L'heure était désormais au repos, à une nouvelle errance parmi la civilisation, et peut être même, un peu de shopping. Dans les rues du village congelé, Alvis profitait enfin de sa présence dans la région gelé pour jouer au touriste. Son retour était prévu pour demain, il en profita alors pour répondre à la demande que Lin lui avait faite lors de son départ. Il sortit la liste en question pour se rafraîchir la mémoire : Vêtements féminins, ustensiles exotiques, livres particuliers et bien d'autres. Il avait déjà lors de son arrivé, fait la plupart de ses achats dans Polaris avant de s'affairer à sa première mission. Il espérait trouver le reste ici, dans ce petit village perdu au milieu de la neige et du vent. Le tout allait coûter un bras au freelance qui n'avait encore jamais toucher son salaire, il pensera bien à se faire rembourser par Zirkon plus tard.

Alors qu'il allait continuer sa quête dans une rue marchande, le protagoniste pensa à Berry qu'il allait bientôt retrouver en rentrant chez lui. Il serait froid de ne pas lui ramener un souvenir, peut-être était-il temps de lui acheter ce cadeau ? Le jeune homme se posait la question en déambulant parmi les magasins et les échoppes, toujours aussi peu inspiré pour faire plaisir à la gente féminine.

Les heures passèrent et les bras d'Alvis se chargèrent quelque peu. Il avait trouvé tout ce que Lin lui avait commandé, mais il était attristé de n'avoir rien trouver d'intéressant pour son amie à Requiem.

"Lin à vraiment abusé pour le coup, elle me devra une faveur à mon retour.

Maintenant… Qu'est ce qui pourrait plaire à une fleuriste ?"

Il s'arrêta devant plusieurs vitrines, sans pour autant découvrir l'illumination. Alors qu'il pensait devoir abandonner, il découvrit un magasin qui vendait des jouets en bois. Pour un pays renommé pour ses avancés technologiques, il était amusant de retrouver ici un thème plus authentique, voir même rustique.

"Lui ramener un bilboquet serait sûrement une mauvaise idée, mais peut-être y a-t-il quelque chose de plus intéressant à l'intérieur ? Jetons un œil."

L'homme aux cheveux d'argents s'hasarda à l'intérieur.

-Bonjour ?

Bois commun entre ses mains deviennent précieux, tournent les outils danse la farandole bienvenue à la boutique qui fait sourire. Entre deux couleur de neige, la petite boutique rattachée à la maison a du cachet, elle a tout d'abord une devanture tout à fait typique du village, puis elle a un joli décor, une enseigne toute créée par la déesse de ses lieux, jeune fille sauvage qui vie ici en harmonie avec la nature, cruelle comme elle, mais toujours bien attentionnée car la nature ne sait qu'aimer, et tant pis si c'est jusqu'à tuer, c'est un cycle de la vie et il faut le respecter vous dira cette drôle de petite dame.

Elle a de long cheveux, qui traine contre le comptoir, ils ondulent, sont ébouriffés, et lorsque la cloche d'entrée sonne elle remonte sa lentille au dessus de sa tête et pose le joli petit canard qu'elle est en train de peindre. Elle prend le temps de tremper le pinceau dans l'eau, tournicote ce dernier, l'essuie contre un tissu tout bariolé, puis elle le laisse apposé sur le côté. Elle redresse son minois et observe le client.

Enfin elle se lève, et descend avant elle de ses cuisses promontoires, un petit chat saumon, ce dernier va en quête d'un jouet, une balle à grelot en bois, au sol, et il part dans une course effrénée contre cette dernière sans plus d'attention pour le monsieur qui vient d'entrer, c'est encore un chaton.

Les grelots roule roule Bonjour bienvenue ! Mariette se pare de ses plus jolis atours : de son sourire carnassier de louve, mais qui a un petit quelque chose d'innocent, comme un loup qui n'aurait jamais goûté le sang. C'est pour votre famille ou pour des ami.e.s ? Vous recherchez un jouet pour quel tranche d'âge ? Je peux vous conseiller. Sinon dans l'arrière boutique vous pourrez retrouver un petit peu de mobilier pour chambre d'enfant.

et d'une main elle montre une arche dans le fond, de laquelle s'échappe d'autre chats qui semblent s'être tout juste réveiller. Il faut croire qu'à la maison comme à la boutique, les chats étaient roi, et une parti d'entre eux aiment suivre Mariette de partout quand elle est dans les parages.

Moi, narrateur, être omniscient, intemporel et immortel, ai été remis en question concernant mon savoir ; je possède la science infuse, mais une âme tenta tout de même de me dénigrer. Dans ma bonté sans borne et mon infini sagesse, je partage avec vous l'histoire d'un homme, et ce, sans jamais fauter. Voici pourquoi, et il n'en sera jamais autrement, que la jeune fille qui tenait cette boutique s'appelait Moriette, ce sera tout. Reprenons ce conte.

Une odeur de bois, mêlé à de la peinture et de l'huile, un parfum fort et puissant, un témoignage des arbres éternels transformé en œuvre d'art.

"Nous sommes bien loin du parfum des fleurs, mais cela n'est pas désagréable non plus."

Une jeune fille s'afférait sur le comptoir, un véritable travail de précision, une concentration exemplaire, elle prit le temps de terminer son office et de ranger son matériel comme il se devait avant de se lever. Ses cheveux longs et ébouriffés, d'un blanc mat, firent sourire le protagoniste, jamais jusqu'à maintenant il n'avait croisé d'autre personne doté de cette couleur des plus atypiques. Le temps d'une fraction de seconde, juste une pensée, il vit sa mère qui peignait inlassablement sa tignasse blanche dont son fils avait hérité.

Des chats, une quantité très honnête de chats, hantaient la boutique en vivant de la manière la plus simple au monde. Un grelot vrillait les tympans de l'homme aux cheveux d'argents, un chaton jouait innocemment avec un jouet en bois, certainement un système de publicité très élaboré.

"Ces gens qui vivent parmi les animaux, je comprends bien qu'ils sont mignons, mais cela fait beaucoup de désordre."

Alvis n'avait jamais été très bons avec les animaux, il fallait avouer que les hommes l'épuisaient déjà. Mais peut-être était-ce justement l'innocence de ces petites créatures qui manquait dans sa vie ? Lin aurait été sûrement d'un autre avis.

D'un sourire sauvage, mais rassurant, la tenancière prit la parole. Les chats continuaient d'affluer pendant ce temps.

-C'est… C'est pour une amie, elle a environ mon âge, donc je ne pense pas que le mobilier pour enfant ne soit nécessaire.

Lin aurait été anéantit d'entendre cela, mais cessons avec ce personnage, elle ne fait même pas partie de cette histoire et voilà bien une minute qu'elle est prise d'une quinte d'éternuement.

-J'imaginais plus quelque chose comme une petite sculpture, de la simple décoration, exposa Alvis.

Il ne pouvait cacher ses interrogations plus longtemps, il devait savoir pourquoi.

-Dites-moi… Ces chats, ils sont tous à vous ?

Oh

forme-t-elle avec ses lèvres. Ce n'est donc pas pour un ou des enfants, Mariette a une petite moue, se demandant ce que cette personne vient bien faire ici alors, mais il ne faut pas attendre longtemps pour qu'elle ait la réponse à sa question. Une sculpture hein ? Elle vient tapoter un doigt contre son menton. Elle suppose qu'une partie des jouets peuvent être considérés comme des sculptures. Elle continue de s'approcher, derrière elle, les chats font comme une traîne, s'approche à petit pas de l'inconnu, certain plus téméraires que d'autre viennent se frotter contre ses jambes emmitouflées. Mariette remarque que l'homme est déjà bien chargé, peut-être n'est-il pas du coin et veut-il un souvenir ? Elle penche sa tête sur le côté, laisse ses cheveux danser dans le vide.

Hmm eh bien j'ai beaucoup de petites sculptures oui...est-ce que votre amie à un animal préféré ? Oh les chats ?

Elle tourne sur elle même, regarde ses amours faire la farandole autour d'elle. S'ils sont à elle ? Oh que oui oh que non, les chats sont à tout le monde, ils sont leur propre personne ils sont à personnes. Elle hausse les épaules comme si elle n'y peut rien.

Ce sont les chats de la forêt, une partie vie avec moi puis en même temps dehors, sont un peu sauvages mais mignons, et câlins comme tout oh ! enfin pas tous mais pour la plupart... pourquoi ? C'est que des chats, vous dérange ? êtes allergique ?

Elle essaie avec des petits ouste ouste de repousser un énième mini aventurier venir se frotter contre les jambes de son invité en pensant vraiment qu'il y soit allergique et qu'il demande car ça le gène. Puis elle se dirige vers l'une des ses étagères murales et attrape des petites figurines en forme de....loups ? Elle s'approche de lui avec pour mieux lui montrer.

Toutes les figurines sont numérotées ce sont toutes des séries limitées, tout ici est fait main, que ça soit de la source, les bûches, jusqu'à la main d'oeuvre, moi-même. Et elle a l'air très fière en disant cela. Certifié artisanat du village congelé ! vous êtes pas d'ici n'est-ce pas ? d'où c'est qu'tu viens ?

Le grelot roule à vos pieds, Rosa arrive en courant derrière, puis l'attrape avec ses pattes, devient un peu foufou et l'envoie balader plus loin, Mariette échappe un petit ricanement, attendrie devant le chaton.

Tout d'abord, la gérante sembla déçue qu'il n'y avait pas d'enfant.

"Je suis un peu trop jeune pour avoir un enfant de toute manière, non ? Quoi que… J'ai déjà vingt-six ans… Je ne vois même plus le temps passer."

Une drôle de manie qu'avait le protagoniste, une chose que ni moi, ni lui-même ne pouvait expliquer. Certes, il était mal à l'aise avec les animaux, mais pourquoi posé cette stupide question encore et encore ? Nul ne le savait.

-Oh non non, je ne suis pas allergique ne vous en fait pas.

Elle chassa tout de même quelques chats avant de montrer ses figurines avec une grande fierté. Alvis observa d'un œil critique les produits de la jeune femme avant de répondre à la question qu'elle lui posa.

-En effet, je viens de La Vallée. Je profite de mon déplacement pour faire… quelques courses.

Après avoir dit cela, il cacha un peu plus les sacs contenant de la lingerie féminine derrière lui en rougissant. Le fil d'un sac glissa malgré lui sur ses mains abîmées, lui arrachant une grimace.

-Le soleil m'avait manqué aussi, enchaîna-t-il, même si les tempêtes ici le cache parfois, j'ai pu profiter de quelques rayons.

Après avoir dit cela, l'homme aux cheveux d'argents se sentit coupable vis-à-vis de son ami encore enfermé à Requiem.

"Elle qui voulait des vacances et à qui je voulais tenir compagnie… Décidément je fais tout de travers. Mais il faut bien que je travail et dans le futur ce genre de déplacement recommencerons. Même si je peux compter sur Lin pour s'assurer qu'elle n'a pas d'ennui, ça m'embête de la savoir seule dans l'appartement."

Un chaton surexcité continuait de jouer avec son grelot et arracha le jeune homme à ses pensées.

-Pour en revenir aux figurines, j'avais pensé à un oiseau du style moineau ou colibri.

Il est vrai qu'un aigle ou un cormoran n'auraient pas représentés le même esprit.

"Au moins, elle à son oiseau pour lui tenir compagnie, mais je ne pense pas que ça vaut la présence d'un chat…"

Une idée le frappa, enfin !

-Est-il possible d'adopter l'un de vos chats ? Demanda Alvis avec enthousiasme, il faut dire qu'il avait cherché une idée digne de ce nom depuis des semaines maintenant. Si vous n'avez pas le cœur de vous en séparer je comprends, mais je ne peux m'empêcher de penser que vous êtes débordé avec tous ces petits diables.

Elle soupir de soulagement lorsqu'il avoue ne pas être allergique, tant mieux ça lui enlève une épine du pied, il manquerait plus qu'il fasse une crise dans son magasin. Elle arrête donc de se préoccuper de ses petits félins, qu'ils fassent leur vie ici ! Elle hoche la tête alors qu'il parle de la vallée, elle connait un peu, elle y est déjà passée en itinérance avec ses affaires, elle avait même fait de belles rencontre là-bas, Raphaëlle par exemple, dont elle attendait la venue au village avec impatience. C'est qu'elles se l'étaient promis ! une réunion entre filles. Rien que de se remémorer les moments passés à ses côtés Mariette se retrouve sur un petit nuage, mais Mariette remarque aussi les rougissements du jeune homme et ne les comprend pas, c'est qu'elle ne fait pas attention aux marques de ses sacs. Puis, ça ne la regarde pas vraiment, elle est curieuse, mais pas assez pour être inquisitive auprès d'un client. Tout de suite alors, elle recentre son attention sur ces mots, un moineau hein ?

Elle repose ses petits loups et se met sur la pointe des pieds pour attraper sur une des hautes étagères les petits oiseaux, elle lui présente ensuite :

j'ai des rouge-gorges si tu veux ? Mais le jeune homme a de la suite dans les idées et tout de suite il change la sienne, Mariette le regarde d'abord surprise, les yeux ronds comme des billes, comme Rosa qui court de partout comme un fou, puis elle pose ses iris sur ce dernier, elle le regarde jouer, hausse les épaules et soupir.
Pfiou vous pouvez si vous voulez bien d'une de ces boules d'énergies, sont pas à moi de toute façon, peuvent bien être à vous tant que vous promettez de bien vous en occuper. Et voit comme elle met les mains sur ses hanches, se donne un air menaçant, attention je mords sinon !

Puis elle échappe un petit rire, comme de ceux qu'elle n'a pas échappé depuis longtemps, c'est que ça lui fait plaisir, d'avoir quelqu'un à la boutique, moins de temps pour broyer du noir.

Est-ce que vous avez ce qui faut pour un chat au moins ? Est-ce qu'il y en a un qui vous a tapé dans l’œil ? Et pensez pas que je suis débordée hein, et voit comme elle croise ses bras devant sa poitrine, c'est qui sont à personne, alors un peu à tout le monde, je les nourris c'est tout.

Comme si la grâce divine l'avait touché, il ne pensait déjà plus aux petits rouges-gorges en bois mais observait les fauves avec intensité.

"Ce n'est pas comme si j'allais m'en occuper seul, je suis sûr que Berry s'y attachera."

Incapable de prendre la petite gérante au sérieux, le protagoniste ne put retenir un rire.

-Ahah ! Ne vous en faites pas, je n'ai jamais fait de mal à autre chose qu'un être humain.

Le genre de phrase à ne pas sortir à des inconnus. Il se racla nerveusement la gorge en se revoyant frapper un certain James à la tempe.

-Enfin bref, il me faudrait sûrement une cage pour le trajet, j'en trouverais une en cherchant un peu dans le village.

D'habitude réservé et pesant ses mots à chaque parole, Alvis, après son expédition dans la neige, semblait plus gais et ouvert. Malheureusement, il ne faisait plus réellement attention à ce qu'il disait et la plupart des choses qu'il déblatérait jusqu'à maintenant, hors contexte, pouvaient être très mal interprétées. Ignorant ses propres prouesses labiales, le freelance plia ses genoux pour observer les chats d'un peu plus près. Que recherchait-il exactement ?

Certains félins se frottaient sans cesse contre les jambes des bipèdes en ronronnant. D'autres jouaient et sprintaient à tout va à travers le magasin sans se soucier de rien. Il y avait ceux dissimulés dans les coins, toisant l'intrus d'un air hostile ou las. Ne sachant pas trop quoi choisir, le protagoniste se gratta le menton pensivement. Il remarqua un chat, qui ne faisait partie d'aucun lot cités ci-dessus, et qui le fixait depuis maintenant un moment. Il y lu une certaine intelligence, comme si l'animal était curieux de nature et s'intéressait simplement face à un inconnu. Le jeune homme lui tendit une main gantée que le chat inspecta et renifla avec attention, avant de pousser un miaulement entendu.

-Hey, lui répondit Alvis.

Celui-ci lui plaisait.

Se rendant compte qu'il était malpoli d'ignorer les produits de la petit dame, Alvis se redressa et s'intéressa enfin aux oiseaux.

-En tout cas, vous faites un merveilleux travail, félicita le protagoniste avec sincérité. Vos sculptures sont toutes particulièrement réussies, il est bon de savoir que des talents comme ceci ne se perdent pas, malgré le temps qui passe.

Certaines choses sont éternelles.

Mariette fronce les sourcils, il n'y a pas de quoi être fier d'avoir fait du mal à autrui, mais elle ne dit rien, car cette phrase, ces mots, auraient tout aussi bien pu sortir de ses lèvres, sur la défensive. Elle repense à Sasha, à leur retrouvaille marquée par la mort. Elle l'avait rejeté toute entière, comme si...comme si c'était un peu de sa faute, alors qu'elle n'y était pour rien. Mais c'est ainsi, elle ne la veut pas dans sa vie, qu'aurait-elle du faire ? Encore aujourd'hui, ces souvenirs sont douloureux, trop frais, pour elle. Elle ne veut pas s'y attarder, sur ses sentiments mauvais, alors elle profite de la conversation pour rebondir dessus :

J'ai des cages s'tu veux, 'fin c'est plus des trappes, mais ça peut faire cage pour dépanner.

Et elle recule un peu et te regarde faire avec les chats, tu sembles du genre patient et attentionné, à ta manière d’interagir avec eux, elle se fait moins de bile du coup, pas qu'elle s'en faisait beaucoup de base... mais elle se demande si tu en a encore quelques choses à faire de ses sculptures, ni une ni deux, voilà que tu te relèves et commence à compter son éloge. Mariette s’esclaffe d'amusement et ce n'est que lorsqu'elle est calmée qu'elle entreprend de sortir deux trois mots.

Ahah....pas la peine de faire des compliments, j'ai bien vu que ça ne vous intéressait pas, mais soit, oui, je passe beaucoup de temps à travailler, et je suis plutôt fière de mes jouets. Voit comme elle toise de sa petite taille. Je suis autodidacte, j'ai tout appris sur le tas. Enfin...

Elle se détourne et retourne vers l'étagère pour, sur la pointe des pieds à nouveau, ranger les petits oiseaux. Elle fait bien attention en redescendant sur ses talons de ne pas marcher sur la queue d'un chat puis, toujours les mains sur les hanches, t'apostrophe :

Bon je vais vous la chercher cette cage alors ? elle n'est pas gratuite par contre, c'est que ça me demande du temps à faire tu sais ! elle est à quarante polars, ça t'vas ?

Puis voit comme sans attendre de réponse, elle te plante là pour aller chercher dans l'arrière boutique, que dis-je dans sa maison, l'une des cages-trappes mentionnées. Lorsqu'elle revient avec, elle a même attrapé un petit plaid tricoté qu'elle a mis au fond de la cage et un autre châle qu'elle a noué autour de cette dernière, pour rendre le tout plus chaleureux. Elle pose le tout sur le comptoir de sa caisse et t'inviter à t'approcher pour venir la chercher. Elle sort aussi de ses poches deux friandises séchées qu'elle pose dessus.

Tiens on va avoir besoin de ça pour l'amadouer...c'est que c'est pas toujours facile de les faire rentrer dans ses fichues caisses, sont retords un peu !

Remarquant finalement qu'il se laissait aller, le protagoniste décida de tourner à nouveau sa langue dans sa bouche avant de parler. Il regretta amèrement l'absence de Maxime, lui qui avait adoré les animaux et qui était un peu justicier sur les bords, il aurait ri aux éclats face à la boutade d'Alvis, car oui, c'était bel et bien de l'humour, bien que très déplacé.

La demoiselle avait des trappes pour animaux, pratique.

-Cela fera l'affaire, merci.

Face aux éloges du protagoniste, la petite gérante s'esclaffa franchement avant de reprendre. Les flatteries du jeune homme ne semblaient pas l'atteindre particulièrement, bien qu'Alvis n'essayait pas de gratter une réduction ou quoi que ce soit il fut quelque peu déçu. Il agissait ainsi par politesse et aussi parce qu'il était réellement impressionné par la profession de la demoiselle, les artisans et artistes indépendants avait toujours attiré sa sympathie. L'anticonformisme avait quelque chose de séduisant.

Cherchant à ne pas exagérer, il se permit tout de même :

-Vous avez de quoi être fière en effet, votre magasin a fière allure.

On y trouvait un certain charme il était vrai.

La demoiselle proposa une cage et s'en alla en chercher une sans attendre de réponse. Alvis en profita pour poser ses sacs et observer les statuettes d'oiseaux. Il hésita entre deux quelques instants et déplora de ne pas pouvoir à tirer à pile ou face, c'est alors qu'il eut une idée. Saisissant les deux du bout des doigts, il s'accroupi près de son nouvel ami et les lui montra.

-Laquelle tu préfère ?

Le chat n'hésita pas et donna un coup patte sur sa favorite avec un léger miaulement, comme embarrassé que l'humain avait eu ne serait-ce que l'ombre d'un doute. Résolu, le protagoniste rangea celle qui fut boudé et tenait l'autre tout en ménageant ses mains. La gérante refit apparition du côté du comptoir avec la fameuse cage ainsi que quelques friandises pour félin, une belle attention.

-Merci pour l'astuce, je m'en rappellerais. Ajoutez aussi cette figurine avec le tout, j'y tiens.

Quitte à jouer au touriste, autant le faire jusqu'au bout.

-D'ailleurs, ce chat a-t-il un nom ?

"Si ce n'est pas le cas, il faut absolument que j'en trouve un avant de rentrer. Je ne dois pas laisser Berry nommer cette pauvre bête, il mérite mieux que ça tout de même."

Elle n'était pas douée pour les sobriquets.

Pour une énième fois dans la journée, le jeune homme porta sa main à son portefeuille enfoui au fond de sa poche. Rien qu'en enfilant ses gants ce matin, les blessures du freelance s'étaient ouvertes une fois de plus, ses bandages devaient maintenant être couvert de sang et il anticipait grandement le moment où il allait devoir changer ses pansements.

A force de détour et de contorsion des bras, Alvis arriva tout de même à acquérir les polars nécessaires à sa transaction, non sans douleur.

Le jeune homme s'approche avec tous ses sacs et un oiseau en bois qu'il a visiblement chipé de l'étagère à nouveau pendant que Mariette était dans l'arrière boutique. Par dessous ses mèches platines elle lui lance un regard attendri et sans lui dire, effectué une petite remise sur la facture. Va il le mérite bien, ce grand canasson ! Il lui a après tout fait tellement de compliments. Sans rien dire de plus si ce n'est deux mots "c'est Gran", elle emballé avec soin l'oiseau de bois dans du papier tout coloré, et elle ficelle le tout, fait de gros nœuds papillon dessus.
Une fois cela fait et après avoir empoché l'argent, elle ouvre la caisse et la pose au sol. Immédiatement, des curieux viennent renifler cette dernière, passer une tête dedans avant de ressortir tout aussi vite. Il y a pas mal d'agitation. Mariette essaie d'en profiter pour ouvrir le plus silencieusement possible l'une des friandises. Elle en découpe un tronçon et va chercher Gran dans la foule pour lui proposer.
Heureusement Gran n'est pas difficile et il gobé joyeusement le morceau. Mais au deuxième petit bout donné d'autres chats se rendent compte de la supercherie et bientôt c'est tout un groupe qui en miaulement plaintif et aiguë vient se prendre dans les jambes de Mariette, s'agripper à ses jupons, venir implorer pitance.
Après quelques jurons balancés aux quatre vents et dans cette mer de couleur et de fourrures féline, Mariette pioche Gran sans mal (c'est un petit gabarit après tout) puis elle nage à contre-courant jusqu'à revenir vers la fameuse caisse. Là, toujours Gran sous le coude, elle jette à l'autre bout de la boutique les restant de friandises en morceaux (en gardant un peu dans sa paume) et pendant que la nuée se rue dessus et la laisse souffler, elle dépose Gran devant la caisse et met dedans les dernières friandises, ce qui est assez pour l' attirer dedans. Puis pfiou ! Elle ferme la porte de la cage avec précaution, reprend celle-ci entre les doigts pour la poser, bien chargée, à nouveau sur le comptoir.

Eeeet voilà ! T'fallais autre chose ? Elle tapote le toit de la cage et laisse par la suite son bras reposer nonchalamment contre. Elle remet avec précaution ses cheveux fous derrière ses oreilles et voit, comme un sourire de cette espèce rare, vient fleurir le long de sa bouche. Vous me promettez que vous vous occuperez bien de lui hein ? C'est pas une peluche... Il va me manquer...