Quelques instants ;
c’est le silence tout autour d’eux. Ludde retient presque sa respiration, s’empêchant de faire un quelconque bruit, guettant n’importe quel son qui pourrait venir de l’autre côté. Mais c’est le silence, de longues secondes, et même lorsque Mariette colle son oreille au mur. Et soudainement, c’est le chaos. Un son strident et facile à reconnaître vient lui marteler le crâne, s’amuser de ses tympans. La situation se tend ; et à peine entend-il l’alarme qui se déclenche, que la porte s’ouvre avant même qu’il n’ait pu réagir.

Nez-à-nez avec Desmond, il comprend qu’ils vont devoir agir vite. Dans sa main, il tient toujours le dossier marqué d’une étiquette blanche et légèrement décollée où est écrit "Althea", et s’empresse de le glisser dans sa veste. Le dossier tient contre sa ceinture, et il espère qu’il ne tombera pas. Il n’a pas le temps de retenir Mariette, qu’elle part déjà comme un éclair, se faufilant jusqu’à l’extérieur. Ses yeux trahissent l’inquiétude qui commencent à naître ;
(à grandir,
les lèvres mordues). Il la voit partir, vers la sortie, sans doute vers les escaliers. Il le sait, qu’ils ne lui feront rien, et pourtant il ne peut s’empêcher de révéler un regard inquiet, des sourcils froncés. Ludde lui fait confiance, alors il prend sur lui.

— sois prudente, tu n’es pas une super héroïne. on se retrouve dehors.

La demande de Sasha le surprend, mais il hoche la tête. Il s’en veut un peu de détruire tous les avancements de Polaris ainsi, mais il ne doute pas que Kazuki est un homme prévoyant, et que toutes les découvertes ne se trouvent pas ici.
Et puis, peut-être que cela leur permettra de l’occuper lorsqu’il comprendra que quelqu’un s’est introduit dans son bureau. Après tout, Sasha et lui ont volé des dossiers. Il sera évident que quelqu’un a touché à leurs affaires. Alors il reste quelques secondes de plus dans la pièce cachée, utilisant son cristal d’anti-technologie. Tous les appareils autour de lui s’éteignent (ou presque, il ne voit pas bien, maintenant que les lumières sont éteintes), l’alarme arrête de sonner dans cette pièce.
Alors seulement, il déclenche son "onde" venant faire sauter les différentes machines. Il devrait être compliqué de les réparer ; sans doute que certains disques durs ont dû griller, peut-être d’autres éléments. Chasseur se fait saboteur.

Et lorsqu’il en a fini, il sort de la pièce et suit les autres. Il a un déjà un goût amer dans la bouche, un goût de bile qu’il trouve particulièrement désagréable, mais il n’a pas le temps d’y penser. Desmond ouvre les portes de l’ascenseur, en les pliant et Sasha commence déjà à descendre le long des câbles métalliques.

— je te suis, sasha.

Il souffle un coup, tente un sourire rassurant et s’essuie les mains sur son pantalon, de sorte à retirer leur moiteur due à tout ce stress. Le voilà qui saute à son tour et attrape le câble. Et lorsque tout le monde est passé, il tente de refermer les portes métalliques, de sorte à ce que personne ne devine qu’ils sont passés par là. Et finalement, il descend lui aussi.