Pourquoi revenir ici ? C'est qu’après la mort de Ludde plus rien n'est pareil, il faut se reconstruire, se consoler dans des doux bras, et Mariette a pensé à Astrée, elle veut pleurer dans ses jupes, elle veut s'accrocher à ses robes, mais il y a toujours un mais, il est fort probable que Caliban ait parlé d'elle, de sa furie, et si Astrée ne l'accepte plus ? Et si elle ne veut même plus la voir ? Caliban pue mais il faut qu'elle se fasse pardonner oh car elle ne veut pas plus perdre, elle a déjà tant perdu, elle ne veut plus.

Mais c'est une étrange nouvelle qui l'a accueilli ici, car Caliban n'est plus, disparu que l'on dit de lui. Mariette est restée de marbre fasse à cette révélation, ses larmes ne couleront pas pour lui non, lui qui a failli lui voler sa mie, elle s'en fiche, tant mieux qu'il soit parti ! Mais elle s'imagine que Astrée doit être affectée, oh elle pourrait même aller la consoler ! elles se consoleront ensemble de leur respective perte, et peut-être que ça les rapprocherait qui sait ? rien que d'y penser Mariette deviens tomate et froisses ses jupes de ses doigts boudinés. Est-ce pêché ? Se rapprocher d'Astrée, leur cheveux mélangés, elle rêvasse, et quel rêve ! il est tout doux et pleins de bisous.

Mais enfin Mariette à fait tout se chemin c'est pas pour rentrer tout de suite, elle préfère profiter un peu de la ville, Requiem est si joli, avec ses cristarosse, ses loupiottes, il y a comme un petit supplément de magie dans l'air, et ce ciel nocturne est des plus fascinant, si elle n'était pas aller chez Celestia, Mariette aurait aimé être ici elle pense, troquer le froid du mont pour les secrets de la vallée.

Dans les dédales elle se perds, elle ne s'y retrouve pas, mais ce n'est pas grave, elle tombe sur café club cabaret, elle tombe sur tout et choisi sans choisir, elle marche là où la bannière est plus jolie, plus cosy, là où il y a le meilleur air. Et dans la pénombre de la salle elle se faufile, regarde le spectacle, est happée par la beauté des gestes, de la danse, happée par ces fleurs étranges, qui ne fleurissent que sous les lumières tamisées, elle reste transit, elle a besoin oh, de connaitre ce secret ! celui qui fait qu'on reste bouche bée, elle a besoin d'avoir cette arme, elle petite louve toute sauvage, qu'elle sache comment ravir les regards, car petite louve est bien loin de cette image, elle qui n'a jamais utilisé de crayon ou quoi que se soit, qui ne sait pas, qui n'a jamais eut l'occasion de savoir.

Alors quand le spectacle est fini elle essaie de se faufiler dans les loges, et réussit presque, presque seulement car voilà qu'un gorille la prend à bras le corps en lui demandant ce qu'elle croit faire, que c'est réservé, qu'elle n'a pas le droit d'y aller. Elle hisse, elle le frappe, elle lui dit des non non non vous n'avez rien c o m p r i s. Elle a besoin de savoir, de connaitre se don, vous les hommes vous ne comprenez rien, vous ne connaissez pas les tréfonds du plus beau des désir, oh vous êtes tous vils (sauf Ludde, et peut-être Thaddeus) et inculte de ce monde là.

Mais il l'a tiens bien, ça ne marche pas, alors elle essaie son dernier atout, elle se met à pleurnicher, les bras pris dans les grandes mains du molosse, elle secoue ses cheveux, laisse les larmes perler, supplie :

Oh non mais je veux pas la déranger longtemps...c'est vraiment important....des trucs de filles, vous ne comprendrez pas...s'il-vous-plait...promis je la dérangerai pas...je me ferai toute petite encore plus petite que je le suis déjà...laissez moi passer...

et voyez comme ses grands yeux noirs brillent de mille et une couleur (on dira que c'est les pleurs).

Mais ses pleurs tombent dans l'oreille d'un sourd, il a les sourcils froncés, le regard froid, il est de ceux qui font le travail sans se poser de questions, alors Mariette est prête à se faire furie, qu'il goûte un peu de cette fureur qui la caractérise tant ! Mais la déesse vient à son secours, oh regarde là, comme elle est belle ! Mariette se fait toute menue, toute tenue, elle ne dit plus rien, ses dernières larmes roulant encore contre ses joues chaudes, elle la détaille du regard, à peine, n'ose pas trop, elle est si belle, elle préfère regarder ses pieds.

Le petit cœur de Mariette bat la chamade, comment sait-elle pour le côté Louve, est-elle aussi voyante ? Voilà qu'on la lâche, elle entend le tissu qui se froisse, cette grande dame qui se rapproche, elle bat des cils et voila qu'elle glisse une main sous son menton, lui remonte le visage, Mariette l'observe alors, de ses grands yeux, elle regarde toutes les paillettes, son regard reflète leur scintillement.

On dit Ouste ! au malotru, et voilà qu'elles se retrouvent entre fille, il y a d'autre personne mais Mariette n'a d'yeux que pour la belle déesse, celle qui se tient rayonnante au milieu de cette pièce. Et sous ses questions, Mariette joints ses mains, elle prend une allure de fille sage, malgré que tout son attirail semble prouver le contraire.

Oh je voulais vraiment savoir comment vous faites tout ça, pour être aussi jolie, le maquillage tout ça tout ça....elle piétine sur place, elle a un peu honte quelque part, se souvient du rouge à lèvre de sa mère, elle qui était toujours impeccablement maquillée, elle n'a jamais eut le temps de lui apprendre, ce monde lui a volé la vie, et voilà que Mariette ne s'était jamais plus posé la question jusqu'à aujourd'hui.

peut-être qu'elle la comprendrait, cette grande dame, peut-être qu'elle pourrait se mettre à sa hauteur, elle fait parti de ce monde si merveilleux du spectacle, où l'on fait les plus étranges des rencontres, où tout n'est que chatoiement. Elle comprendrait n'est-ce pas ? Mariette se penche en avant comme pour une confidence, une main en paravent pour cacher votre conversation aux autres oreilles baladeuses, car il n'y a que toi qui peut entendre cela : sa confession :

Il y a cette fille que j'aime mais je ne sais pas comment faire pour lui plaire, elle me vois pas comme ça, juste comme une amie, j'ai envie qu'elle m'aime aussi !

Et cet amour oh elle le rêve tant ! il occupe tout ses rêves et elle se réveille toujours pantoise, triste que cette réalité ne l'accable que de pertes, et jamais de gains, alors elle ne s'est jamais confessée, car à quoi bon perdre encore une amitié. Mais avec la disparition de Caliban elle se dit qu'une faille il peut y avoir, et si elle commençait à s'intéresser aux filles ? C'est possible non ? Elle peut bien aimer les deu

L'aveu donné, elle reste accrochée à tes lèvres, accepteras-tu sa requête ? Elle te regarde avec espoir, les yeux pleins d'étoiles qui ont brillé longtemps, pour un autre, mais Mariette s'accroche facilement, il lui faut une bouée de secours non pas pour oublier, mais pour surmonter, car on oublie jamais ce que l'on a perdu n'est-ce pas ? Tout reste, même des années après, au fond du cœur dans ce compartiment où l'on range tous nos amours perdus.

Tu te redresses, regardes-toi, tellement royal, que Mariette fait des petits pas pour te suivre, comme si tu avais une traine à laquelle elle faisait attention, vois, elle t'écoute et boit tes paroles sans rien dire, elle se fera docile aujourd'hui car elle a tant à apprendre, et elle veut ta guidance ton mentorat, que tu fasses d'elle ta pupille.

Et lorsque tu lui présente le siège, elle s'installe, pose les mains contre ses genoux en se penchant en avant vers toi, ses pieds ne touchent pas le sol, alors elle les balancent d'avant en arrière, elle est tout excitée ! Il y a de la magie d'en l'air, mais ce n'est pas la magie de ce monde là, c'est une magie d'un temps ancien comme le monde en lui même, de celui où les aînées apprennent aux plus petites.

Mariette.

Raphaëlle que tu t'appelle, c'est un long prénom, comme le sien, ça fait la connexion entre vous deux, elle trouve ça chouette, elle aime bien, ça roule en bouche, sa se déroule plutôt, comme un tapis rouge, ça te va bien (elle trouve).

et elle te tend les lèvres, lorsque tu viens y apposer, une douce caresse, les colorient du bout du doigt, elle se regarde dans la glace et rougit de timidité, est-ce que ça lui va ? vraiment ? elle ne sait dire, c'est si étrange, si léger et pourtant ça fait une grande différence. Ses joues sans fard prennent des couleur, est-ce qu'Astrée remarquerait ? si elle est toute maquillée ? est-ce que ça changerait quelque chose ?

Je...
Elle abaisse son visage et regarde ses pieds, elle a fini de les balancer.
Elle s'appelle Astrée, mais est-ce que ça sera vraiment assez ? j'veux dire...il me faudrait quelque chose...quelque chose qui fasse qu'elle aime...un peu les filles aussi car je crois pas que ça soit le cas...alors j'me disais....si j'étais aussi rayonnante que vous, peut-être qu'elle hésiterait, peut-être qu'elle voudras bien essayer....

Elle espère, en tant qu'amante perdue éperdue, elle souhaite de tout cœur qu'il y ait un mais dans le cœur d'Astrée, une petite astérisque dans son myocarde, une petite place pour les jolies filles. Oh si elle était aussi jolie ! peut-être qu'elle l'aimera un peu plus ! Elle veut s'accrocher à cet espoir dérisoire fut-il.

Regardez les, la louve et le cygne, qui dansent sans se mordre et se pincer. Les deux jeunes filles n'ont rien en commun, Mariette est de cette steppe glacée, se parant des fourrures de ses adversaires, fusil au poing, et Raphaëlle alors ? Elle danse si bien, elle est toute en grâce, glisse le long des tissus, se pare de mille bijoux. Tu lui donne espoir, lorsque tu dis que les amours de jeunes filles sont fluctuant, qu'il se pourrait bien oui, qu'elle aime un peu les filles. Peut-être qu'elle ne le sait pas encore voilà tout. Il suffit seulement que Mariette montre ses plus beaux atours. Alors elle tombera à ses pieds, alors elle lui donnera mille baisers. N'est-ce pas ce qu'elle souhaite ? Le rire d'Astrée, ce rire si clair, suivit de ses lèvres contre les siennes, danser avec elle, se tourner autour, c'est la danse de l'amour, oh comme elle en rêve ! de la magicienne ! l'illusionniste au cœur si élusif, il ne suffit que d'une étincelle, c'est tout ce que demande Mariette, un petit éclair, quelque chose qui réveil ce cœur si aveugle aux jolies filles.

Elle se veut reine, le sais-tu Raphaëlle ? Qu'elle règne sur les arbres glacés, qu'elle marche dans les pas d'un homme bon disparu trop tôt ? Et toute bonne reine doit savoir se mettre en avant, elle veut apprendre ce talent. Celui qui colorie nos visages palettes, un peu de rose par ci, du rouge par là, tout un univers sur le bout des doigts. Et lorsque tu lui dis de se regarder, elle s’exécute, pousse un peu ses cheveux en arrière, détail ce visage si différent, et pourtant, toujours pareil. Elle s'observe puis sourit, ça lui va bien oui, elle glousse, un peu nerveuse de ce qu'elle découvre, ce n'est pas trop n'est-ce pas ? de se parer comme ça ?
mais bien vite voit comme ses sourcils se froncent, elle n'est pas d'accord avec toi, elle, reine de ces bois, n'est pas du genre à se tirer dans le dos.

Je m'aime bien (voit comme elle dresse son cou, lève le menton, elle te prend de haut comme si tu venais de dire une belle sottise de laquelle elle s'offusquerait) je veux juste apprendre à faire pareil, parce que peut-être que ça peut me donner l'avantage, Astrée travail dans un cirque, elle a l'habitude du maquillage, peut-être qu'elle préfère, alors moi aussi je veux savoir faire. (elle s'observe dans la glace à nouveau, puis attrape les pinceaux sur la coiffeuse) alors celui-là c'est pour les joues...et ça pour les yeux....

Elle se concentre, essaie de se souvenir de la magie dont tu as utilisé sur elle, ces magiques poudres qui rendent toute douce, douce comme toi. Elle regarde les palettes pleines de couleurs avec envie, se demande où acheter ce genre de chose, il faudrait qu'elle en rapporte dans ses bagages. Quel dommage qu'elle ait laissé dans l'auberge son sac, elle aurait bien troqué un de ses jouets pour l'une de tes palettes, histoire de commencer sa collection.

Si tu savais comme elle en avait besoin, de toi, d'une autre reine, car Mariette bien qu'elle en donne l'air, ne sait plus tenir sa couronne, plus depuis qu'il a disparu, elle s'y raccroche avec peine, mais la louve des neiges a son cœur en petit morceau qui la rend, oh, si fragile, plus fragile qu'avant. Que dit le dicton ? ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ? Mariette n'est pas d'accord. Ce qui ne tue pas nous met à l'agonie, et à nous de ramper jusqu'à la vie.

La vie, c'est ce qu'elle est venue chercher ici, en ton royaume, un peu de baume au cœur, de fard aux pleurs. Et tu es si douce ! si loin de ces hautes dames qui du haut de leur long cou battent des cils sans émotions. Tu lui ressemble, elle discerne en toi, ce même amour des fourrures, car elles sont réconfortantes, car elles battent la vie arrachée là, tout prêt du cœur. Alors on se souvient que l'on est en vie, que l'on a survécu, et c'est là, toute la magie, blotti tout au fond, l'on se fait petit enfant sauvage, et en même temps, qui a apprivoisé le terrible mauvais temps.  

Et voit comme le cygne fouille, bientôt sort une trouvaille de sa boîte à bisous, elle met en cachette le gloss dans le creux des mains de Mariette et le regard de la jeune fille brille tout comme les paillettes sur ses joues. Elle l'observe un moment, avant de le ranger dans l'un de ses plis de vêtements, poche dérobée comme elle en a des millier. Nerveuse, sous le compliment elle donne un coup d’œil dans le miroir, comme pour confirmer les dires et voyez oh comme elle glousse elle se sent toute chose, comme sur un petit nuage, ce que ça fait du bien de se sentir ainsi, entre filles. Oublier
les soucis
les morts sous les lits
les long après-midi sous la pluie
la bouteille à la main
la neige jusqu'au coude
le froid qui mord le froid qui n'en démord pas
ici il fait chaud chaud chaud et oh que dire devant de si doux bras, aux mains tendre, aux doigts de fée qui en deux trois mouvements l'ont paré d'une couronne féerique ? On se laisserait couler dans cette eau.
couler tout au fond de l'eau, jouer aux sirènes, toute pomponnée, attirer Astrée lui faire découvrir notre château celui aux neiges éternelles.

Cygne cygne glisse le long de l'étang des amours de jeunes filles tu es bien aimable de l'aider à entraîner dans les nymphéa son amour, pourvu que la baignade dure ! Mariette se tire les joues rosies, elle rêvasse, elle n'est plus vraiment là, elle imagine le goût des lèvres d'Astrée, ce goût de gloss mélangé. Que dis-tu ? où vis-tu ? Elle se reprend, se claque les joues.

J'habite au village congelé, à Celestia, et elle faillis demander et toi avant de se secouer, la réponse est évidente, voyons reprends-toi Mariette ! tu peux venir chez moi quand tu veux, je te ferai découvrir le village ! vois comme elle est désespérée de ce blottir dans ta chaleur, Mariette est une enfant perdue en ce moment, elle cherche secours. Elle qui d'habitude est si dubitative des adultes, voit comme tu l'as gagné, d'un simple coup de pinceau, son cœur t'es donné.