dames au charisme incomparable aussi hypnotisantes qu’intimidantes. Flamboyant dans la nuit pour éclairer même les plus aveugles.

Elles incarnaient la froideur du nord et la chaleur du sud.
Des opposés qui une fois rencontrés ne s’étaient jamais plus lâchés.

La bulle de rêverie éclata.
Encore ce dur retour à la réalité. Ce dur tiraillement. Que savait vraiment Sasha de là-haut ? Qu’était-elle prête à entendre ?

« Là-haut… » Sa phrase resta en suspens. Les mots avaient du mal à sortir de sa gorge.  Sans s’en rendre compte, sa main serrait plus fort le bras, ou la main, elle ne se rendait pas compte, de Sasha.

« Le monde est devenu bien funeste. Tu te souviens de ce château dont je te comptais tant les mérites ? J’y ai passé les dernières années. J’ai passé tellement de temps dans ces murs que même moi j’en ai eu marre. » Elle en rigolait presque. Se lasser de ce château qu’elle affectionnait tant lui avait toujours semblé impossible. Et pourtant… Pourtant, combien de fois avait-elle étudié ses murs et ses fentes, espérant qu’ils tiendraient bon face aux assauts de transcendés ? Combien de fois avait-elle dû se réveiller en plein milieu de la nuit pour mener la charge contres des infiltrés qui voulaient intenter à leurs vies ? « Mais au moins, j’étais plus en sécurité là-bas que dehors. »

« Et puis il y a trois semaines, les failles se sont ouvertes à nouveau. Quand j’ai appris que les meilleurs fêtes étaient à Caer, tu me connais, je suis directement venue dans ce royaume ».

Encore un mensonge. Elle avait été laissée pour morte dans le désert. Seuls les recruteurs de Caer lui étaient venus en aide. Mais elle ne voulait pas rendre son amie triste, elle qui venait de Célestia. Elle qui semblait tellement espérer de ce là-haut qui n’avait plus rien à offrir.

« Mais le meilleur tu sais ce que c’est ? »

Et comme une enfant, elle tira Sasha derrière elle. C’était elle maintenant qui menait la danse. Lucrèce ne savait absolument pas où elle se dirigeait, mais, elle finit par trouver ce qu’elle cherchait : un petit bosquet. Elle s’y engouffra et s’arrêta devant l’un des premiers blocs de terre laissé vers les plantations inachevées. Là, elle s’approcha du bloc, posa sa main dessus et se retourna vers Sasha. Et lui fit un clin d’œil.

« Un tout petit peu de patience. »

Lucrèce ferma les yeux. Concentrée. Dans dix minutes, une magnifique statue de 30 centimètres, aux traits grossiers, apparaîtrait.
L’éternelle enthousiaste.