les vagues viennent s'éclater à ses pieds
nus enfouit dans le sable
le regard à l'horizon
il regarde la mer avaler le monde
ce monde là
ah
que c'est beau
l'écrasante puissance de toute cette eau
force tranquille qui en impose par sa présence seule
tout comme sa cheffe de feu qui flambe sans un mot et avec un contrôle, qui ferait frémir l'étendue salée qui ose venir lui lécher les pieds.

Magda...Magda a failli...oui...
il a failli l'abandonner, tout laisser tomber
il n'aurait fallu qu'un mot
qu'une image
qu'un adieu
et il se serait détourné de l'idole de feu
mais elle a su le retenir, sa dame, elle a su lui dire
que parfois l'exil rend plus fort oui qu'il faut le voir comme un temps pour soi pour se forger dans le magma

Il soupir, mais bien vite il dégaine, et vient avec rage briser les flots de son épée, à répétition, s'éclabousser, crier, son mécontentement tout ce surplus d'émotion, il vient les battre ici à plate couture il vient s'en débarrasser les jeter comme une bouteille à la mer il vient se vider, et les larmes pointes mais c'est pour mieux répondre au sel que la mer lui jette dessus, brûle ses brûlures à vifs, du cœur, qu'elles sont, et elles font mal.
Il lâche son arme, lourdement mais sans bruit elle vient s'enfoncer contre le sable mouillé, il se laisse tomber, à genou devant l'immensité, les mains ballantes, ils les ramènent à lui, d'une soucoupe soulève un peu de cette eau. Si petite entre ses mains, si seulement si seulement...il ferme ses poings, l'eau suinte de toute part d'entre ses doigts et lorsqu'il les rouvre il n'en reste rien que ses paumes humides.

Il sourit
oui c'est peut être un pari fou
que de croire qu'il pourra revenir de sainte Hélène, mais si Napoléon l'a bien fait une fois, alors lui aussi le fera.
Il se relève, attrape son épée qu'il range sale ainsi, bah, il la lavera en rentrant, il ramasse ses chaussures d'une main, les tient sous le bras et parcourt le long de la plage les yeux rivés sur l'horizon. Il marche pendant si longtemps qu'il ne compte plus, puis une image s'invite dans son mirage. Une jeune femme qui fait des exercices sur la plage. Très vite, Magda reconnait un art martial, il ne saurait dire lequel, mais sa coule de source.
Il se rapproche avec précaution, sans faire de bruit, puis il vient à l'arrière poser ses chaussures et sa ceinture d'épée à terre. Il hausse alors le ton, croisant les bras, un long sourire mangeant son visage.
ça tombe bien il a besoin de se défouler de laisser toute cette mauvaise énergie s'écouler le long de lui venir rejoindre la mer pour se faire engloutir, et il a tant à donner, de quoi remplir un océan.

La baie prépare déjà ses futurs soldats ? monte encore le ton d'un cran, gonfle le torse, montre toi gagnant alors qu'il marche en cercle autour de toi, tel un carnivore ayant trouvé sa proie : Ou êtes-vous déjà rempli de transcendés au point de devoir vous entrainer, Aah... est-ce les autres pays qui vous font peur ? c'est que vous n'êtes pas très légitime dans le coin...pas que je puisse en dire grand chose...venant de Caer, peut-être qu'on pourrait s'entendre, entre visionnaire.