Quelque chose semble affreusement faux, affreusement discordant, depuis la fin de la cérémonie d'adieu. Il a l''impression de voir les gens défiler sous ses yeux sans réussir à tendre la main vers eux, sans réussir à les attraper. Et d'autres ont disparu. Il a l'impression de ne plus vraiment vivre parmi les autres, comme s'il regardait un film au ralenti. Et pourtant, la vie continue de suivre son cours. Pourtant, il est toujours là, à avancer avec les autres, essayant de rester à leurs côtés comme s'il n'était pas entier étranger à cette situation. Les souvenirs du monstre hantent parfois encore ses nuits, les sanglots de la gamine sauvée résonnant parfois encore au creux de son oreille. Et cette impression d'avoir réussi à se contrôler, à contrôler cette télépathie malgré la peur, malgré le tourbillon d'émotions de ce jour-là. Mais Mars a du mal à suivre, et Mars a besoin de voir le monde. Alors le voilà, à entrer dans la tente de Will, à le chercher du regard, à le voir en train, lui-même, de confectionner un vêtement. Rien ne semble changer, ici. La même atmosphère dans la fin d'après-midi, le même calme et le même sentiment d'être à la maison. Parce que Will a su apprivoiser l'enfant sauvage, parce que c'est à lui qu'il revient toujours, finalement. Et il a l'impression que cela fait une éternité qu'il ne l'a pas vu, que cela fait une éternité qu'il n'a pas observé ses doigts se mouvoir au rythme des fils et des aiguilles sans rien dire. Il devait bien s'assurer de son état, et pas seulement à travers un écran, après tout. Car s'il ne parvenait pas à joindre Orion, si il avait reçu des messages paniqués de Laoise, Will, lui semblait être égal à lui-même dans ses messages. Mais quelque chose clochait, semblait discordant. Et quoi de mieux que de s'assurer que ses proches aillent bien en venant directement les voir? Peut-être réussirait-il à s'oublier quelques temps. "Hey." Un sourire vint orner ses lèvres, un peu grimaçant, déformant la cicatrice à sa joue, venant rajouter à la mélancolie de sa face. "Petite visite surprise. J'espère que je ne te dérange pas."

Il s'approcha un peu, et observa les tissus, n'osant, comme de coutume, toucher à rien. Il mit ses mains dans ses poches, fuyant le regard de Will pour une raison qu'il ne savait lui-même nommer. Et il avait l'impression d'être étranger, à nouveau, parce que ses pensées parasites lui revenaient peu à peu. "Je me suis dit que je pourrais venir te voir, en face à face, cette fois." Et maintenant qu'il voyait ces yeux, maintenant qu'il avait l'impression d'être analysé, il savait que les émotions qu'il essayait de retenir n'étaient peut-être pas si invisibles que ça aux yeux de l'homme qui lui faisait face. Cela ne l'empêcha pas de faire comme si de rien n'était et de s'installer sur une chaise, étendant ses jambes devant lui, étirant les muscles de ses bras. "J'ai l'impression que rien n'a changé, ici." Sauf peut-être Will lui-même.

Mars eut un petit sourire en l'entendant. Le prévenir? Comme s'il n'était pas habitué à ses arrivées surprises. Comme si c'était la première fois qu'il arrivait sans s'annoncer. Non, Mars et la communication, même par holokit, c'était une bien longue histoire. Surtout que, s'il vérifiait ses notifications toutes les deux minutes en ce moment, ce n'était certainement pas simplement parce qu'il avait envie de dire bonjour à qui que ce soit. "De l'eau me suffira." Il savait que Will avait toujours ce sourire énorme qui lui rongeait le visage, quand ils étaient ensemble. C'était peut-être bien pour ça qu'il ne pouvait s'empêcher de ne pas tout lui avouer, sur sa vie. De lui mentir un peu, ou tout du moins de contourner certains sujets de conversation. Parce qu'il n'osait pas lui montrer qu'il n'était pas le petit Mars innocent qu'il croyait qu'il était. Parce qu'il n'osait pas le décevoir. C'était peut-être parce qu'il n'avait jamais eu de père, peut-être simplement parce qu'il s'agissait de la seule personne masculine dans sa vie qui s'était apparenté à de la famille. Il souffla un peu en le remerciant quand il lui offrit sa boisson. Il l'écouta et haussa un sourcil. "Depuis quand ma vie amoureuse t'intéresse? On dirait un papy." Il eut un petit rire. Le cœur plus léger par les boutades, il but un peu tout en détournant le regard. Ce n'était pas comme si, après tout, il ramènerait qui que ce soit en le présentant comme petit.e ami.e. Il s'était fait une raison là-dessus.

Et comme si le couteau s'enfonçait de nouveau dans la plaie, il écouta Will lui poser des questions. Il l'écouta s'inquiéter, et il regretta d'être quasiment parti sans rien lui dire. Pourquoi? Probablement parce qu'il aurait eu peur de voir son visage se décomposer, ou lui dire de rester. Mais maintenant, il n'avait plus de regret à avoir. Maintenant, il savait ce qu'il y avait là-haut, il savait ce qu'il se passait vraiment, et l'idée même de revoir sa mère avait été réduite à néant. Il n'avait plus l'espoir de retrouver la chaleur de ses bras. Parce qu'intérieurement, sa raison lui criait une vérité qu'il n'avait jamais accepté : si elle ne s'était pas transformée en monstre, elle s'était probablement donné la mort. Mais maintenant, il n'avait pas envie de lui mentir. Alors il détourna le regard, il souffla par le nez. "J'ai voulu remonter avec Tatsuya." Il avait l'impression d'avoir lâché une bombe, d'avoir avoué l'inavouable. "Mais je vais bien." Physiquement, du moins. Psychologiquement, c'était une toute autre histoire. Il en avait des migraines, parfois, à trop penser. A Orion, aux monstres, à cette gamine, à sa mère, à ses espoirs brisés, à cette sensation d'être totalement perdu. "Et toi? Tu as été impacté?" Il espérait qu'il ne ferait aucune réflexion sur le fait qu'il ait essayé de partir sans rien lui dire. Mais il se doutait que cela ne passerait pas.

Mars l'écouta râler un peu, un sourire aux lèvres et suivant sa figure. Il ne dirait jamais que Will était vieux, il le charriait simplement, tout comme lui ne cessait de l'appeler "petit" alors qu'il était déjà majeur. Peut-être ne s'agissait-il là que d'une habitude, quand il le voyait accompagner les autres enfants plus par bonté que par réelle volonté. Pour une raison inconnue, Will avait semblé vouloir tisser un lien avec Mars malgré ses airs bougons d'enfant pas content. Ça, et le fait qu'il n'ait jamais vraiment apprécié observer les exploits de son don, contrairement aux autres qui avaient tout fait pour pouvoir observer l'homme dans ses démonstrations. "Jamais je n'oserai prétendre le contraire. T'es l'homme le plus sexy de tout Althéa." Il afficha un petit sourire en coin en jouant avec son verre, avant de finalement remarquer l'expression de son visage. Parce qu'il n'était pas totalement aveugle, ni totalement idiot. Il savait que c'était lui, sa décision, qui le rendait... triste? Déçu? Il ne savait même pas exactement ce que Will pouvait ressentir.

"Je suis désolé." Il l'était vraiment. Parce que la culpabilité de bon nombre de ses actes le poursuivait, depuis qu'il était de retour à Althéa. Depuis qu'il avait vu la surface pour retrouver l'enfer. Et la réalisation le frappait de plus en plus : il devait se faire à Althéa. Il devait se faire à ce don qui lui collait à la peau. Il savait que Will voulait son bien. Mais il avait l'impression qu'il le trahirait, s'il lui avouait toutes les choses horribles qu'il avait déjà pu faire, s'il lui faisait part de tous ses choix. Ces choix dont il n'était pas fier, ces choix qui, pourtant l'avaient forgé. Mais il n'était plus temps de chercher la rédemption. "C'est vrai. J'ai pensé à venir te voir." Il souffla un peu. L'avouer lui faisait presque autant mal que dans ses souvenirs. Ce refus, pourtant, de venir lui rendre une dernière visite. "Peut-être que j'avais trop honte, pourtant. Je pense qu'après avoir dit adieu à tant de personnes, tu étais celui à qui je n'avais pas la force d'adresser ce seul mot." Parce que Will était plus important pour lui qu'il ne l'avait jamais avoué à haute voix. Il redressa le regard, songea à tous les non-dits, à tout ce qu'il avait honte d'avouer. Et pourtant, par peur, par envie d'être ce que l'homme attendait de lui, il répondit : "D'accord. Il ressentait une certaine forme d'autorité dans la voix de Will, et savait qu'il ne s'agissait pas de paroles en l'air. Mais il avait besoin de temps, avant de tout lui avouer. Il avait besoin de comprendre qu'il n'avait pas besoin d'être parfait pour être apprécié à sa juste valeur par l'adulte.

Son changement d'attitude soudain lui fit froncer les sourcils. Une histoire? Will savait qu'il n'avait jamais été impressionné par ses histoires, s'il ne s'était pas agi d'aventures. Mais Mars avait grandi, Mars avait mûri. Et Mars savait qu'il ne lui proposait pas de conter une simple histoire. Il devait s'agir de bien plus. Avait-il capté sa détresse, son mal-être? Il avait fait ses adieux à un garçon déjà mort, ce matin. Il avait passé une bonne partie de sa nuit à penser à sa mère, qui, elle aussi, devait bien être décédée; de sa propre main. Il était normal qu'il ne se sente pas bien. Il n'avait jamais vu cette expression, sur son visage. Sa tristesse faisait presque écho à la sienne. Il avait l'impression que s'il refusait, il briserait quelque chose dans leur relation déjà complexe. "Oui." Il voulait savoir. Il voulait savoir ce qui vaudrait une histoire que Mars voudrait bien écouter.

Mars était resté silencieux. On pouvait bien dire ce qu'on voulait de lui, si l'on recherchait une oreille attentive, il n'y avait pas meilleure personne que lui vers qui se tourner. Surtout si l'on n'attendait aucun commentaire, aucun jugement, aucune méprise. Seulement quelqu'un à qui l'on offrait ses paroles, sans retour. S'il n'était pas doué pour réconforter, il offrait son épaule. Mais lui, quelle épaule pouvait bien l'accueillir? Qui saurait voir ses larmes, celles qu'il refusait de laisser couler depuis tant de temps déjà. Et son cœur s'alourdit au fil du conte, sa tête se baisse lorsque Will exprime ses regrets. Lorsque sa main se glisse dans la noirceur de ses cheveux détachés. Il a l'impression d'écouter ses propres propos, d'entendre ses erreurs. Et il a envie de sourire à Will, il a envie de lui dire que maintenant, au moins, lui est là, lui peut l'aider un tant soit peu. Mais la réalité, c'est qu'il sent les larmes monter, qu'il sent sa poitrine se serrer, et qu'il souffle par le nez en espérant se calmer, parce qu'il n'a pas envie de craquer. Mais la pression est lourde, si lourde sur les épaules du gamin privé de famille, de l'être abandonné, de l'être s'abandonnant. Alors il renifle un peu et tourne la tête, appuyant un poignet contre sa paupière. Même Will ne l'a jamais vu pleurer. "On fait tous des erreurs. Mais ça ne veut pas dire que nous sommes de mauvaises personnes." Il croisa le regard mélancolique, triste de l'homme. Il essaya un faible sourire, mais celui-ci se brisa.

Parce qu'il se regardait dans un miroir, parce que le regard de Will reflétait le sien. Et il ne sentait plus cette force qu'il avait ce matin, quand il avait dit adieu à Orion. Sachant que ce dernier ne retournerait pas ses paroles. Il ne sentait plus cette force qu'il avait eu, en se rendant à l'arbre à vœux, le regard rivé vers le ciel, en espérant sincèrement que sa mère n'avait pas souffert l'apparition des monstres sur Terre. Il savait qu'elle était morte. Il le sentait. Ce refus d'abandonner l'espoir l'avait quitté, en voyant ce qui les attendait là-haut. Elle n'était pas assez forte, pour vivre seule. Pour vivre sans son fils. Elle n'était pas assez forte pour supporter une maladie pire que la dépression qui la rongeait déjà avant la perte du seul être qu'elle ait jamais aimé. Il avait été assez aveugle ces cinq dernières années. Il ne pouvait plus se voiler la face. Et les paroles de Will rognaient son cœur, s'attaquaient au reste de ses barrières, si bien qu'il finit par presser son front contre lui, ses mains se ramenant à son visage. Ses larmes coulant finalement sur ses joues pâles, la réalisation plus forte que jamais. Le deuil était une partie difficile à vivre, mais il n'avait pas directement compris qu'il acceptait la disparition totale du seul être qui l'avait toujours serré contre son cœur avec affection. Les paroles débordantes d'amour, les bras serrant son corps frêle contre le sien. Et aujourd'hui. Aujourd'hui c'est Will qui le prend contre lui. Et il a l'impression de redevenir ce gamin de quatorze ans, abandonné dans un désert, ne réalisant pas ce qu'il se passe autour de lui.

Une fois la fontaine vidée, une fois le dernier reniflement passé, il se détache de Will, inspire profondément, la respiration encore tremblante, pourtant. Il rejette un peu sa tête en arrière et essuie les restes de sa peine. Mars ne tourne pas encore la page. Mars veut simplement se relever le plus vite possible. Mais il a l'impression que sa tête tourne trop pour rester sur ses pieds. "Désolé." Il disait ça parce que ce n'était pas à lui de pleurer. Il disait ça parce que dans son histoire, c'était Will le plus triste des deux. Mais lui aussi, s'acceptait finalement orphelin. Lui aussi, se retrouvait plus seul qu'il ne l'avait jamais été. "On vit tous avec des regrets." Et lui regrettera de ne jamais pouvoir discuter de son voyage vers Reykjavik avec sa mère. Lui regrettera toujours d'avoir tourné le dos si vite à Orion, ce jour-là. Mais était-il prêt à l'avouer à haute voix? Était-il prêt à s'exprimer sur ses maux, alors qu'il avait toujours voulu que Will le voit comme un homme de plus en plus fort, par fierté? Peut-être qu'il était le seul à qui il avait envie d'en parler. Peut-être qu'il était le seul à avoir le droit à des réponses, après l'avoir vu tant pleurer. "J'espérais revoir ma mère, en remontant ce jour là." Son regard se perd sur la tasse de thé. Il observe l'eau trouble, il serre ses mains l'une contre l'autre. "Je ne voulais pas accepter la vérité. Que si je n'étais plus là, personne ne pourrait l'empêcher de..." Sa voix se coupa. Parce qu'il n'était pas assez fort pour terminer sa phrase. Il baissa la tête avec un doux sourire. Les souvenirs l'assaillirent. "Elle était si heureuse, quand on était ensemble. Elle avait cette âme d'enfant éternelle en ma présence. Mais je la voyais. Et avec le temps, j'ai bien compris qu'elle n'allait pas bien. Après la chute, après avoir cherché des réponses, je refusais juste d'admettre que sans moi, elle n'aurait plus la force de vivre." Il souffla, les mains tremblantes alors qu'il se les passait dans les cheveux. "Elle ne vivait que pour l'amour qu'elle pouvait recevoir et donner. Mais elle ne réussissait pas à en donner." Était-ce une malédiction? Cela coulait-il aussi dans ses veines? Était-ce pour cette raison, qu'il n'avait jamais ressenti ce que les autres ne cessaient d'appeler Amour? "Elle rêvait de trouver l'âme sœur, encore, mais ça la bouffait, je crois. J'étais le seul. Le seul qui la maintenait encore en vie." Et il se sentait si faible. Il avait tellement besoin de ces bras, à nouveau. Il avait tellement besoin de cette chaleur maternelle, affective. S'il ne pleurait plus, ses yeux restaient humides. Presque encore capable de craquer, le cœur au bord des lèvres.

Will avait toujours été là. Dans les bons comme dans les pires moments. Après tout, il était le seul, au désert, qu'il avait eu le temps de voir régulièrement. Moins, alors que l'âge le consumait et qu'il changeait, mais pourtant toujours sa meilleure option dans toutes les occasions. Et encore aujourd'hui, c'était contre son épaule qu'il se confiait. Les nuits face aux étoiles avec Andy ne comptaient pas. Il n'avait jamais connu son prénom, jusqu'à il y a deux mois. Et même si Will ne connaissait pas aussi bien sa vie qu'elle, lui n'était pas un inconnu anonyme à ses yeux. Même s'il ne lui avait jamais avoué toutes ces choses qu'il avait pu avouer à la rouquine, il restait sa seule figure paternelle à Althéa, celui vers qui il se tournait pour écouter les conseils qu'il lui prodiguerait. "Ne dis pas n'importe quoi. Tu as toujours été là." Il eut un maigre sourire en reniflant, essayant d'effacer toutes traces de sa précédente peine, tendant la main vers le verre pour le terminer et soufflant un peu. "Tu étais en train de m'expliquer un passage de ta vie important, et je l'ai retourné vers moi comme un idiot. Bien sûr que je dois m'excuser." Il lui sourit, le laissant essuyer les larmes sous ses yeux. Il sentait qu'un poids s'était dissipé de sa poitrine, après avoir laissé celles-ci couler sur sa peau. Mais ce n'était pas suffisant. Et il le savait. Seul le temps saurait le guérir.

Un léger rire perça ses lèvres à sa boutade. Si seulement il pouvait encore avoir quatorze ans. Il était déjà plus insouciant qu'aujourd'hui, à cet âge. Bien que déjà trop mâture pour un gamin. "C'est ça, à quelques détails près." Il l'écouta un peu et acquiesça. Ouais. Il devait faire plus confiance à Will, avoir plus confiance en lui-même. Parce qu'il ne voulait pas le décevoir, lui cacher des choses n'était pourtant pas la solution. Mais aujourd'hui n'était pas le bon jour, pour tout lui avouer. Il ne voulait pas lui dire dans quoi il trempait, que ce soit les Révolutionnaires ou les vols commandés par ses clients, les pistages. Pas aujourd'hui. Alors il acquiesça un peu et regarda Will le plus calmement possible. "Il y a moyen que je te prévienne après, plutôt qu'avant mais... Je te le promets." Et on ne brisait pas les promesses, après tout. Maintenant qu'il l'avait dit, il serait obligé d'avouer la vérité à Will. Mais il ne pu empêcher un petit sourire malicieux de se dessiner sur ses lèvres, malgré sa précédente peine. Il ne pouvait se lamenter sur son sort trop longtemps, sinon il allait exploser. Alors quoi de mieux que de taquiner l'homme un peu plus? "Je suis un peu comme un quoi? Un fils?" Il sourit un peu. "Je ne te savais pas si vieux." Et malgré son cœur serré, malgré la sensation de vide, il y a une chaleur nouvelle en lui.