c’est que les minuits ont déjà sonné depuis un moment ;
et la lune a pour tout repère
les rayons d’argent qu’elle vient déposer sur leurs amours torturées.
c’était là, toute la tragédie des rois
qui se fondent en ombre toute puissante
plutôt que dans les astres du jour
la nuit pour toute survivante.
son nouveau compagnon des heures tardives lui évoque,
encore,
sur le bord des lèvres
ses propres culpabilités
ses propres erreurs
les énonce comme élucubre les paroles d’une chanson enfantine
car c’était une illustration de sa peur sa frayeur la perte du ((contrôle))
quelque chose qu’il ne saurait gérer ni en
je ni en
nous,
était-il finalement trop égoïste pour y sacrifier quelques ailes ;
((en avait-il en réserve)) ou l’unique battait-elle déjà en tachycardie incontrôlée face à son icare.
hélianthe ne dit mot,
aux opales qui se perdent, encore
dans les nuages qui se déchiquètent au fil de leur voyage
jette son regard dans les profondeurs des ténèbres aux étoiles ténues
comme pour y trouver un semblant de réponse.
«
à savoir si nous savons voler avant même de se brûler les plumes. »
ils avaient là des romantiques bien différents ;
des rêveurs de leur propre monde
l’un dans les berceuses que chantent les amantes cruelles
l’autre dans la dureté que froissent les illusions de douces puissances.
et hélianthe avait conscience,
en mortel simple
sans couronne ni apparat
lequel des deux avaient une raison particulière
celle qui garde les liens précieux au creux du cœur
sans les distendre ni les tordre.
«
mais c’est que les heures courent bien vite pour une simple coupe de champagne ;
la fontaine elle-même a fini par se tarir. »
c’est que le clapotis de l’eau ne résonnait même plus pour ponctuer l’hérésie des mots d’amour.
«
nous ne vous retiendrons guère plus longtemps. votre amante vous attend,
et peu importe l’issue de votre nuit au sein de nos villas ;
nous, hélianthe et rois de ces hauts murs
vous souhaitons la bienvenue. »
mais hélianthe a toujours les venins du doute
le tiraillement des mondes
l’incertitude des mirages qui se dessinent devant les rétines
les illusions d’un pouvoir qu’il ne possédait pas encore entièrement car
((pour gagner, il fallait bien contrôler l’entièreté de ses deux mains fermes)).
et il lui accorde ce sourire-là
un peu doux un peu cassé en deux
car hélianthe y avait reconnu là
un compagnon d’(in)fortune pour mieux partager des verres au milieu des insomnies qui viennent se moquer de leurs tourments.
un signe de tête plus tard, les coupes au creux de sa main,
ce sont ses talons bien cirés qui se tournent sur le pavé de son jardin si bien entretenu
avec,
dans ce dernier signe de reconnaissance
la promesse de se revoir un jour,
là,
sous les romances des étoiles.
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