playing with fire

heureuse qu’elle était cette reine des épées (de toc toutes effilées voilà qu’elle
dansait de la grâce aux voiles rouges qui la masquaient et c’était
entendait) ;

ces ovations qui la couronnaient et azalée riait riait car elle était là avec son petit démon adoré elle le regardait maintenant envoûter ces plèbes qui les admiraient elle en était
fière
et lui tournait encore encore dans ses robes de narcisses immaculées le voilà paré,

et puis,
c’était déjà fini au revoir le rideau tombe c’est un lourd éclat de velours qui met fin à sa royauté ;
((acace a encore filé filou échappé petit fugueur des après-spectacles celui qui revenait décoiffé riant amusé de sa propre candeur)) ;

mais la fleur aux rosées joyaux de son pauvre petit cœur ; elle ne s’inquiète de ses escapades car elle sait ((qu’il sera toujours toujours auprès
d’elle et de ce désert qu’ils aimaient tant dominer)) ;
revient.

elle a gardé ses voiles sur le nez accoutrement de danseuse en ((beauté)) ;
(s’évader en cadence) ;

« acace te voilà il est temps de – »

elle n’a que le temps que d’attraper ses bras tout tendus cet acace en floraison joyeuse et puis c’est
accompagné puis c’est
((les échos de ces ruines sur lesquels ils se tenaient pourquoi était-il ici pourquoi ne l’avait-elle pas pu le retrouver avant avant avant et
acace comment le connais-tu ce n’est pas possible possible possible)

et possiblement ;
((et puis)) ;


la floraison avortée se brise dans les glottes c’est un bruit de cristal fracassé et puis tu sais azalée tu as ((le cœur qui se déchire c’est une lame de celles qui sont pointues et les
ronces
qui viennent t’étouffer c’était la douleur qui fuse écrase les artères l’abrupte désillusion et puis ça fait
prend les entrailles ça les retourne les déchiquète que elle voudrait exploser en larmes de rage vermeil et pourtant rien rien rien ne)
se passe.

ça gronde dans les blessures ça gronde dans ses flétrissures et qu’au poing serré autour de ce petit bout de fer rouillé qu’elle avait pourtant ((si précieusement gardé)) ;


alors azalée tu sais tu ferais comme avec tous ces hommes tous ces loups tous ces monstres aux mains apposées trop grande sur la porcelaine déchiquetée ;
ces pupilles noires de leur innocence bafouée.

« enchantée. je me nomme… hellébore. »

hellébore hellébore ce sont les fleurs fétides qui vous repoussent de leurs pétales acérés celles qui vous indiquent qu’il serait peut-être temps de rengainer ;
serre de ses doigts l’épaule de l’autre fleur celui qui les a réunis en scène de tragédie accablée elle espère que tu as compris que tombera bientôt la sentence celle des sombres potences ;

rentrer et pleurer cette bague infortunée que passée au doigt elle avait pourtant si précieusement garder ((elle le brûlerait en même temps que ton image celle qu’elle avait pourtant tant
chéri)) ;

« viens acace, il faut y aller. ce loup-là a les douceurs d’été mais tranchantes que sont ses ((crocs d’hiver la froideur effilée de ses paroles vides de sens)). »

((alors à ça tu veux jouer dima mais puisque les malheurs n’arrivent jamais seuls ;
aux mystères,

playing with fire

elle a vu cet éclat dans son regard celui qui indiquait la (re)connaissance des démons passés ;
pourquoi oses-tu impliquer acace sale petit
loup ((loup loup elle continuerait à te l’asséner))

elle les voyait la complicité dans ces cheveux ébouriffés acace je suis désolée ô pourquoi t’es-tu trouvé mêlé à cette querelle insensée
et elle avait envie de
((le mordre mordre mordre au cou(p) et lui devait mordre mordre mordre
la
poussière)) ;
et c’était tout ce qu’il méritait ce n’était même pas pour ses paroles acerbes ni pour son regard de glace qui jamais ne fondrait ;
c’était pour avoir embarqué acace dans ses propres démons qui se disputaient la place dans son regard qui se craquelait (tu fronces déjà le regard

combien elle s’était décarcassée pour ((le retrouver)) et bien voilà qu’il ne lui restait plus que ça pour l’affronter sa
carcasse
(décomposée).

alors elle le prend dans bras l’acace en dérive elle lui fait de ses étreintes qu’ils s’étaient habitués à se donner ces deux fleurs quand la perdition toquait à la porte ;
quelle était donc la bonne clé pour sortir de ce bourbier.

« oh alors j’ose espérer que vous l’avez apprécié cette ((divine comédie)) les épées volent vite vous savez c’est maniable et tranchant les aspérités des imprudents qui oseraient s’y frotter. »

azalée tu sais ce n’est que toi qui grogne dans ce triste spectacle,
de quel droit tu te prétendais protectrice de ces pétales qui étouffaient entre vos regrets vos vengeances et l’acide qui remontait car ça la
((débectait)).

« vraiment ne t’en fais pas acace, on ne se connaît pas (d’ailleurs ça m’étonnerait c’est encore un loup tu sais je te l’ai dit). »

elle a ce coup d’œil acerbe de ceux qui cherchent les points faibles aux prédateurs la
((chasse est ouverte)) ;


et elle la gardera finalement cette sombre épopée celle qui arrache encore les artères la douleur qui transperce elle a envie de le faire (souffrir comment oses-tu oses-tu moi passe donc mais acace tu n’es qu’un chacal ceux qui mériteraient de finir en cavale morceaux de leurs cadavres au désert pourrissant) ;

« acace, est-ce que ça te dirait qu’on invite ce ((charmant)) petit louveteau à dîner ? je suis certaine qu’il en existe des restaurants à caer cette cité des merveilles, et j’aimerais bien que tu me fasses visiter (tu le sais je ne suis encore jamais venue ici).
vous êtes le bienvenu… quel est votre nom je vous prie ? »

((et puis quand s’arrêteront les divagations de dante alors peut-être retomberont les rideaux vermeil mais en attendant il faut jouer le rôle et profiter de cette excursion ô que

playing with fire

c’était une rotonde des mots qui blessent de ceux qui vous lacèrent le visage de leurs griffes acides et qui vous laissent des ((traces)) des ((cicatrices)) irréversibles.

une trop grosse comédie et déjà voilà qu’elle n’avait pas contrôlé ce qu’elle dit encore encore encore (combien de temps azalée comptes-tu blesser ceux qui te sont chers ceux qui forment ces joyaux dans ton cœur bien qu’un
diamant si ancien vient de s’y briser si ancien que ça fait mal azalée
dois-tu te brûler à la déception si blessante qu’elle ne te ferait vriller car tu n’es que
eviter les
choix
que tu fais).

elle a ce bout de fer qui s’enfonce dans sa chair les poings serrés elle ne sait qu’en faire elle veut le garder le chérir ou bien ((le lui faire avaler qu’il s’étouffe avec peut-être peut-être mais
pas
ce
soir)).

azalée ne veut que le bonheur de ce petit frère ce petit démon qu’elle chérit tant alors elle ne dit rien à la menace – montre les crocs sous son voile ;

elle était déjà à part dans ce petit groupe elle avait encore ((échoué encore tout éclaté c’était comme son corps en
mille
petit
morceaux)).

il ne lui laissa guère le temps c’était comme (à l’ancienneté quand il était si impatient que de sa paresse elle se lève et puis c’était le branle-bas de guerre au fond elle aimait ces petites querelles de rien du tout celles qui portaient sur les rations à partager) ;
azalée le sait, acace a fané son si rare sourire sous leurs tempêtes insensées.

et elle murmure dans sa propre rage ;

« je ne t’ai jamais mal traité dimitri ; mais si de la haine tu souhaites verser alors que viendrais-tu regretter d’y avoir entraîné des êtres chers à ton cœur. »

et ils marchaient ils marchaient dans ces rues pleines de technologies mais azalée n’était pas de tempérament à s’émerveiller ;

((même les plats gourmands qui leur étaient présentés ne semblait plus si charmants ;

les fourchettes piquent dans la viande celle qui saigne encore de sa mort prématurée et puis c’est l’acide soudainement qui remonte elle a envie de ((tout casser)) mais simplement c’est elle qui va s’en aller dans ces toilettes isolées ;
vomir sa tristesses ses larmes ses boyaux
ses blessures ses fractures ses regrets et ses désolée déjà si inutiles
a déjà la violence qui couve ;

((le miroir vole en éclats.))