Des gens qui lui en veulent, Mars en a plein. De ceux qui veulent lui refaire le portrait? Oh, il y en a bien quelques uns aussi. Et il faut croire que ceux-ci se sont bien alliés, cette fois-ci, pour l'amocher. C'est qu'ils s'y sont pris à trois, pour le tabasser, par surprise, bien évidemment. Et puis, Mars s'est retrouvé la lèvre fendue, Mars a senti ses pieds s'engourdir, son estomac se tordre, le sang glisser sur son visage, et il avait aussitôt cherché à fuir, bien sûr, sans vraiment réfléchir. Et quel meilleur moyen que de rapetisser pour perdre les ravisseurs? Le voilà devenu oiseau, petit volatile rapide se faufilant entre les tentes pendant que les trois hommes aboyaient au loin, le recherchait. Et l'oiseau entre dans une tente bien au hasard.

C'est qu'il percute presque le crâne d'Amos, sans vraiment s'en rendre compte, heurte un piquet de tente, et se retrouve étalé par terre, les ailes écartées, le petit corps amoché. On ne croise pas beaucoup de colibris, dans les environs, et Mars décida de redevenir humain avant que la douleur ne s’aggrave de par sa transformation. Le petit corps grandi, les ailes disparaissent, seules les plumes gisent encore autour du corps meurtri. Et le grognement qui sort d'entre ses lèvres laisse deviner la tête qui lui tourne, la vision trouble. Il souffle lourdement, la main sur la poitrine. Il a le sourcil et le menton en sang, ça lui glisse presque dans l’œil, sur la tempe. Et puis il voit finalement Amos, là, et il sent quelques larmes lui venir au coin des yeux, qu'il refrène en levant les yeux vers le ciel, soufflant lourdement. Il manquait plus que ça. Tomber sur lui maintenant, sur sa tente, c'était la grosse farce du jour. Et puis, les lourds bruits de pas arrivent, avec eux une description brève "d'un idiot laid aux cheveux noirs en chignon ridicule et amoché". Ses ravisseurs demandaient à tous s'ils l'avaient vu, et Mars lança un regard implorant à Amos. Qu'il ne leur dise rien.

Aujourd’hui, d’un commun accord avec moi-même, tu ne bouges pas. Tu refuses de bouger. Tu es fatigué, tu as besoin de repos. Dernièrement ça n’a pas été aussi calme que tu le voudrais et les altercations à répétition, ça commence à t’atteindre autant mentalement que physiquement. Alors te voilà étalé de tout ton long dans ton lit, à résister à l’appel du sommeil difficilement. C’est que ça ne te ferait aucun mal de dormir, mais dormir en pleine journée, tu sais que c’est pas la meilleure des idées. Après une légère moue d’indécision, tu te redresses lentement, t’appuyant lourdement sur le lit pour t’y aider, et une fois assis sur ce dernier, tu passes une main dans tes cheveux pour les secouer sans douceur avant de la faire glisser sur ton visage. Allez, debout. Fais-toi un café, n’importe, mais reste pas là, sinon tu vas clairement t’endormir comme une merde même si tu es assis.  
C’est sur cette dernière pensée que tu t’extirpes complètement de ton lit pour enfiler un débardeur, histoire de ne pas rester bêtement torse nu si tu ne comptes pas dormir. Tu traînes des pieds pour te faire un café, et tu attends devant ta cafetière, sans une once de vie en toi. Mais c’était sans compter sur la surprise du jour. Tu tournes lentement la tête quand tu as l’impression de voir quelque chose entrer dans ta tente, et le réveil est brutal, la surprise sans précédent, lorsque tu vois un oiseau te foncer dessus. Trop rapide pour toi, tu ne sais pas si tu l’évites, ou si il t’évite de peu, mais le choc n’était pas loin. Perdu et perturbé, tu finis par revenir à la réalité pour voir ce fameux animal volant gisant au sol. Tu clignes rapidement des yeux pour te rendre compte de ce qu’il se passe, mais tu ne peux même pas réaliser la chose que voilà une autre surprise : ce n’est pas vraiment un oiseau, mais un humain qui se transforme. C’est Mars. Tu dois avoir l’air bien bête comme ça, tu es complètement perdu. Mais la réalité te frappe lorsque tu entends un grognement, qui ne signifie rien de bon. Déjà qu’il n’a pas bonne mine, que son visage est recouvert de sang plus qu’autre chose... et tu n’oses rien dire, même si tu te fais la remarque qu’il n’a pas l’air spécialement heureux d’être tombé ici. Ce que tu comprends. Mais tu n’es pas non plus le Diable et tu t’apprêtes déjà à aller chercher de quoi le soigner.
Sauf que, comme tout le temps à force avec votre petit duo, les ennuis finissent par arriver. Tu entends plus d’un pas étonnement lourd, comme des gens qui cherchent quelqu’un, et quelques mots arrivent à tes oreilles. Bien sûr que c’est toi qui as “un idiot laid aux cheveux noirs en chignon ridicule et amoché”. Tu regardes Mars comme pour chercher une réponse à tes questions, mais tu y trouves tout autre chose, et après un léger soupir, tu finis par t’approcher de la sortie. Tu fais une légère pause, comme pour te remettre dans la peau d’une autre personne, et tu sors avec ton même visage ronchon du réveil que d’habitude, avec des mots d’amour au coin des lèvres :

“Il se passe quoi encore ? Vous savez que des gens dorment ici ? Vous faites chier...”

Il suffit que tu joues la comédie assez longtemps pour que Mars récupère ou qu’ils passent leur route, au choix... Mais tu ne peux pas les laisser s’approcher de ta tente. Et faire chier les gens, c’est ton domaine favori.

Mars se surprend à retenir sa respiration quand Amos sort de la tente. Il s'attend à tout, à rien, il se demande si le message sera bien passé, si Amos est assez compatissant pour ne pas le jeter aux loups cette fois. Et au fond de lui, il sait que c'est le cas, mais le doute, la peur de la trahison, elle, ne le quitte pas vraiment. C'est plus fort que lui, vraiment. Mais il souffle en entendant les paroles arrogantes de l'homme, se redresse, lève la tête, ravale le goût de sang qui reste sur ses papilles, et observe la tente dans laquelle il a atterri par hasard. C'est qu'il ne sait où se cacher, si les choses dérapent. Et il appuie soudainement sur son arcade sourcilière, comme si cela allait pouvoir stopper rien qu'un instant le sang de couler. Il essuie celui qui sèche doucement sur ses paupières, sent un frisson parcourir son échine quand son pied heurte le piquet sur lequel il s'est écrasé à son arrivée. Il faut vraiment qu'il se sorte de ce pétrin.

Après s'être assit, le voilà qui fouille dans son sac, qui cherche un miroir du regard, et tente d'essuyer son visage comme il le peut, muni d'une lingette humidifiée. Il enlève le sang, applique quelques pansements, espère sincèrement que cela suffira. Il aurait de quoi appliquer de la pommade sur les coups reçu sur le reste de son corps plus tard. En attendant, il faut trouver un moyen de se barrer de cette tente sans faire trop de bruit, et, voyant combien il boîte, ce ne serait chose aisée. Mais dehors, l'homme grogne des paroles incompréhensibles, et semble s'éloigner en grognant. Visiblement, il ne le soupçonne pas d'être entré dans une tente au hasard, jouant sur sa chance. Et Amos revient. Et son regard sombre vient se planter dans celui de son compagnon d'infortune, cette fois. La gorge sèche, quelques paroles viennent pourtant sortir d'entre ses lèvres.

« Merci. Et désolé pour les plumes, je vais nettoyer ça, vraiment. »

Il baisse les yeux vers elle, presque honteusement. Pluie de noir et de vert étalée par terre.

Tu croises les bras lorsque l’inconnu te capte. Tu restes bien posé devant ta tente, pour surveiller le bruit à l’intérieur d’une oreille, mais aussi pour empêcher n’importe voulant s’y faufiler de le faire. Tu encaisses toute la merde qui sort d’entre ses lèvres, et tu n’y réponds même pas, car tu sais que ça ne sert à rien. Tu as ce regard dédaigneux envers lui qui se fait de plus en plus oppressant, une aura qui se veut de lui conseiller de partir et vite. L’attention se retrouve rapidement sur vous, sur lui, alors que vous êtes trop occupé à vous concentrer sur vous-même. Tu n’offres pas d’attention à ses complices, t’en as même rien à foutre tant qu’ils ne s’approchent pas. Et finalement, tu ressors vainqueur de ce petit instant, sans avoir rien dit de plus, mais tu te permets un mot supplémentaire alors qu’il commence déjà à partir en grognant dans sa barbe :

“J’espère ne plus revoir vos sales tronches par ici, j’ai pas de temps à perdre pour vous, et mon sommeil est précieux. Si je vous entends encore, je vous jure que vous allez pas rire très longtemps.”, tu ne rajoutes rien de plus, et tu sais que le message est passé. Car tu sais que vous avez une connaissance en commun. Et que cette connaissance te fuis comme la peste pour une bonne raison.

Tu soupires légèrement en les voyant assez loin, avant de faire demi-tour et retourner dans ta tente en te frottant les yeux, un peu fatigué tout de même. Tu fais attention à correctement tirer le bout de tissu qui t’offre un minimum d’intimité dans ta tente et tu regardes Mars, assis, remarquant une tentative de se rabibocher avec les moyens du bord. Tu le fixes un moment avant de l’entendre parler de plume, et tu suis son regard, pour effectivement remarquer des plumes au sol. Tu ne dis rien quelques secondes avant d’esquisser un sourire et balayer le vent de ta main droite :

“C’est rien, je m’en occuperai. Toi, tu dois te soigner correctement et réfléchir à comment te sortir de ce pétrin.”, en même temps que tes mots, tu sors déjà une trousse de soin, tentant d'être un minimum rassurant.

Tu la gardes en main le temps de rapidement prendre un verre d’eau, et tu arrives finalement devant lui. Tu le regardes de haut, sans aucune supériorité voulue, et tu lui tends le verre, car tu as bien entendu sa voix légèrement plus rauque qu’à son habitude. Tu attends calmement qu’il le prenne, et tu ouvres la trousse pour s’occuper de lui une fois que c’est fait. Aucune douceur dans tes gestes, tu retires les pansements qu’il a mis comme pauvre solution temporaire, et, avec plus de douceur, tu t’attaques à ses blessures à coup de compresse imbibé de désinfectant. C’est pas beau, tellement, que tu pourrais lui faire des points de suture. Mais est-ce que tu en as le courage ? Non, pas vraiment.
Et en même temps que tu t’occupes de ses blessures, tu te demandes pourquoi, ce qu’il s’est passé. Et tu baisses les yeux une fraction de seconde, tu te demandes si il est blessé au corps aussi. Mais tu les remontes bien vite, il est assez grand pour se soigner tout seul, si c’est le cas. Alors tu retournes à ta curiosité, et les questions te chatouillent les lèvres. Tu ne sais pas si tu devrais essayer d'en savoir plus ou non... et finalement après un court moment de réflexion, tu décides que tu n'as rien à y perdre :

“Je peux savoir ce que ces gars te voulaient ? Pour te chercher comme ça, pour te faire atterrir dans ma tente en mode crash d'avion, et pour te blesser à ce point...”

C'est qu'il y a la tension au creux des reins, cette peur au ventre, qui, malgré tout, persiste. Il se sent (encore) comme un poids, mais, cette fois, ne peut pas y faire grand chose, ne peut pas s'effacer aussi rapidement qu'il le souhaiterait. Sa jambe n'était pas le seul souci, à dire vrai, il suffirait bien qu'il ne se fasse pas assez discret pour se faire repérer par ces gars une nouvelle fois. Et cette fois, il serait bien obligé d'y faire face malgré lui. Il souffle un peu, cependant, quand Amos le rassure, lève un petit regard désolé. Et ne dirait-on pas un pauvre cabot du désert, un peu malheureux, un peu soulagé? Ah, ouais, se sortir de ce pétrin, c'était bien le mot. Il suffit de se redresser maladroitement un peu, et hausse les épaules.

« Je pense qu'il faut juste que j'attende un peu. Je pourrai sortir d'ici dans quelques temps, ils ne me remarqueront pas. »

Pas cette fois. Sauf s'ils suivaient les traces de pas dans le sable. Mais il n'y comptait pas trop, il saurait se faire bien discret. Il l'espérait. En attendant, il prit le verre tendu par Amos et l'avala en un rien de temps. Le sable qu'il avait dû avaler lors de l'attaque surprise passa dans sa gorge et le fit un peu grimacer. Restait encore l'aspect croustillant des quelques grains qui refusaient bien de se déloger. C'était fort désagréable. Il est prêt à le remercier, encore, mais il est plus rapide pour lui arracher le pansement du visage, feule presque comme un chat, et lui envoie un regard un peu méchant (comme un enfant boudeur plus que comme un tueur en série), se laissant pourtant faire lorsqu'il glisse la compresse sur son visage. Il se retient de grimacer ou de laisser les quelques douleurs le faire gesticuler, mais a un mouvement de recul lorsqu'il appuie sur sa lèvre enflée, lui envoyant un petit regard, s'excusant silencieusement de son réflexe. Le regard se perd un instant sur le visage d'Amos. Il est assez rare qu'il se laisse ainsi faire, mais, finalement, malgré le fait qu'ils aient tous deux été désagréable l'un avec l'autre, Amos était probablement aussi maladroit que lui avec les mots. C'était peut-être bien ce qui l'empêchait de trop se méfier.

« Ils me sont tombés dessus par surprise, sinon je me serai pas laissé faire comme ça. » Le regard assombri, il regarde un peu dans le vide, l'air de réfléchir, avant de reprendre. « Enfin, je crois qu'ils ont pas apprécié notre dernière rencontre. Mais suffit que je prépare une vengeance, et ils me feront pas chier plus longtemps. »

Oh, ce n'est pas la première fois qu'on essaye de lui faire regretter ses actes, à Mars. Mais il savait aussi bien se défendre, après tout, le métier le voulait bien. Il souffle par le nez, et grimace légèrement. Cette fois, simplement parce qu'il se sent un peu coupable.

« J'aurais aimé que tu te retrouves pas impliqué inutilement là-dedans. »

Tu ne peux pas t’empêcher un petit sourire en coin lorsque tu le vois reculer en sentant la compresse sur sa lèvre, et une fois de retour à sa position initiale, tu ne prêtes pas plus attention à son regard désolé car il n’a pas lieu d’être, tu préfères rester concentré sur ton improvisation d’infirmier. Tu l’écoutes patiemment quand il répond à ta question, enregistre ce qu’il te dit, fini rapidement de soigner sa lèvre pour éviter de l’empêcher de parler, et lui offre même une pause quand tu remarques que tu as nettoyé les plaies autant que possible. Tu vas jeter la compresse et en profites pour tirer un tabouret, que tu installes devant lui pour être plus confortable, et te pose sans aucune pitié pour le tabouret, soupirant légèrement en même temps, avant de chercher dans ta trousse de quoi protéger tout ça du sable dehors.

Tu détournes rapidement le regard lorsque tu l’entends souffler du nez plus fort qu’auparavant, et tu l’entends te sortir quelque chose qui se rapproche vachement à de la culpabilité. Tu hausses un sourcil, un peu étonné, avant de te redresser, quelques pansements dans les mains. Tu croises les jambes par habitude alors que tu lui réponds enfin, après ce petit silence de quelques secondes que tu lui as offert, sans pour autant lui offrir un regard de politesse, trop occupé par ce que tu as dans tes mains :

“Ne dis pas ça. Tu n’as pas choisi d’atterrir en catastrophe ici, et moi ça ne me dérange pas de t’aider, au contraire. Tu ne peux pas avoir la main sur tout, et clairement pas sur le hasard de la survie, alors sois plutôt heureux que tu sois tombé sur quelqu’un qui te soigne au lieu d’un inconnu qui t’aurait jeté dehors à tes nouveaux amis.”, tu hausses les épaules en finissant ta phrase, comme un réflexe.  

Tu finis par ranger les pansements dont tu n’as pas besoin dans ta trousse et te rapproche de lui pour placer ceux que tu as choisis sur ses plaies. Tu as tenté d’avoir ceux qui pouvaient le mieux protéger et le moins déranger... tu espères juste avoir réussi. Malgré ta concentration à correctement mettre ses pansements, tu continues d’alimenter la discussion, maintenant que tu as pu mettre de côté le sujet précédent qui te paraissait être le plus important :  

“En tout cas, la vengeance suffira ? Ca va pas ajouter de l’huile sur le feu ? Tu me diras, on y est habitué dans ce métier, mais si ils font constamment les lâches et t’attrape toujours par surprise, tu devras prendre un abonnement au médecin.”, tu appliques le dernier pansement, tendrement, sur ces derniers mots.  

Tu recules un peu pour le regarder, comme un artiste regarde son œuvre d’art, là où en réalité tu vérifies simplement que tu n’as rien raté. Satisfait, tu récupères ta trousse et vas la ranger, histoire de ne pas t’embêter avec ça plus tard. Tu reviens près de lui, te réinstalle sur ton tabouret adoré, et croise les bras, lui offrant toute ton attention maintenant que ta tâche était terminée :

“Après, au final, c’est ton problème, tu t’y connais donc sûrement mieux que moi.”, tu n’es pas sûr de ce que tu dis, et au fond de toi, tu veux sûrement juste l’aider. Mais tu n’es pas capable de lui proposer ça comme ça à la volée. Pas pour l’instant.

C'est qu'Amos est surprenant. De ces surprises un peu étranges qu'on ne comprend pas trop, de celles qui laissent bouche bée quelques secondes, avant de se rendre compte de la situation. Et ça le fait sourire doucement en coin, il a le regard un peu plus malicieux, cette fois. Sans animosité, contrairement à leurs deux dernières rencontres. Il secoue légèrement la tête, car, après tout, oui, il en est certain, le gars qu'il ne pouvait supporter était définitivement plus doux qu'il n'aurait jamais pu l'imaginer.

« Sans mentir, je t'aurais plutôt pensé du style à me jeter aux pieds de mes nouveaux amis plutôt qu'autre chose. »

Et c'est dit sur le même ton employé par Amos : sans mensonge, avec honnêteté. Mais sans animosité non plus. Il baisse un peu la tête, le laisse appliquer quelques pansements, les souvenirs d'un pauvre enfant aux bandages défaits par les bagarres, du regard doux d'une mère amoureuse, de la sensation de picotement qu'il ressent encore aujourd'hui l'assaillant de toutes parts. Mais il ne les laisse le submerger, continue sur sa lancée.

« Je suis heureux d'apprendre que je me suis trompé. Et t'inquiète pas pour moi, ces gars là font les forts quand ils ont un plan bien concocté, mais fuient la queue entre les jambes dès que l'on riposte correctement. »

Ah, peut-être avait-il un air trop sombre, en disant cela. Mais c'était bel et bien ce qu'il pensait : il ne laisserait personne lui marcher trop longtemps sur les pieds. Il en était absolument hors de question.

« Je pense qu'ils ne viendront plus me chercher des noises, après. Enfin, je l'espère aussi, j'ai pas que ça à foutre de me battre sans cesse avec des gars inintéressants. »

Bien qu'il possédait encore des ennemis de longue date. Il n'allait pas mentir, on ne peut être apprécié partout, vu le métier exercé. Il relève la tête vers Amos, maintenant les blessures pansées, sourit un peu en le voyant agir comme ça.

« Une vraie mère poule. Mais si ça t'inquiète tant que ça, sache que j'ai déjà survécu à plusieurs trucs de ce genre, toujours des personnes mécontentes par mon job. Je suppose que c'est la vie que j'ai décidé de mener... » Peut-être le chemin qu'Amos avait aussi décidé d'emprunter. « Mais je suis toujours en vie, après tout. »