Le verdict est tombé
Elle n'a pas sourcillé
le verdict est tombé
Elle s'en est allée hurler
au loup dans les bois
louve aux abois elle
s'en est allé tomber
dans des rêves
macabre ou elle
danserait avec
la mort

Oh
douce douce mort

Elle ne l'a dit à personne
personne ne saura pour l'instant
bien qu'elle ait eut envie de se réfugier dans les bras
de raphaëlle d'aleksei elle ne les a pas contactée
A la place elle s'en est allée voir ce relais dont tout le monde parlait au village.

A la frontière entre deux mondes
A la frontière entre deux vies
le voyage l'avait fatiguée maintenant n'était plus comme avant elle devait faire avec cette épée contre sa gorge qui la limite.
Elle qui ne se réveillait plus qu'à midi, il lui fallait plus de sommeil maintenant comme si son corps essaye de compenser. Le voyage donc, est fatiguant mais elle trouve quand même la force. Elle a emporté son étale de fortune avec elle et quelques jouets sans grande satisfaction, elle ne les trouve plus aussi bien qu'avant, plus rien n'est assez bien, mais il faut bien mettre de la nourriture sur la table et travailler et le relais est parfait, car entre deux mondes, comme elle, entre deux monde aussi, celui normale et celui de la transcendance.

Elle est installée sur le bord de la route et attend que les clients arrive, mais son air renfrogné dans en faire fuir plus d'un, elle ne sait juste pas ce qu'elle fait, qu'est-ce qu'elle fait ici ? elle devrait être avec ses proches mais en même temps elle ne veut pas les inquiéter, dite c'est vrai qu'il n'y a pas de remède ? Alors elle rejoindra bientôt Ludde, Ludde...quelques larmes pointent le bout de leur nez, elle les essuie prestement. Il ne faut pas y penser Mariette il faut vivre, vivre tant que l'on peut encore, mais c'est plus fort qu'elle, ça pèse sur son cœur.

Alors qu'elle se morfond dans son coin, un impromptu invité arrive, et oh quel invité il est ! Le visage de Mariette devient tout rouge, non pas de ses pleurs, mais de colère. Lui ! Elle essuie ses larmes aux coin de ses yeux et le regarde furieusement, comme s'il n'avait pas le droit de toucher à son stand, mais elle ne dit rien, elle le regarde juste, elle réfléchit. Elle ne le déteste plus tant que ça, ce chenapan, elle s'en fiche à présent, oui elle se fiche de tout, un rien lui met le moral dans ses chaussettes, alors un problème de plus ou de moins ne change pas grand chose, il peut bien venir lui tirer les cheveux que ça ne changerait rien, rien rien ! tu entends ça ? rien du tout !

Je suis pas une gamine j'ai dix sept ans je te ferais dire !

qu'elle dit, comme si ça changerait grand chose, ce n'est pas ça le problème, d'ailleurs ce n'est pas toi non plus, le problème, c'est elle, c'est cette fichue, stupide, conne, maladie qui ruine tout tout tout. Elle devrait être heureuse, elle allait rejoindre Ludde et ses parents plus tôt que prévu, mais elle n'arrive pas à se réjouir, elle ne s'y attendait pas, c'était tombé comme un coup de massue sur elle. Elle voulait vivre ! malgré toutes les difficultés de la vie, malgré les pertes, elle voulait vivre oui ! Mais voilà qu'on lui disait que non, qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps, et cette fatigue oh cette maudite fatigue qui la prenait au corps, lui faisait faire moins encore, alors qu'elle devrait faire plus, toujours plus ! Les larmes recommencent à poindre le bout de leur nez. Elle se redresse et tend sa main.

Repose ça si tu ne vas pas l'acheter, c'est vraiment pas le moment de venir m'embêter avec tes singeries ! je...

Elle déglutis et fronce les sourcils, devrait-elle le dire ? qu'a-t-elle à perdre ? Ce n'était personne cette personne, oui, personne du tout, qu'un grain de sable sur le bord de la route, de ceux qui rentre dans les chaussures et nous empêche de marcher correctement.

JE....je suis malade

fini t-elle par avouer, comme l'on avoue un secret, elle le soupire plus qu'elle ne le parle, elle devient toute blanche d'un coup, comme une frayeur qui vient l'habiter, est-ce qu'il allait la fuir ? Est-ce qu'il allait partir ? Quelque part elle espérait que non, elle ne savait pas pourquoi elle avait dit ça, c'était la première personne à laquelle elle l'avouait et un sorte de poids venait d'être soulever de sa poitrine, ce qu'elle se sent légère ! elle flotte dans l'air ! Elle est malade, voilà tout.

Il y a des gens
qui ne grandissent jamais
elle
elle ne grandira jamais
elle
elle mourra jeune
c'est écrit c'est inscrit elle restera à jamais...
c'est écrit...
Mariette agrippe tes mains, elle attrape le train te l'arrache des doigts et le repose avec force sur son étale.

Il y a en elle, quelque chose qui ne veut pas l'accepter, une rage de vivre qui claque contre sa nouvelle apathie, il y a tous ses crocs qui veulent pousser et elle aimerait crier mais elle est là encore jeune fille, perdue dans sa maladie.

Elle tremble

Tu sais quoi ?

Elle tremble tellement, de tout son corps, de tout son être, de toutes ses pensées, elle tremble à l'idée de penser qu'elle pourrait déjà mourir, se laisser aller, se laisser gagner avant de perdre, avant d'avoir perdu, se laisser gangrener par cette idée que les transcendés sont fichus qu'iels sont bon pour la poubelle, qu'il n'y a pas de rédemption pour elleux. Mais il y a une rédemption et il le dit si bien
qu'un petit rhume allons Mariette
tu vas vraiment la laisser gagner ? la vilaine, la terrible, la maladie du siècle qui fera de toi un monstre plus terrible que ton côté louve, qui fera de toi un animale plus carnassier que cette dernière car Mariette tu es déjà, une carnivore.

Elle secoue sa crinière

Je ne m'en fiche pas ! Tu comprends rien tu comprends pas ce que ça fait ! mes parents sont mort, puis mon nouveau père est mort, tout ces gens qui meurent, et maintenant c'est moi, moi qui vais mourir, et je peux rien y faire, rien du tout, et tu as raison, je peux rien y faire à part vivre ! vivre jusqu'à mourir voilà tout !

Les larmes pointent le bout de leur nez à nouveau, elle a haussé le ton, car elle veut transmettre cette émotion, celle qui lui arrache le cœur, joue à la balançoire avec, cette rage d'avoir été contaminée, cette haine de se savoir condamnée, elle a envie de vivre Mariette oui !

Mais qu'est-ce que tu peux y comprendre toi et ton désert ! tu bois la peine des autres comme du petit lait !

Et elle t'en veut d'avoir été le premier, le premier à savoir, elle t'en veut d'être aussi décontracté, elle t'en veut d'essayer de l'aider, elle ne veut pas d'aide, elle veut se débattre seule, pourtant aujourd'hui elle te parle, comme si tout au fond d'elle même elle a quand même un peu envie, que l'on vienne la voir, que l'on passe un bras autour d'elle, qu'on lui dise que ça va aller comme tu le fais. Oui au fond, tout au fond de cette colère, c'est un crie de tendresse qui la transperce.

Aujourd'hui toi
demain moi
l'on meurt tous un jour qu'il dit le bouffon de sa reine
Non
Mariette ne voulait pas mourir
elle ne voulait plus mourir elle était déjà morte trop de fois
elle était morte lors de la chute, en perdant ses parents, enfant de dix ans perdu dans les décombres, elle était morte seule, puis elle était morte une seconde fois lorsque Ludde avait périt, seule encore une fois, dans la neige, à trainer son corps sans vie sur une luge, elle était morte deux fois déjà tu vois.

Et maintenant il fallait qu'elle meurt une troisième, pour de bon cette fois-ci pas de porte de sortie elle serait emprisonnée puis donnée au loup, oui c'est ce qu'elle préférait, qu'on la donne à ses congénères comme était mort Ludde, que ça soit douloureux comme lui, qu'elle crie qu'elle se déchire qu'elle soit éparpillée de partout.

Elle renifle

Quel démon tourmente un démon ?

Sans le savoir, tu la réconfortes, elle se rassoit et t'invite à venir à côté d'elle en te faisant un peu de place sur son pouf. Elle t'accepte, elle ne va pas te griffer voyons approche (ou peut-être que si qui sait, elle est pleine de saute d'humeur en ce moment).

Tu peux me dire tu sais, pour ce que ça vaux, je ne me moquerais pas, après tout tu prends bien un peu de temps pour moi...

Et elle le reconnait, que tu n'es pas si vile que la dernier fois, qu'au fond d'elle même elle t'aime bien comme ça, un peu piquant un peu mordant. Tu lui rappel elle plus jeune, avec ses crises de colères qu'elle faisait à ses parents, surtout à sa mère, elle se vengeait sur elle de son amour manquant, de son amour bancale, elle n'était qu'une enfant et au fond elle a toujours été à mordre elle aussi, tout comme toi tu peux le faire. Vous avez ça en commun. Mariette ricane en arrangeant ses jouets, peut-être qu'aucun autre client ne viendra tant que vous vous prenez le choux mais peut-être est-ce mieux ainsi, elle n'est pas d'humeur à sourire commercialement de toute façon, elle est d'humeur à rouspéter et s'énerver, qui sait si tu tires sur ses joues peut-être qu'elle t'en mettra une autre de tarte, une nouvelle, et peut-être que c'est ce qu'elle devrait faire pour se sentir mieux mais pour l'instant tu n'as rien fait qui en vaille une, en soit, tu es bien gentil aujourd'hui.

Il vint s'asseoir et Mariette à un petit sourire, de réconfort, qu'il accepte de lui tenir ainsi compagnie. Elle se dit que ça doit pas être tous les jours qu'il fait pareille offrande, d'être un peu plus agréable que d'habitude. Les démons hein, étrangement elle s'y attendait, un pareil farceur, ça devait avoir des racines dans quelque chose de profondément mauvais. Les démons qui ont fait le démon, il y a hélas, beaucoup de cette herbe là, est-ce qu'elle pouvait considérer sa mère un démon par manque d'amour ? Non n'est-ce pas, car elle ne le faisait pas exprès, elle comprend maintenant qu'elle a grandit, maintenant qu'elle a eut tout le temps pour regretter le peu de son amour.

Ce qui suis néanmoins, la laisse interdite.  Des rats, des mains, des photos, il est facile de se faire une image, ce n'est pas compliqué, pas très bien caché il faut dire, Mariette ne dit rien, elle ne sait pas quoi dire, peut-être qu'il n'y a rien à dire, ce sont des gens qui dégoute, et qu'un trait de visage suffit à caractériser : celui d'une petite moue écœurée. Mais elle ne le prend pas en pitié contrairement à ce qu'il dit, elle ne prend jamais personne en pitié, Mariette n'est pas de cette graine là. Elle est animale, elle prend tout au cœur directement, et dans le cœur ce n'est pas la pitié qui fleurit souvent, mais l'empathie. Et elle sent sa colère gonflée, une colère vieille de mille ans, de toutes celleux bafoué.e.s par les mains. Elle sait néanmoins, que ce n'est pas la sienne de colère, ainsi elle ne dit rien, puisqu'il n'y a rien à dire, et puisque ça ne lui appartiens pas, cette ire là.

Elle préfère jouer avec toi, puisqu'il faut être de bonne humeur, puisqu'il ne faut pas mourir encore, pas encore non...

Moi ? Pitié ? Ahah pour un chacal comme toi ? dans tes rêves ! Elle croise les bras. Mais je dois reconnaitre que tu fais un bon bouffon, tu m'amuses, elle se penche vers lui, tu m'amuses tellement que tu me donnes envie de rire, et je n'ai pas souvent envie de rire en ce moment alors je te pardonne. pour la dernière fois, considères-toi absout et d'une main elle te donne une pichenette sur le front, comme on agiterait une baguette magique, elle lève le sortilège, non décidément, elle ne te baffera pas aujourd'hui.

Qu'est-ce que tu viens faire dans le coin ? Voler des poches ? faire des pitreries ? voir du célestiens ? ça doit te changer des oubliés puant, je sais même pas comment vous faites pour vous laver dans votre désert aride. Et vous devez même pas avoir de parfum ! et elle se pince le nez avec amusement.