Ces derniers temps tu traines beaucoup dans le désert des oubliés. Cela fait presque une semaine que tu n’es pas partit en exploration. Tu as envie de te reposer et de rester avec les tiens. Il faut dire que toi aussi tu mérites un peu de repos, tout comme tes chiens. C’est épuisant de constamment être sur les routes, à errer sans véritable but, si ce n’est l’espérance de trouver quelque chose d’intéressant pour la science. Tes chiens ont aussi besoin de faire autre chose, d’être de véritables chiens. C’est-à-dire, s’amuser avec d’autres de leurs congénères, sans être constamment aux aguets au-cas où il faudrait te protéger. Tu as alors décidé de leur offrir un peu de quiétude pour quelques jours. Tu es assis sur une bâche étendue, non loin des infrastructures. Tu as fini par t’habituer au soleil tapant du désert, toi qui est à moitié nordique et japonais.

Tu te souviens encore que sur terre, tu ne supportais pas vraiment la chaleur. Mais là, il a bien fallu que tu t’y fasses. Tu ne fais pas grand-chose à part regarder Sirius et Antarès jouer ensemble. Ils se courent après, se disputent gentiment un bâton, se roule dans le sable. Bref, ils mènent la vie parfaite tandis que tu appréhendes déjà le moment où il faudra les laver. Pour Antarès, ça ne sera pas vraiment un problème. Ce dernier adore l’eau, il s’y jette souvent avec plaisir. Sirius, quant à lui, est beaucoup plus frileux à l’idée de tremper ne serait-ce qu’un coussinet dans l’eau. Ce sera encore une bataille ardue où tu finiras toi aussi, mouillé jusqu’aux os. Finalement, d’autres chiens se mêlent à la partie. Ils rejoignent tes chiens et ils s’amusent. Tu n’as pas encore vu leur maître mais tu ne t’inquiètes pas, ils ont l’air de bien s’entendre. Finalement, quelque chose vient te cacher le soleil.

Tu grognes, tu as déjà mis assez de temps à l’accepter, ce n’est pas pour qu’on te le dissimule maintenant ! Tu relèves le regard, près à demander sèchement au gêneur de s’en aller, lorsque tu réalises que c’est Mars ! C’est un peu une légende dans le marché noir, et toi, tu l’admires. Il t’est arrivé de le suivre, plus ou moins discrètement, pour savoir où il allait et essayer d’apprendre à être un meilleur explorateur. Il faut dire que tu essayes de te diversifier. Toi aussi tu tentes de fournir des objets au marché noir et de rendre des services. Être un explorateur pour la science, ça ne paye pas beaucoup et le vol, c’est parfois un peu risqué.

-M-Mars ?!

Tu parles plus vite que tu ne le penses et tu te maudis de t’être exprimé à voix haute. Tu grognes et détourne le visage, remontant ta veste au-dessus de ton nez dans le but de dissimuler ta face. La dernière fois que tu l’as suivi… Ou plutôt, stalké, tu as cru qu’il t’avais aperçu. Tu n’as pas voulu faire de vieux os pour t’en assurer et t’es enfui rapidement. Mais depuis, tu n’as plus vraiment osé t’approcher de lui. Tu hésites même à rappeler tes chiens et à déguerpir.

Ce n'est pas son chien. Il n'a juste trouvé personne pour s'en occuper, voilà tout (et Orion lui répétait de le garder (et Azalée lui disait qu'il était devenu gaga)). Mais ce n'était pas son chien. Pour preuve, il n'avait pas de prénom. Et il ne l'écoutait pas (après tout s'il ne savait pas comment attirer son attention, comment pouvait-il lui obéir?). Mais tant pis, le voilà qui se trouve des copains avec qui jouer, et Mars n'était pas d'humeur à l'empêcher de s'amuser en cette journée ensoleillée.

Sauf qu'il n'avait pas vu qu'il s'était arrêté pile devant quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui semblait visiblement le connaître, aussi sursauta-t-il en entendant son prénom, avant de baisser le regard vers Andréas et... Il était persuadé de ne jamais lui avoir adressé la parole. Mais bon, peut-être que c'était un client qui avait entendu parler de lui. Et qui était-il pour lui refuser un service (s'il était payé)?

« C'est moi. Et vous êtes? »

Hausse un sourcil, il recule un peu, observe du coin de l'œil le gros chien poilu qui écrase ses compagnons pour s'amuser. Bon. Au moins est-il plus ou moins sage...

« Je ne crois pas que l'on se soit déjà croisés, je me trompe? »