orphelin des pauvretés de celles qui vous laissent en misère pantalon troué ;
nous nous souvenons encore avoir couru à l’approche de ces êtres des (faux) anges les yeux bleus cheveux blonds bienveillance ((nous entendions l’argent la promesse d’une autre vie dans les poches)),
maman ne pouvait avoir de ces œufs c’était une serpente un peu blessée,
et puis elle a décidé d’adopter en ces contrés lointaines car
((elle aimait les yeux bridés)) – problématique purement intéressée.
mais il est vrai après tout,
il était tout beau de ses traits effilés cet enfant et
les photos de famille auraient bien été
sinon un peu vide sinon un peu
tristes.
c’était comme une belle décoration celle que l’on s’amuse à
montrer dans les couloirs de blanc marbré ;
((luxueuse demeure de cette île fortunée
s y l t qui bordait les mers du nord))
on le peignait de ces artistes renommés ceux qui avaient encore
quelques ornements dans le pinceau
te vient-il de là ce goût du luxe et des belles choses petit serpent écrasé
((mais les toiles de mauvaise qualité ont des
racines pourries ;
s’écaillent bien vite aux coups de peinture))
entrent en scène les
coups de ceintures
arrachés
les cris de l’enfant le ((dos bariolé)) ;
ça tourne mal mais tu sais la façade s’est brisée il n’y a d’idylle que dans les contes de fées ; simple ornementation de celle des trémolos dans un morceau mal ficelé.
les cris les pleurs toute cette richesse arrachée pourtant à sa portée un amour qu’il avait aspiré et puis et puis
à force ((vous savez)) ;
les larmes se sont asséchées il ne reste plus rien qu’un regard fixe et le
sel laisse encore briller quelques cristaux au fond de son cœur –
((il avait maintenant pour seule vanité ces marques rouges sur son corps)) ;
et comme gloire,
les cicatrices qui jamais ne se fermaient car (le cuir les fouettait les refermait les rouvraient et puis c’était un manège une
routine presque une rengaine) ;
nous avions fini par nous habituer.
il n’a d’eau dans ses yeux que celle de la haine celle d’un bonheur trop vite écorché ;
et il n’a dans ses oreilles que les hurlements en répétition celles qui ont trop
((résonné)) puis finalement
il y a cette petite voix qui susurre dans la tête que
« wir ça sonne mieux que ich ; car ich n’a pas le droit d’exister. »
et puis après c’est vous et puis c’est ((nous)) ;
héli-anthe c’était le soleil qui avait été massacré –
ces parents aux paons fanfaronnant d’avoir nommé l’enfant
de l’astre des merveilles ;
comme le roi d’une maisonnée de ((fausses poupées)).
il avait la rage qui fusait et les porcelaines qui se brisaient le long des murs
croulaient-ils de ces accès sanguins c’était rouge noirceur rouge colère.
c’est une éclipse maintenant un soleil noir alors pourquoi
((veux-tu t’approcher de nous les ailes de cire tu sais
ça fondra bien quand même)) ;
mais il nous protège de ces coups cruels ceux des autres enfants qui
savaient parler allemand que lui seulement barbotait dans sa bouche
((les lèvres éclatées)).
il y eut des bagarres des fracas des os cassés avec ces enfants corbeaux ;
sanguin de ses marques-là qui lui rappelleront toujours
la rage de vivre celle qu’il aura d’exploser car un soleil ne peut toujours
((retenir ses fatales éruptions)).
attraction irrévocable c’était la révolution de l’étoile autour de cet imprudent-là il avait le nom
des mythes antiques aux tragédies idylliques celui qui fond quand il se prononce c’est
un peu doux un peu lumineux,
i c a r e.
puis il a fallu grandir mais ((nous)) aimions toujours le son des belles musiques alors
gratter la corde de cet instrument là un qui vient de notre pays celui qui
a les gouttes cristallines en croches les harmonies divines en cadence ;
et lui qui souffle dans les chants qui ((nous)) calmaient et
je me plaisais à me croire heureux.fleurir la douceur dans un cœur desséché, c’est ((dangereux icare)).
il en a fallu des cavales des fugues et des embrassades de ces
rires qui s’arrachaient peut-être un peu trop le long des cristaux ;
le sel qui n’avait jamais vraiment fondu dans la glotte.
puis ça finira toujours par éclater les beaux contes ceux qu’on raconte au coin du feu et
((nous sommes partis vers d’autres horizons c’était
préférer oublier un peu les accès incontrôlés de colère et puis icare qui avait
été trop proche du soleil il aurait fallu faire attention à ne pas se brûler les ailes ou bien
hélianthe c’était à toi de ne pas l’embras(s)er)) ;
trop tard, cire fondue s’est enlisée et l’ombre de son regard noircie de ces rejets.puis c’était aller
s’enfermer dans les promiscuités des morceaux de musiques à vienne c’était
((la ville des merveilles)).
années passantes, il y a toujours ce regret-là qui (nous) hante ;
et ces mélodies-là qui ne s’effacent qu’après la mort.
de péché ou de vanité
il faut bien le contacter (il y a un peu de manque dans ces veines presque vides de leur propre candeur) et puis
((j’attendais sa venue dans la gare il y avait un peu de ce goût amer celui qui ne quitte jamais les trahisons mais tu sais il faisait presque beau et soudainement)) ;
tout est tombé.la suite c’est de l’histoire moderne celle d’un désespoir ancré celui qui nous ronge encore un peu à notre arrivée mais (il y a en ce monde l’égalité en fragrance et puis
l’opportunité une nouvelle chance celle qu’il faut savoir arracher) ;
l’appel en tiraillement de son dos bariolé ce sont les
vieilles cicatrices qui tiennent leur revanche en vanité,
et les billets brillants qui attirent le regard et le gourmand reptile en quête de royauté.
il faut bien vivre survivre assouvir ce goût de gloire et c’est la niaque qui nous gagne de celle qui
((épiait dans l’ombre depuis les balafres les coups et les cicatrices))
et il faut
arracher les grades se hisser en haut de l’échelle sociale ;
il y a l’attente puis la trahison les rois damnés
s’enchaînent car il faut être (prudent dans ses coups vous savez diavolo) ;
dans le royaume de caer assouvirons-nous notre vengeance ;
aux complicités rodrigo, nous serons les ombres majestés de ces hautes sphères.
((bras droit ; cavalier rattrapera les mauvais coups de son roi en décadence
jusqu’à la guillotine mais sans boucherie –
ce sont les règles de la bienséance)).
cinq ans après,
que séduction en monnaie coulante sonne le « nous » de la royauté,
le voilà souverain des nuits et des débauches de cette sphère-là celle
qui brille de la folie grandeur la
((couronne en équilibre)).