S'il y a une chose que tu as appris depuis ta promotion, cette montée au poste de cheffe de la sécurité, c'est bien que tu ne peux pas prévoir ce qui t'attendrait. Ton prédécesseur a eu à pourchasser un transcendé... toi tu réponds à un cas de grabuge près de l'Arbre aux lucioles. Oh, ce n'est pas exactement ton rôle, n'importe qui de la garde aurait pu intervenir, mais t'étais la plus proche et malgré tous tes efforts, tu n'es pas la plus douée pour déléguer. Après tout, n'est-on pas jamais mieux servie que par soi-même ? Tu le penses, si bien que tes pas te mènent naturellement au parc au beau milieu de la ville pour comprendre ce qui s'y passe. Des habitants de la ville t'ont alerté en parlant d'un scientifique en liberté ou tu ne sais trop quoi. T'as demandé si la personne était potentiellement dangereuse, ils ont dit non et ça t'a suffit. Tu découvrirais bien ce qui se passe par toi-même et règlerais la situation aussitôt, voilà ton plan.

Un plan sans doute trop simple pour la situation que tu trouves une fois là-bas. T'observes le petit attroupement que semble attirer une altercation pendant un bref instant avant de t'en rapprocher. Tu ne sais pas trop ce qui se passe, mais tu supposes que celui qui cherche à protéger son crâne dégarni est la personne à protéger dans l'immédiat. Tu poses donc une main sur l'épaule de l'autre personne avant de demander : « Il y a un problème ? » Tu peux supposer que oui vu le brouhaha général, mais t'attends quand même une réponse à ta question. L'homme terrorisé semble vaguement rassuré par ta soudaine arrivée, mais ça ne te donne pas droit à une réponse digne de ce nom pour autant. « Un échantillon, je veux pas... » Un soupir traverse tes lèvres, t'es pas certaine de vouloir savoir ce que ça veut dire, mais ça confirme tes soupçons quant à la présente situation. Ça alimente aussi les dires des passants qui avait parlé de quelqu'un qui se comportait bizarrement. « Vous pouvez circuler. » Que tu dis à l'intention des passants, souhaitant un peu de calme dans les alentours.

Toi tu lâches plutôt l'inconnu.e un bref instant pour te poster devant, bras croisés. « Vous avez une explication ? » Que tu finis par demander. C'est ta seule question pour l'instant, mais une chose est sure, tu attends une réponse et t'espères qu'elle sera un peu plus satisfaisante que celle de l'homme au crâne dégarni parce que franchement, ces histoires d'échantillon ça t'apparait être du gros n'importe quoi. Et tu n'es pas particulièrement patiente Jill, surtout pas quand les choses ne font pas de sens à tes yeux.

Dans quoi est-ce que tu t'es embarquée ? Voilà ce que tu te demandes alors que t'entends l'homme chauve geindre et qu'on te parle de cheveux. Tu fronces les sourcils et chasses tous ceux qui étaient dans les parages sans être nécessairement impliqués. T'as besoin de souffler un peu, de t'assurer qu'il n'y aurait pas une trop grande cohue dans un parc de Requiem. T'aurais préféré que la victime ne déguerpisse pas avec le reste de la foule - malgré le fait que ses explications n'avaient aucune utilité - mais tu ne bronches pas pour autant. Il n'a pas été difficile d'identifier la source des troubles et tu peux t'en contenter. D'autant plus que tu as eu droit à quelques informations sans même avoir à poser de questions. Félix de Caer Hrid. T'aurais cru que le royaume d'Alexander aurait appris sa leçon avec les déboires de Rodrigo... Enfin, ça c'est à supposer que Félix aurait été envoyé.e de façon officielle et très franchement tu ne peux qu'en douter.

Un doute qui devient une certitude lorsqu'iel commence à déblatérer quelque chose qui ne peut même pas être qualifier d'explication ou enfin pas l'explication que tu voulais. Parce que tu ne t'attendais certainement pas à une tirade sur les grillons et leurs variétés, pas plus qu'à des détails sur les éventuelles transformations de la part de ceux qui sont armés d'un tel don. « Et le cheveu servait à tester... ? » Il y a une pointe d'intérêt dans tes mots, même si elle n'a pas nécessairement lieu d'être. Tu te reprends rapidement. « Dans tous les cas, il y a des façons de faire. Perturber la paix de Requiem n'en fait pas partie. » Traumatiser les gens qui y vivent non plus, mais pour être honnête, ça te parait un peu plus accessoire. Et tout ça pour une histoire de grillons en plus, tu ne sais pas si tu dois être impressionnée ou complètement découragée.

Surement la deuxième option vu comment Félix repart sur autre chose avec un sourire. Les papillons ? Le suivre ? Décidément iel n'a pas compris la situation dans laquelle iel se trouve. Toi tu soupires, encore, ne sachant pas trop ce qui serait la meilleure façon de procéder. L'arrêter ? Tu doutes avoir une quelconque cause sauf peut-être l'égo froissé de l'autre homme. Lui demander de partir ? Même chose. Tu finis donc par lui emboiter le pas. « Pourquoi les papillons ? » Toujours cette pointe de curiosité qui ramène le bout de son nez. Après tout, tu n'es pas à la vallée sans raison. Puis au fond, il faut surtout que tu t'assures que cet.te énergumène ne fait pas plus de vague. Tu lui emboites donc le pas non sans un autre soupir. « Vous cherchez n'importe quel papillon ? Que je sache où vous diriger. » Tu ne connais pas vraiment la faune de Requiem, mais tu devrais pouvoir te débrouiller. Le plus vite tu l'aiderais à trouver ce qu'iel le plus vite tu serais débarrassée.

Tu peines à retenir un soupir lorsque tu entends sa réponse. Alors il ne cherche pas "un papillon" mais bien des "papillons" au sens large et sans aucune préférence détectable. Tu roules des yeux, incapable de cacher le fait que ça te dérange un peu. Tu ne peux pas le mener à un endroit précis s'iel ne cherche rien de spécifique. T'en veux un peu à cette personne qui lui a filé une liste des espèces qui se trouve ici, mais tu doutes pouvoir un jour trouver cette personne. Tu laisses couler, préférant rebondir sur la mention d'une zone fleurie. Ça fait sens, t'aurais du y penser par toi-même en fait. Tant pis s'iel ne peut pas te donner de description, tu peux travailler avec l'information donnée. « Je vois. Tu peux me suivre dans ce cas. » Tu fais un peu les choses à l'aveugle, mais si Félix veut bien te laisser l'occasion de mener, tu pourrais, au moins, le trainer jusqu'à une zone où il y a des fleurs en abondance. Si cette zone se trouve, en plus, dans un coin un peu plus reculé du parc, ce serait évidemment par pur hasard.

En attendant, t'as le bonheur d'entendre sa réflexion sur la paix de Requiem. Oh, iel n'a sans doute pas tord si on se fit aux différentes informations qui ont été propagées dans les derniers mois et pourtant, tu ne penses pas que la vérité soit prête d'être connue par le grand public. Que Félix ne s'y fie pas n'est qu'accessoire dans ta réflexion, ça te dérange juste que c'est ce qu'on raconte en dehors de la Vallée. « Dans le parc ? » Iel pense quoi ? Que t'es un genre de garde forestier en plus... nul ? Ça te fait rire, un peu jaune avouons-le, mais ça chasse la tempête à l'idée qu'on crache sur la paix de Requiem à quelque part. « On peut dire ça, je m'occupe de la sécurité de Requiem. » Et par-là, tu veux dire que t'es la cheffe, mais tu choisis de ne pas évoquer ton titre. Ça reviendrait à donner l'imagine que tu n'as rien de mieux à faire de tes journées que de surveiller un.e scientifique qui vient perturber le calme du parc.

T'observes les alentours, la nature se montre sur toutes ses facettes au fur et à mesure que vous avanciez dans le parc. T'aimes bien cet endroit en temps normal, lorsqu'il n'est pas perturbé en outre mesure. La présence de Félix continue de mettre en péril ce calme que tu préfères. « Pourquoi pas. » Est-ce que tu comptes vraiment te déplacer jusqu'à Caer Callabus pour ça ? Probablement pas, mais si ça peut lui faire plaisir et t'acheter un peu de calme. Puis bon, l'idée n'est pas non plus si désagréable que ça, juste que tu ne sors que ponctuellement de Requiem. Un soupire traverses tes lèvres avant que tu ne reprennes la paroles : « En attendant, il y a des papillons là. » Tu désignes des fleurs un peu plus loin où vous pouvez voir quelques insectes virevolter. T'espères que ça suffira à l'occuper.

Oh, semblerait-il que Félix ne porte pas les flics dans son coeur. Sa réaction te fait arquer un sourcil, mais tu te contentes de répondre : « En quelque sorte. » Tu supposes que c’est totalement véridique en fait, mais si tu peux te détacher des policiers de là-haut, tu t’en porterais mieux. C’est une préférence, mais ça ne changerait pas grand chose, parce qu’à la Vallée, t’es ce qui se rapproche le plus d’un flic. Discuter de ton titre exact n’apporterait rien à votre situation, tu n’allais pas laisser un élément perturbateur se promener sans un minimum de supervision. Tu pourrais, certes, déléguer, mais iel est intéressant.e, tu peux l’admettre. C’est ce qui te pousse - en partie - à l’accompagner avec autant de diligence. T’aurais pu repartir après avoir calmer l’altercation initiale avec l’homme-grillon, mais bon, on ne peut pas dire que tu coupes les coins ronds ou que tu ne te charges pas de ton travail avec un peu trop de zèle. Pour ce qui est de sa remarque, tu te permets un haussement d’épaule. « Je n’irais pas jusqu’à dire dire que tu es une menace. » Il y a pire que ellui dans la Vallée, de ça tu peux être certaine. Pour autant, on ne peut pas vraiment parler d’envie pour justifier ta présence et tu n’es pas du genre à mentir pour épargner les sentiments d’autrui. Alors tu ne dis rien, tu te contentes de mener Félix jusqu’aux zones où il est probable de trouver des papillons.

Pour ce qui est de sa patrie, tu tires une légère moue. « Je n’ai pas vraiment d’opinion sur la question. » Tu te fiches un peu des autres pays, à vrai dire, tant qu’ils ne viennent pas déranger la Vallée. La présence de Félix aurait pu, en ce sens, être dérangeante s’iel avait été envoyé.e par sa patrie, mais puisque tu ne peux pas imaginer que c’est le cas… Iel est dérangeant.e, mais intriguant.e. Ça suffit à lui épargner le gros ton mauvais caractère. « Évite. Je ne suis pas toujours au parc et j’ai autre chose à faire. » Mais pas tout, le naturel vient rapidement au galop. Certes, à choisir, tu préfères devoir veiller sur Félix pour éviter qu’iel importune les habitants de la Vallée, mais bon, tes tâches sont trop nombreuses pour que tu permettes ce genre d’habitude. Pas que ce serait si pire que ça, pour un.e scientifique de Caer Callabus, iel est plutôt agréable.

Mais au final, peut-être que tout ce que tu lui dirais tomberait dans l’oreille d’un.e sourd.e vu comme iel est aussitôt capté.e par les insectes présents. Tu croises les bras et emboites ses pas pour lo voir sortir tout son attirail l’entendre réciter des noms de papillons (enfin tu supposes que c’est ça). « C’est ce que tu voulais ? » Est-ce que tu comptes partir maintenant que tu l’as amené à bon port? Bien sur que non, mais bon, autant demander.

Un haussement d’épaule, voilà tout ce que tu réponds lorsque Félix te dit qu’iel l’inscrira dans le rapport. Tu doutes que ça change quoi que ce soit à sa vie, encore moins à la tienne, mais tu as pu l’aider, peut-être qu’iel partira plus rapidement. Un espoir qui se révèle rapidement vain alors que tu te retrouves plantée derrière ellui pendant une vingtaine de minutes. Tu ne bronches pas, ne lo quitte pas pour autant. Tu ne sais pas ce que Félix serait capable de faire sans supervision et bon, ton temps est mieux investi à rester dans le coin plutôt qu’à repartir pour devoir revenir tôt ou tard. Ou peut-être que ça te plait un peu plus de lo voir à l’œuvre, plus que tu ne voudrais l’admettre en tout cas. Tu l’observes dans sa quête d’information sans pour autant faire un quelconque commentaire. T’en deviens même trop observée par la tâche que tu t’es donnée que tu ne remarques pas le cardinal venu se poser sur ta tête avant que Félix ne te le fasse remarquer. Toujours si peu impressionnée, tu réponds très platement : « Au moins il ne dérange pas le calme ambiant. » Ce qui ne t’empêche pas de le chasser d’un geste de main. T’es pas un perchoir non plus, même si tu ne bouges pas beaucoup à force de surveiller un.e certain.e scientifique.

À la question de Félix, t’hausses un peu les épaules. Tu doutes que ton travail peut être adéquatement résumé en quelques mots, surtout que de base, tu n’as pas à perdre ton temps de cette façon. « Je fais tout ce qui permet que Requiem reste paisible. » C’est vague, c’est semi-faux, semi-vrai. Ce ne serait probablement pas une réponse suffisante et tu te forces donc à poursuivre : « Ça implique de virer les éléments perturbateurs, mais aussi d’intervenir en cas de danger. » C’est la partie qui te plait le plus parce que c’est beaucoup plus simple. T’aimes faire régner la justice, mais tu réalises au fil des temps qu’un concept aussi complexe ne peut pas être appliqué simplement. Il importe peu que tu aies une idée bien tranchée sur la question. « Et vous alors ? Quand tu ne traumatises pas la population locale du moins. » Une vague tentative d’humour semblerait-il. Ça ne t’arrive pas souvent, il faudrait donc qu’iel en profite un peu.

Mais au final, tu doutes que ça l’intéresse vraiment vu comment son attention se fait capter par… quelque chose. T’as pas le temps de voir plus que ça - peut-être parce que tu ne faisais pas attention - et le nom qu’iel mentionne ne t’est d’aucune utilité. Tu poses ton regard sur Félix lorsqu’iel t’adresse la parole, l’air de lui demander si c’est sérieux. Puis un sourire traverse tes lèvres. « Ça, ça ne fait pas partie de ma description de tâches. » Est-ce que ça t’empêche de t’approcher pour sortir ce qu’iel t’a demandé et lui tendre les ciseaux d’une main. « Qu’est-ce qu’il a de spécial ? » En désignant ce qu’il tient dans ses mains. T’es curieuse malgré toi Jill, parce que t’as plus l’habitude de voir ce genre de comportement. « Et en fait, pourquoi tous ces échantillons ? » Tu doutes que ce qu’iel prend aux espèces de l’Arbre aux lucioles puisse vraiment aider Caer Hrid au détriment de la Vallée mais il vaut peut-être mieux que tu t’en assures avant de lo laisser repartir avec tout ça.