Du haut de sa tour d’ivoire, le petit prince ne se sent pas bien. Soupir et tracas quotidien, il sent le besoin de fuir pour mieux revenir. Cette fois-ci, il ne prendra pas le risque d’explorer les sables maudits et se tiendra loin de la chaleur pour profiter de l’extérieur. Sa prison ne l’ait pas complètement, il a le droit de sortir, mais il sait qu’il faudra revenir. Une petite fin de semaine ailleurs, c’est tout ce qu’il veut. Pouvoir faire voler la neige sous sa planche, flatter les chiens de traîneau qui s’arrêtent à l’auberge et laisser ses muscles se détendre sous la chaleur d’un sauna ou d’un spa bien entretenu.

Il a tout planifié, méticuleusement. Dans sa valise, chaque chose est classé, du maillot de bain à la chemise bien repassé. Aleksei prend son habit de neige, ses gants, sa tuque et son foulard. Avec le sac sur le dos, il est prêt à partir. Il a laissé tombé l’idée d’aller faire de la planche à neige, l’hiver arrivant à sa fin, la neige serait trop molle pour bien en profiter. Aussi bien faire de la raquette, surtout que l’auberge loue de l’équipement, ça lui fait moins de bagages à transporter. Il quitte sans regret la ville, le poisson rouge nourri, la porte bien verrouillée, la tête libre de pouvoir se relaxer.

Le suédois est arrivé à bon port et son enregistrement est terminé. Le soleil est déjà couché, il n’a pas envie d’aller se promener dans le boisé. Tant pis, ce ne sera pas pour aujourd’hui. Aleksei monte se coucher pour se réveiller le lendemain, aussi frais que la rosée du matin, bien qu’il n’en ai pas encore en ce temps-ci de l’année. Jeune homme descend au rez-de-chaussé, l’odeur du bacon lui chavire le coeur. Lui qui se voudrait végétarien, osera-t-il en mettre dans son assiette? C’est jour de congé, personne ne le saura, il n’a qu’à mentir à son conscience, la faire taire doucement. Des excuses, toujours des excuses. Son assiette est pleine à craquer : des fruits, des œufs et une grosse pile de gras de cochon bien dorés. Pourquoi en prendre qu’une seule? Tant qu’à briser son interdit, autant y aller le tout pour le tout. On entend déjà ses artères crier au secours, mais voilà que son attention est porté sur autre chose. Il marche pour aller s’asseoir, prendre place à une table, mais il vient de le voir.

Son coeur fait un bond. Ça doit être le bacon, même s’il n’a pas encore commencé à le manger. Il est un peu surpris, quelque peu déconcerté de le voir ici. L’imbécile du désert se serait égaré? Aleksei s’approche de celui-ci, pose son assiette devant lui, comme si la place lui était réservé et sans même lui demander, prend place.

— Je te pensais assez intelligent pour différencier la neige au sable. Tu t’es égaré ou c’est le papier de toilette qui t’a attiré?

— Ha. Ha. Ha. Toujours aussi hilarant.

C’était de bonne guerre ces paroles échangées entre eux. Rien de méchant, rien d’insultant, seulement de la bêtise et de l’amusement. Pourtant, ce fût un regard de glace que projeta Aleksei sur l’Oublié. Venait-il vraiment de commettre cet acte? Avait-il vraiment eu cet affront? Était-ce vraiment étonnant? L’expression sur le visage d’Aleksei était neutre, presque vide. Il y avait ce relâchement dans les muscles de son visage, comme si la vie l’avait quitté. On pourrait croire qu’il serait calme, qu’il s’agissait de relaxation de son minois, mais au contraire. Il étonnant de voir que la colère pouvait s’exprimer si facilement, à travers le regard. Les yeux étaient à peine plissé, mais le regard était froid, complètement glacé. Était-ce leur couleur azuré qui donnait l’impression que la température avait descendu ou était-ce qu’une impression bien ficelé?

Sa main s’avança et d’un mouvement franc, il lui claqua le dessus, comme un coup de fouet avant d’attraper son morceau de bacon, bien qu’il était entre les dents de ce dernier et le tira d’un coup, le rapatriant avec ses pairs. Or, un instant avant de le mettre avec les autres morceaux, il se rappela d’où il sortait et avec une moue de dégoût, il le déposa à côté de son assiette, un peu trop orgueilleux pour lui rendre. C’était son morceau après tout, comme tous les autres. Et surtout, il lui adressa ce regard qui voulait tout dire, mais au cas où le message n’était pas assez clair, Aleksei décida d’être plus explicite.

— La prochaine fois, c’est une fourchette dans ta main. Capitch?

Il y avait une certaine forme de colère dans ses mots, ou plutôt de possessivité. Le bacon, c’était sacré et surtout, ça fait un bail qui ne s’était pas permis d’en manger.  Bien que le paquet ne cessait de le lorgner quand il allait à l’épicerie et bien qu’il se permettait de l’acheter, il le regardait dans son réfrigérateur avec une forme de regret, mais d’envie. Les jours où il était fort, il s’empêchait d’en acheter ou alors, se tournait vers la version végétarienne, bien qu’il s’agissait d’un véritable canular et qu’il était plutôt regrettable d’avaler ce bout de carton qui tentait de se faire passer pour ce qu’il n’était pas.

Aleksei n’était pas du genre agressif, mais il était tout de même étonnant de voir cette rage pour un simple bout de viande. Hormis qu’il était à l’auberge pour se relaxer et en vacances, il se permettait des libertés que personne n’était obligé de connaître, mais surtout, qu’il ne voulait pas partagé. En effet, son plan d’action était prêt et après ce repas, il pensait aller se reposer au sauna, pour évacuer les toxines qui menaçaient de lui boucher les artères, mais surtout pour profiter de la chaleur qui manquait cruellement au mont Célestia. Peut-être irait-il même se faire barboter dans un spa, comme une petite épave ou alors il irait s’aérer l’esprit avec une promenade en raquette autour de l’installation. Le reste était encore à réfléchir, mais au moins, il savait ce qu’il allait faire après son repas.

— Et à part voler la nourriture des autres, qu’est que tu fais si loin? J’pensais que ton job, c’était d’attendre près des sables mouvants pour sauver une vie contre la fortune?

Sans aucune grâce, le jeune polarien mangeait. Ou plutôt, il se délectait de son repas. Entre les œufs tournés d’où le jaune épais et lustré s’échappaient, entre le salade de petits fruits finement coupés dans des formes plus originales les unes que les autres, l’odeur de beurre qui s’échappaient des couches feuilletées, il y avait le bacon croustillant et caramélisé avec son fumet boisé à l’érable. Aleksei était du genre à savourer la vie et pour lui, la vie se trouvait dans ce morceau de porc décédé qu’il trempait dans le jaune de ce qui aurait pu devenir un mignon poussin avant de glisser le gras dans sa bouche et sentir ses papilles dansés alors que le cholestérol grimpait dans ses artères. La bouche à moitié pleine de son pêché, il prit une gorgée de café pour répondre à l’imbécile du désert qui devait avoir du sable dans la tête pour parler ainsi toute la journée.

— J’dirais plutôt que j’ai été une mauvaise pioche pour ta fortune. N’empêche, y a un imbécile ici qui a accepté du papier cul au lieu de polars. J’dis ça, j’dis rien, mais je suis parti du désert aussi riche que j’y étais rentré.

La bouchée avalée, il lui fit un sourire malicieux, comme le renard qui a chanté au fichu corbeau – ou le vautour dans ce cas-ci. Le renard qui l’avait trompé en faisant croire que sa seule monnaie d’échange était du papier de toilette, de l’or blanc pour le désert certes. Cependant, l’avait-il vraiment trompé? Il avait tout de même eu autre chose en échange, même si ça n’avait pas grande valeur. Son sourire s’effaça, redevant ce visage neutre et plutôt froid qu’il avait l’habitude. Il ne pouvait pas se vanter, ni même se sentir mal, il ne pouvait juste rien ajouter et ça l’ennuyait. Parce qu’il ne pouvait plus contre-attaquer, il n’avait plus de munitions contre l’oublié. Sauf ce regard mauvais qu’il se permit de lui lancer alors qu’il ridiculisait encore une fois son état de baleine échoué dans un trou du désert. Alors, il se pencha vers Maverick, prêt à commencer un autre combat.

— Sinon, vu que tu t’es bien égaré, je vais te donner un p’tit conseil. Quand tu veux manger quelque chose, faut pas mendier ou voler ici. Tu prends ce qui te sert de jambes et tu te lèves le cul pour aller te le chercher. Tu vas voir, c’est facile., lui dit-il en mimant un petit bonhomme avec ces doigts graisseux.

Une partie de lui regrettait l’idée de s’être assis en face du vautour. Une autre partie n’avait pas pu s’en empêcher, comme si quelque chose lui avait indiqué qu’il devait le faire. Et puis, la mémoire lui rappelait les manières de sa grand-mère qui l’aurait gratifié d’une belle claque derrière la tête s’il se serait assis ailleurs en ignorant ce pauvre garçon. C’est pas des manières qu’elle lui aurait dit. Toujours être gentil avec son prochain, c’est bien ce qu’elle prônait cette vieille dame. Ce n’était que quelques minutes à passer et après, il pourrait se relaxer tel que prévu.

Heureusement, il n’y avait personne d’autres dans la salle ce qui permettait à Aleksei de croire qu’il pourrait être seul dans le sauna, à son grand bonheur. Pouvoir prendre un bain de vapeur avec seulement une petite serviette, dans le calme et sans personne pour juger les nombreux tatouages qui marquaient sa peau. Quelle bêtise, n’est-ce pas? Pourtant, son assiette commençait à prendre fin, mais il restait encore du bacon. Sauf que l’habitant du mont Celestia était repu, l’estomac plein. Il prit alors les restants et les lança dans l’assiette en face de lui avant de se lever. Maintenant qu’il n’avait plus envie de manger, ça ne le dérangeait pas de partager. Quelle ironie, n’est-ce pas? Après cet élan de colère, mais c’était le matin, il fallait le pardonner. Il lui manquait une bonne tasse de café.

— Prends ça comme un bienvenue dans la neige. C’est pas que j’aime pas ta compagnie – c’est peut-être un peu le cas- mais j’ai autre chose de prévu. Disons au revoir et à longtemps.

Il lui fit un sourire de toutes ses dents avant de quitter la pièce, déposant son assiette vide à l’endroit approprié. Il alla à sa chambre, se brosser les dents puis prenant une serviette et une robe de chambre, il s’en alla dans la zone détente de l’auberge, devant cette porte de bois qui brillait presque, tant il avait hâte de s’y trouver. Dans une cabine, il se dévêtit, entourant ses hanches d’une serviette blanche et sortit la tête pour s’assurer qu’il n’y avait personne. Son visage ne put s’empêcher de se décomposer en voyant ce qui arrivait devant lui. Ça devait être une blague, n’est-ce pas? Seule sa tête était visible, par une ouverture dans le rideau. Son visage à l’expression décomposée, visiblement mécontente.

Ses jointures devenaient blanches, tant il serrait le rideau, comme s’il avait peur qu’on puisse voir ses tatouages, bien qu’il s’était bien caché derrière. Il avait peur aussi de se faire voir aussi peu habillé et surtout, devant lui. Il y avait quelque chose en Maverick qui rendait le polarien mal à l’aise, insécure, nerveux. Comme une tortue, il rentra la tête dans sa cabine et paniqua. Il ne répondit rien, hurlant intérieurement, les mains qui attrapaient sa tête, comme si elle était pris dans un étau. Il était à bout de mots, son hamster intérieur beaucoup trop occupé à rouler à vives allures plutôt qu’à trouver une bonne répartie. Il envisageait plutôt toutes les options, même la fuite.

Ce n’était pas dans son habitude d’avoir le coeur qui palpite comme si l’attaque cardiaque le guettait, d’avoir le ventre si serré que le bacon menaçait de remonter la rivière. Aleksei s’expliqua sa montagne russe d’émotions par sa personnalité pudibond, son mal l’aise à exposer son corps dans une nudité incomplète. Il entendit la douche démarrer et envisagea de quitter en douce les lieux pour une autre activité relaxante.

Pourtant, il ne bougeait pas, fixant le plancher en respirant lentement, calmant la nervosité qui grugeait ses nerfs et analysant toutes les options. Aleksei avait fait ce voyage surtout pour venir profiter du sauna de l’auberge. Il aimait la vapeur créée par l’eau que l’on verse sur des pierres volcaniques contrairement à certains saunas qu’il retrouvait en ville qui était électrique ou même à rayonnements thermiques avec des infrarouges qui réchauffent la peau. Aleksei aimait l’aspect traditionnel qu’on retrouve en ces lieux et il n’avait pas envie d’y aller plus tard. Il voulait explorer la forêt dans son crépuscule pour revenir sous l’œil des étoiles. Un nouveau soupir se fit entendre à travers son rideau qui se mit à grouiller, dès que le son d’une porte se referma.

Comme si la chanson de mission impossible jouait en arrière-plan, le jeune homme ressorti la tête de sa cabine et voyant que personne d’autre ne s’était joint à leur petite sauterie entre temps, il mit le gros orteil à l’extérieur de la cabine, robe de chambre sur le dos, prêt à aller prendre une douche. La pièce semblait vide, Maverick avait bien quitté les lieux et sûrement était-il en train de faire suer tous les pores de sa peau, comme si le désert n’était pas déjà un sauna naturel, avec le bonus exfoliation.

Ses mains tremblèrent pendant qu’il détachait sa robe de chambre, incapable de voir d’où il était si le vautour pouvoir le voir par la petite fenêtre de la porte. Il compta rapidement et de une et de deux, il ouvrit la robe de chambre, s’arrosa pendant une micro seconde avant de remettre le vêtement sur son dos, jugeant que c’était suffisant. Il rattacha la ceinture fermement, faisant un triple nœud pour être certain que rien ne s’ouvre et ouvrit la porte pour aller s’asseoir à l’opposé de l’Oublié.

Le silence se fit entendre, bien qu’aucune mouche ne pouvait voler dans l’humidité du sauna. Aussitôt assis sur le banc, il se détendit, enfin arrivé à son objectif, bien qu’il ne pouvait pas satisfaire complètement son moment de relaxation. Du coin de l’oeil, il lorgnait Maverick, se demandant toujours qu’est qu’il pouvait bien faire dans ces lieux bien loin de sa demeure. Il n’avait pas vraiment de subtilité dans son acte, il était bien visible, un peu arrogant, comme s’il le regardait de haut, bien que c’était pas l’image qu’il souhaitait exposer.

Aleksei projeta la tête vers l’arrière, observant les lattes de bois du plafond, sentant l’air entrer dans ses poumons, ouvrant ses bronches, bien qu’il commençait à avoir assez chaud avec le peignoir sur le dos, enviant la tenue plus simple de son compagnon de relaxation indésiré. Il ne réalisa pas qu’avec son changement de position, le col s’était légèrement ouvert, laissant apparaître un tracé d’encre, le corps d’un dragon chinois sous ses clavicules.

— Pourquoi t’es ici? J’veux dire.. dans ce sauna? Y a visiblement personne avec qui faire des affaires dans ce trou de vapeur.  

Il aurait aimé profité davantage de son moment de relaxation. Intérieurement, il priait tous les dieux qu’il connaissait de faire partir Maverick de cette pièce, pour lui permettre d’ouvrir son peignoir en toute paix. Aleksei avait beau inspiré et expiré, les muscles ne se détendaient pas, il se sentait toujours aussi crispé, faute d’être constamment agressé par les propos de l’oublié. Il était certes le premier à avoir lancer la balle, mais il n’avait pas envie de poursuivre ce jeu sans fin. Les vapeurs qui s’échappaient des lieux étaient presque sacrés, ne pouvait-il pas comprendre que ce n’était pas l’instant idéal pour lancer la répartie?

Les joues du jeune polarien se coloraient de rouge, se rappelant la danse de la truite qu’il avait dû effectuer la dernière fois. Il devrait peut-être faire plus attention aux termes qu’il choisissait puisque seule une image semblait avoir rester marqué dans l’esprit du grand brun. Sa tête se releva lentement avec une certaine raideur au cou. Se sentant toiser, il ne put s’empêcher de regarder ce qu’il fixait et voyait le col de son peignoir ouvert, il le referma aussitôt, dans un mouvement un peu trop brusque pour ne pas avoir l’air suspect.

Sans rien dire, il se leva d’un bond et quitta la pièce avant de se choir sur le mur et se laisser glisser vers le sol, jusqu’à être à genoux. Sa tête vint se frapper contre ses rotules et il soupira, incapable. Qu’est qui pouvait bien se produire? Pourquoi ne trouvait-il aucun mot? Pourquoi fuyait-il si lâchement alors qu’à l’habitude, sa langue prenait facilement des termes de vipère pour lui répondre? Parce qu’il n’était pas dans son naturel d’être mauvais dans ces mots, seulement d’être franc. Et ce garçon le poussait à être quelque chose qu’il n’était pas et qu’il n’aimait pas nécessairement. Du moins, que sa famille n’aimerait bien. Eux, là-haut, ils auraient la mine bien basse de le voir agir ainsi.

Un son se fit entendre, faisait sursauter le blondinet. Sa tête se redressa comme un chien de garde en pleine alerte et il se leva, s’approchant de la source du bruit. Dans le vestiaire, toujours aussi désert, il y avait un drôle de résonnement dans l’un des casiers. Il l’ouvrit doucement, en craignant presque qu’une petite bête en sort, mais ce ne fût qu’un holokit sur le mode vibration qui était si secoué qu’il cognait contre la paroi où il était appuyé. Aleksei le rattrapa, juste au moment où il allait chuter de la tablette et vit le visage d’une femme, de toute beauté. Une rousse souriante, aux yeux d’un bleu aussi glacé que les siens. Il n’avait partout pas souvenir d’avoir vu cette dame dans l’auberge, bien qu’il ne connaît pas tous les touristes du moment et replaça l’appareil dans le casier, plus loin, pour pas ne pas qu’il tombe, sur une pile de vêtements qu’il reconnut à ce moment.

Craignant d’être pris la main dans le sac, Aleksei referma rapidement le casier et alla chercher une bouteille d’eau avant de retourner dans le sauna, bien qu’il ignorait ce qu’il allait faire ou dire. Il se demandait qui était cette rouquine, mais impossible de poser une question sans devoir expliquer ce qu’il faisait la main dans son casier. Revoyant la façon qu’ils s’étaient quitté dans le désert, sûrement n’aurait-il aucune réponse. Il reprit place dans sa sueur, ouvrant la bouteille d’eau pour s’hydrater, surtout qu’il avait beaucoup plus chaud que nécessaire avec le coton blanc qui collait à sa peau. Mais pour rien au monde il n’avait envie de le quitter, préférant le voir fusionner à sa peau que de s’exposer devant une personne au jugement si facile.

— Tu sais.. Il brisa le silence – encore – et se pencha vers l’avant, appuyant son coude contre son genou, son menton dans sa main, fixant Maverick comme si son regard allait réussir transpercer la couche de mystère qui l’enveloppait, avec un petit sourire narquois, provoquant aux lèvres. C’est loin d’être triste d’être seul avec toi. Y a un p’tit quelque chose.. de captivant chez toi bien que.. Aleksei attrapa une serviette parfaitement roulé qui était dans un panier près de lui et la lança à l’oublié. exposer tes abdo tout découpé, c'est plutôt chiant. C'pas tout le monde qui arrive à avoir un bon résultat.. Un petit rire s’échappa de ses lèvres, comme si la nervosité le quittait tranquillement. Il s’étira doucement, réappuyant son dos contre le banc et laissant sa tête se bercer vers l’arrière avant de déposer une serviette d’eau presque froide sur le visage. Les mots se firent un peu étouffés, mais il continua tout de même. T’es quand même relou de rester accrocher à cette image de ma danse du ventre. J’veux pas péter ta balloune, mais ça se reproduira pas. C’était séance unique, mais j’suis persuadé que tu réussiras à trouver une petite femme dans le désert pour te la reproduire en privé.