Je m’en souviens comme si c’était hier. Le jour du drame, du « Kamikakushi ». Le jour où, dans un grondement terrifiant, toutes les capitales du monde ont
sombré dans un gouffre dévoreur de vies : immeubles, routes, ponts, et hommes ; tout avait été emporté.
Je me suis réveillée au milieu de corps inanimés. Quelques autres survivants hébétés contemplaient les cadavres. Nous ne savions pas comment, ni pourquoi, mais
nous avions survécu. Nous ne savions même pas s’il s’agissait de la réalité, ou d’une hallucination collective. Aucune explication rationnelle ne pouvait
permettre de comprendre la situation. Et pour ne rien arranger à la situation déjà catastrophique, certaines personnes commencèrent à manifester des …
compétences surnaturelles. Certains, sous la colère, firent magiquement apparaître des boules de feu. D’autres arrivaient à lire dans les pensées de leurs
voisins. Certains voyaient leur force décuplée de manière surhumaine. Nous étions tous désormais dotés de pouvoirs inexplicables.
Prenant notre destin en main, nous avons décidé de quitter ces grottes. Au bout de plusieurs heures de marche, nous avons fini par atteindre ce qui me semblait
être une sortie, et une lumière aveuglante nous assaillit. En rouvrant les yeux, des plaines à n’en pas finir se dressèrent devant nous. Un ciel, un soleil,
des animaux aux apparences à la fois un peu familières, un peu étrangères. De la vie… Il s’agissait du continent d’Althea, le continent où nous allions alors
fonder trois pays, et nous établir dans cette nouvelle vie qui nous était offerte.