ah c’était que le ciel est doux dans les
mers du sud ;
ces belles terres qui leur étaient promises ((comme le messie emportant
ses fidèles,
iels avaient fièrement brandi la victoire à bout de bras)) –
ainsi était contée l’histoire.
pourtant ces eaux-là laissent un goût un peu amer
dans les papilles de la tigresse ;
ainsi voulait-elle en profiter comme de son propre royaume
pour ne laisser à valentine que le nom de ses crimes sur les rivières pourpres.
azalée marche
se balade
((sans réel but car
au fond est-ce qu’elle en a)) ;
azalée se promène juste.
puis la voilà où ses pas la mènent
un deux trois
le long des terres de richesse
ah ;
bien qu’au désert c’était toujours
des airs de caer qui résonnaient dans l’atmosphère
((confort richesse et dérision)).
azalée a entendu des rumeurs
là où les chats détestent l’eau pourtant tigresse
veut s’y plonger ((arborer une queue de poisson y chercher
des trésors enfouis depuis des générations –
toucher aux légendes pour enfants gâtés que sont les caeriens mais))
au fond ; ça l’amuse.
alors il y a ce lagon-là si bleu si beau qui
bat son rythme au fil du courant
les profondeurs ont des airs de mystères
qui trament les imaginaires des plus esthètes ;
azalée s’est posée
azalée attend ((quelque chose rien du tout un truc qui se passerait dans cette journée
oisive comme elle les déteste mais))
qui correspond bien à ces territoires.
azalée a des profils aussi féroces que les douceurs de ses griffes
((et pourtant féline regarde les reflets bleutés des saphirs enfouis
avec une fascination qui la rendrait presque enfante – innocente
de ses crimes sur les doigts)) ;
imaginaire qui s’en vient finalement galoper dans ses propres pensées
au calme jusqu’à ce que
ah !
etait-ce elle qu’on haranguait ainsi ?
c’était inattendu
un heureux hasard aurait-on dit oh et pourtant
quand l’oubliée tourne ses mirettes vers l’interlocutrice
((c’est qu’elle reste un instant frappée
par sa singulière beauté
et ses traits de caractère c’est
qu’elle a l’air sûre de soi –
seule mais
sûre de soi)).
elle a de beaux yeux ((bleus bleus bleus qui
brillent comme
les profondeurs du lagon)) ;
ça la fascine un peu azalée et ses yeux arides du désert ambres comme les chaleurs
du soleil ardent ;
et elle a aussi
un beau sourire
une mine radieuse
des cheveux blancs immaculés ((ils ont l’air doux)) ;
mais elle reste une inconnue – ce qui était certain
c’est qu’elle ne venait pas du désert car
elle propose de payer
ah ;
elle
propose de payer.
petite fleur sèche de vivre dans le sable ricane un peu ((dans sa tête on reste
polie azalée hein
n’oublie pas les belles manières c’est
au désert maintenant mais ça reste caer)) ;
les habitudes, c’est difficile à tromper.
alors se fend en son plus beau sourire ((oups ça montre un peu ses
crocs
mais ça reste tout doux attention les
félins ont du velours sous les dents)) ;
«
oh oui avec plaisir !! »
et voilà hop c’était parti azalée tout feu tout flamme qui
revient au galop en
oublie un peu les manières ;
elle attrape la main de sa nouvelle amie ((ah c’était vite décidé
azalée a la confiance un peu facile ou
l’opportunité qui attire)) ;
et voilà qu’elle la tire doucement vers l’entrée tout en
pointant du doigts les bleus reflets du
lagon des secrets ;
«
je me demande bien quels trésors se cachent là-dedans ! »
ah azalée a déjà oublié la politesse ;
n’a même pas pris la peine de se présenter.