Depuis qu'il avait conclu le contrat avec Amarante, Alessio n'était à la recherche que d'un seul profil : des herboristes assez compétents pour aller chercher les plantes nécessaires à l'échange avec la scientifique de Celestia. Si les herboristes ne manquaient pas à Althea, ceux prêts à subir le caractère douteux d'Alessio, si.

Alors, peut être, s'était il dit, qu'il faudrait chercher de jeunes pousses plus influencables. Des scientifiques dont la curiosité pourrait être tue par l'avidité du gain. Il fallait également trouver quelqu'un qui n'irait pas court-circuiter le marché avec la scientifique en évinçant l'intermédiaire Italien. Il fallait impressionner, tout comme il avait doublé d'efforts lors de la rencontre avec la Célestienne.

Jouant de ses connaissances et de quelques menaces bien placées, Alessio avait pu obtenir les clefs d'un salon privé à l'Opéra de Caer Callabus. Un lieu dans lequel il se sentait comme à la maison, plein de dorures, de tapisseries et surtout de portes dérobées par lequelles le borgne pourrait fuir si les rencontres d'aujourd'hui s'avéraient être dangereuses.

Posé dans un sofa, les jambes croisées, un journal à la main, il attend. Son rendez-vous de 16h devrait arriver d'ici quelques instants à peine.

Jusqu’à présent, les jours et les semaines de Ji-Hoon avait toutes été forts semblables. C’était une volonté de sa part. Il s’agissait en quelque sorte d’un filet de sécurité qu’il avait lui-même posé en arrivant à Caer Callabus. Le jeune Coréen voulait se reconstruire une vie à Althéa sans risquer de tout perdre encore une fois. Il voulait se refaire des amis, se recréer une famille, avoir son propre métier… Il voulait oublier sans ancienne vie. Cependant, après un an dans ce nouveau monde, il commençait à avoir envie de changement. Il avait besoin de nouvelles sensations. L’herboriste n’avait jamais été le genre de personnes qui tenait en place facilement car il désirait toujours expérimenter de nouvelles choses, il voulait toujours en savoir plus. Alors quand un homme l’avait approché pour demander à le voir en privé, et malgré son air douteux, il avait accepté. Il allait peut-être le regretter, mais il n’avait pas grand-chose à perdre pour l’instant.

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Le jour J, Ji-Hoon avait donc fermé boutique plus tôt pour se préparer et se rendre sur les lieux du rendez-vous. Il s’agissait d’un salon privé de l’Opéra. Il n’y avait jamais été, et fut d’autant plus surpris en découvrant le décor faste et luxueux. Il n’avait jamais rien vu de tel… Le jeune homme resta quelques instants bouche bée dans le grand hall à observer la moquette parfaite et tous les meubles dignes des plus grands palaces. Finalement, il se reprit et se dirigea vers l’accueil pour demander où se trouvait son rendez-vous. Bien entendu, on lui répondit immédiatement avant de le guider vers le salon privé. Après tout, il ne rencontrait pas n’importe qui !

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Une fois devant la porte, il prit une grande inspiration et frappa pour s’annoncer. Il entra. La richesse des lieux le frappa une nouvelle fois de plein fouet. Cette fois-ci se furent les moulures dorées et les canapés moelleux qui attirèrent son attention. Il n’était clairement pas habitué à ce genre d’endroit, et il ne s’y sentait pas très à l’aise. Toutefois, il secoua légèrement la tête pour se remettre les idées en place, et se courba en avant pour saluer son interlocuteur.

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Je m’appelle Ji-Hoon. On m’a dit que vous auriez besoin de mes services, en quoi pourrais-je vous aider ?

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Si le Coréen n’était pas du genre à faire trop de politesse à l’ordinaire, il s’était dit qu’il valait mieux en faire de trop que trop peu dans cette situation. Il ne connaissait pas l’autre intervenant, mais pour donner des rendez-vous dans ce genre de lieux ce n’était pas n’importe qui… Il se doutait bien que c’était en rapport avec son métier d’herboriste, mais on ne l’en lui avait pas dit beaucoup plus jusqu’à présent.

Alessio savait très bien à qui il avait affaire, mais il ne s'attendait pas à ce que l'homme paraisse aussi jeune. Il dépose son journal sur le sofa à côté de lui, puis se lève pour aller tendre la main à son rendez-vous de l'après midi. Il n'avait que faire des courbettes.

"Enchanté, Ji-Hoon. Je m'appelle Alessio."

Il était peut être risqué de donner son nom à travers le continent tout entier, mais il sentait qu'il faudrait instaurer un climat de confiance si il voulait obtenir ce qu'il souhaitait. Et ce qu'il souhaitait, c'était du travail efficace et rapide.

"Je suis... un intermédiaire, disons. Une amie à moi recherche un certain nombre de plantes endémiques à Althea. C'est une brillante scientifique, mais le terrain, ce n'est pas vraiment son fort."

Il sort son holokit et d'un swipe vers le haut, envoie la liste au jeune herboriste. Des plantes de chaque pays, diverses et variées. Alessio, lui, n'est pas non plus un explorateur. Il ne veut pas devoir se salir les mains. Pas comme ça, en tout cas.

"Pensez vous pouvoir les récupérer ? Si c'est le cas, nous parlerons de votre... compensation."

Il était vite entré dans le vif du sujet. Après tout, il avait besoin de ces plantes au plus vite et plus vite il trouverait quelqu'un pour faire le boulot de terrain, plus vite il pourrait aller donner les plantes à la scientifique.

Son interlocuteur lui répondit avec la même politesse, bien qu’il fût plus court dans ses formules, avant de passer rapidement au vif du sujet. La raison de sa présence. Son instinct ne l’avait pas trompé, on l’avait bel et bien contacté pour ses talents d’herboriste. L’homme en face de lui avait besoin qu’il retrouve tout une liste de plantes pour une de ses amies. Une scientifique… Déjà, Ji-Hoon avait quelques doutes quant aux motivations de ses commanditaires, il y avait des moyens plus faciles de se procurer des plantes que de passer par un petit herboriste, mai le Coréen préféra ne rien dire. Pas plus qu’il ne réagit lorsque son Holokit sonna quelques secondes plus tard. S’il ne connaissait pas certaines plantes endémiques d’autres régions d’Althéa, les autres le mettaient mal à l’aise. Elles avaient principalement des effets euphoriques, narcoleptiques ou hallucinogènes à de hautes doses. Il en remarqua même une ou deux qui pouvaient tuer si elles étaient bien préparées…

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Vous voulez que je vous ramène tout cela ? demanda-t-il innocemment. Il y en a certaines qui seront plus difficiles à trouver, mais ça ne devrait pas poser de problèmes. Par contre celles qui viennent d’autres régions que de Caer Hrid, je ne pense pas que je pourrai vous les fournir. Je n’ai jamais quitté le pays jusqu’à présent.

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Le jeune Caerien commençait un peu à regretter son choix, mais il était trop tard pour reculer. Il devait aller jusqu’au bout. De toute façon, ce n’était pas vraiment son problème ce qu’Alessio ou son amie ferait avec les plantes. Il ne faisait que les transmettre. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était les mettre en garde et ce qu’il se passait après n’était plus de son ressort. Enfin, c’est ce qu’il tentait de se persuader…

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Je devrais pouvoir vous ramenez la quasi-totalité de ce qu’il y a sur la liste, mais j’aurais certainement besoin d’aide pour le transport. Je ne possède pas vraiment tout le matériel nécessaire.

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Pour l’instant, il n’avait pas encore vraiment réfléchi à une récompense. Ji-Hoon avait surtout assumé qu’il serait payé, comme pour la plupart des autres jobs. Cependant, l’homme face à lui semblait insinuer qu’il pourrait peut-être trouver d’autres arrangements qui pourrait plus l’intéresser. Bien qu’il n’était pas quelqu’un de vénal, la proposition intriguait le Coréen.

Hm. C'était l'un des problèmes de faire des affaires avec quelqu'un de jeune. Il s'attendait à une réponse négative, mais c'était un "d'accord, mais" qui l'attendait.

"Aucun problème. Une fois que vous aurez récupéré tout ce que vous pouvez à Caer Hrid, je me dirigerais vers un autre herboriste pour les plantes du désert. Et si vous vous sentez de sortir du pays à ce moment là... nous reconsidererons l'accord."

Il attrape un carnet et un crayon, puis vient le poser sur la table, non loin de son futur collaborateur. Alessio connaît déjà ces entretiens, il en a déjà fait sur Althea et à chaque fois, les invités réagissent de manières différentes. Mais lui ? Jamais. Il n'est pas inquiet. Il n'a pas besoin de l'être.

"Notez moi ici tout ce dont vous avez besoin pour ces explorations et je m'assurerais de les faire livrer à votre laboratoire dès que possible. Je ne veux pas que le matériel soit un problème et j'ai vraiment besoin de ces plantes."

Il fallait parfois faire des investissements pour obtenir ce qu'il voulait, c'était une notion qu'Alessio maîtrisait déjà parfaitement. Il retourne s'asseoir dans le sofa, puis croise une jambe par dessus l'autre et continue de regarder le jeune homme.

"Vous pourrez bien évidemment garder le matériel. Profitez en."

Il fallait traiter convenablement ceux qui travailleraient pour lui.

Le jeune homme observait son interlocuteur. Il avait l’air plutôt à l’aise, et semblait avoir l’habitude de négocier. Ji-Hoon venait de lui annoncer qu’il ne saurait peut-être pas récupérer toutes les plantes qu’il y avait sur la liste, il ne connaissait pas bien les plantes des autres régions, mais gardait son calme. L’homme trouva une solution et un arrangement calment, comme s’il avait déjà réfléchi à cette éventualité. Le Coréen admirait son sang-froid et sa capacité d’adaptation. Il leva les yeux du papier que lui avait donné son interlocuteur.

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Je me demandais, je cultive certaines de ces plantes chez moi. Est-ce que cela vous dérange si je prends celles-là ? Ou vous voulez les plantes sauvages, qui sont parfois plus rares ?

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Ji-Hoon récupéra ensuite le crayon et le morceau de papier et commença à écrire ce dont il avait besoin. Il s’agissait principalement de paniers plus grands et plus résistants pour transporter plus aisément les plantes, ainsi que des outils particuliers. Il était assez méticuleux quand il récoltait les simples dans la nature, et il n’aimait pas abîmer plus que nécessaire la plante. S’il ne lui fallait que certaines parties, il essayait de ne récolter que celles-là. Bien que dans ce cas-ci les plantes entières lui étaient demandées, il n’y avait pas que des fleurs. Les instruments n’étaient donc pas les mêmes.

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Alors qu’il était perdu dans ses pensées, une remarque d’Alession attira l’attention de l’herboriste. Il pourrait garder tout le matériel qui lui serait fourni en plus de sa paie ! Il n’avait jamais vu un employeur aussi généreux, et cela cachait certainement quelque chose. À moins, qu’il ne veuille juste s’assurer de la fidélité du jeune Coréen. Cependant, ce dernier ne se posa pas trop de questions…

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Vous êtes sûr ? C’est vraiment très généreux de votre part ! Il s’incline alors pour le remercier avant de reprendre. Mais du coup, je m’en veux un peu de ne pas pouvoir vous fournir toutes les plantes… Je peux toujours essayer d’aller dans le Désert pour les récolter, mais j’aurais besoin d’un livre qui les recense si vous savez me trouver ça. Je devrais pouvoir m’en sortir à partir de descriptions ou de dessins !

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Le Coréen se sentait gêné d’avoir dit qu’il ne pourrait pas lui rapporter tout ce qu’il y avait sur la liste, alors qu’il se montrait si généreux. Il pouvait au moins faire un effort et tenter de trouver tout ce qu’il lui était demander. Au pire s’il ne trouvait certaines plantes, il aura essayé et il sera payé un peu moins. Rien de bien grave vu les compensations qu’il avait déjà. Le Caerien se dépêcha donc de rajouter un manuel sur les plantes du Désert, et des autres régions s’il arrivait à en trouver, avant de rendre la feuille à son employeur. Il espérait juste qu’il n’en demandait pas trop.

Il regarde par dessus son épaule pour voir la liste s'agrandir. Rien d'impossible à retrouver, d'après l'italien.

"Si elles ont les mêmes propriétés que leurs versions sauvages et que mon amie peut les reproduire derrière, je n'y vois aucun problème. Si cela vous évite d'aller vous trimballer dans la boue pendant des jours, je serais même plutôt pour. Je ne veux pas non plus vous faire prendre de risques."

Parce que si les risques étaient létaux, alors il n'aurait plus aucun intérêt.

"Oui, ne vous en faîtes pas. Si je ne suis pas prêt à investir dans les futurs herboristes de notre pays, à quoi bon tenter de vous contacter ?"

Il hoche la tête lorsque le coréen lui parle d'un livre les rencensant. Il devrait pouvoir trouver ça chez Amarante et si elle n'avait pas plus d'informations, il n'aurait qu'à faire un tour aux archives magiques de Requiem.

"Bien sur ! Je vais essayer de vous trouver ça. Est-ce que vous pouvez me noter votre adresse après la liste ? Je vous ferais tout livrer d'un seul coup, ça simplifiera la chose."

Alessio en était persuadé, les petites attentions poussaient les autres à l'aider. C'est bien pour ça qu'il paierait pour les outils, c'est pour ça qu'il trouvait des missions assez intéressantes pour Iseult, et c'est pour ça que, lorsqu'il en aurait besoin, il pourrait contacter chacun de ses nouveaux amis pour venir réclamer son dû.

"Je peux également vous mettre en contact avec quelqu'un du désert, si vous le voulez. Elle est un peu rustre, mais c'est une bonne personne. Enfin, si vous ne lui proposez pas de champagne."

Un petit sourire en coin, et voilà qu'il pouvait mettre en relation Iseult et Ji-Hoon. Autant dire que son réseau se construisait petit à petit.

Naturellement, l’Italien s’inquiétait de la qualité de la marchandise que Ji-Hoon allait lui fournir. À quoi bon le payer, s’il ne ramenait que des plantes décrépies ou peu efficaces cela n’irait pas du tout. Toutefois, le Coréen se dépêcha de faire les craintes de son interlocuteur.

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Non, non, elles auront bien les mêmes propriétés que les versions sauvages. Certaines seront même peut-être plus efficaces ou plus résistantes. C’est surtout qu’elles sont assez rares, et j’aime bien conserver un certain équilibre dans la nature. C’est ce que mes grands-parents m’ont appris…

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L’herboriste se tu quelques instants à la pensée de sa famille qui était restée à la surface, et qui avait certainement succombée à la Transcendance maintenant. Le jeune homme senti alors ses émotions le submerger jusqu’à ce qu’il sente des larmes monter. Il ne devait pas se laisser avoir par la tristesse ! Il repoussa alors cette sensation au fond de son être et se concentra sur ce qu’il avait devant lui. Alessio et le travail qu’il lui proposait. C’était une des meilleures manières qu’il avait trouvées pour nier, il concentrait sur son travail et son futur pour oublier les problèmes du passé

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En cachant au mieux ce qu’il n’allait pas, il hocha de la tête et reprit le papier. Il y inscrivit son adresse et le rendit directement à l’homme face à lui. Ils étaient arrivés assez rapidement à un accord, ce qui étonna le jeune homme. Il pensait que d’habitude cela prenait plus de temps, à moins que l’un des deux ne soit particulièrement doué…

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Merci beaucoup, c’est très gentil de votre part. Et si cela vous arrange, je peux déjà préparer les plantes que j’ai chez moi pour les remettre à votre livreur. Comme ça votre laboratoire pourra déjà commencer certaines de ses recherches… Comme on dit le temps, c’est de l’argent.

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Son rire semblait un peu forcé, mais la blague était authentique. Il y avait un peu de gêne, ainsi qu’une tentative de détourner son propre esprit de pensées négatives. Il voulait aussi impressionner l’homme face à lui autant que possible. Non seulement, il s’agissait de son supérieur pour l’instant mais surtout il était impressionnant. Ji-Hoon le trouvait imposant sans qu’il ne possède de stature particulière, c’était son aura que le démarquait des autres.

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Ça, je ne peux pas le refuser. Cela m’évitera au moins de chercher inutilement certaines zones ! Et je suis sûr que j’arriverai à m’entendre avec elle d’une façon ou d’une autre. Sinon, je saurai me montrer professionnel.

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Malgré son jeune âge, le jeune Coréen souhaitait montrer sa valeur à ses ainés. Il voulait se faire bien voir par des personnes plus influentes pour qu’on refasse affaire avec lui en cas de besoin. Surtout s’il voulait aider le plus de personnes possibles !

L'Italien ne s'intéressait que très peu à l'équilibre de la nature et encore moins à ce que les grands parents du jeune homme lui avaient enseigné. Mais il hoche la tête, ravi d'entendre que les plantes apportées par son collaborateur seraient encore plus résistantes. Il récupère le papier, lit rapidement la liste et note l'adresse dans sa tête avant de sourire à la remarque.

"Effectivement, le temps, c'est de l'argent. Mais si vous avez besoin de temps, je vous en offrirai. Je préfère la qualité à la quantité, vous comprenez."

Il pouffe un petit rire quand il repense au fait qu'il l'envoie dans le désert avec Iseult. Certes, lui est un habitué de la bête, mais un pauvre garçon ? Ah, ce n'était clairement pas un cadeau qu'il était en train de lui faire. Mais il savait également que c'était la meilleure manière d'assurer les arrières de l'herboriste et que tant qu'il y avait une récompense à la clef, la voleuse répondrait présente.

"Pas de problèmes, pour le livreur. Est-ce que c'est bon pour vous si il passe après demain dans l'après-midi ? Disons... 15h ?"

Il hausse un sourcil et dévisage Ji-Hoon. Avait-il vraiment le choix, en fait ?

"Bien. Parlons financement, maintenant ! Est-ce que la somme de 500 Caerus vous irait, en plus de ce que vous m'avez commandé sur la liste ?"

Une somme correcte, mais qui prenait évidemment en compte les prix de la liste. Alessio aurait eu la main plus lourde, sinon.

Petit à petit tout s’arrangeait pour Ji-Hoon tandis que son travail et les modalités se précisaient. Il savait maintenant ce qu’il avait à faire, mais surtout comment il allait le mettre en œuvre. Dès qu’il rentrerait chez lui, il préparerait toutes les plantes qu’il possédait déjà dans son jardin c’est-à-dire un bon tier des plantes qu’il devait trouver dans la région. Ce ne serait que le lendemain qu’il partirait dans les plaines et les forêts aux alentours de Caer Callabus, là où il pourrait trouver la majorité de ce qu’il y avait sur sa liste. Enfin quelques jours plus tard, le temps de se préparer, il se rendrait dans le Désert. Cette partie-là de son travail ne l’arrangeait pas trop, le Coréen détestait les fortes chaleurs, mais il n’avait pas le choix. Il devait y aller.

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Cela vous conviendrait-il si je rencontre votre contact dans une semaine précisément ? Vers 10h ? Comme ça, j’ai bien le temps de récolter tout le reste et de me préparer pour l’expédition. Comme je l’ai dit, je ne connais pas du tout la région.

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Le jeune herboriste changea ensuite de point d’appui, et se reposa sur sa jambe gauche tout en écoutant attentivement ce que son interlocuteur avait à lui dire. Le moment que Ji-Hoon redoutait tant arrivait, celui de parler d’argent. Dans sa boutique c’était facile, il affichait des prix selon les produits et le patient payait ce qu’il prenait sans possibilité de marchander. Ici, cela risquait d’être plus délicat… Le visage fermé, il considéra alors l’offre de 500 caerus ainsi que tous les autres avantages qu’il allait recevoir. Cela lui semblait plutôt juste comme proposition, mais quelque chose le retenait d’accepter immédiatement. Il voulait négocier. C’était une grande première pour lui, mais il l’avait déjà vu plusieurs fois dans des films quand il était petit et cela ne semblait pas si compliqué ! Il se contenta alors d’afficher son plus beau sourire.

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Parfait, je pourrai même lui remettre une partie de ce que je dois récupérer dans la nature s’il vient après-demain ! En revanche pour le paiement, j’avais espéré recevoir une somme se rapprochant plus des 1000 caerus.

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Ji-Hoon voulait tenter un coup de bluff, même si ce n’était pas très élaboré. Les 500 caerus lui convenaient parfaitement, mais il avait envie de tenter de gagner plus. De ce fait, il avait demandé une somme beaucoup plus élevée en espérant que, même s’il la diminue, le paiement final soit toujours plus élevé que celle de départ.