Ta naissance n’a rien eu d’un événement mémorable pour ta famille. Deuxième enfant d’une fratrie de trois, t’as échappé au rôle de l’héritière, mais aussi à l’attention portée au cadet. Tes parents n’ont jamais été les plus aimants ou les plus intéressés dans le bonheur de leurs enfants. Non, ce qui importait, c’est plutôt de vous voir réussir dans tout ce que vous entrepreniez et plus largement d’obtenir des résultats dans votre vie. Cela impliquait une éducation de haut niveau, que les meilleures écoles et des activités parascolaires dignes de ce nom. Après tout, il fallait vous préparer à la vraie vie (une préparation qui a sans doute commencé un peu trop tôt), mais surtout pour assurer que l’avenir de l’entreprise familiale soit entre de bonnes mains lorsque tes parents prendraient leur retraite. Ces attentes s’appliquaient surtout à ton ainée, elle qui allait reprendre la direction de l’entreprise un jour. Pour ta part, il suffisait de te montrer à la hauteur des attentes et de ne rien dire. Cette partie a toujours été bien importante, on s’attendait à ce que tu sois présente en tout temps, mais tu ne devais jamais prendre l’espace réservé à ton ainé ou encore éclipser ton cadet qui récoltait toute l’affection de tes parents.

Grandir n’a donc pas été plus mémorable que ta naissance. Tu t’es longtemps contentée de faire ce qu’on attendait de toi. T’as rapidement compris que ça ne servaient à rien de t’opposer  à la volonté de tes parents à ce niveau. T’as du opter pour d’autres stratégies notamment en cherchant ta liberté ailleurs. Tu t’es inscrite dans un club d’escrime pour passer le temps et faire sortir l’entièreté de tes émotions. De cette façon, tes parents ne pouvaient rien te reprocher à ce niveau et tu t’en portais bien mieux. Le reste de ton adolescence s’est donc passé ainsi, avec toi qui t’épanouissais dans tes temps libres et tes parents… eh bien ils ne se sont jamais davantage préoccupé de toi. Ça importait peu que tu réussissais mieux à l’école que ton ainée ou encore que tu te portais mieux dans les soirées mondaines auxquels ils vous trainaient. Tu n’étais pas l’ainée, pas celle choisie pour hériter de toutes les responsabilités. Autant dire que tu pourrais les tenir responsables de tes envies de te créer une place dans ce monde. T’en as jamais eu avec eux après tout.

En ce sens, la chute des capitales a été une bénédiction pour toi. T’as été séparée de ta famille dans le chaos et malgré tes tentatives de les retrouver dans les tunnels, c’est sans eux que tu en est sorite. T’aurais peut-être pu essayer d’avantage, mais ta route à croiser ceux qui cherchaient à explorer ce nouveau monde. T’as décidé de les accompagner pour découvrir ce qui se cachait dans cet univers. C’était plus dans tes cordes que rester sur place à attendre que quelqu’un d’autre se bouge. T’y allais aussi dans tes cordes, prendre soin des blessés n’était pas non plus dans tes cordes.
Puis vint le temps de faire un choix entre les groupes qui se créaient. C’est Cassandra que tu as suivi, autant parce qu’elle t’en a donné l’opportunité que parce que sa vision était celle que tu préférais. Les autres partis ne te seyaient pas vraiment, tu préférais de loin l’idée de ne pas prendre part à un conflit inutile. T’as eu l’impression de voir ton choix validé lorsque vous êtes arrivés aux lieux qu’habitaient le groupe suivant Cassandra. C’était magique, voilà le seul mot qui peut décrire l’endroit.

Et tu t’es faite à la vie à Requiem. T’as pu rejoindre le groupe assurant la sécurité de Requiem assez rapidement. T’as aidé à stopper un fauteur de trouble grâce à ton don, celui que tu maitrisais un peu mieux avec le temps. C’est assez pratique pour déstabiliser les gens lorsqu’un petit coup de malchance les frappe. Un sceau qui tombe sur une tête ou une cheville qui plie au mauvais moment aide dans n’importe quelle course poursuite. Ça t’a permis de te démarquer à plusieurs reprises pendant les années suivant ton entrée dans la sécurité. Ce fut assez pour qu’on te confie le poste de chef de la sécurité est mort dans l’exercice de ses fonctions. Pour toi, cette promotion est une consécration de ce que tu as pu accomplir pendant les six dernières années et tu comptes bien t’en montrer à la hauteur. Le problème ? Ce que tu n’as pu que supposer par le passé, à savoir qu’il y a plus de noirceur dans la Vallée qu’il n’y parait, t’es devenu évident lorsque tu as découvert une lettre cachée dans le bureau que tu as récupéré avec les fonctions. Ça t’a donné une tâche supplémentaire, la nécessité de continuer le travail de ton prédécesseur et de redonner à la Vallée sa droiture, peu importe ce que tu devrais faire pour y parvenir.